𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐
𖤓
ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
▬▬ MARTYRS ▬▬
Avertissement à tous mes lecteur.e.s musulman.e.s
Un ami m'a rappelé que le ramadan commençait demain et je souhaite tout d'abord vous souhaiter un très bon ramadan (je sais pas si ça se dit comme ça désolée 😅)
Quoi qu'il en soit j'espère que cette période vous aidera à vous épanouir autant que vous le pourrez !
Je voulais simplement préciser que les chapitres à venir comprendrons des insultes, scènes de violence (puisqu'on est en plein dans les combats) et des épisodes avec une certaine tension sexuelle.
Je ne sais pas trop ce que vous pouvez/devez consommer durant cette période mais si jamais cela n'en fait pas partie, je tenais à vous prévenir !
Ramadan Mubarak <3
(j'espère que c'est la bonne formule parce que sinon je vivrais un moment de solitude intense)
— Connard de merde.
Entre ses dents serrées, l’Extralucide laissa filer ces trois mots en dardant un regard assassin sur la créature la fixant. Accroupie sur le toit qu’elle venait tout juste d’atteindre, elle se trouvait juste en face de la figure immonde d’un de ces monstres. Et celui-ci venait de faire la pire erreur possible.
Il l’avait mise en colère.
Depuis presque une heure, elle s’était improvisée gardienne de la porte brisée. Sous ses lames, nombreuses des bêtes avaient péris mais, malheureusement, sa seule présence au niveau du mur n’avait pas suffi à retenir ces monstres. Non seulement elle n’était pas assez rapide pour arrêter ce flot continu mais personne ne se présentait face à ceux lui filant entre les doigts. Pas même Mikasa qu’elle avait pourtant affecté dans cette zone afin d’endiguer la progression des titans.
Son cœur se souleva. La ville avait beau être vaste, il n’était pas normal que, en promenant un regard autour d’elle comme elle l’avait fait tantôt, ses prunelles n’aient croisé le regard d’aucun de ses camarades. Mais elle n’avait pas eu besoin de se demander ce qu’il se passait ni même où ils se trouvaient.
Même les soldats aguerris des bataillons auraient peiné face à une telle catastrophe. Alors eux, frêles adolescents n’ayant jamais connu de véritables situations de guerres ne faisaient pas le poids. Pouvait-elle affirmer que, lorsqu’elle avait affecté ses camarades à différents postes, elle n’avait pas d’ores et déjà deviner quelle serait l’issue de ce combat ?
Maintenant sur le toit de brique d’une maison partiellement détruite, elle ne parvenait à se contenir.
Quelques secondes plus tôt, en chargeant avec rage un titan, son regard s’était posé sur les alentours et, ne voyant aucun de ses camarades, elle avait réalisé avec un hoquet de douleur ce que ses ordres de tantôt étaient à présent. Elle les avait envoyés à l’abattoir. Elle, la tête haute au bord de ce toit comme si elle valait mieux qu’eux s’était permise de les assigner à différents postes où la faucheuse les attendait déjà.
Ses pupilles s’étaient dilatées, la stupeur l’avait frappée et, plus important encore, son attention s’était décrochée. Un instant. Une simple seconde. Un fragment de temps durant lequel elle avait détourné les yeux de sa cible. Une erreur cruciale en temps de guerre.
Soudain, elle s’était sentie tirer en arrière et, écarquillant les yeux, s’était retournée vers la force l’attirant, comprenant à la façon dont les lanières de son système tridimensionnel s’enserraient sur sa peau que le monstre avait saisi ses grappins et la tenait. Alors, lorsque ses prunelles s’étaient posées sur l’immense trou noir de sa gueule béante qu’il avait ouverte sous ses pieds, prêt à l’engloutir, une nausée l’avait prise.
N’écoutant que ses instincts, elle avait sectionné d’un cri de rage les cordes la reliant à son grappin, s’émancipant de la faucheuse qui croyait l’avoir attrapée au travers de cette immense main couverte de tâches noirâtres. Un coup de sabre dans le destin. Et elle s’était laissée tomber.
Puis, au moment où les vapeurs chaudes et pestilentielles de l’haleine du monstre enveloppaient son corps à mesure qu’elle chutait, ses mains s’étaient naturellement enroulées autour des pédales de ses bouteilles de gaz et, appuyant dessus rageusement, elle s’était extirpée de l’abime infâme qu’était la gueule du monstre à la seconde même où il refermait celle-ci et avait réussi, usant de ses réflexes que les années avaient su consolider, à atterrir sur le toit le plus proche.
Elle s’y redressa d’ailleurs, dardant un regard des plus noirs sur le monstre auquel elle venait tout juste d’échapper. Elle n’était d’ordinaire déjà pas bien capable de gérer sa colère. Mais en ce jour sombre où elle sentait déjà peser depuis le ciel les regards de ceux morts au combat, les volutes chauds de la rage se pressaient à une vitesse ahurissante dans sa gorge.
Une heure. Cela faisait une heure qu’elle se battait et elle avait le sentiment de n’avoir rien accompli. Soit, elle avait tenu les comptes de ses cibles abattues, sentant le désespoir la prendre à mesure qu’elle laissait des titans pénétrer l’enceinte sans parvenir à ne rien faire de plus que ce qu’elle faisait déjà. Oui, elle avait énuméré le nombre de monstres écroulés sous ses lames afin de se dire que sa lutte n’était pas vaine.
Et le fait était qu’elle avait, en ce premier jour, éliminé sans doute bien plus de créatures que la majeure partie des soldats en une année. Mais cela ne la confortait pas. Non. Elle ne pouvait décemment pas accepter l’idée que des soldats soient morts suite à des instructions qu’elle avait donné sous prétexte qu’elle-même avait abattu quarante-deux de ses bêtes.
Car, si elle avait veillé à compter le nombre de créatures ayant chuté sous ses lames, elle n’avait pas pu s’empêcher d’énumérer celles filant entre celles-ci pour s’enfoncer dans la ville, tuant les soldats qu’elle avait elle-même affecté au tout dernier lieu qu’ils avaient connu. Et le résultat était là. Ineffaçable.
Elle était venue à bout de quarante-deux titans. Et soixante-quatre avaient pénétré les lieux qu’elle avait pourtant juré de garder.
Et maintenant, au terme de son long combat, une seconde d’inattention lui avait couté ses grappins tandis que sa manœuvre pour échapper à sa propre erreur l’avait conduite à vider le restant du peu de réserve de gaz qu’elle avait, les bouteilles n’étant pas conçues pour une aussi longue durée d’utilisation en continu. Deux lames restaient encore dans ses carquois, la jeune femme ayant émoussées toutes les autres sur la nuque des bêtes.
Une larme roula sur son visage tordu par la rage. Ses dents étaient serrées, son regard droit. Elle fixait avec hargne son ennemi qui, après l’avoir vu filer pour se ranger sur le toit, s’était naturellement tourné vers elle en affichant un sourire benêt, dévoilant l’intérieur de sa bouche où des morceaux de chair humaines gisaient encore entre ses incisives.
Son cœur se souleva au moment où, posant ses pommeaux sur ses deux dernières lames, elle attachait ses armes dans un cliquetis mécanique. Ses prunelles fixaient avec ardeur le titan s’approchant d’elle lentement. Qu’importe l’état de son matériel, elle se battrait jusqu’au bout.
— Tu trouves ça drôle, connard ? gronda-t-elle en dégainant ses sabres assemblés dans un tintement sonore.
Son cœur battait avec une haine noire dans sa poitrine se soulevant difficilement. Une rage incommensurable prenait peu à peu le pas sur tout ce qu’elle avait pu connaitre tandis que ses yeux ne se détachaient pas de ce sourire large et benêt. Une autre larme de douleur roula sur sa joue. Comment pouvait-il sourire en ce jour si sombre ?
Dans un bruit de métal sonore, elle propulsa ses armes loin devant elle tandis qu’il levait le bras en sa direction. Le monstre se trouvait juste en face de la bâtisse qu’elle occupait, son corps gras et pâle sali s’enfonçant dans la façade qui tremblait à ce geste. Mais elle n’oscilla pas le moins du monde malgré les secousses qu’il infligeait à l’immeuble et le vacarme des morceaux de celui-ci s’en détachant.
Là, ses lames à présent quelques mètres devant elle, elle le regarda lever sa main en sa direction, la tête haute. Son estomac tressauta sous les mouvements de sa haine et, d’un geste aussi froid et précis, elle vint soudain agripper chacune de ses lanières, tirant dessus d’un mouvement aussi sec que sa rage.
Sa gorge se secouait de volutes incandescentes tandis que, de ses doigts animés de colère, elle rompait chacune des attaches de son système tridimensionnel sans quitter du regard la bête dont le bras s’approchait dangereusement de sa position. Tout n’était plus qu’une question de secondes avant que ce crâne dégarnis aux yeux globuleux et marrons ne l’attrape. Mais elle s’en fichait.
Une troisième larme bouillante vint imbiber sa joue. Combien étaient morts par sa faute en ce jour noir ? Dans les larmes de ceux qui vivent, je lave le sang des martyrs.
Il ne restait que dix secondes.
Dix. La culotte de cuir céda et, la sentant filer le long de ses jambes, elle ne prêta pas le moins du monde attention au bruit que provoquèrent les bouteilles vides en s’écrasant. Neuf. Sa gorge se faisait sèche tant la chaleur de sa colère l’étranglait. Huit. Le bras du monstre venait de se hausser à hauteur du toit, il ne lui restait plus qu’à l’approcher d’elle pour la saisir. Sept. Ses doigts arrachèrent avec hargne les dernières lanières situées sur sa poitrine et le bruit sonore de ses carquois résonna lorsqu’ils tombèrent sur le sol. Six. Malgré la légèreté de son corps dépourvu d’appareil tridimensionnel, sa haine était si dense qu’elle n’en ressenti pas de grands changements. Cinq. La main immense s’approchait d’elle à une vitesse plus soutenue, franchissant les derniers mètres la séparant. Quatre. Elle leva son pieds, prête à s’en aller contre son destin. Trois. S’élançant dans une course effrénée, elle pencha son buste vers le sol au moment où elle arrivait à hauteur de ses armes. Deux. Ses doigts vinrent s’enrouler autour des sabres qu’elle avait lancé tantôt tandis que, du coin de l’œil, elle le voyait venir.
Il était là.
Un. En l’honneur des martyrs.
Sonore, un hurlement de rage ébranla sa gorge ainsi que l’intégralité de son être au moment où, se relevant sans freiner sa course, elle s’en allait contre cette main plus large que l’entièreté de son corps. Une autre larme naquit dans ses yeux tandis que, tapant un pied rageur sur le sol elle propulsait son corps à plusieurs mètres de hauteur.
Les doigts du titan se refermèrent dans le vide au moment où, dans son bond animal, elle survolait sa main et atterrissait directement sur son poignet. Mais elle ne lui laissa pas le temps de réaliser ce qu’elle venait de faire.
Le cœur battant à tout rompre, pas une seule seconde elle ne permit au hurlement qu’elle poussait de mourir dans sa gorge. Et, continuant de blesser sans vergogne ses cordes vocales, elle s’élança sur la chair du monstre, frappant avec force son bras tandis qu’elle remontait le long de celui-ci, sabres dehors.
Ses grands yeux bruns globuleux la suivirent du regard, leur curiosité attisée par cette proie hurlante qui s’agitait sur lui. Mais celle-ci avait la ferme intention de se muer, jusque dans son dernier souffle, en un chasseur.
Elle dépassa son coude sans cesser de battre avec ferveur le sol, sentant son cœur grossir dans sa poitrine. Une douleur écrasante grandissait en elle. Était-ce la haine ? La tristesse ? La culpabilité ? Elle ne le savait point.
En revanche, elle était sûre d’honorer ses frères d’armes tombés jusque dans son ultime coup de lame.
Elle atteignit son épaule. Un frisson la prit. Une larme sur sa joue. Le sang des martyrs sur les pavés. Un autre hurlement dans sa gorge. Le dernier coup d’épée.
Ses lames se levèrent, elle atteignit sa nuque. Dans un geste rageur et sans cesser de courir, elle enfonça celles-ci avec hargne, transperçant son point faible comme il avait transpercer le destin de million de personnes. Un bruit de succion retentit tandis que le geste de sa lame entailla la chair fit frissonner ses bras. Toute la force de son être résidait en ceci quand elle refermait sa prise sur les pommeaux.
Sa course ne cessa pas, les sabres déchiquetèrent tout sur leur passage. Un sang abondant vint couvrir avec chaleur ses bottes tandis qu’elle ôtait enfin les lames de la chair épaisse. Ses jambes continuèrent de marteler la peau du la bête tandis qu’elle rejoignait son autre épaule.
Atteignant cette dernière, elle ne ralentit pas pour autant. Progressant toujours plus loin, elle esquissa ses derniers pas sur le corps du monstre au moment où, juste derrière elle, le morceau de sa chair qu’elle venait de découper s’éjectait, provoquant des éclaboussures chaudes d’hémoglobines qui lui frappèrent les omoplates.
Et, à l’instant même où la créature s’effondra sur ses genoux, qu’elle sentit le sol de chair s’effondrer sous ses pieds, son talon droit frappa pour la dernière fois l’épaule du titan, la projetant dans le vide. Ses yeux se perdirent un instant sur le décor l’entourant mais elle ne put rien voir à part des lignées grisâtres le long de sa chute, celle-ci étant trop rapide.
Le titan qu’elle venait d’abattre faisait quinze mètres. Aucun être humain ne pouvait survivre à une telle hauteur.
Un sourire étira ses lèvres tandis que le titan dans son dos s’écroulait dans un vacarme assourdissant. Ses vêtements se soulevèrent autour de son corps abandonné dans les remous de la gravité et son cœur se souleva dans sa poitrine. Elle pourrait affirmer s’être battue jusqu’à la fin.
Là, son corps suspendu dans les airs et sa tête rejetée en arrière, elle lança un regard mouillé en direction de la voûte céleste. Ses bras se levèrent en croix autour de son buste tandis que ses doigts s’écartaient, lâchant ses armes imbibées de sang. Et, à l’instant-même où celles-ci quittèrent ses phalanges, elle comprit que c’était la fin.
Dans sa chute aussi brutale que douce, alors qu’elle rivait avec fierté ses prunelles en direction de ceux s’étant déjà si bien battus, une larme s’échappa de son œil et alla s’élever dans les airs, loin au-dessus d’elle.
Un sourire sur ses lèvres qu’elle entrouvrit.
— Et dans les larmes de ceux qui vivent…
⏂
voilà la 100ème partie de cette fiction !
je pense faire des sorte de mini-métrage d'une minute sur tiktok pour introduire le personnage de ma prochaine fiction :)
par ailleurs, je voulais aussi vous remercier du fond du cœur pour les messages et commentaires si gentils que j'ai reçu !!
♥️
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