13.

   Je reste devant la porte de longues minutes encore. Il n'y a plus un bruit. Seul le silence règne. Comme si la nuit que j'ai passée à discuter avec Rachel n'a jamais eu lieu.

   — Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je peux faire ?

   Voilà que je me remets à parler avec moi-même. Je n'ai pas de réponse. Je me sens vide. Tout vide. J'avais dit à Rachel que je la protégerai, et je ne l'ai pas fait. Si jamais il lui arrive malheur... Non. Je ne me le pardonnerai jamais. Et c'est pour ça qu'il ne lui arrivera rien.

   L'homme a dit qu'il voulait poser des questions à Ray, peut-être veulent-ils simplement l'interroger comme moi. J'espère que si c'est le cas, Rachel leur répondra et qu'ils ne lui feront rien.

   Je veux savoir ce qui se passe dans cet endroit. Pourquoi sommes-nous ici ? Que pourraient-ils bien avoir à faire avec une gamine de six ans ? Ça me dépasse complètement.

   Je n'ai plus faim. Je suis inquiet. Beaucoup trop inquiet pour penser à quoi que ce soit d'autre qu'à Ray.

   Peu à peu, l'aube commence à rosir le ciel. Enfin, des bruits de pas résonnent dans le couloir. Ils se rapprochent. J'entends le bruit caractéristique d'une porte qui s'ouvre puis se referme. Les pas reprennent, s'éloignent. Je me rapproche aussitôt du mur et appelle :

   — Ray ? Ray, tu es là ?

   Pas de réponse. Je tente de nouveau mais plus fort cette fois :

   — Ray, tu m'entends ?

   — Hm.

   — Est-ce que ça va ?

   — Oui.

   Je suis soulagé de l'entendre me parler. Je lui souris tout en sachant qu'elle ne peut pas me voir.

   — Que s'est-il passé en haut ?

   — Tu m'as menti !

   — Quoi ?

   — Tu m'as dit que tu me protégerais ! Tu n'es qu'un menteur ! J'ai eu trop peur, sanglote-t-elle.

   — Ray... Je...

   — Tu as dit qu'il fallait se faire confiance !

   Je m'effondre. Je craque. Je pleure comme lors de mon premier réveil.

   — Je suis désolé ! Pardonne-moi... Je... J'ai tout fait pour t'aider. Tu sais on est les seules personnes ici et c'est pour ça qu'il faut se faire confiance. Ray, on va sortir d'ici.

   — Tu mens encore ?

   — Non ! Non, plus maintenant. Je te promets qu'on sortira d'ici, toi et moi.

   Plusieurs secondes s'écoulent avant qu'elle ne me réponde :

   — Je te crois.

   Rachel m'explique que les hommes voulaient simplement savoir son nom, prénom et âge.  Ils ne se sont pas montrés violents bien qu'elle ne leur ait pas répondu avant un long moment. Ils lui ont également demandé plusieurs choses concernant ses parents.

   La situation me paraît de plus en plus étrange. Ces hommes nous gardent ainsi prisonniers dans l'obscurité et le froid, pourtant ils nous nourrissent et semblent veiller à ce qu'on reste en vie. Mais les souvenirs de ces bruits inquiétants restent toujours dans un coin de ma tête.

   Veulent-ils vraiment nous garder en vie ?

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