La pluie de débris s'abattait autour d'Alizée tandis que le Titan qui avait dévoré Eren s'éloignait. Elle restait figée, le souffle coupé, incapable d'assimiler ce qu'elle venait de voir.

Autour d'elle, les combats faisaient rage. Le sol tremblait sous les pas titanesques des monstres tandis que les hurlements résonnaient dans l'air saturé de sang et de fumée. Mais le monde d'Alizée s'était rétréci à cette seule et unique scène : la main du Titan se refermant sur Eren, ses jambes disparaissant entre ses dents cruelles.

— Non... murmura-t-elle d'une voix étranglée, la gorge sèche.

Armin, agenouillé, tremblait de tous ses membres. Il respirait par saccades, comme s'il avait oublié comment faire. Ses yeux, emplis d'une terreur muette, ne quittaient pas la tache rouge qui maculait le pavé où Eren s'était tenu une seconde plus tôt.

Alizée s'avança d'un pas, puis deux, ses lames tremblant dans ses mains.

— Eren... il...

— Il est mort...

La voix brisée d'Armin figea Alizée. Elle tourna la tête vers lui, son cœur battant à un rythme effréné.

— Non, il... il n'a pas pu mourir. Pas comme ça, insista-t-elle, le regard éperdu.

Le silence d'Armin fut une réponse plus terrible que tous les mots.

Mikasa apparut soudain derrière eux. Elle atterrit avec la grâce d'un félin, les genoux fléchis, ses yeux d'acier rivés sur eux.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demanda-t-elle d'une voix calme, mais ses traits trahissaient une inquiétude grandissante.

Armin ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit.

Alizée fit un pas en arrière, secouant la tête comme pour se réveiller d'un cauchemar.

— Il est parti... Mikasa... il a été mangé.

Le regard de Mikasa s'assombrit, mais elle resta étrangement immobile, comme une statue forgée dans le fer et la glace.

— Ne restez pas là. Continuez à vous battre, ordonna-t-elle d'un ton glacial.

— Comment peux-tu dire ça ? explosa Alizée, sa voix pleine d'une douleur contenue. C'était Eren ! Ton Eren ! Tu peux vraiment agir comme si de rien n'était ?!

— Il est mort, répondit Mikasa avec une froideur qui fit frissonner Alizée. Mais ce n'est pas le moment de pleurer. Nous devons rester en vie.

Le silence fut écrasant.

Alizée sentit ses jambes faiblir, mais une main ferme sur son épaule la retint. Armin se releva, ses poings serrés, ses larmes coulant librement sur ses joues.

— Je n'ai rien pu faire... Il m'a sauvé, et moi, je...

Alizée s'accroupit pour lui prendre la main.

— C'était son choix, Armin. Mais nous devons rester ensemble. Nous lui devons ça.

Ils échangèrent un regard chargé d'émotions, puis Mikasa tourna les talons, ses lames scintillant sous la lumière mourante.

— Alizée, Armin. Suivez-moi. Nous allons tuer autant de Titans que possible. Si nous devons mourir, nous mourrons en combattant.

Le ton était calme, sans appel.

Alizée serra les dents et hocha la tête.

Le combat reprit, sauvage et désespéré.

Les lames tranchantes d'Alizée fendaient l'air tandis qu'elle se propulsait dans le ciel. Elle combattait avec une rage nouvelle, une furie froide qui la rendait presque insensible à la fatigue.

Autour d'elle, la ville s'écroulait sous le poids des Titans.

Chaque cri, chaque gémissement d'agonie était une note dans la symphonie cauchemardesque de la bataille.

Elle se souvenait du regard d'Eren. Ce regard rempli d'une détermination sans faille.

Il n'aurait pas voulu qu'elle abandonne.

Alors elle se battit.

Une explosion retentit soudain.

Un rugissement profond secoua les ruines de Shiganshina. Alizée sentit l'air vibrer autour d'elle et tourna la tête juste à temps pour voir un Titan surgir d'un autre Titan, ses yeux emplis de rage, ses poings fracassant tout sur leur passage.

— C'est quoi, ça ?! cria-t-elle en s'accrochant à un mur.

Armin, suspendu à quelques mètres, n'en croyait pas ses yeux.

— Ce... c'est un Titan ? Mais il attaque les autres !

Mikasa s'élança, ses cheveux flottant derrière elle.

— Il a les mêmes yeux qu'Eren, murmura-t-elle d'un ton à peine audible.

Alizée sentit son souffle se couper.

— Non... ce n'est pas possible.

Mais elle savait.

Elle savait que rien, désormais, ne serait plus jamais comme avant.

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𝐊𝐢𝐬𝐬 𝐤𝐢𝐬𝐬 𝐌'