ℭ𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟐





















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             UNE DOUCE ODEUR embaume l’air.

             Les paupières closes, je pousse un faible soupir béat lorsque deux mains fermes massent avec soin mon mollet. Mes sourcils se froncent tandis que je prends conscience de la pièce dans laquelle je me trouve. Je bats des paupières quelques secondes, m’habituant à cette luminosité nouvelle.

             Je vois les colonnes de bois délicatement ouvragée de ce lit à baldaquin présentant mille et unes gravures à l’effigie de la culture celtique. Tombant sur elle telle une ondée, mirifique et étincelante, un rideau d’une pureté maculé adoucit le spectacle s’offrant à moi. Au-delà, une large commode de bois sous-plombe une fenêtre aux fers savamment orchestré, une armoire richement décorée et bien d’autres meubles placés en une harmonie complète.

             Je me trouve dans la chambre royale. Celle qu’Eren a faite rénover à son couronnement.

— Tu es réveillée ? J’espère que tu as passé une agréable nuit, chuchote une voix douce et grave.

             Posant les yeux sur mon propre corps, je réalise que je suis étendue sur le lit. Une chemise de nuit blanche et brodée par les artisans du roi en personne couvre mon corps. Eren l’a relevée jusqu’à mes genoux et, les mains enduites d’huile, masse mon mollet.

             Je le regarde, assis à la fin du matelas, me touchant précautionneusement. Ses paumes sont chaudes et douces. Je ne peux m’empêcher de soupirer de plaisir, inspirant une bouffée du parfum embaumant l’air.

— Tu n’es pas obligé de t’en occuper, tu sais, je souris. Ce sont les infirmières qui font ça, normalement.

— Oui, mais je ne peux pas résister à l’envie de soigner ma fiancée.

             Je ne peux m’empêcher de sourire à ce terme. Les cheveux lâchés autour de son doux visage, Eren me couve d’un regard doux tout en continuant ses gestes.

             Notre bataille contre le clan Azumabito, dont est issue Mikasa, a bien faillit avoir raison de Camelot. Se servant d’une épée façonnée par mon peuple et transformée par les dieux, la mère de la noiraude a balayé les soldats qui gardaient le château, réduisant nos défenses à néant en une poignée de secondes.

             Nos plus grands guerriers ont été écartés. Livai, qui se tenait perché au sommet d’une tour, a été pris dans l’effondrement de cette dernière. Nous l’avons retrouvé, inconscient au milieu des débris, quelques heures après la fin de notre bataille. Armin, lui, a été projeté sur l’armure de décoration d’un guerrier posée dans un des couloirs. Sa cuisse s’est empalée sur l’épée. Il est parvenu à se relever et tenter de se battre mais l’hémorragie l’a fait tomber dans les pommes. Jean a été projeté au fond d’un puit aux parois lisses. Il a eu besoin de l’aide d’un autre pour le ramener sur terre.

             Tous avaient été mis hors d’état de nuire. Alors Eren et moi avons dû nous battre seuls contre l’invasion. Celle-ci était menue. La cheffe Azumabito s’imaginait qu’elle n’aurait pas besoin de beaucoup d’hommes étant donné son pouvoir.

             Cependant, cela nous a demandé bien plus d’efforts encore. Je me suis démenée pour sauver Camelot de sa fin. Et mon combat a été si violent que, depuis trois jours, je n’arrive pas à marcher. Alors Eren, nuit et jour, masse mes mollets à l’aide d’huiles aux vertus thérapeutiques.

— Les médecins disent que ton état ne va pas durer. Ce n’est que temporaire, assure-t-il. Mais ce qui m’effraie est l’idée que… C’est douloureux ?

             Je sourie doucement. La façon qu’a Eren de s’inquiéter pour moi me touche particulièrement.

— Non, ne t’en fais pas. La potion que j’ai prise ce matin fait que je ne sens presque pas tes mains sur mes mollets… Mais le peu que je sens est très plaisant, mon ange.

             Son visage s’illumine à ce surnom. Il tente de le cacher en baissant la tête, faisant mine d’être extrêmement occupé par sa tâche mais je vois nettement ses oreilles rougir jusqu’à une teinte cramoisie. Mon cœur bat à tout rompre dans sa poitrine.

             Il est vraiment magnifique.

— Alors…, je lance afin de distraire mon attention de cette vision, …comment comptes-tu gérer cette crise politique ?

— Il n’y a pas réellement de crise. Les villageois ne savent pas qu’il y a eu une tentative d’invasion. Et celle-ci n’a pas duré longtemps. Si des personnes ont eu vent de la potion de polymorphie, elles ne savent pas qu’une autre a régné à ta place durant quelques mois… Je ne pense pas qu’il soit utile d’effrayer la population.

— Mais que vont-t-ils dire en te voyant m’épouser pour la seconde fois ? je souris d’un air énigmatique.

             Eren s’assoit juste à côté de ma tête. Son visage surplombe le mien tandis qu’il caresse ma joue avec douceur.

— Ce serait la première fois, à vrai dire…, chuchote-t-il.

             Mes sourcils se froncent brutalement.

— Que dis-tu ? je lâche en me redressant.

             Nos visages sont à la même hauteur l’un de l’autre. Son nez frôle le mien tandis que ses yeux m’observent avec douceur.

— Eh bien, il se pourrait que, ne supportant pas l’idée d’épouser un simulacre, j’ai fait le choix d’épouser ma femme en petit comité et que le peuple n’a donc jamais vu de grandes cérémonies. Et il se pourrait aussi que le document certifiant que je t’ai épousée ait été brûlé dans l’incendie de l’invasion des Azumabito et qu’il nous faille donc recommencer la cérémonie.

— Mais il n’y a pas eu d’incend…

             Ma voix meurt dans ma gorge face au sourire pétillant de malice d’Eren. Cet homme n’aura jamais de cesse de provoquer de multiples émotions chez moi. Mon cœur bat avec force et mon regard s’adoucit.

             Sa main se pose à nouveau sur ma joue qu’il caresse. Lorsque nos nez se frôlent, je peux presque sentir son parfum délicat sur ma langue.

— Laisse-moi t’épouser. Toi. Pour de vrai. S’il-te-plaît.

             Un sourire étire mes lèvres et j’acquiesce, charmée par la douceur de sa demande. J’avais déjà accepté de le marier, lorsque la bataille s’est finie et que je suis tombée dans ses bras. Mais je suis heureuse de pouvoir réitérer cette affirmation.

— Oui. Oui, je le veux. Et tu pourras me le demander cent fois. Je le voudrais toujours un peu plus chaque jour.

             Il sourit d’un air presque chamboulé. Un instant, j’ai la sensation d’avoir en réalité accepté pour la première fois. Puis, ses lèvres se plaquent aux miennes. Il me dévore avidement, comme s’il ne pouvait se passer de moi. Ses mains agrippent mon crâne, approfondissant ce baiser vorace.

             Au bout de quelques langoureuses secondes, le roi s’écarte de moi. Mes mains caressent ses pommettes. Il soupir doucement, touchant distraitement ma tempe du bout du doigt.












— Tu es ma reine. Celle de ce monde. Je poserai genoux à terre devant toi et te prêterais allégeance. Je t’honorerai chaque jour. Chaque nuit. Mon corps est tien. Mon royaume est tien. Mon âme t’appartient. Je me sens entier en ta présence et je ne souhaite qu’une chose : demeurer avec toi pour l’éternité.

 

                                                                
































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un peu de fluff
après les combats
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