❝𝐏𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞❞
𝑗𝑒 𝑡'𝑎𝑖𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑗𝑒 𝑡'𝑎𝑖 𝑙𝑎𝑖𝑠𝑠é 𝑡'𝑒𝑛𝑣𝑜𝑙𝑒𝑟
Extrait de l'Albatros de Baudelaire
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
𝐋'𝐀𝐥𝐛𝐚𝐭𝐫𝐨𝐬
Pleine lune, le bateau se balançait sous les étoiles. Le ciel était endormi et calme, pas un nuage ne gâchait la toile céleste qui s'offrait au bateau. Ce maigre bateau portait deux personnes, l'une ramant de toutes ses forces, l'autre en revanche, veillait sur une immense caisse recouverte par un drap blanc.
« Plus vite ! Il faut que j'y sois avant l'aube. Ordonna la jeune femme en posant une main sur la mystérieuse caisse.
- Je fais ce que je peux ! Le rameur malgré la fatigue accéléra la cadence. Il faut dire qu'avec la cliente qu'il transportait, il était sûr d'être bien payé. Regardez ! Le rameur désigna de son menton l'horizon.
- Nous y sommes. »
La mélodie lourde de l'océan comblait le silence qui s'était de nouveau installé entre les voyageurs. Les légères vagues qui s'échouaient contre la coque du navire offrait une berceuse apaisante.
Le navire touchait la côte quand les premiers rayons du soleil surgissaient. La jeune femme n'hésita pas à se jeter à l'eau, quitte à salir sa longue jupe, pour aider le rameur à accoster sur la plage. Le temps était compté.
« J'ai une question. Dit ce dernier. Qu'est-ce qu'il y a dans cette grosse caisse ?
- De la précieuse vaisselle et quelques objets coûteux. Répondit sans hésiter la jeune femme. Il ne faut pas qu'on me voit. Je vous ais demandé de me conduire ici pour apporter tout cela à une amie.
- Mais je ne comprend pas, vous êtes la future reine du pays. Pourquoi vous souhaitez absolument venir livrer cette caisse à votre amie ? Avec toute la fortune que vous possédez, vous auriez assez pour payer mille hommes pour faire le voyage à votre place, qui plus est, voyager jusqu'à l'île la plus éloignée du royaume.
- Vous posez beaucoup de questions pour quelqu'un dont j'ai acheté le silence. La princesse remonta ses manches et tenta de soulever la caisse à la force de ses maigres bras, en vain. Elle lança un regard terrible au rameur. Et bien ! Aidez moi ! Le soleil va bientôt se lever.»
Aussitôt, l'homme s'empressa d'aider la jeune femme. A deux, ils réussirent à porter la caisse hors du navire jusqu'à quelques mètres plus loin pour la poser sur le bord de la plage. La caisse se révéla extrêmement lourde. L'homme, après avoir reprit son souffle, prit le drap recouvrant la caisse et le souleva dans l'espoir de voir se qu'il s'y cachait. Mais une main l'en empêcha.
« Que faites vous ? La princesse haussa le ton.
- Je vérifie simplement si la vaisselle n'est pas cassée.
- Non, il n'y a rien à vérifier, la vaisselle n'est pas cassée. Elle invita d'un geste de la main l'homme à reculer. Soudain quelque chose fit remuer la caisse de l'intérieur.
- Autant faut-il que ce soit véritablement de la vaisselle. Il s'approcha d'un pas sûr vers la caisse malgré la jeune femme qui tentait tout pour l'en empêcher. Laissez moi passer ! Vous m'avez menti.
- Il n'y a rien à voir, je ne vous ais pas menti ! Hurla la princesse.»
Mais trop tard pour cette dernière, l'homme empoigna le drap et fit voler dans les airs, la caisse se révélait être une cage.
« Un oiseau ? L'homme déboussolé se retourna vers la princesse. Vous m'avez menti... pour un oiseau ?
- Oui, je vous ais menti car cet oiseau n'est pas le mien. Il est à l'amie dont je vous ais parlé.»
L'homme se retourna de nouveau vers le volatile qui était, après observation, immense. Il dépassait largement la taille d'un jeune enfant. Ses ailes étaient attachées à son corps par un bandeau, de même pour son grand bec, ce qui l'empêchait de pousser le moindre son.
«C'est un albatros. Ajouta la princesse. Mon amie devrait bientôt arriver. Je vous remercie d'avoir accepté de me conduire jusqu'ici. Elle tendit à l'homme un sachet de pièces d'or.»
Plus loin, là où le sable laissait sa place à la roche et aux herbes vertes, une calèche s'arrêta. C'était l'amie de la princesse, cette dernière vint salué sa vieille connaissance avant de lui expliquer les raisons de sa venue.
« Je t'ai envoyée une lettre pour de faire part de ma venue, il y a de cela quelques jours. Mais je ne t'ai rien dis de plus. Elle désigna le navire, l'homme et la cage posaient sur la plage. Dans cette cage, il y a un albatros, fait comme si c'était le tiens et que je venait te le rendre.
- Mais pourquoi faire tout ça ? Se questionna son amie.
- Je t'expliquerai quand on sera chez toi, mais pour l'instant joue le jeu.»
L'amie descendit de la calèche et suivit la princesse jusqu'au navire sur la plage. Sans plus de questions de la part de l'homme, ils portèrent ensemble, à la force de trois, la lourde cage de l'oiseau jusqu'à la poser dans la calèche. L'amie l'attacha à l'aide de corde pour s'assurer que rien ne bouge pendant le voyage. La princesse remercia l'homme une dernière fois et rejoint son amie à l'avant de la calèche.
« Princesse ! Vous partez avec votre amie ? Je pensais que nous allions repartir aussitôt pour ne pas manquer la prière matinale. Si vous la ratez, votre absence sera connu de tous. L'homme avait vu juste, cette prière matinale était complètement sortie de la tête de la princesse.
- Je n'avais pas réalisé cela... Elle se retourna fixant la cage où elle vit son reflet dans l'œil de l'oiseau géant. Tant pis, je reste. Monsieur le rameur ?
- Oui ? L'homme se tint droit comme un soldat.
- Dites à une de mes servantes que vous m'aviez emmené me promener à l'aube et que le vent froid du nord m'a rendu malade. Je suis rentré seule dans ma chambre, vous le voulez bien ?
- Oui Princesse. Cette dernière donna quelques autre pièces d'or à l'homme avant de lui dire adieux. »
Après environ une heure de route, la calèche s'arrêta devant une charmante maison. C'était la demeure de l'amie, faite de pierres grises et de poutres en bois. L'intérieur était chaleureux, la multitude d'objet ramenés de différents voyages donné une pièce à vivre relativement petite. La princesse était déjà venu séjourner plusieurs fois ici, elle en connaissait toute la décoration.
Il fallu déplacer quelques objets pour pouvoir y installer la cage. La princesse avait insisté auprès de son amie pour que l'oiseau soit à l'intérieur.
« Bon maintenant tu vas m'expliquer. Qu'est-ce que c'est que tous ça ? Pourquoi un oiseau ?
- Ce n'est pas un oiseau comme les autres. C'est un albatros.
- Ça ne change rien au fait que ce soit un oiseau, avec tout le respect que je vous dois, princesse. L'amie avait ironiquement appuyé cette formule de politesse.
- Ils allaient le manger. Je voulais le sauver.
- Et il t'as fallu venir jusqu'ici pour le sauver ? Tu aurais pu simplement le libérer de ses liens et le laisser s'envoler. L'amie haussa la ton. Je ne comprend vraiment pas ce qu'il t'a pris.
- Il est blessé. »
NDA :
Vous l'avez peut-être remarqué mais les personnages n'ont pas de nom, ils sont juste "la princesse" , "l'homme" "l'amie"
mdr je me suis prise pour marguerite Duras ou quoi (blague littéraire)
Alors c'est pour d'abord vous laisser imaginer qui vous voulez et aussi en attendant de leur trouver des noms. Mais en réalité j'aime bien comme ça, ça laisse une part de mystère.
Dans la deuxième partie ça commence à devenir fantastique
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