A R T D U
— C R I M E —
cw : polyamour et si ça vous plaît
pas, partez sans faire de
commentaires. je ne tolèrerai
aucune des "blagues" insultantes
qui avaient été faites sur le vent
divin, merci.
A GENOUX DEVANT MOI, Mikasa m’observe, silencieuse. La tension dans l’air est si épaisse qu’elle en devient presque palpable. Livai, dans l’encadrement d’une des portes, joue avec le manche de son arme tandis que Sieg triture nerveusement son verre.
Ils ne bougeront pas si je ne suis pas en danger. Mais l’un vient de réaliser la traitrise de sa cousine et l’autre s’apprête à connaitre le fin mot de l’histoire qui le hante depuis des mois.
— Alors ? Pourquoi avoir tué Félicie ? j’insiste.
Elle ne répond pas. Je termine ma cigarette et l’écrase contre le cendrier. Elle se raidit en me voyant faire et lève les yeux sur moi. Je fais tournoyer le restant de mon bourbon au fond de mon verre, le jaugeant.
Soudain, je pose mon pied sur son épaule, la poussant légèrement pour la forcer à me regarder mieux encore. Je dégaine mon arme de de ma main libre et, ôtant le cran de sécurité, le pose sur son front.
— Après ce que tu m’as fait, après Lila, tu sais très bien que je n’hésiterais pas, je murmure. Alors parle.
Elle hésite un instant mais finis par déclarer :
— Elle avait compris mon jeu. Elle comptait en parler à Foucault mais croyait que je n’étais pas au courant. Alors j’ai planifié ce rendez-vous en sachant que l’enquête irait pas bien loin. Grâce au micro qu’elle porterait, on la classerait dans les autres meurtres liés à Foucault.
Mon regard se pose sur le blond. Je le vois serrer tant son verre que les jointures de ses mains deviennent blanches.
— Et après, créer le corbeau blanc m’a permis de m’en débarrasser définitivement.
— Mon petit-frère était-il au courant ? lance Sieg.
Je me raidis.
Au cours des dernières années, j’ai pu compter sur quatre as glissés dans ma manche : Eren, Jean, Mikasa et Armin. Deux d’entre eux ce sont avérés être des traitres mais je ne suis pas à l’abris de découvrir que les deux derniers marchaient aussi dans leur magouilles.
Surtout qu’elle aimait bien leur faire tous les deux croire qu’une idylle était possible.
— Votre petit-frère était trop con pour réaliser qu’il n’était pas l’homme de ma vie, cingle-t-elle.
— Il est amoureux de vous, tonne Sieg entre ses dents serrés, visiblement furieux.
Un sourire étire les lèvres de Mikasa, insidieux :
— Oh mais je le sais.
Mon cœur se serre. Eren est une bonne personne. Mikasa l’a sans doute convaincu de ne pas me rechercher en mettant en avant le fait que j’étais entre de bonnes mains, celles de Sieg. L’idée qu’elle puisse lui briser le cœur si facilement me déplait.
Je jauge son visage aux traits doux. Il y a encore quelques mois, j’aurais tout sacrifié pour elle, l’aurait gardé près de moi par amour. Elle était ma bouée de sauvetage, celle qui m’avait empêché maintes fois de mettre fin à mes jours.
— Un mois après la perte de Lila, je me suis injectée une dose létale de morphine, je murmure.
Livai et Sieg lèvent brutalement la tête vers moi. Ils ignoraient cette histoire.
— Je t’ai haïe quand tu m’as sauvé mais ai en même temps commencé à t’aimer dès que j’ai ouvert les yeux. Puis-je pensé que tu as un jour apprécié celle que je suis ?
Mikasa contracte la mâchoire.
— Tu sais ce que je me suis dit, quand je t’ai fait vomir, ce jour-là ? déclare-t-elle en haussant un sourcil hautain.
Je ne réponds pas mais sens mon cœur se serrer.
— Je me suis dit que c’était quand même sacrément drôle de se dire que celle qui allait prendre la tête d’une immense organisation était si minable qu’elle était pas capable de se laver toute seule et avait besoin de moi pour pas crever. Que t’allais bientôt te parfumer avec du Chanel alors que tu nageais dans ta pisse à cause de l’overdose.
Ma main se crispe sur l’arme.
— Et à chaque fois que tu me donnais des ordres, je repensais à ta façon pathétique de me demander quinze fois si ta fille allait rentrer alors qu’elle était crevée. A chaque fois que tu faisais la femme mondaine devant des chefs, je songeais à ta façon de vomir sur mes doigts comme une sale droguée. A chaque fois que tu me prenais de haut, je ne cessais de me dire que je t’avais créer et pouvais te détruire tout aussi facil…
Un choc violent retentit que j’abats la crosse de mon arme sur sa tempe. Elle s’écroule de tout son long, sonnée. Du sang s’écoule sur sa tempe et je la regarde ouvrir péniblement les yeux.
— Tu as pourtant essayé de me détruire et je suis toujours là, je chuchote.
Me levant, je marche par-dessus son corps sans un regard vers elle et, dépassant Livai, chuchote en arrivant à sa hauteur :
— Fais-la rejoindre cet enfoiré de Foucault.
Avant que je ne puisse partir, sa paume se pose sur mon ventre. Je sursaute tandis qu’une dense chaleur se répand en moi depuis cet endroit. Me tournant vers lui, je remarque le regard inquiet qu’il pose sur moi :
— Tu es sûre que ça va ?
Je déglutis péniblement.
— Il le faut bien.
Mais il ne me laisse pas partir. Insistant, il me fixe. Il sait que je mens. Bien sûr que je ne vais pas bien. Quand Lila est morte, Mikasa est devenue la femme de ma vie. Je ne vivais que pour elle, quelque part. Elle était mon bras droit.
Tel Arthur, Lancelot m’a trahie.
— Je l’aimais.
Les épaules de Livai s’affaissent et il acquiesce, une ombre passant sur son visage. Sans doute, malgré ma perte de mémoire, mes souvenirs reviennent-ils car je réalise aussitôt ce que cette ombre signifie et murmure :
— Ne la tue pas.
— Elle t’a fait du mal, répond-t-il aussitôt.
Mes sourcils se haussent tandis qu’il répète plus bas :
— Personne n’a le droit de te faire du mal.
Sans me laisser le temps de répondre, il rentre dans la pièce et ferme derrière lui, empêchant Mikasa de s’en aller. Quant à moi, je fixe longuement la porte close, légèrement désarçonnée par les paroles de Livai.
Je finis par tourner les talons, le cœur légèrement apaisé par l’idée qu’il puisse nourrir une forme d’empathie pour moi.
ꕥ
La porte de la chambre de Sieg est close. Il doit encore avoir bien du mal à digérer ce qu’il s’est produit avec Mikasa et Félicie. Quand bien même il peut se rassurer sur le fait que sa coéquipière n’était finalement qu’une traitresse, elle demeure quelqu’un qu’il a pleuré.
Doucement, je toque à la porte. Quelques secondes s’écoulent mais cette dernière s’ouvre finalement sur le visage cerné aux cheveux ébouriffés de Sieg.
— (T/P) ? chuchote-t-il, étonné avant de se reculer pour me faire de la place. Je t’en prie, entre.
J’obtempère. M’enfonçant dans la pièce, je remarque que celle-ci est à peine éclairée. La lampe de chevet illumine le bureau sur lequel trône un carton. Un frisson me reprend en voyant ce dernier. Il était précisément à cet endroit quand il m’a accusée d’être responsable de la mort de Félicie.
Me dépassant, il s’empresse de poser le carton au sol. Je remarque alors que son bureau est bien plus rangé qu’auparavant. Et des valises sont sorties. Mon cœur rate un battement et une légère panique s’empare de moi.
— Tu pars ? je demande.
— J’en suis bien obligé, répond-t-il. Je restais pour obtenir des réponses à mes questions ainsi qu’aux tiennes. J’ai sondé le mystère du Corbeau Blanc, ai arrêté Mikasa en la faisant passer pour lui, le bureau sera ravi de m’accueillir !
Je saisis ma lève entre mes dents.
— Alors c’est tout ? je demande. Tu t’en vas simplement ? J’arrête mes activités criminelles, mon organisation n’existe plus car même mes employés s’imaginent que Mikasa est la vraie tête pensante, nos chemins se croisent plus et c’est fini ?
Les épaules de Sieg s’affaissent. Dos à moi, il semble que mes paroles tombent sur lui tel un poids insurmontable.
— Je ne l’ai pourtant pas tuée ! Tu le sais, maintenant !
— Bien sûr que je le sais, soupire-t-il. Je n’ai jamais été autant blessé et soulagé en même temps qu’en entendant la vérité sur ce qu’il s’était passé.
— Mais tu es toujours décidé à ne pas m’adresser la parole ? je lâche dans un rire amère. Tu n’es qu’un lâche qui fuit ses émotio…
— Regarde-moi dans les yeux et ose me dire que tu n’es pas amoureuse de lui.
Il s’est brutalement retourné. Mes muscles se raidissent en le voyant faire. Mes sourcils se haussent et je reste pantoise.
— Je t’aime, je murmure.
Un instant, je m’imagine qu’il va battre ma phrase d’un revers de main, me disant que ce n’est pas important.
Mais il soupire et me répond seulement :
— Moi aussi, je t’aime. Et tu ne sais pas combien c’est douloureux. Parce que j’aimerais vivre chacun de mes jours à tes côtés. Mais je sais que te priver de Livai te blesserait.
— Me priver de toi me blesserait aussi ! je lâche.
Il rit doucement, secouant la tête.
— Tu n’essayes même pas de le nier.
Se retournant, il fait rouler ses valises jusqu’à la porte avant de revenir pour défaire ses draps et les poser au pied du lit afin que la femme de ménage puisse les saisir plus facilement. Je secoue vivement la tête en le voyant faire.
— Reste !
Il se tourne vers moi, sur le pas de la porte.
— Si je reste, je ne ferais que t’aimer toujours plus. Je dois partir et essayer d’oublier le sentiment qui me prend quand je te regardes.
— Que tu restes ou que tu partes, moi aussi je t’aimerais alors reste ! je tonne.
Je ne suis pas du genre à supplier. Mais si la vie m’a bien appris une chose est que les chances de vivre heureuse ne sont pas multiples et que le mieux est encore de les saisir quand elles se présentent. Alors je me battrais pour elle.
Je me suis battue pour Lila.
Je me bats pour Sieg.
Je me battrais pour Livai.
Il semble réticent à partir, lui aussi. Fixant la porte en silence, il garde la tête baissée. Je n’oublie pas sa promesse de ne pas revenir, qu’il a formulée dans la voiture en rentrant de la prison où j’ai visité Foucault. Mais je n’oublie pas non plus que là-bas, il a déclaré être amoureux de moi.
— Reste, retentit soudain une voix derrière la porte.
Nous nous raidissons tous deux en reconnaissant Livai. Sieg est le premier à réagir :
— Que je reste ? Toi ? Tu le veux ? Alors que tu sais que j’aime (T/P) ?
La porte s’ouvre et Livai nous observe l’un et l’autre, tout à tour. Quand ses yeux se posent sur moi, je me sens frémir. Il ne semble même pas en colère de me voir amoureuse. Simplement inquiet.
— Je n’ai jamais voulu que son bien, déclare-t-il. Et si tu es ce qui peut la rendre heureuse, alors je refuse que tu t’en ailles.
Je frissonne tandis que Sieg me lance un regard. La brûlure de ses yeux bruns retourne mon ventre. Je déglutis péniblement en songeant au rêve érotique que j’ai fait, il y a peu, où tous deux s’occupaient ensemble de moi.
Je ne sais pas pourquoi je pense à cela maintenant.
— Tu ne vas pas me faire croire que tu es près à renoncer à elle pour me céder la place, raille Livai.
— Je suis prêt à renoncer à elle pour qu’elle soit heureuse, cingle-t-il en retour.
Là-dessus, le noiraud éclate d’un rire sec.
— Je connais assez la mère de mon enfant pour savoir qu’elle ne se contente ni du beurre, ni de l’argent du beurre.
Les sourcils du blond se froncent, il ne semble pas bien comprendre. Livai fait glisser son regard le long de mon corps, un sourire en coin étirant ses lèvres avant de reporter son attention sur Sieg :
— Ce que je veux dire c’est qu’elle ne sera heureuse que si elle nous a tous les deux.
— Sauf que c’est pas vraiment possible, je réponds aussitôt en fronçant les sourcils.
Là, Sieg se tourne vers moi et je suis surprise de voir que toute trace de fatigue a déserté ses traits. Il semble même revigoré par les paroles de Livai. A tel point qu’il déclare même :
— C’est à toi de choisir ce qui est possible ou pas, ma belle.
l'intrigue amoureuse
arrive...
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