𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐕












A    R    T       D    U
—      C      R      I      M      E      —


























             LES TISSUS N’ONT eu de cesse de se succéder sur mon corps. Dans le miroir, j’observe les différentes robes que j’enfile sans réellement les considérer. Chaque tenue que me propose une vendeuse se voit déclinée et remplacée par une autre.

             Je réfléchis à un moyen de sortir d’ici. Profitant des différentes coupes, je reste dans la cabine d’essayage, interdisant à quiconque de le regarder et réfléchissant assidument.

             Livai se tient à l’extérieur. Assis sur un canapé de cuir, buvant un thé fraichement apporté par l’une des employés, il patiente en silence depuis plusieurs heures maintenant. Si je tirais le rideau, il me verrait entièrement, habillée de cette tenue. Mais je ne l’ai pas fait depuis bien longtemps.

— Alors, madame ? Cette robe vous convient-elle ?

             Un de mes sourcils se haussent. Une robe en nylon noir m’habille. Son décolleté plongeant est constitué par un haut en portefeuille se finissant juste en-dessous de la poitrine et depuis lequel jaillit une jupe cloche. Je ressemble à un clown.

             Un soupir me prend.

— Vous m’avez prouvé que ce n’est pas parce que c’est cher que c’est beau, je lâche.

— Oh…

— Et ça coûte combien, histoire qu’on se marre ? je lance.

— 2 528 $, madame.

             Un rire franchit mes lèvres. Aussitôt, je me défais du vêtement et le laisse tomber au sol. L’art, ça me connait. De mes doigts habiles, j’ai reproduit bien des œuvres et ai bâti un empire sur cette activité. Alors, quand bien même j’ai pu m’extasier sur de la haute couture, je dois bien avouer que certains ont une capacité accrue lorsqu’il s’agit de se foutre de la gueule du monde.

             Depuis l’extérieur, la même voix retentit à nouveau :

— Vous savez, ce n’est pas parce que ça ne vous va pas que c’est laid.

             Je ne réponds pas mais un sourire déforme mon visage. Autour de l’employée, diverses exclamations de stupeur me font bien comprendre que celle-ci est sans doute nouvelle dans ce milieu. Car se moquer d’un client et ne pas le brosser dans le sens du poil est peut-être monnaie courante auprès des grandes filiales de fast fashion, mais ce comportement n’a sûrement pas sa place chez Prada.

             Enfilant ma chemise de nuit en soie noire, j’ouvre le rideau. Aussitôt, le regard noisette et souligné de taches de rousseur de la minuscule femme me faisant face s’écarquille. Elle ne doit pas avoir plus de vingt ans. Et sa façon de soudainement se crisper me montre qu’elle n’a sûrement pas les épaules de tenir de tels propos.

             M’appuyant dans l’encadrement de la cabine, je lui offre un sourire mauvais. Autour d’elle, ses collègues me fixent, ne pipant mot.

— Savez-vous pourquoi mon cher ami ici présent a tenu à ce que je commence par cette boutique…, je demande en pointant Livai du menton avant d’abaisser les yeux sur le badge de la vendeuse, …Christina ?

             Celle-ci sursaute en m’entendant prononcer son nom. Derrière elle, assis dans un fauteuil confortable, son mollet droit posé sur son genou gauche et son coude se plantant dans l’un des accoudoirs, le noiraud regarde la scène. Le menton posé sur la paume de sa main qui dissimule d’ailleurs sa bouche, il n’affiche aucune expression particulière.

             Mais je sais qu’il se montre très attentif, à présent.

— N… Non, répond-t-elle.

— Car un célèbre film s’appelle « Le Diable s’habille en Prada » et que, même s’il n’est pas assez abruti pour penser que sous mes charmants traits se dessine effectivement Lucifer, il sait en revanche que je peux me montrer particulièrement rude, surtout envers les personnes se permettant certains… écarts de conduite.

             Mon sourire ne quitte pas mes lèvres et là est ce qui la terrifie le plus, je le vois.

— Le problème, jeune fille, c’est que vous n’avez aucune capacité d’observation.

             Mes yeux s’abaissent sur ses ongles.

— Un regard à votre manucure mal réalisée me permet de dire que vous l’avez faite seule sans en avoir les compétences, là où certaines de vos collègues se contentent de limer leurs ongles. Parce que vous, vous voulez avoir l’air, vous voulez qu’on vous perçoive comme les clientes que vous accueillez, comme une femme de monde et non une employée. Des faux-cils bas de gamme, des faux-ongles bon marché, des talons dont vous avez-vous-mêmes peints la semelle en rouge, c’est d’un pathétique affligeant, je remarque.

             Face à moi, elle ne bouge pas le moindre cil.

— Eh oui, Christina, vous êtes celle qui veut avoir l’air mais qui n’a pas l’air du tout. Un coup d’œil me permet de le deviner.

             Ses yeux s’imbibent de larmes. Tant mieux, cela lui apprendra à vouloir se la jouer forte tête pour prouver qu’elle est plus courageuse que ses collègues. Tous les univers ont leurs règles tacites. Et celui du luxe est assez limpide sur un point.

             Pour se moquer d’un client, mieux vaut attendre qu’il s’en aille.

— Et si vous aviez deux sous de jugeottes, un tant soit peu de matière cérébrale vous auriez su au moment où j’ai ouvert la bouche que me présenter douze robes me donnant l’allure de lolita serait un échec, je crache, mon sourire cette fois-ci évaporé. Et pourquoi cela, ma chère ?

             Elle baisse les yeux en bougeant les lèvres sans qu’aucun son ne sorte.

— Plus fort, mademoiselle.

— Je ne sais pas, répète-t-elle en fixant ses doigts manucurés maladroitement.

             Un sourire me reprend et j’attrape la robe qu’elle m’a tendue plus tôt, la lui fourrant dans les mains.

— Car une robe blazer sied davantage à une personne comme moi qu’une satané jupe cloche, je gronde. Allez me chercher un modèle correct.

             Elle acquiesce.

— Et en silence, j’ajoute tandis qu’elle tourne les talons.

             Bientôt, elle disparait derrière un mur. Là-dessus, dès lors sa silhouette s’évapore-t-elle qu’un rire éclate à quelques mètres de moi. Une autre employée. Moqueuse, elle cache ses lèvres derrière sa main, à l’instar de toutes ses collègues.

             Elles sont cinq, derrière un des portants, s’esclaffant en me lançant des coups d’œil se voulant complices. Sans doute imaginent-elles me flatter ainsi.

             La femme m’ayant accueilli, tantôt, s’approche.

— Navrée pour les paroles de mon employée, elle sera sermonnée comme il se doit, madame, avance-t-elle. Je voulais aussi vous remercier, les nouvelles têtes ont parfois besoin d’être recadrées et vous êtes visiblement très douées dans cela.

             Encore appuyée dans l’encadrement de la cabine, je jette un regard en direction de Livai. Celui-ci me fixe déjà par-dessus la tasse de thé qu’il porte à ses lèvres. Et, chose que je n’aurais jamais cru apercevoir dans ses prunelles, une certaine complicité semble les allumer.

             Car il sait pertinemment ce que je m’apprête à faire. Et à en juger par son presque imperceptible sourire en coin, cela l’amuse.

— Dites-moi, mademoiselle, vous recevez souvent des clients avec une carte noire ? je demande en tournant la tête vers elle.

             Visiblement surprise, elle se tend. Puis, un sourire non feins et trahissant sa fierté étire ses lèvres.

— Oui, il se trouve que nous en avons au moins une fois par mois, lance-t-elle. Vous savez, de très riches célébrités ont foulé ce sol.

             Un faible rire sans joie me prend.

— Et ces très riches et exigeantes célébrités, vous les refilez souvent à la nouvelle ? je lance.

             Le silence se fait, lourd, entre nous. Derrière la femme, ses subalternes tournent la tête, visiblement soudain bien mal à l’aise. Un de mes sourcils se hausse voyant la responsable s’éclaircir maladroitement la gorge.

             Christina, avec ses fautes de goûts flagrantes et sa façon de se comporter est visiblement fraichement arrivée dans le secteur animal et sauvage du luxe. Elle ne sait pas qu’aucune sympathique collègue ne l’est réellement, au fond.

             Elle se croit encore sur les bancs de l’école, là où la compétitivité existait mais pouvait parfois s’effacer devant l’amitié.

             Agnès, dont le prénom scintille sur ce badge, a sans doute été prise d’une envie de bizuter sa collègue. Mais elle est cheffe de cette boutique. Si quelques blagues entre personnes du même niveau hiérarchique ne me surprennent pas, une responsable liguant ses employés contre une seule me dérange davantage.

— Voyez-vous, je lance en regardant mes ongles, je suis aussi cheffe dans mon métier. Celui-ci est légèrement plus dangereux que le vôtre, cela dit… En ce sens que si j’avais arboré un tel comportement…

             Levant les yeux vers elle, je la transperce d’un regard noir.

— …Mes employés seraient décédés.

             Déglutissant péniblement, elle ne bouge pas. Quant à moi, quittant enfin l’encadrement de la cabine et avançant jusqu’à elle, je laisse filer mon regard du haut de son corps jusqu’au bas, observant minutieusement sa personne comme elle l’a fait plus tôt, quand je suis arrivée.

             Et je vois aisément à sa façon d’inspirer que cela la met mal à l’aise.

— Je n’ai aucune estime pour les gens comme vous. Aucun intérêt pour une femme qui, à en juger par l’état de dégradation de vos ongles et ceux de certaines de vos employés trahissant que vous vous êtes toutes faites manucurées le même jour et par le même institut, montre que vous payez en réalité les manucures, mais seulement à vos préférées. Les autres n’ont qu’à tenter de vous copier maladroitement avec les moyens du bord ou simplement se les limer.

             Certains regards noirs lui sont lancés. Et les auteurs ne sont autre que celles ne disposant pas de faux-ongles.

— La qualité du maquillage aussi change d’une personne à l’autre. La teinte sur vos lèvres est du Dior, celle de vos protégées aussi. Mais pas pour les autres qui se maquillent avec des gammes bien moins élevées. De même pour vos parfums. Yves-Saint-Laurent, n’est-ce pas ? Alors que les deux là-bas portent clairement la brume de Body Shop, bien moins chère.

             Elle déglutit à nouveau péniblement mais garde le menton levé, sachant pertinemment qu’elle n’a pas le droit de me répondre.

— Vous payez l’amour de vos employés. La plupart vous haïssent mais rêvent de bénéficier de ces petits cadeaux, je lâche d’un rire moqueur. C’est d’un pathétique affligeant.

             Elle regarde partout autour d’elle, cherchant visiblement l’approbation de ses subalternes fidèles qui, aujourd’hui, détournent le regard sans rien dire.

— Sortez d’ici. Seule Christina s’occupera de moi aujourd’hui.

— Mais…, tente d’objecter la dénommée Agnès peu enclin à se faire renvoyer du magasin dont elle a la charge.

— Elle ne répétera pas sa phrase et si c’est à moi de le faire, je pense que vous allez amèrement le regretter, résonne la voix grave de Livai, dans mon dos.

             Je ne prends pas la peine de le regarder et me contente de fixer avec intransigeance les femmes me faisant face. Tête haute, je demeure droite et fière, comme j’ai rudement appris à le faire, au cours des dernières années.

             D’abord hésitantes, elles échangent quelques regards. Puis Agnès tourne les talons et ses subalternes la suivent. Au moment où elles poussent la porte de la boutique, le menton levé, essayant de conserver leur dignité, le visage parsemé de taches de rousseur de Christina refait son apparition.

             Dans ses bras, une multitude de boite sont visibles.

— J’ai pris beaucoup de modèles de robe blazer mais aussi des combinaisons et…

— Inutile de les ouvrir, je la coupe en la voyant faire. Je les prends toutes.

             Les yeux de la jeune femme s’écarquillent. Etant donné le prix d’une seule robe, un tel investissement est des plus déroutants. Mais je n’oublie pas que je suis retenue contre mon grès et, qui que soit la personne cachée derrière cette machination, je lui ferais cracher jusqu’à son dernier sou pour me dédommager.

             Alors, toujours sans regarder Livai, j’ajoute froidement :

— Voyez avec monsieur pour la note.

             Dans mon dos, je l’entends se lever. Il ne bronche même pas et je n’en suis pas surprise — ce n’est absolument pas sa carte de crédit. Me dépassant, il rejoint Christina qui s’est glissée derrière la caisse.

             Après lui avoir tendu la machine, elle lève les yeux vers moi.

— Vous aurez besoin d’aide pour ranger les vêtements ? demande-t-elle.

— Non, je lâche dans un sourire moqueur. Après tout, Livai est un grand garçon, il va se débrouiller. Pas vrai, chouchou ?

             Etant de profil, sa mâchoire se contractant n’apparait que de façon flagrante à mes yeux. Un rire manque de me prendre. Il s’efforce de ne pas me lancer un regard assassin, je le vois bien. Mais qu’importe.

— En revanche vous allez venir avec nous, je lance.

             Ses sourcils se haussent.

— Moi ? répète-t-elle, légèrement dubitative.

— Histoire que vous mettiez des vraies chaussures de créateurs, des vraies extensions de cils et surtout que retiriez les merdes au bout de vos ongles.

             Elle acquiesce, non sans un sourire excité. Me tournant vers le noiraud, je le vois ranger à nouveau la carte. Il ne manque pas de m’adresser un regard noir auquel je réponds par un sourire provocateur.

             Il voulait se la jouer géôlier ? Il va être servi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Allez, mon chou, les cartons ne vont pas se ramasser tout seul.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

             Un gémissement de plaisir franchit mon palais tandis que j’avale une bouchée du plat fraichement amené. L’assiette est large, esthétiquement travaillée, quelques filets de sauce forment des dessins autour de l’aliment.

             Autour de nous, les murs blanc crème parés de roses dorées et moulures me rappelle le palais où je suis retenue captive, lui-même hérité de Versailles. Des lustres sont suspendus au plafond, un tapis onéreux étouffe le bruit de nos pas, les serveurs nous observent plus loin, droits comme des « I ».

— Tu étais obligée de lui faire un relooking complet ? lance LivaiSi tu t’étais contentée de laisser couler, cela n’aurait rien changer. Là, ses collègues vont encore plus la détester.

— Ah bah ça alors ! je lâche en écarquillant les yeux. Il parle !

             Cela fait depuis notre départ de la boutique qu’il n’a pas pipé mot. Chez l’esthéticienne, la maquilleuse et les autres professionnelles, il a gardé le silence. Puis, quand Christina est retournée travailler, il m’a emmenée au restaurant.

             Maintenant enfin, il prend la parole.

— Sérieusement, j’ai bien cru que t’étais cassée, je lance. J’étais à deux doigts de te ramener chez ton fabricant.

             Levant les yeux au ciel, il ne répond pas.

— Et pour en venir à ce que tu disais, non, ses collègues l’admireront. Parce que contrairement à leur chef, elle ne m’a pas léché les bottes et tu peux être sûr qu’elles m’appellent déjà par des noms d’oiseaux.

— Tu n’as pas été très polie, souligne-t-il en me regardant boire.

— J’avais oublié qu’enlever et retenir en otage une femme était tellement plus courtois, je fais remarquer en haussant un sourcil. Dis, tu me feras le plaisir de me donner quelques cours.

             Reposant la flûte de champagne sur la nappe blanche, j’esquisse un sourire.

— Et j’espère que je ne te ferais pas trop honte, ce soir, je lance. Se tenir au bras d’une femme si… Bouhou

             J’imite un frisson et secoue la tête. Mais il me coupe dans mon grand numéro.

— Sieg sera ton chaperon au vernissage et j’ai ouï-dire qu’il appréciait ton… caractère.

             Il me fixe de ses yeux de givre, épiant ma réaction à cette annonce. Je ne lui fais pas le plaisir de montrer combien l’idée de passer des heures au bras du blond me déplait. Cet homme si prompt à des discussions bien embarrassantes n’est pas ce que l’on peut qualifier de compagnie rêvée.

             Mais cela ferait trop plaisir à Livai.

             Soudain, il se lève. Je le regarde faire, abasourdie. Et, d’un geste de la main, il congédie le personnel. En un battement de cil, nous nous retrouvons seuls. Aussitôt, il me semble que le soleil décline et s’assombrit. L’atmosphère s’épaissit.

             A présent à côté de moi, je le sens me fixer. Mais, les yeux à nouveau rivés sur mon plat, je ne lui fais pas le plaisir de le regarder.

— Je me fiche que tu te la joues femme du monde, lâche-t-il.

             Brutalement, je lâche mes couverts qui résonnent dans un bruit métallique.

— Qui vous a donné le droit de me…

— Tutoyer ? me coupe-t-il.

             Je n’ai le temps d’acquiescer. D’une main ferme, il attrape ma mâchoire et la tourne, me forçant à le regarder. Le geste est vif, presque douloureux, ses doigts s’enfoncent légèrement dans ma peau, trahissant sa colère.

             Depuis sa hauteur, il me fixe. De mon point de vue, les ombres se dessinant sur son visage lui confèrent un aspect des plus redoutables. Entre ses cils, telles deux lames, ses iris d’acier me percent.

— Tu ne te souviens vraiment pas de moi, n’est-ce pas ?

             Silencieuse, je le fixe. Mon absence de réponse lui suffit à comprendre que je n’ai, en effet, pas souvenir de l’avoir déjà vu auparavant.

— Moi, je me souviens de toi, insiste-t-il.

             La pression sur ma mâchoire se relâche légèrement. Il garde ses yeux ancrés dans les miens. Et, laissant voir un très léger rictus, il ajoute :

— C’est à se demander si tu n’as pas non plus oublié Lila.

             Mes yeux s’écarquillent. Je ne perds pas un seul instant. D’un bond furieux, je me relève, empoignant le tranchant couteau à viande sur la table et posant sa lame aiguisée sur la gorge de Livai. Nul n’a le droit de prononcer son nom en ma présence.

             Ni Armin. Ni personne.

             Le noiraud n’a pas bougé, nullement effrayé. Il ne tente pas de me repousser, se contentant de me fixer ardemment. La rage me donne chaud, je respire difficilement. Ce prénom ne peut être invoqué en ma présence. Et quiconque osera le faire en payera le prix.

— Tu ne t’es toujours pas remise de ce divorce, souligne-t-il. Ou plutôt, de la cause de ta séparation.

             Ma mâchoire se serre.

— Tu ne sais rien, je crache entre mes dents serrées.

— Au contraire, rétorque-t-il, je sais que Lila n’était pas la maitresse d’Armin mais que tu aimes le faire croire pour ne pas penser à celle qu’elle était réellement. Car ce serait ballot qu’on connaisse ton point faible, n’est-ce pas ?

             Mes yeux s’écarquillent. Non, ce n’est pas possible. De mon prénom à mon âge en passant surtout par mon passé, je me suis toujours évertuée de me taire et faire de ma vie en silence. Nul ne peut savoir. Et encore moins cet abruti.

             Soudain, je me retrouve allongée partiellement sur la table, sous Livai. Profitant de mon moment de surprise, il a renversé les rôles. Mais mon couteau reste sous sa gorge, il n’a pas cherché à s’en débarrasser.

— Je sais que tu ne me tueras pas, ma jolie, souffle-t-il, ses yeux allumés d’une lueur viscérale que je ne lui connaissais pas. Je t’ai assez étudiée pour tout connaitre sur toi, en réalité.

             Et, se penchant dans le creux de mon épaule, il murmure contre mon cou :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Et donc je sais aussi comment te détruire, (T/P).



















3147 mots

voici un nouveau
chapitre avec livai
hehe

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