𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐕











A    R    T       D    U
—      C      R      I      M      E      —















             LES LUMIERES TAMISEES créent une bien curieuse ambiance dans ce restaurant asiatique. Mais, familière des lieux, je n’y prête pas grandement attention. Des fresques impressionnantes à l’effigie du mont Fuji et autres paysages idylliques japonais s’étendent en relief sur les murs, illuminées. Par endroit, des aquariums décorés d’algues et maisons aux toits incurvés attirent le regard.

             Les conversations vont de bon train. Autour des quelques vingtaines de tables de diverses formes habitant le hall, les clients sont nombreux. Mais je ne leur accorde qu’un bref regard, marchant en direction du bar.

             Les bouteilles dans le dos de l’homme y travaillant sont mise en valeur par des lumières bleues. Je les dépasse sans grande peine, empruntant le couloir naissant à côté du comptoir et au fond duquel se trouve les cuisines.

             Derrière moi, je sens Mikasa, Armin, Jean et Eren faire de même. Pour une réunion telle que celle-ci, la venue de mes quatre lieutenants est primordiale.

             Atteignant une porte posée dans le mur, peu avant les travailleurs s’affairant autour des poêles, je m’arrête. Aucune seconde ne s’écoule alors quand la poignée s’actionne de l’intérieur, bougeant légèrement, et que la porte s’ouvre. Aussitôt, le décor des lieux m’apparait.

             Similaire à l’une de mes demeures, celle située à Tokyo et où Armin a d’ailleurs occis un homme d’un jet de couteau en pleine gorge dernièrement, une pièce s’étend.

             Le sol composé de tatamis s’élève en des murs faits de papier et cloisons coulissantes. Si ce n’était pas pour les clients amassés à deux pas de là, je jurerais avoir à faire à une maison traditionnelle japonaise.

             Aussitôt, mon regard est attiré par deux silhouettes au sol. Car elles sont les seules se découpant, à l’exception du jeune homme ayant ouvert la porte.

             Me faisant face, une femme aux longs cheveux noirs ramenés en un chignon au-dessus de son visage fin me regarde. Ses yeux légèrement étirés sont agrémentés de légères pattes d’oie ne donnant qu’un air plus paisible à ses traits. Son buste est élégamment habillé, comme à l’accoutumée, d’un chemisier ocre.

             Kuchel Ackerman. Oyabun du clan Ackerman.

             Devant elle s’étend un plateau paré de trois tasses de thé fumantes. L’une semble m’attendre. L’autre git devant ses mains tandis que la dernière, traversée en son bord d’une trace de rouge à lèvres, appartient visiblement à la plus âgée de nous trois.

             Elle aussi a noué ses cheveux en un chignon parsemé de cheveux noirs et grisonnants. Mais sa frange plaquée sur le côté lui donne un air légèrement plus strict que les rides au coin de ses joues accentuent. Ou peut-être est-ce la lueur ferme sous le pli épicanthique de ses yeux qui me laisse douter.

             Kiyomi Azumabito. Oyabun du clan Azumabito.

— Vos lieutenants devront restés à l’extérieur, Corbeau Blanc. Vous connaissez les règles, déclare-t-elle fermement.

             Un rictus étire le coin de mes lèvres et je me tourne vers eux. Debout sobrement derrière moi, ils ne laissent transparaitre la moindre émotion sur leurs traits et, le dos droit, se contentent de m’observer en retour. Alors, glissant ma main sur la joue d’Armin et savourant la chaleur de celle-ci contre ma paume, j’acquiesce faiblement.

             Au même moment, l’homme dans mon dos quitte la pièce, me dépassant.

— Allez manger quelque chose.

             Aussitôt, ils hochent la tête avant de tourner les talons. Le blond se permet néanmoins de poser sa main par-dessus la mienne, souriant faiblement quand j’égare mon pouce sur sa pommette. Nous avons été mariés. Il me connait.

             Aussi, il n’a pas besoin de mot pour comprendre quel ordre je lui donne au travers de cette caresse.

             Il se pli légèrement en avant puis fait demi-tour, rejoignant la silhouette des deux hommes habillés de costumes élégants et la femme vêtue d’une longue robe noire moulante. Une certaine fierté me prend en les voyant.

             Ils sont splendides.

             Là-dessus, j’entre à nouveau dans la pièce et ferme la porte derrière moi. Aussitôt, les rumeurs des conversations du halls s’évanouissent. Les murs ont beau ressembler à du papier, ils n’en sont pas. Laisser la possibilité à quiconque d’entendre ce qu’il se trame ici n’est pas un risque que nous sommes prêtes à prendre.

             Et sûrement pas une bêtise que nous pourrions commettre. Nous sommes des femmes, après tout.

— Nous pouvons enfin commencer, résonne la voix de Kuchel dans mon dos. Peut-être la prochaine fois nous feriez-vous l’honneur de venir à l’heure ?

             Un faible rire franchit mes lèvres quand je prends place sur les tatamis, en tailleur. Ma combinaison pré-du-corps blanche me permet ce mouvement. Kiyomi, me faisant face, à sans doute plus de mal avec sa jupe.

             Me tournant vers Kuchel, je ne suis pas surprise de voir son menton levé en un air confiant.

— Oh, ma chère, ne commencez pas déjà, je vous prie, je chantonne d’un air provocateur.

— Nous nous apprêtons à discuter d’importants évènements survenus sur ce que vous considérez comme étant vos terres puisque le monde entier vous appartient, à vos yeux. Il me semble que venir à l’heure est la moindre des choses, vous ne voyez pas ?

             Son ton est cassant et son regard, rude. Elle n’a toujours pas digéré le fait que Mikasa ait renié les siens pour rejoindre mes rangs. Pas plus qu’elle n’a accepté le baiser que j’ai abandonné sur la joue de Kenny, son frère, il y a de cela quelques mois.

             Cette femme défend les siens comme une lionne enragée. Là est d’ailleurs la raison précise pour laquelle je me suis permise ce geste envers l’homme. Je ne saisis pas réellement à quoi elle s’attendait après m’avoir provoqué comme elle l’avait fait, ce jour-là.

             Armin est peut-être mon ex-mari, mais lui présenter cette rouquine en ma présence était dépasser les limites.

— Encore ces vieilles histoires de conventions, chiffons et histoire de cœur ? je demande en devinant le fond de sa pensée. Vous savez, Kuchel, si vous espérez vraiment qu’on vous respecte en tant que femme, il serait peut-être temps de voir en ces réunions des entretiens relatifs à la gestion de nos toutous respectifs au lieu de nous faire des remakes de Desperate Housewives.

             Aussitôt ces mots franchissent mes lèvres que sa mâchoire se contracte. Je sais exactement quelle corde jouer lorsqu’il s’agit d’elle. Et nous usons toujours du même tempo lors de nos rencontres.

             Elle ne m’apprécie pas, me trouve hautaine et casse-pieds. Quant à moi, je l’aime beaucoup.

             Et qui aime bien châtie bien.

— Je ne sais comment vous considérez vos hommes, Corbeau Blanc mais je n’appelle sûrement pas les miens « toutous », crache-t-elle entre ses dents serrées.

             Elle perd souvent patience avec moi. Chose qu’elle ne fait pas à l’ordinaire. Tous lui connaissent des traits doux et calmes. Sa colère est terrifiante car jamais visible. Elle inspire la vision d’une femme sage et avisée.

             Hormis quand je suis là.

— On vous a déjà dit que vous étiez drôlement jolie ?

             Pour toute réponse, elle lève les yeux au ciel. Notre ainée semble bien vite lasse de ce petit jeu car elle intervient bientôt.

— Il suffit. Nous ne sommes pas réunis pour vos habituelles disputes, annonce-t-elle d’une voix calme marquée par les années.

             Je me tourne vers elle.

— Il est hors de question que je laisse la famille Riku mener une guerre non loin de mes terres et j’espère que vous convenez de la même chose.

             J’acquiesce. Kuchel fait de même.

— Bien que je sois d’accord, je ne comprends honnêtement pas la raison de ma venue ici. La situation est-elle si grave auprès de votre vaste famille pour que vous aillez besoin de mon intervention ? je commente. Que vous ne sachiez comment agir ?

— Je vous ai surtout fait venir afin que vous fassiez savoir à votre maitre que nous maitrisons la situation et que rien ne sert qu’il se presse.

             Mon maitre

             Les nombreuses réunions et discussions nous ayant opposées n’y changent rien, ces vipères sont convaincues que je sers un autre. Un supérieur. A leurs yeux, il leur est impossible que moi, jeune femme se baladant dans un tee-shirt trop large devant ses lieutenants puisse être la tête de cette organisation.

             Et, bien que cela me vexe, je dois bien avouer que cela me rend aussi service. Si elles me sous-estiment, elles me laissent un coup d’avance.

— Nous vous avons appelée pour tenir au courant votre organisation, reprend Kuchel, à ma droite. Mais vous, pourquoi avez-vous accepté de venir ?

             Elles le savent mieux que quiconque. Aucune de mes actions n’est désintéressée.

             Je sens leurs regards intransigeants sur ma personne. Elles veulent des réponses et ne partiront pas sans les avoir obtenus. Ces femmes sont froides, calculatrices. Au moment où elles ont proposé cet entretien, elles n’ont pas attendu ma venue en se demandant combien de tasses de thé seraient à poser sur le plateau.

             Mais à quel point je me sens en danger depuis le meurtre d’Alexei et j’ai besoin de leur aide.

— Les hanches de Kuchel me manquaient, je réponds simplement.

             L’intéressée fait mine de n’avoir rien entendue, se contentant de lever distraitement les yeux au ciel. Et je dois réprimer un rire devant ce spectacle particulièrement revigorant. J’apprécie ses accès d’agacement.

             Ils me détendent.

             Et je n’apprécie pas franchement ce guet-apens.

— Alexei Starkov n’était pas votre ami, commente Kiyomi, décidant d’entrer directement dans le vif du sujet.

— En effet.

— Mais sa mort vous préoccupe.

— Pas vraiment.

— Alors pourquoi envoyer un homme déplacer son corps malgré le fait que vous ne l’ayez pas tué ? demande soudain la voix de Kuchel.

             A ses mots, je me raidis. De façon quasiment imperceptible, ma pupille se dilate et mon souffle se coupe. Afin d’endiguer l’adrénaline grimpant en moi en capitons de chaleur, je fais un geste. Attrapant ma tasse, je les laisse observer ma réaction.

             Je n’ai rien laissé paraitre. Mais une chose est sûre, à présent.

             Ces femmes savent qui est le Corbeau Noir.

             La seule personne au courant du fait que Jean a déplacé le corps d’Alexei sans pour autant être derrière son meurtre est la même qui l’a réellement tué. Cet individu. Et elles semblent le savoir précisément, me narguant même.

             Les Azumabito ont beau être mes alliés, nous ne sommes pas amis. Je ne suis pas non plus assez stupide pour ne pas avoir conscience que l’une comme l’autre m’évincerait de mon trône à la moindre perche tendue. Je suis un élément gênant, à leurs yeux.

             Une épine figée dans leurs mains. Une personne les ayant poussés à reculer leurs frontières.

             La tête d’un empire fleurissant.

— L’incapable qui l’a assassiné l’a abandonné sur un parterre de fleurs très onéreux, je réponds simplement. Le laisser là aurait écraser beaucoup d’argent.

             Le rictus amusé de Kuchel ne m’échappe pas. Elle sait que je mens. N’importe qui le devinerait.

— En plus de cela, laisser chez moi un travail aussi mal fait…, je commente. Mon lieutenant a été abasourdie et moi aussi. Quelle médiocrité.

             Là, son sourire en coin s’efface. J’ai touché un point sensible. Elle ne connait pas seulement l’identité du Corbeau Noir.

             Elle en est proche.

             Car, même si elle se doute que mes mots ne sont que pures provocations, elle ne digère visiblement pas l’emploi de l’adjectif « médiocre ».

— Cessons, tonne de nouveau Kiyomi, ne voulant me laisser le soin de faire dégénérer les choses. L’important maintenant et d’expliquer ce qu’il se trame. Car dire qu’une guerre des gangs se prépare est un peu exagéré.

— Quelques échauffourées éclateront mais cela ne concerne que nous. N’allez pas jouer les justicières.

             Un faible rire me prend.

— Les justiciers ne font pas légion. Je me contente de préserver la paix sur mes terres. Il n’arrivera rien à vos amis s’ils ne dépassent pas les bornes et les frontières.

— Le problème est que vous considérez les frontières de la ville comme vos frontières, cingle Kuchel. A vous entendre, nos propres terres sont sous votre juridiction et les leurs aussi. S’ils règlent cela en interne chez eux, qui nous dit que vous ne considérerez pas qu’ils ont fait cela chez vous ?

— Mais c’est exactement ce que je considèrerai, je réponds avec un sourire aimable avant de boire une petite gorgée de thé. Alors mieux vaut pour eux qu’ils se tiennent à carreaux.

             Mon regard se pose sur l’Oyabun du clan Ackerman. Légèrement penchée en avant, les sourcils froncés et le visage sévère, elle me foudroie du regard, tout à fait consciente que je ne parle pas à la légère.

             L’air se fait rapidement crépitant autour de nous à mesure que ses pupilles dilatées me dévisagent.

— Croyez-vous réellement être en position de nous menacer, Corbeau Blanc ?

             Un rictus en coin, je l’imite. Quoi que mon regard se fait plus joueur que le sien dont je ne vois qu’un air menaçant.

— Je vous retourne la question, Ackerman.

             Sa mâchoire se contracte. Elle est furieuse. Rares sont les individus s’étant déjà permis de s’adresser à elle de cette façon. Et tout aussi rares sont ceux y ayant survécu. Mais je sais que je sortirai d’ici vivante.

             Car, de l’autre côté de la porte, mon carré d’As m’attend de pied ferme.

— Carreau m’a pourtant dit que vous me prépareriez un diner. Bien que votre thé soit…passable…je m’attendais à un peu plus de consistance, je commente.

             Kiyomi esquisse un sourire sage et fatigué, semblant à la fois lasse et amusée par mes provocations à peine déguisées. Kuchel, en revanche, ne montre pas la même réaction. Bien qu’occupant un haut poste exigeant une certaine sérénité, elle l’a décidément abandonnée pour la journée.

             Je lui fais toujours ce petit effet.

— C’est vous qui servirez de diner si vous ne cessez pas immédiatement votre petit jeu, cingle-t-elle. Nous ne sommes pas amies, le simple fait que nous ayons besoin d’exiger un rendez-vous avec vous pour vous demander de ne pas empiéter sur nos terres est aberrant.

— Sur ce point, je vous rejoins. Ne pas être capable de tenir les vôtres en laisse est aberrant.

             Ses yeux lancent des éclairs. Et les miens ne sont plus aussi amusés que tout à l’heure.

             Cet entretien est un affront. M’avoir attirée ici dans le seul but d’étudier ma vulnérabilité après le décès d’Alexei, m’ordonner de ne pas agir comme bon me semble par simple crainte de mon pouvoir… Tout cela est non seulement irrespectueux mais déconvenue.

             Et je ne tolèrerai pas un mot de plus en cette direction. Posant ma tasse sur le plateau, je me redresse avec élégance. Leurs yeux suivent mes mouvements quand j’atteins la porte. Je marque une halte à celle-ci.

             Puis, me tournant vers elles, je plonge dans les yeux de Kuchel bien que ma phrase s’adresse aussi à Kiyomi lorsque je tonne d’une voix froide :

— Tenez vos chiens en laisse.

             Aussitôt, j’ouvre la porte. Elles ne répondent pas. Il est inutile de le faire. Ils veulent régler leurs problèmes entre yakuzas ? Grand bien leur fasse. Mais si le moindre corps est retrouvé à proximité des quartiers que je vise et salie mes affaires, ils me le paieront.

             Et j’entends par là que j’enverrai des hommes assassiner les Riku avant de clamer être venus sur les ordres des Azumabito et Ackerman. Ils riposteront. Ce qui entrainera une autre riposte. Très vite alors, une véritable guerre naitra — à laquelle je consens de bonne grâce — et nettoiera cette ville de mes seuls opposants crédibles qui s’entretueront. Les yakuzas.

             Puis, si ce plan n’atteint pas son terme, mon nouvel ami au sein du FBI sera sûrement ravi de recevoir assez de preuve pour les boucler.

             Tout cela, les deux femmes en ont conscience. Et là est d’ailleurs la raison précise qui les pousse à ne pas me rattraper et donner l’ordre de me tuer. Cela et le fait que, leur code d’honneur oblige, elles ne peuvent pas tuer celle que Mikasa considère comme sa sœur. Car, aussi insupportable l’idée leur soit-elle, cela fait de moi un membre de leur famille par affiliation.

             Et la pensée me fait doucement rigoler.

             Leur code d’honneur à la con va leur coûter un paquet d’hommes et de blés. Mais est-ce mon problème ? Loin de là. A leur place, je me serais faite tuer depuis belles lurettes.

             Mais nous n’avons pas tous le sens des affaires.

— Je n’apprécie pas votre ton.

             Glaciale. Une voix vient de résonner à quelques mètres de ma personne quand j’ai fermé la porte. Grave, elle a failli se confondre dans le murmure ambiant de la clientèle derrière moi.

             Mes yeux se lèvent.

             A quelques mètres de moi, les bras croisés sur sa poitrine et les omoplates plaqués au mur, un homme se tient. De profil, il fixe le sol de ses yeux gris comme l’acier, tétanisants et froids. Sur son front délicatement bombé, quelques mèches noires comme les ténèbres tombent. Entre ses prunelles chute un nez en ligne droite surplombant deux lèvres fines conserver en une position statique et ferme.

             Mon regard s’attarde sur sa joue légèrement creusée et sa pommette haute. Je ne l’ai jamais vu auparavant. Mais il faudrait être stupide pour ne pas reconnaitre la noirceur des cheveux Ackermanien et la fermeté de leur posture.

             Un parent de Kuchel. Assurément.

             Il ne me regarde pas, les bras croisés sur sa poitrine. Ceux-là sont particulièrement développés et parsemés de tatouages à l’effigie de son clan et ses succès au sein de ce dernier. Une chemise retroussée et légèrement déboutonnée sur le torse me permet de les voir.

             J’ouvre la bouche, mon habituel sourire narquois aux lèvres :

— Et je n’apprécie pas les fouineurs, Rumpletiltskin.

             Il ne relève pas le surnom, se contentant de contracter sa mâchoire affutée. Je glousse légèrement à ce geste. Aussi tatillon que sa cheffe, à ce que je vois. Quoi qu’elle ne réserve ce petit show qu’à moi.

             Peut-être bénéficie-je d’un passe-droit auprès de la famille sans en avoir été informée ?

— Vous n’êtes rien, pas même un insecte dans un monde dominé par les yakuzas. Vous n’êtes pas de taille, menace-t-il sans même me regarder.

— Vous me parlez de taille ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité.

             Sa mâchoire se contracte. Qu’importe si son égo est touché.

— Vous n’avez aucune idée de qui je suis, je reprends. Vous êtes sans doute celui qui prépare le thé tandis que je suis celle qui le boit. Veillez à baisser d’un ton quand vous vous adressez à moi, la prochaine fois. Sinon mes lieutenants se feront un plaisir de vous retirez encore quelques précieux centimètres.

             Là enfin, ses yeux se lèvent en ma direction. Aussitôt, le point de sa pupille se dilate, écrasant la glace de ses iris qui tente tout de même de m’emprisonner. Entre ses longs cils, il me dévisage avec ardeur. La haine se lit déjà dans ses prunelles. Bien plus vile, plus sale et plus noire que le simple agacement habitant celles de son Oyabun quand elle me croise.

             Je le sais. Je le sens. Cet homme vient de décider qu’il me haïrait. Mais les avortons au service de leur chef gambadant entre leurs jambes, la langue pendante, ne m’ont jamais fait peur. On ne joue pas dans la même cour.

             Alors, sans attendre sa réponse, je tourne les talons.

             Et, tandis que ces derniers résonnent sur le sol, ponctuant mes pas, je lâche un froid avertissement :












Evitez de me sous-estimez, majordome.

 

































3200 mots

on rencontre enfin
réellement l'un des
deux love interest

et oui c'est encore
un enemies to lovers
👩‍🦯👩‍🦯👩‍🦯

j'espère que ça vous
a plu même si
ça démarre
lentement

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