𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐈𝐈











A    R    T       D    U
—      C      R      I      M      E      —



















             QUELQUES TONALITES RETENTISSENT au bout du fil. Patiemment, j’attends. Je ne me fais aucun doute. Quelqu’un va décrocher. Peut-être Sieg Jäger. Ou peut-être même son supérieur. Qu’importe. Tant qu’une voix me répond.

             Bien vite, les tintements pré-enregistrés s’interrompent. L’appel vient d’être accepté. Un léger sourire me vient.

             Nous pouvons enfin commencer.

— Allô ?

             La voix est chaude, grave, masculine. Un léger éraillement m’indique soit une prise de médication régulière, soit une consommation de cigarettes. Etant donné qu’il vient d’être affecté à une affaire qui prendra tout son temps et jouera énormément sur son moral, la première solution me semble peu probable.

             Jamais ils n’auraient laissé quelqu’un ayant une potentielle faiblesse sur un tel dossier. Bien que tout le monde ait ses failles, tous ne présentent pas de si grandes proportionnalités à se voir corrompre.

             Les personnes les plus intègres me refuseront même la plus coquette somme. En revanche, si leur vie est en danger et que mon offre ne se résume plus en billets mais en essais clinique et médicaments rares, les possibilités que mon pot-de-vin soit accepté sont décuplées.

             Nous sommes donc ici là devant un individu d’une trentaine d’années et fumeur.

— Bonjour, mon cher, je réponds aimablement.

— Vous êtes bien conscient qu’appeler le FBI pour donner de fausses informations est passible de prison ?

             Un faible gloussement me prend.

— Mon cher, si vous pensiez que je ne suis pas la personne que je prétends être, vous n’auriez même pas décroché, je rétorque. En revanche, je peux vous assurer que me faire parler pour vous donner le temps de me localiser est vain.

— Tout comme essayer de décrypter le brouilleur pour entendre votre véritable voix, je suppose, soupire-t-il.

— Précisément.

             Les précédentes paroles de l’agent me laissent à penser qu’il croit que je suis un homme. Et, en effet, le transformateur intégré à ce téléphone intraçable la modifie très profondément.

             Au cours de ma carrière, je n’ai pas croisé une seule personne qui ne s’attendait pas à avoir à faire à un homme.

             Qu’importe.

— Pourquoi m’appelez-vous ? demande-t-il après un bref silence.

— Mais simplement pour prendre des nouvelles de mon inspecteur favoris, je réponds dans un rire.

— J’ai déjà su gagner le cœur du Corbeau Blanc ? Je suis flatté.

             Un rictus me prend tandis que, toujours assise sur le fauteuil de cuir devant la cheminée où le feu fait craquer le bois, je jette un regard en travers d’une des deux fenêtres qui encadrent celle-ci. Le vaste jardin traversé de multitudes de pins et d’un fin brouillard est visible.

             Le visage d’Armin m’apparait quand il passe devant les vitres à côté de Mikasa. Seuls mes quatre plus proches lieutenants ainsi que quelques personnes de confiance peuvent restés à mes côtés car ils sont bien les seuls à connaitre mes traits.

— Ce n’est pas très compliqué de remporter mes faveurs, agent Jäger, je réponds. Les garder, en revanche…

— Vous ne me graisserez pas la patte.

— Oh, je boude d’un air enfantin, ne me dites pas que vous refusez simplement parce que vos supérieurs sont dans la pièce ?

             Un silence se fait. Je devine qu’ils échangent un regard insistant. Et je m’en sens presque insulter.

             J’appelle le blond sur le numéro du FBI, demandant à lui parler en déclarant être l’une des personnes les plus recherchées au monde. S’attendaient-ils vraiment à ce que je ne me doute pas que tout le gratin écouterait mon appel ?

             Une vingtaine de personnes doivent assister à cette conversation.

— Je refuse parce que je ne suis pas quelqu’un de corrompu.

— Tout le monde est corrompu, tout le monde fait tout pour quelque chose, vos propos n’ont aucun sens, je rétorque en levant les yeux au ciel d’une voix exaspérée.

— Je vous souhaite bonne chance pour trouver ce qui me…

— Dina ? je le coupe, un sourire aux lèvres.

             De nouveau, un silence se fait. Je devine son choc, son appréhension. Au cours des dernières années, quand Eren en avait vraiment gros sur le cœur, il lui est arrivé de profiter du fait que je peigne pour venir me raconter ses anecdotes, convaincu que je ne l’écoutais alors pas du tout ou plutôt, faisant semblant de ne pas comprendre que je n’en perdais pas une miette.

             Il n’est pas du genre à laisser paraitre ses émotions. De mon côté, je n’apprécie pas de jouer aux thérapeutes. Alors ces entrevues où il me parlait sans que je ne réponde servaient tout le monde.

             Et je découvre pleinement maintenant combien cela m’a justement aidée, me donnant quantité d’informations sur sa famille.

— Et bien ? répète-t-il au bout d’un moment. Que voulez-vous que je vous dise ?

             Il veut vérifier que je ne bluffe pas.

— Votre mère est absolument splendide, sachez-le. Une femme très belle, absolument gentille… Je me demande bien pourquoi votre père l’a quittée.

— Nous nous écartons un peu du sujet, vous ne croyez pas ? demande le blond.

— Sans doute à cause de la poitrine de Carla, j’ajoute en saisissant un macaron. J’abandonnerai mon empire pour elle, moi aussi.

             Un soufflement exaspéré retentit depuis l’autre côté du combiné. Discuter des affaires de cœur de ses parents et ce, devant l’intégralité de ses supérieurs, il n’y a guère plus humiliant comme situation.

             Je vais lui passer l’envie d’inviter quelques têtes à nos conversations.

— Vous m’avez appelé pour discuter de mes parents ? Je ne vous croyais pas du genre à répandre des ragots au-dessus d’une tasse de thé.

— En même temps vous ne me connaissez pas du tout, mon chou, je ris doucement.

— On peut apprendre à se connaitre, quel est votre nom ?

— Vous brûlez des étapes, là, je murmure doucement.

             J’engloutis un autre macaron. Petra est vraiment une divine cuisinière.

— Parlez-moi du Corbeau Noir, je lance. Il s’agit visiblement d’un de mes fans et j’aimerai en entendre plus sur lui. Histoire de lui permettre de rencontrer son idole.

— Vous êtes mon idole, rétorque-t-il d’une voix acerbe. J’aimerai vous rencontrer.

— Vous me flattez, mon petit ange, je souris. Bientôt. Je vous promets qu’on se rencontrera.

— Fixons une date, histoire que j’enfile une chemise repassée, ce jour-là, cingle-t-il.

— Mon chou, sachez que vous pouvez même venir avec une plume dans le cul, je n’en serais pas choquée.

             La conversation s’éternise. Ils ont de quoi tracer l’appel mais ne peuvent y arriver. J’ai confiance en mes informaticiens sur ce point. Là est d’ailleurs la raison précise pour laquelle je me permets de prendre tout mon temps.

             Qu’importe. Je doute d’obtenir davantage d’information sur le Corbeau Noir. Il n’en a aucune. Et il en a même gagnée une, à vrai dire.

             Je suis convaincue qu’il ne savait pas si je connaissais cet être. Il a maintenant la certitude que non.

— Je vais devoir vous laissez, mon chou. A très bientôt.

             Avant même qu’il ne réponde, je raccroche. Les plaisanteries les plus courtes seront toujours les meilleurs et, maintenant, je n’ai pas franchement envie de discutailler des heures durant. Surtout si ce n’est que pour mentir.

             En revanche, je me suis montrée honnête sur un point. Je compte revoir ce très cher Sieg Jäger dans les plus brefs délais.

— Tu vas m’observer encore longtemps, de cette manière ? je demande au bout de quelques secondes.

             J’entends le bruit de la porte que Mikasa referme derrière elle. Je sais qu’il s’agit d’elle car, lorsque l’un de mes trois autres lieutenants tente de me surprendre, je devine sa présence dès lors qu’il entre dans le couloir menant ici.

             En revanche, elle, elle arrive toujours à poser pied jusqu’au seuil avant que je ne la remarque.

             Elle a écouté une partie de ma conversation avec l’agent Jäger.

— Vous discutez avec le FBI, maintenant ? demande-t-elle en atteignant le fauteuil à ma gauche.

             Elle s’y installe. Je ne la regarde pas et me contente de poser le téléphone que je tenais sur la table basse me faisant face.

— Espionner autrui est une vilaine chose, Mikasa, je la nargue. Mais oui. Je voulais en apprendre plus sur Sieg et le Corbeau Noir.

— Et vous avez eu ce que vous souhaitiez ? demande-t-elle.

             Je souris faiblement.

— Il ne sait rien sur le Corbeau Noir mais, en revanche, il m’a révélé beaucoup de choses sur lui-même. Et Eren disait vrai, je doute qu’il se laisse corrompre.

— Tout le monde se laisse corrompre. Les pots-de-vin ne sont juste pas toujours de l’argent, rétorque la noiraude.

             Me tournant, j’observe ses traits. Ses cheveux coupés courts soulignent son visage fin. Leur couleur ébène forme un contraste saisissant avec sa peau de porcelaine et ses yeux étirés noirs.

             Elle est une belle femme. L’a toujours été, d’ailleurs.

— Tu apprends vite, je souligne.

— Ce n’est pas bien compliqué à saisir, rétorque-t-elle.

             Elle se tient droite, le regard attentivement plongé dans la cheminée où le feu s’élève. Son air pincé et raide ne me surprend guère, elle s’est toujours montrée froide avec tout le monde. Ce que j’ai au départ pris pour une marque de respect s’est en réalité avérer être son naturel comportement.

             Cela ne l’empêche pas d’être chaleureuse, à sa manière.

— Les Susurros assurent qu’ils ne sont pas derrière les dealers qui ont empiété sur votre territoire, prononce Mikasa.

             Cela ne m’étonne guère.

             Il y a quelques semaines, des informateurs ont rapporté à la noiraude que des hommes vendaient de la cocaïne et de l’extasie sur mes terres. Ceux-là, une fois interrogés, ont assuré agir sous ordre des Susurros. Seulement je sais que nul parmi eux ne serait assez bête pour tenter une guerre des gangs avec moi.

             Tant simplement car je ne tiens pas entre mes mains un gang de pacotille mais un réseau d’une ampleur internationale. Je pourrais écraser de mes doigts leur nom si je le souhaitais.

             Or l’observation de Mikasa est claire et distincte : les dealers qu’elle a interrogés sont convaincues d’avoir été engagé par ces criminels.

— Quelqu’un a engagé des hommes pour vendre de la drogue chez vous en se faisant passer pour eux. Sans doute dans l’espoir d’atteindre la crédibilité du Corbeau Blanc.

             J’acquiesce lentement.

— Vous vous êtes fait connaitre dans les magouilles politiques et le commerce d’œuvres d’art. Quand les trafiquants de drogue ont tenté de s’en prendre à vous en pensant que vous n’étiez qu’un intello en costard, vous vous êtes servie de votre influence pour les écraser un à un, poursuit Mikasa.

— Tu me fais une rétrospective de mes jeunes années ? je demande avec un rictus.

— Vos crimes ont toujours eu un certain panache et une élégance rare. A un point qu’il en devient assez flagrant que vous êtes une femme, dit-elle en ignorant ma remarque. Vendre de la drogue c’est… Vulgaire.

             Je ris faiblement.

— Tu parles comme une de ces bourgeoises coincées, je lâche. Mais tu as raison. Ce n’est pas une question de valeurs, je n’ai pas débarrassé ces quartiers de criminels de bas-étage par gentillesse.

             Mes différents alias possèdent des maisons là-bas. Des bâtisses que j’ai acheté pour une bouchée de pain à l’époque où les toxicos s’y entassaient et qui valent des milliers aujourd’hui, fasse à l’embourgeoisement de la population. Un plan simple mais redoutablement efficace pour devenir très riche, très rapidement.

             Alors l’idée même qu’un inconnu fasse chuter le cours de mes investissements en plaçant quelques dealers sur mes terres me met hors de moi.

— Mène une enquête pour trouver de qui il s’agit, je prononce froidement. Et amène-moi cet enculé sur un plateau.

— Bien, répond-t-elle.

             Là-dessus, elle se lève.

             Au même moment, Jean entre dans le couloir menant jusqu’ici. Tant et si bien que, lorsqu’elle franchit le seuil pour s’en aller, il fait de même en entrant. J’attendais sa venue. Je sais exactement de quoi il va me parler.

             J’ai lu quelques importants mots sur ses lèvres, tout à l’heure, quand il parlait à Armin dans le jardin pendant que j’écoutais calmement Eren.

— Dis-moi tout à propos de ces armes, je tonne.

— Trois cargaisons d’armes ont été livrées ce matin aux yakuzas de la région, déclare-t-il. Il semble qu’une guerre de gangs se prépare. Même si vous n’êtes sûrement pas visée, il y aura sans doute des répercussions.

             L’un de mes sourcils se hausse.

             Ce n’est pas la première fois qu’un gang outrepasse mes directives et se fait envoyer quelques gros calibres pour un affrontement avec des concurrents. Ils tendent à penser que parce que je les laisse encore exister, ils sont maitres de leur territoire.

             Mais tous ceux qui ont dérogé à ma règle de garder ce lieu calme et paisible, histoire de laisser enfler le prix de l’immobilier mais surtout de n’amener que très peu de policiers dans cette zone se sont vus supprimés. J’ai d’ailleurs étendu mon territoire de cette façon.

             A l’origine, je comptais simplement continuer mon business sans importuner qui que ce soit. Il a tout de même fallu que quelques têtes tombent pour que mes simples règles soient respectées.

             Pas de guerre de gang. Pas d’activités criminelles visibles à proximité de mes frontières. Un coin en apparence calme.

             Les organisations criminelles ayant succombées aux serres du Corbeau Blanc sont tombées dans l’oubli et leur territoire, dans mes paumes. Maintenant, ce que je ne voulais pas est survenu. A force de gagner en puissance, les autorités connaissent mon surnom.

— D’habitude je règle ce genre d’affaires moi-même, ajoute Jean. Mais là, c’est les yakuzas. Ils sont aussi influents que nous.

— N’insulte pas mon nom, je rétorque aussitôt. Je les respecte en tant que criminels et je me suis inspirée de leur élégance mais prétendre que notre puissance est la même ne me convient pas.

             Aussitôt, un rictus étire les lèvres de Jean.

— Vous êtes tatillonne, lance-t-il. Que vous le vouliez ou non, les yakuzas dans leur intégralité sont aussi puissants que nous.

— Je ne considère pas leur intégralité car ils ne sont pas soudés, je rétorque. Le terme yakuzas désigne est une très large organisation criminelle. Là où certains pensent à tort que c’est le terme pour « gangster » en japonais et que n’importe quel criminel d’Asie en est un, la vérité est toute autre.

             Me levant, je saisie le téléphone abandonné tantôt sur la table pour le ranger sur son socle.

— Les yakuzas sont un groupe divisé lui-même en familles. Ensemble, ces familles sont si puissantes et si nombreuses à travers le monde qu’ils en sont terrifiants. Mais aujourd’hui, ces mêmes familles ne s’entendent pas forcément ce qui fait que, le plus souvent, une famille est toute seule, ne pouvant pas compter sur les autres familles et, en comparant sa puissance seule à la mienne, je l’écrase largement, je déclare.

             Rien qu’ici, trois familles différentes se font face. Quand j’ai posé pied sur ces terres, je me suis très vite retrouvée à craindre la possibilité qu’ils ne s’en prennent à moi. Mais quelques jours m’ont suffi à réaliser qu’ils n’étaient pas assez soudés pour représenter une réelle menace.

             Car seuls, ils ne valent pas grand-chose. S’il s’alliaient ensemble pour former une triade, en revanche, ce serait nettement plus problématique.

— Les armes ont été livré aux Riku. Les clans Azumabito et Ackerman requiert un entretien avec vous, ajoute-t-il.

— Un entretien ? je souligne. Que d’honneurs.

             Les Azumabito et moi sont de bons alliés. Des valeurs les motivent et, quand la fille d’un des membres importants de ce clan s’est retrouvée prise en otage dans une région d’Afghanistan où elle était alors déployée en tant que médecin bénévole auprès des civiles, je suis devenue leur seule chance de les revoir.

             Les familles de Yakuzas sont déployées un peu partout dans le monde, certes. Mais certaines zones restent intouchées. Surtout le désert Registan entre Helmand et Kandahar. Un lieu inintéressant pour eux car ne possédant que très peu de population et donc représentant un gouffre financier pour un gang qui s’y installerait.

             Mais une femme comme moi qui s’est mêlée aux magouilles politiques sur tous les continents, frayant avec bien des chefs d’état et groupes influents était capable d’agir. Eux, étendus en Occident et Asie, non. Et, bien qu’aucune valeur ne me motive grandement, j’avoue avoir éprouvé un certain plaisir à débarrassé ce coin du groupe terroriste qui persécutait les populations assemblées dans des oasis aux alentours.

             Depuis que Nao Azumabito est rentrée chez elle, nos relations sont cordiales.

             En revanche, les Ackerman ne me font que rarement grès de leur considération. S’ils en viennent à demander ma présence dans une réunion officielle — car cette ville est entre les trois mains de mon clan, le leur et celui des Azumabito — cela signifie qu’ils considèrent la situation comme étant d’une certaine gravité.

             Et, encore, sans Mikasa — qui est la nièce éloignée de l’Oyabun Ackerman et la petite-fille de celle des Azumabito — je pourrais aller me brosser pour que l’on me convie à un de ces entretiens.

— Dans trois jours, Quelqu’un viendra vous chercher dans votre demeure, à New York, poursuit-il. Vous discuterez de tout cela autour d’un diner.

— Sushis au menu ? je demande. Soupe miso ? J’ai faim rien qu’à cette idée.

             Jean laisse un rictus déformer le coin de sa lèvre.

— A mon avis, ils savent plus de choses que le FBI sur la véritable identité du Corbeau Noir. Vous y gagnerez davantage à leur parler à eux, plutôt qu’à Sieg.

             Evidemment qu’ils auront plus d’informations. Là où tous peinent depuis des années ne serait-ce qu’à trouver mon genre, eux ont mis la main sur ma personne un mois après mon arrivée. Et, bien qu’ils ne connaissent pas mon nom, ils connaissent mon visage.

             Quoi qu’ils soient convaincus que je ne suis qu’un intermédiaire. Ils pensent que mes quatre lieutenants me servent, me rapporte les informations tandis que le grand chef n’accepte de voir que moi.

             Le grand chef qui serait bien évidemment un homme.

             Ce qui est une façon de voir les choses assez déconcertante lorsqu’on sait que les Oyabuns des clans Ackerman et Azumabito sont toutes les deux des femmes.

— L’enquête sur lui progresse ? Parce que je suppose qu’elle a débuté pendant qu’Eren dinait avec sa famille, dès qu’il a eu l’information et vous a envoyé un message, je demande.

— Elle a assez progressé pour qu’on sache qu’il s’agit effectivement d’un « lui ». Mais cela ne fait qu’une heure, explique Jean.

— Je doute que vous arriviez à en apprendre plus, je réponds. Il t’a suivi sans que tu ne le remarques, après tout.

             A ces mots, je le vois baisser légèrement la tête, peinant à me regarder. Quelques mèches de ces cheveux châtains glissent sur son front à ce geste.

— A ce propos…, commence-t-il d’un air coupable.

— Inutile de t’excuser, je le coupe immédiatement.

             Visiblement surpris, il se redresse aussitôt.

— Je n’ai pas non plus été capable de remarquer que quelqu’un traquait Alexei. Et je ne m’en sens pas coupable. Nous avons visiblement à faire à quelqu’un qui pourrait presque atteindre notre niveau alors que d’habitude, ce n’est qu’une succession d’abrutis qui se présente à nous. Nous avons baissé notre garde, nous ne le ferons plus.

             Le menton levé, je suis confiante et sûre de ce que j’affirme.

— Presque atteindre notre niveau ? répète-t-il, un léger sourire aux lèvres.

— Bien sûr. On peut tenter de m’imiter mais jamais on ne m’égalera.

             Mon regard se durcit quand je le pose sur le téléphone par lequel j’ai contacté le blond, tantôt.

— En revanche je hais les copycat qui s’imaginent pouvoir prendre mon nom et l’entacher de la sorte en faisant du mauvais boulot.

             Mes mains se referment sur un coupe papier tranchant posé à côté du téléphone, sur mon courrier. Mikasa s’en est déjà servi pour assassiner un petit impertinent, un jour. Elle n’appréciait pas sa façon de me reluquer en bavant.

— Mais me copier de la sorte montre une véritable admiration que je me dois de reconnaitre. Alors, comme j’aime mes fans, j’irais le rencontrer…

             Levant la lame, je l’observe minutieusement à la lueur du jour.













— …Et je lui sectionnerais la carotide.

 

























3296 mots

une "rencontre" avec
l'un fes deux love interest
et un petit teasing de
l'apparition de
l'autre

cette ff commence très
lentement mais
je préfère prendre
mon temps pour
poser l'intrigue

j'espère tout de même
que ça vous aura
plu

:)

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