𝟏- 𝐍𝐞𝐰 𝐞𝐫𝐚, 𝐍𝐞𝐰 𝐦𝐞.

(NDA : j'ai écrit les 2 premiers chapitres il y a des mois, ma plume a bien évoluée depuis, c'est pour cela qu'a partir du 3 le style d'écriture est plus fluide et les chapitres plus longs, les 2 premiers auront droit à une réécriture, pas d'inquiétude )

𝐇𝐚𝐢𝐥𝐞𝐲

𝐀𝐞́𝐫𝐨𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐝𝐞 𝐁𝐨𝐬𝐭𝐨𝐧,

𝐌𝐞𝐫𝐜𝐫𝐞𝐝𝐢, 𝟑𝟎 𝐚𝐨𝐮̂𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

 J'inspire un bon coup, ma nouvelle vie va enfin commencer. À la poubelle la dépression, à la poubelle la psychologue de merde du lycée, la pitié dans le regard de mes proches, la compassion, le seul sentiment qui poussait les gens à me parler.

J'ai presque 19 ans et je peux enfin dire que je suis une femme adulte. Enfin, pas aux yeux de l'état américain, mais je m'en contre fiche. Je ne suis plus la gamine qui baissait la tête. Se cachait dans les jupes de sa meilleure amie, après la moindre remarque au primaire. Plus la pleurnicheuse, qui faisait des crises d'angoisse à chaque mauvaise nouvelle, ou coup de stress. Bon, pour les crises d'angoisse, on repassera. Mais se n'est plus des crises de spasmophilie, c'est déjà ça non ?

Le passé m'étouffait, m'empêchait d'avancer. Maintenant, je vais enfin pouvoir penser à mon avenir. Vivre.

Je vivrai pour deux s'il le fallait, je tiendrai ma promesse. L'université est à présent mon échappatoire.

*

L'avion atterri enfin, après un vol de deux heures que j'avais passé à me triturer les méninges en pensant déjà au pire de ce qui pourrait m'arriver en ce jour particulier.

Le pire : avoir une coloc droguée.  

Le mieux : me trouver une amie et passer la journée au calme.

Quand je vois les passagers commencer à s'activer, descendre leurs bagages à main et se précipiter vers la sortie, j'ôte mon casque et quitte le petit cocon que je m'étais créée en écoutant du Eminem, ses musiques me font oublier mes problèmes, je me dis qu'il y a des gens, qui sont dans des situations pires que la mienne. Surtout quand j'écoute Mockingbird, l'histoire de cette Hailey, qui malgré le fait qu'elle partage mon nom, ne partage pas mon histoire. Je prend mon courage à deux mains, sort de l'avion, et me dirige vers la PAF. J'attends en silence, dans cette file d'environ une vingtaine de passagers, arrivés avant moi, prends mes papiers et enfin, je peux sortir de ce foutu aéroport qui pue l'argent et l'hypocrisie.

Pourquoi les américains doivent toujours tout faire dans l'excès ?

Plus que quelques heures et je serais devant mon lieu de vie, pour la prochaine année au moins.

Le campus de l'université n'est pas très loin de l'aéroport, environ 45 minutes de trajet, j'appelle donc un taxi dans l'allée faite pour, à la sortie de l'aéroport et m'engouffre à l'intérieur de l'habitacle.

— Où-allez-vous ? Me demande le taximan.

C'est un homme d'environ une trentaine d'années, plutôt grand et blond.

— Boston University.

— Oh, tu es venue pour les études ?

À quel moment avons-nous dépassé le stade du vouvoiement ?

Je n'y fait pas plus attention et répond d'un ton neutre, espérant mettre fin à la discussion.

— Exactement.

— Hmm... Et tu as de la famille ici, ou tu es venue seule ? Demande-t-il en me regardant sur le rétroviseur.

Je panique légèrement. Ça ne le regarde absolument pas. Est-ce normal ?

Peut être que c'est juste moi qui suis coincée ? J'essaye de répondre tant bien que mal, sans montrer ma détresse.

— Euh...Non, il y a mon frère qui m'attend, je vivrai avec lui.

C'est totalement faux, je n'ai pas de frère, ni de sœur. Je suis fille unique. Et je viens ici totalement à l'aveuglette.

Mais ça, il ne le sait absolument pas.

J'espère sincèrement qu'il a gobé mon mensonge. Il hoche simplement la tête et le reste du trajet se fait dans le silence et ce pour mon plus grand bonheur.

Une fois arrivée, après avoir payé et remercié le taxieur, j'ouvre la portière et me dirige vers l'accueil de l'université.

Mais avant d'être trop loin du taxi, j'entends l'homme murmurer :

— À la prochaine, ma jolie.

Ses mots me font froid dans le dos. Décidément, la première personne que je rencontre ici au Massachusetts est un psychopathe dérangé, espérons avoir mieux pour coloc.

*

Je circule dans les couloirs de l'aile ouest du bâtiment, à la recherche de la chambre qui m'a été attribuée. Sans grande conviction cependant. Je ne suis pas prête de découvrir qui j'ai comme coloc.

Arrivée devant cette fameuse porte, j'hésite entre frapper pour rentrer ou prendre mes jambes à mon cou et réserver un vol retour pour Washington D.C.

Je finis par me résigner et frappe timidement avant de m'engouffrer dans la pièce.

Wouah.

C'est le seul mot qui peut exprimer mon ressenti actuel. Ce n'est pas une chambre universitaire ça.

C'est un putain d'appart de luxe.

Combien mon père a-t-il payé mes études pour que j'obtienne une chambre pareille ?

Certes nous sommes plutôt à l'aise, pour être honnête on se permet beaucoup de choses. Mes parents gagnent bien leur vie, entre infirmière dans un des plus grands hôpitaux de la ville et homme d'affaires pour mon père, de ce que j'ai cru comprendre, nous n'avons pas à nous plaindre.

Mais cet appartement me laisse tout de même choquée. Je ne pensais pas que mon père ferait tant d'efforts.

En face de moi se trouve une cuisine ouverte sur un petit salon en L avec une télé. Sur le mur du salon se trouve trois portes. je passe discrètement ma tête à l'intérieur de chacune d'elle de peur de trouver quelqu'un.

La première donne sur une chambre avec deux lits simples. Je suppose alors que les deux autres représente une salle de bain et des toilettes. Mais tel ne fut pas ma surprise quand je vois que la deuxième est effectivement une salle de bain mais avec des toilettes.

Oh non...

 La dernière n'est autre qu'une deuxième chambre avec deux lits également.

Je vais donc partager cet appartement avec 3 autres personnes ?

Je ne savais pas qu'on pouvais avoir plus d'une colocataire.

À première vue, cet appart est occupé. À en juger les affaires éparpillées un peu partout. Donc en plus, mes colocataires sont bordéliques. Je soupire de frustration.

Au moins, je ne vais pas manquer d'espaces pour mettre mes livres.

Une grande bibliothèque sépare le salon de la cuisine, seulement remplie de quelques bouquins appartenant sûrement à l'université.

J'emmène alors mes valises vers la chambre qui paraît être occupée par une seule personne et les dépose au sol. J'ouvre la première, celle qui contient tous mes vêtements et entreprend de les mettre à l'intérieur de la penderie du côté de mon lit. Elle est vide, je commence à la remplir de mes fringues.

Si je devais décrire mon style vestimentaire je ne pourrai pas, je dirai juste que je m'habille au feeling. Selon mon humeur du jour. Si je veux me faire belle je mets une robe élégante et chic, sinon, je jette mon dévolu sur un sweat et un jean (très contradictoire comme style je sais).

Peu à peu, ma valise se vide mais je trouve que la pièce est trop calme, je prends alors mon enceinte Bluetooth et lance "7 rings" à travers la pièce.

Oui j'ai des goûts de merde et j'assume totalement.

Je chante a plein poumons tous en me déhanchant pour essayer d'évacuer le stress.

J'appréhende mon premier cours, ma rencontre avec mes colocs et pleins d'autre choses. Mais bon la vie est faite pour être vécu non ?

Alors je compte bien en profiter.

*

𝐇𝐞𝐲, 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐫𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥'𝐚𝐦𝐛𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞, 𝐣𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐢𝐞𝐧𝐬, 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐫𝐢𝐬𝐪𝐮𝐞𝐧𝐭 𝐝'𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐥𝐨𝐧𝐠𝐮𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐚𝐥𝐞́𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬.

𝐎𝐧 𝐬𝐞 𝐫𝐞𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞 𝐛𝐢𝐞𝐧𝐭𝐨̂𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐢𝐭𝐞.

𝐓𝐚𝐤𝐞 𝐜𝐚𝐫𝐞

𝐈𝐧𝐚.

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