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❝ 𝐊𝐈𝐃𝐍𝐀𝐏𝐏𝐄𝐑 ❞
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By : kayra_todo0
WARNING
drogue,suicide,mort,kidnapping,+18.
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Je me sentais un peu perdue. Le monde autour de moi semblait flou, et malgré tout, j'avais l'impression que chaque élément de ce nouvel environnement me ramenait à la réalité. Kakucho m'avait habillée d'un kimono noir et doré, une veste fluide aux motifs délicats qui se mariaient à la perfection avec la robe moulante noire que je portais en dessous. Le contraste entre l'élégance du kimono et la silhouette plus moderne de la robe en dessous était frappant. Cela me donnait une sensation étrange, comme si j'étais à la croisée des chemins entre mon passé tumultueux et un avenir que je n'étais pas encore prête à affronter.
Le kimono, avec ses broderies dorées, était plus qu'un simple vêtement. Il représentait quelque chose que je ne pouvais pas encore comprendre. Et pourtant, je sentais la différence. C'était comme si ce kimono me donnait une chance de réinventer mon image, de me reconstruire. Peut-être que ce n'était pas qu'une question de tissu. Peut-être que c'était un symbole.
Kakucho m'observait en silence, ses yeux scrutant chaque détail de ma posture. Il n'y avait ni jugement ni condescendance dans son regard, juste une sorte de calme qui, pour la première fois depuis longtemps, me donna l'impression d'être en sécurité.
— Comment te sens-tu, Yumei ? demanda-t-il d'une voix douce, toujours aussi calme, mais empreinte d'une compréhension silencieuse.
Je pris un moment avant de répondre, cherchant les mots justes. Mes pensées étaient encore un peu floues, comme si le monde tournait trop vite autour de moi. Mais, au fond, il y avait quelque chose qui m’incitait à me reprendre, à ne pas sombrer dans la passivité.
— C'est… étrange, murmurai-je enfin, mes mains effleurant le tissu du kimono. J’ai l’impression d’être dans un autre corps. C’est… un peu comme si je pouvais commencer quelque chose de nouveau, mais je ne sais pas par où commencer.
Kakucho hocha doucement la tête, comme s'il attendait cette réponse. Il n’avait pas l’air surpris. Ses yeux, toujours attentifs, semblaient scruter non seulement mon apparence, mais aussi mon esprit, à la recherche de signes de la personne que j’avais été et de celle que je pourrais devenir.
— Prendre un nouveau départ, ce n’est jamais facile. Mais ce kimono est un symbole de changement, Yumei. Un symbole de force. Tu ne dois pas oublier qui tu es, mais tu peux choisir comment tu veux avancer.
Ses mots résonnaient dans ma tête. La force. C'était une chose que je pensais avoir perdue il y a longtemps. Mais peut-être que, juste peut-être, il y avait encore une lueur d’espoir en moi. Je n'étais pas encore complètement brisée.
Je jetai un coup d'œil vers le miroir, à côté de la pièce. L'image qui m'y renvoyait n'était pas celle de la Yumei que je connaissais, celle marquée par les combats, la violence et les décisions impulsives. Non, l’image dans le miroir était plus calme, plus réfléchie, comme si ce kimono, ces broderies dorées, avaient la capacité de me transformer. Ma silhouette, moulée dans la robe noire, contrastait avec le kimono, mais de manière surprenante, tout semblait se fondre parfaitement.
Je voulais le repousser. Ce changement. Mais il était là, tout autour de moi, et quelque part, je savais qu’il était nécessaire.
Je me tournai vers Kakucho, ma voix plus ferme cette fois.
— Je vais essayer. Ce kimono… ce n’est pas juste pour montrer une apparence. C’est… c’est aussi pour moi, n’est-ce pas ?
Kakucho ne répondit pas immédiatement, il observa un instant mes yeux, avant de sourire doucement.
— Exactement. Ce n'est pas qu'une façade. Ce kimono est un symbole de ce que tu choisis de devenir. Et tu as encore la possibilité de choisir.
Je ne pouvais m'empêcher de sentir une étrange chaleur se répandre en moi à ses paroles. Le monde semblait moins oppressant, moins lourd. Mais il y avait encore des questions sans réponses. Et, comme toujours, un défi dans l'air.
La porte s’ouvrit doucement et Ran entra dans la pièce. Il s'arrêta un moment en me voyant. Ses yeux se posèrent sur ma tenue, avant de remonter lentement jusqu’à mon visage. Il n'y avait aucune surprise dans son regard, juste une curiosité calme.
— Ce kimono te va bien, Yumei, dit-il, d'une voix détachée, mais on sentait un léger intérêt dans ses mots. Ce n’est pas ce à quoi je m'attendais, mais… tu sembles différente.
Je n’étais pas sûre de ce qu'il voulait dire par "différente". Était-ce une bonne ou une mauvaise différence ? Son regard perça à travers moi, comme si chaque mouvement que je faisais était une énigme qu’il voulait résoudre.
— Je vais… essayer de m’habituer, répondis-je doucement, tout en me retournant vers Kakucho.
Il y eut un silence lourd dans la pièce avant que Ran ne brise à nouveau la tranquillité.
— Tu n'es pas obligée de faire tout cela pour nous, Yumei. Mais c’est une chance. Et tu as toutes les cartes en main.
Les mots de Ran me laissèrent un peu plus pensive. Je n’étais pas ici pour plaire à qui que ce soit. Je n’étais pas ici pour me conformer à ce que les autres attendaient de moi. Ce kimono n’était pas pour eux, il était pour moi. Une manière de me retrouver.
Kakucho et Ran échangèrent un regard rapide, puis Kakucho se dirigea vers la porte.
— Nous te laisserons un peu de temps, Yumei. Réfléchis à ce que tu veux. Et quand tu seras prête, viens nous rejoindre.
Je les regardai partir, mes pensées tourbillonnant. Un autre monde s’ouvrait devant moi, et je n’avais aucune idée de ce qu’il m’apporterait. Mais pour la première fois depuis longtemps, je ne me sentais pas totalement perdue.
Je jetai un dernier regard au miroir, à la personne que je voyais, et je sus qu’il était temps de faire face à ce que j’étais devenue. Pas par obligation, mais par choix. Le chemin serait long. Mais j’étais prête à avancer.
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Je regardai autour de moi, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Cette chambre était bien plus grande que ce à quoi je m'attendais. L’architecture moderne et épurée de l'endroit contrastait avec ma vision désordonnée des choses. Les murs étaient de couleur neutre, mais chaque détail semblait réfléchi, chaque meuble soigneusement choisi. Des fenêtres immenses couvraient presque toute la pièce, offrant une vue imprenable sur Tokyo, qui s'étendait à perte de vue. Les néons de la ville brillaient de mille feux, et une partie de moi se sentit insignifiante face à l’immensité de tout cela.
Je me laissai aller contre la fenêtre un instant, les bras croisés sur ma poitrine, essayant de comprendre où j’étais, et surtout, ce que j’étais censée faire ici. Mes yeux se fermaient de temps en temps, la fatigue me pesant encore, mais quelque chose en moi m’empêchait de céder. C’était comme si je voulais prouver à tout le monde, et à moi-même, que je pouvais encore me tenir debout.
Mon regard se posa alors sur le sol, et mes yeux s'attardèrent sur une paire de talons noirs, presque élégants, qui reposaient négligemment près du canapé. Je m’abaissai et les pris entre mes mains, les observant d’un air dubitatif. Ils étaient hauts, vraiment hauts, mais c’était un détail que je ne voulais pas ignorer. À quoi bon les laisser là ? Si je devais être dans cet endroit, autant m’y faire un peu, non ?
— Argh… C’est quoi cette histoire ? Ça ressemble vraiment à un film… soufflai-je, presque en riant nerveusement.
Je me redressai, enfila les talons, en me rappelant combien il était facile de s’habituer à tout, même à la situation la plus improbable. C’était comme si la réalité n’avait plus de prise sur moi, ou du moins, je ne voulais pas lui en accorder. Après tout, si je devais me retrouver dans un film, autant en être l’héroïne. Et parfois, dans un film, il fallait simplement s’accepter dans l'inconfort pour avancer.
Je sortis de la chambre sans vraiment savoir ce que j’allais y trouver. L’immense penthouse était d’un luxe inouï, tout était soigné, mais il y avait quelque chose de froid, de trop parfait. Je marchai sur le sol en marbre, mes talons résonnant contre les murs silencieux de ce vaste espace. Le contraste entre mon passé et cet environnement m’écrasait un peu plus à chaque pas. J’avais l’impression de n’appartenir à rien ici.
Je pris un moment pour respirer profondément, essayant de ne pas trop me laisser submerger. Dehors, la ville de Tokyo brillait dans la nuit, une mer de lumières qui me rappelait à quel point ce monde était vaste, et que, finalement, il n’attendait pas vraiment que j’y trouve ma place. Je n'avais pas encore d'idée précise de ce que je faisais ici, mais il fallait bien que je découvre un peu plus cet endroit.
Au détour d’un couloir, j’aperçus une porte en bois massif. Elle était entrouverte. Curieuse, je m’y dirigeai et l'ouvris doucement, découvrant une autre pièce. Elle ressemblait davantage à un bureau, avec un grand bureau en bois sombre et une étagère remplie de livres. Un ordinateur dernier cri trônait sur le bureau, mais ce qui attira particulièrement mon attention fut l'immense canapé en cuir noir, presque trop imposant pour l'espace.
Je m’assis dessus un instant, prenant le temps de laisser mes pensées dériver. Ce calme, cet isolement, c’était quelque chose que je n’avais pas connu depuis longtemps. Mais est-ce que c’était une bonne chose ? J’avais l’impression que tout ici n’était qu’un décor pour me donner une illusion de tranquillité, comme si on voulait me faire oublier ce que j’étais.
Je baissai les yeux sur mes mains, observant les légères cicatrices qui y restaient. Chaque marque me rappelait le passé que j'avais tenté de fuir. Et pourtant, même ici, dans ce luxe, je me sentais comme une étrangère dans ma propre vie.
— Bon, autant en profiter, murmurai-je finalement, en me redressant et en me dirigeant vers une table basse près du canapé.
Je n’avais pas encore tout exploré. Après tout, ce n’était pas la peine de s’attarder sur des questionnements interminables. Je pourrais bien réfléchir plus tard. Pour l’instant, il fallait que je me familiarise avec ce lieu, même si tout cela semblait un peu irréel.
Je vis une bouteille de whisky sur la table. L’envie de boire m’envahit en un instant. Un peu de réconfort, même temporaire, ça ne ferait pas de mal. Je la pris et servit un verre, goûtant lentement l'alcool. Il n’y avait pas d’autre moyen de supporter l’angoisse croissante qui m’envahissait. Chaque moment passé ici me donnait l’impression d’être observée, d’être un simple sujet d’expérimentation pour quelqu’un d’autre.
C’est alors que la porte s’ouvrit, et Ran apparut sur le seuil. Je n’eus pas le temps de réagir qu’il s’avança vers moi d’un pas tranquille, ses yeux m’étudiant une fois de plus, comme s’il cherchait quelque chose en moi. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale.
— Alors, tu t’es finalement décidée à explorer, Yumei ? demanda-t-il, sa voix calme et mesurée.
Je le fixai sans un mot, m’efforçant de garder mon calme. Il semblait aussi détaché que d’habitude, mais je savais qu’il observait chaque mouvement que je faisais. Ses yeux perçaient à travers moi, me réduisant à une énigme qu’il voulait résoudre.
— J’avais juste besoin de prendre l’air… ou du moins, de sentir que je contrôle encore un peu ce qui m’entoure, répondis-je, mon ton plus affirmé qu’il ne l’était en réalité.
Ran ne répondit pas immédiatement, se contentant de s’appuyer contre le cadre de la porte. Il me regarda un moment, puis haussant les épaules, il s’avança d’un pas.
— Tu veux vraiment être là, ou tu fuis encore, Yumei ? demanda-t-il d’un ton presque amusé.
Ses paroles m’atteignirent de plein fouet, mais je ne laissai rien transparaître. Oui, je fuyais. Fuir semblait être ma seule option ces derniers temps. Mais je savais aussi qu’à un moment donné, il faudrait bien faire face à la réalité. Et cette réalité, pour l'instant, c’était cet endroit, ces gens, et ce que je devais devenir.
Je pris une nouvelle gorgée de whisky et lui répondis avec un sourire un peu forcé :
— Peu importe où je suis. Je suis là, c’est tout.
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