J'étais essoufflée.

Quelle idée d'habiter si haut dans la ville !

Les mains sur mes genoux et repliée sur moi-même, j'inspirais doucement pour reprendre ma respiration.

C'était ça d'éviter les transports sur roues. Au moins, une chose était sûre, j'aurais des cuisses de béton.

Je m'appuyais sur le petit muret à ma droite et regardais devant moi. Une grande maison me faisait face. On se croirait dans un film avec le soleil qui illuminait les murs et faisait briller les vitres du batiment.

Elle était grande, mais pas géante. Une maison en pierres beiges et au cadre noir.

Moderne mais pas futuriste.

J'aimais beaucoup. Ça représentait vraiment les maisons de Séoul mais en version célébrité. Un peu cliché mais pas autant que ce que je m'étais imaginée.

Je vérifiais le numéro et compris que j'étais au bon endroit. La numéro 5. Tient mon chiffre porte bonheur.

A croire que j'avais de la chance jusqu'à maintenant. Tout semblait aller dans mon sens. Enfin, pour l'instant.

Parce que quand même. J'avais réussi à venir ici, à Séoul. Trouver un travail dans l'entreprise du plus grand groupe de Kpop au monde et pour finir faire le ménage dans la maison d'un d'entre eux.

Et dieu seul savait à quel point des fans pourraient se tuer pour être à ma place.

Une fois mon souffle reprit et mon cœur moins affolé. Je gravis les quelques marches qui me séparaient de la maison.

Je me trouvais sur le palier, devant le petit boitier pour entrer le code de verrouillage.

Je sortis de ma poche un petit papier où j'avais préalablement inscrit le code. Franchement, niveau sécurité. C'était pas vraiment efficace. Quiconque fouillerait deux minutes sur l'ordinateur de l'agence et trouverait les 7 codes des 7 membres.

Je tapais doucement, presque docilement les numéros.

050597

Le voyant s'alluma en bleu, m'indiquant que la porte était dérouillée. Je soufflais de soulagement, voyant que ça continuait à bien se passer.

A vrai dire, j'avais un peu peur que mes plans tombent de nouveau à l'eau. Aujourd'hui, et toute cette semaine, était ma seule et dernière chance d'avoir ne serait-ce qu'un minimum de réponse.

Oui, je rentrais illégalement dans la vie privée de ce garçon. Mais c'était pour la bonne cause.

Une fois que j'aurais mes réponses. Que je comprendrais pourquoi j'avais ces illusions. Alors je pourrais reprendre ma vie. Parce que pour moi. Dès que cela sera fait. Ça prendra fin.

C'était ma seule hypothèse ainsi que la seule raison de mes gestes.

On ne m'appelait pas l'army folle pour rien. Enfin il faudrait juste enlever le mot Army devant et ça me représenterait.

Folle.

C'est surement ce que j'étais.

Mais j'osais et c'est ça qui me permettait d'avancer. Qui ne tente rien n'a rien non ?

Je m'aventurais en cette fin d'après midi dans la maison du célèbre Jeon Jungkook. Et même si ça ne me faisait ni chaud ni froid d'être ici. J'avais cette petite impression que je trouverais quelque chose. Ou du moins provoquerais.

J'humais inconsciemment l'odeur du lieu et brusquement, j'eus cette sensation de la connaitre. Cette odeur. Je la connaissais.

Je reniflais comme un petit chien tout en m'avançant à pas de loup dans la grande salle qui se présentait devant moi.

Etrangement, je me sentais à l'aise. Comme si les lieux avait tout calculés pour que l'aura de cette maison me soit familière. Comme si on rentrait dans sa propre chambre après l'avoir quitté depuis des mois. On se sentait directement à l'aise. Parce qu'elle avait notre odeur et notre aura.

Et c'est ce qu'il m'arrivait actuellement. Comme si j'étais chez moi.

Et donc en contre partie, comme chez moi. Je me mis à fouiller. Après avoir repris mes esprits de cette fichu extase de bien être. Je pris les devants et me mis à regarder partout. Je n'avais pas de temps à perdre.

Il me semblait que Jungkook revenait au alentours de 19h. Il était 18h28.

Pourquoi je n'y étais pas aller avant ? Parce j'y étais aller à pied. Et que ce n'était pas la porte à côté.

Je posais ma veste sur une chaise et commençais à ouvrir les tiroirs de la commode du salon. Rien. Des piles et tout un tas de babioles se trouvaient là.

Le salon était assez vide. Pas un bruit, rien. Seul le son de mes pas pressés et de mon bazar résonnaient dans la pièce.

"- Bon sang mais il n'y a rien ici ! "

Je commençais à m'agacer. Le temps commençait à se compter et je ne trouvais absolument rien !

Bon dieu c'était une maison de mort ici ou quoi ?

Je n'avais pas encore fait toute les pièces mais pour l'instant, c'était aussi vide que ce que j'avais dans la tête lors du concert.

Je soupirais en poussant la dernière porte. Je trainais des pieds avec cette impression de m'être trompé de maison.

Attendez deux minutes ? Je n'aurais pas fait ça ? Pas cette erreur.

Je sortais rapidement mon papier en entrant dans la pièce.

Puis je levais les yeux quand une ambiance étrange me frappa.

Une chambre accompagnée d'un bureau se trouvait devant moi. Mais pas une simple pièce comme les autres non.

Elle était littéralement habitée par quelqu'un de réellement passionnée.

Les murs étaient remplis de tableau avec de nombreux dessins. Un grand lit se trouvait au centre. Parfaitement fait.

Sur le bureau, et encore plus surprenant. Du matériel dessin. C'était un chanteur ou un dessinateur ?

Pourtant, je savais que je ne m'étais pas trompée. Les cadres étaient signés par Jeon Jungkook.

J'étais fascinée devant ces derniers. Ce type avait du talent. Il savait littéralement tout faire.

Je m'approchais du bureau. Sans rien toucher.
Laissant simplement mon index tracer un chemin curieux sur le verre.

Puis je m'approchais d'un petit meuble qui attira particulièrement mon attention. Deux cadres étaient posés sur ce dernier. L'un avec ce qui me semblait être tout les membres du groupe, je reconnaissais la tête du gars qui fumait durant le soirée de la mode.

Puis lorsque mon regard divagua sur le deuxième cadre noir. Ma respiration se coupa.

Je connaissais cette image. Cette photo.

Je l'avais déjà vu ! J'en étais certaine !

Jungkook tenant dans ses mains un appareil photo.

A ce moment précis. J'avais l'impression d'y être. D'être là-bas lorsque qu'il regardait à l'intérieur de cette appareil. De moi-même le prendre en photo avec mon portable à basse qualité. Souriant en le voyant aussi heureux.

Je m'approchais du cadre et levais la main, touchant du bout des doigts le verre.

Clac.

Je sursautais lorsque qu'un bruit de porte qui claquait arriva à mes oreilles.

Oh merde.

Je regardais mon portable en paniquant.

19h10.

J'étais dans la merde. Clairement.

Je tendis l'oreille et entendis des chaussures se retirer et le zip d'un blouson se défaire.

Qu'est-ce que j'allais faire ?!

Je soufflais en serrant les poings. Tendue comme un pic. Je ne bougeais pas. Paralysée et effrayée de me faire prendre en flagrant délit.

Puis mon regard vagabonda de la fenêtre à la porte.

Je m'avançais aussi silencieusement que possible vers cette dernière et regardais à travers.

Ce n'était pas bien haut. J'arrivais directement dans un jardin à la pelouse verte pétante.

Soudainement, un bruit se fit entendre non loin de moi.

Ni une, ni deux. J'ouvris la fenêtre et sautais. Je me rattrapais comme je le pouvais, rendant la paume de ma main verdâtre.

Heureusement pour moi, le jardin menait directement à la sortie. Alors je me mis à courir. Aussi rapidement que je le puisse.

Il ne m'avait pas vu.

Et heureusement.

Après quelque secondes de course. Je respirais calmement. Satisfaite de ma séance d'agent secrète.

Maintenant j'étais sûre d'être au bon endroit. Je le ressentais au fond de moi. Vous savez, comme l'instinct maternel, lorsque qu'on sait qu'on a un bébé en nous. Et bien là c'était pareil. Je ressentais au fond de moi que c'était ici.

Cette chambre aussi avait eut raison de moi et de ma présence ici. Ce type avait mes réponses.

Jeon Jungkook était la clé de mes illusions.

Et j'en serais sûre demain.

Après m'être préparée mentalement à marcher encore de bonnes heures. Les écouteurs dans mes oreilles et le mental aussi motivé que jamais.

J'arrivais rapidement à la même maison qu'hier. Toujours ces mêmes murs, ces mêmes plantes et cette même ambiance.

J'appuyais sur les touches.

050597.

Lumière bleue.

Le soleil commençais doucement à se faire la malle, laissant les quelques rayons orangés transpercer les fenêtres. Rendant l'atmosphère encore plus calme que la veille.

Je souriais. Aujourd'hui j'avais fait l'effort de venir plus tôt. Je voulais éviter à tout prix de faire la même erreur qu'hier. C'est à dire, être à la limite de finir en prison dans un pays étranger pour avoir pénétrer chez une personne non consentante.

Je me frottais les mains. Ne prenant pas la peine de faire attention au détails du salon.

Malheureusement pour moi...

Je montais directement dans la fameuse chambre. Passant par une chambre vide. Surement une chambre d'ami supposais-je.

J'ouvrais la porte et retrouvais cette ambiance naturel et familière que j'avais tant aimé la veille.

Pourtant, un seul élément m'avait échappé.

Je n'avais pas remarqué les chaussures à l'entrée. Je n'avais pas non plus vu le manteau pendu aux nombreux crochets à l'entrée. Et je n'avais finalement pas fait attention à la lumière qui s'émanait de la chambre.

Je sursautais et lâchais un cris de panique lorsque qu'une main m'attrapa le bras gauche et me plaqua contre la porte que j'avais refermée innocemment en rentrant.

"- Qui es-tu et qu'est-ce que tu fou chez moi ?"