Naïa possédait un alter d'eau.

Un truc banal, pas très original.

Elle pouvait balancer des jets, invoquer des murs d'océan salé, respirer sous l'eau. Mais ce n'était pas grand-chose comparé à tous ses camarades de la classe A.

Ce qui était marrant, c'est que son alter était en opposition totale avec celui du bicolore, qui possédait le feu qu'elle pouvait éteindre et la glace qui pouvait immobiliser son eau.

C'était peut-être une des mille raisons qui faisaient que Naïa restait à ses côtés, incapable de s'éloigner de son emprise.

Et ça lui faisait peur.

Pas Shoto, mais l'emprise et la dépendance qu'elle avait envers lui. Elle ne savait pas encore comment l'identifier, si cet attachement était malsain ou non.

Mais comment devait-elle gérer cette angoisse alors que ses jours étaient comptés à cause de ce foutu virus qui bouffait son corps jour après jour ?

Les médecins n'avaient pas encore identifié son problème, mais une chose était sûre : elle allait y passer, tôt ou tard.

Une brume violette semblait entourer Naïa, fine et transparente, se moquant d'elle en lui permettant de voir le monde sans qu'elle ne puisse réellement en faire partie.

La brume caressait sans douceur son visage cerné par la fatigue, la laissant bêtement pantoise, plongée dans la peur de l'inconnu avec ce secret bien trop lourd avec pour seule confidente, la mort comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

« J'ai peur de mourir », criait son cœur — ce qu'elle trouvait absurde, puisqu'elle était une héroïne.