8 - Calculs et baisers
« Le baiser est la plus sure façon de se taire en disant tout »
- Katchan est- ?!
- Chuuut !
Momo bloqua avec vivacité les futurs mots qu'Izuku Midoriya allait furtivement prononcer à l'aide de sa main. Le jeune garçon la toisait avec une panique invraisemblable, ses pupilles dilatées de panique et d'inquiétude, tandis que la grande brune le priait silencieusement de se taire.
- Les murs ont des oreilles, lâcha-t-elle en dégageant ses doigts de la bouche d'Izuku, une fois certain que le choc de la révélation se serait éclipsé.
- C'est pour ça qu'il n'est pas là depuis tout ce temps?! Je croyais qu'il était en stage.. s'alarma-t-il en déposant ses paumes dans sa chevelure de cresson avec nervosité.
- C'est ce que tout le monde pense, oui, admit Momo avec un brin de culpabilité au ventre.
Izuku redressa son visage légèrement pour encrer ses yeux affolés dans les siens.
-Pourquoi es-tu au courant? Pourquoi tu ne me l'as pas dis avant? Pourquoi tu me préviens maintenant? il l'accusait en empruntant un ton plus inquiet qu'agressif, puisque la méchanceté n'était guère du ressort d'Izuku, qui devait très bien se douter que la jeune fille n'exécutait pas ses actions sans raisons.
Yaoyorozu détourna le regard un instant, mais elle le fixa de nouveau quand elle se fit la réflexion du manque de courage dont elle ferait preuve si elle ne lui avouait pas les choses avec sincérité et franchise, les yeux dans les yeux.
- Je suis au courant car j'étais à ses côtés durant la mission de tentative d'infiltration, lui exposa-t-elle d'une voix on ne peut plus sérieuse.
- Quoi?
Izuku avait vraiment du mal à croire que sa camarade de classe ait pu garder le secret un mois durant, sans ne laisser rien transparaître, alors qu'elle avait dû vivre une horreur sans pareille sur le champ de bataille contre les voyous de la ligue des vilains.
- Si je ne t'ai rien dis jusqu'à aujourd'hui, c'est parce qu'il en a été décidé ainsi, et que tout le monde commence à te connaître, Midoriya..
Les choses s'emmêlaient, teintées d'une incompréhension sans pareille, dans l'esprit du jeune homme à la mine béate devant les dires de son amie. Il y avait beaucoup trop d'éléments obsolètes dans les récits de la jeune fille, et il avait du mal à mettre de l'ordre dans ses idées, pour une fois.
- Tu te serais jeté au secours de Bakugou, et les événements n'auraient pu que s'aggraver par la suite, continua-t-elle d'une voix douce, en tâchant de ne pas être trop brusque dans ses propos, même si elle avait connaissance de l'esprit du jeune homme qui enregistrait bien les informations, et qui ne saurait tarder de comprendre pourquoi tout avait été décidé ainsi.
Izuku ne pu répliquer une quelconque phrase qui affirmerait le contraire. Il avait déjà libéré Katchan de la ligue des vilains une fois, il le referait des centaines d'autres, pour ne pas perdre son ami d'enfance. Il était celui qui connaissait le mieux le grand blond explosif, et malgré leurs apparents différends, il était toujours soucieux de son comportement, de ses actes, de sa progression, de ce qu'il accomplissait, tout ce qui pouvait le concerner. Il l'avait toujours admiré, et il l'avait toujours apprécié, même après toutes les injures qu'il lui avait fait subir. Katsuki avait été un idiot, il l'était toujours, mais c'était un idiot insupportablement attachant. Et il refusait de perdre encore une fois une personne de son entourage.
Ochako avait déguerpit le lycée en les trahissant tous, alors qu'il estimait lire en la jeune fille comme dans un livre ouvert, mais il s'était par la suite rendu compte que ses sentiments l'avaient aveuglé plus qu'autre chose. Et Kyouka.. Kyouka les avait quitté elle aussi..Mais pas de la même manière. Il ignorait si c'était chose plus douloureuse que les actes d'Ochako que la présence à jamais effacée de son ancienne camarade de classe.
Ils n'auraient plus jamais l'occasion de l'entendre jouer avec passion durant les fêtes de l'école. Plus personne ne jalouserait la complicité adorable qu'elle entretenait avec Kaminari, qui semblait si fou d'elle depuis toujours. Plus le moindre élève n'assisterait à l'un de ces sourires apaisants que ses lèvres formaient de temps à autre.
Elles ne reviendront pas.
- Et pourquoi tu me le dis aujourd'hui, alors? Comment ça, ce qui avait été décidé? la questionna-t-il avec une lueur de tristesse dans ses prunelles, après cette réflexion.
Momo soupira. Elle ignorait si c'était une bonne idée de tout lui exposer aujourd'hui et maintenant. Mais le précédent coup de fil qui lui avait été adressé lui offrait cette permission, et on devait bien au moins permettre à l'ami d'enfance du kidnappé de connaître la vérité. Le doute subsistait dans ses entrailles alors qu'elle ouvrait avec hésitation ses lèvres sèches, sa peau abîmée par le froid de la saison. Mais les mots et la vérité ne pouvaient qu'émerger, elle en avait le devoir, dans le respect de actes accomplis jusqu'ici.
- On sait où logent les vilains, l'informa-t-elle.
- Ils n'ont pas changé de campement après l'attaque? s'étonna vivement Izuku.
- Aux dernières nouvelles, non. Leur victoire a été si imposante et si dévastatrice qu'ils ne nous jugent peut-être plus assez digne pour leur insuffler une quelconque menace.. elle soupira.
Le jeune homme aux iris émeraudes grommela de rage et de dépit. Il avait eu vent des blessures graves qu'avait reçu le numéro 3 des héros, Best Jeanist, suite aux brûlures à répétition du numéro 2 de la Ligue des vilains. Pas étonnant que la confiance emplisse les âmes de leurs membres après avoir terrassé des éléments aussi importants du monde des héros. Et après avoir à nouveau enlevé celui que ces stupides journaux qui n'y connaissaient rien appelaient " Le nouveau Endeavor ".
- Et donc? quémanda-t-il. Il y avait autre chose. Il était apte à le percevoir devant la visible crainte de sa camarade qu'il connaissait bien aujourd'hui.
Elle se tut encore quelques instants, véritablement prudente, quand elle prononça, avec une discrétion soignée après des regards déposés au moindre alentours :
- On peut prendre contact avec Bakugou.
~~
2 ans et demi plus tôt.
Ça n'allait pas.
Non.
Ça n'allait pas.
Non. Non. Non.
Ça n'allait pas du tout.
Le cœur de Ochako palpitait à toute vitesse, ses battements faisant entendre leur écho dans l'ensemble de son corps.
Non. Mais enfin, non.
Ce n'était pas censé se dérouler de cette manière.
Ce genre de chose ne devait pas lui arriver, alors qu'elle était si proche de ce qu'elle s'apprêtait à accomplir.
Devant son menu corps paralysé se trouvait un garçon, imposant par sa taille, effrayant par son aura, intimidant par ses yeux, amusant par son caractère, et fascinant par les traits de son visage.
Qu'était-elle en train de faire?
Et lui?
La future héroïne tenta de récapituler ce que les secondes qui avaient précédé ce moment avaient formé.
Elle se remémora être une nouvelle fois sortie à l'extérieur. Celle-ci avait découvert une matinée aussi habituelle et commune que celle de chaque journée depuis le commencement de cette année à Yuei.
Il faisait frais, mais le soleil qui se levait faisait flotter une vague de chaleur agréable à laquelle la petite brune s'était laissée aller, bercée par sa lumière et sa sensation de douceur. Comme si son drap se remettait sur ses épaules, alors qu'elle venait de s'en éclipser pour s'entraîner.
Et puis ce garçon, ce jeune homme. L'adolescente ne l'avait pas écouté s'approcher. Elle n'avait rien prémédité. Ses cheveux en pics de tous les jours étaient beaucoup plus en bataille et désordonnés qu'à l'habitude. La fatigue traînant sur ses paupières lui offrait un air endormi si adorable que personne sur cette planète n'aurait pu se le figurer.
Lorsque Ochako remarqua sa présence, le grand blond était à quelques mètres d'elle, en train de la regarder. Ses iris de braise la fixaient avec une précision sans merci.
- Bakugou?
Elle voulait le questionner sur la raison de sa venue ici, mais vu sa tenue et l'endroit où ils se trouvaient tous les deux, il ne devait certainement pas être en ces lieux pour un atelier tricot.
Alors elle se contenta de lui rendre un bref regard, avant de détourner à nouveau celui-ci, trop embarrassée par le sien. Il l'avait toujours eu. Ce don. Cette capacité, cette chose qui savait comment la déstabiliser. Rien qu'avec un bref regard.
- Tch, lâcha-il.
Rien de plus profond que cela.
Uraraka appréciait ce jeune homme. Elle le comprenait, lui et ses failles.
Même s'il ne l'avouerait jamais devant sa personne, elle avait comme l'impression que sa relation avec Deku pouvait être capable d'expliquer toute chose, tous les attraits, tous les complexes de son caractère.
La jeune fille était toujours là, au milieu, à les observer se chamailler. La future héroïne le regardait, et elle comprenait. Silencieusement. Parce qu'il n'était pas du genre à se servir des mots, et qu'elle ne voulait pas l'embarrasser des siens.
Alors il était venu. Le garçon s'était rapproché d'elle, alors qu'elle était sur ce banc, sans qu'une quelconque autre raison que sa présence ne puisse justifier cette soudaine proximité.
Katsuki avait le menton abaissé, frôlant pratiquement son cou. Ochako ne distinguait pas ses yeux, sous l'éparpillement des mèches blondes de son crâne, et l'ombre qu'elles produisaient sur son front. Il était juste là. Près d'elle. Il ne prononçait pas un mot.
Et elle, elle restait ici, là, incapable de bouger, seulement de trembler, et de l'étudier avec une curiosité salie d'arrières pensées. Elle aurait désiré empêcher ses prunelles de parcourir du regard les bras sculptés du jeune homme, elle aurait aimé empêcher ses sens d'être totalement embrouillés. Peut-être qu'elle aurait aussi désiré ne pas être tentée de toucher sa masse de chevelure.
- Oï, tu fais quoi là? grogna-t-il lorsque la main de la petite brune entra en contact avec sa tignasse blonde. Il était juste à côté d'elle, et il ne s'avisait toujours aucunement d'ancrer ses yeux dans les siens.
- Ah ! Pardon ! elle retira sa main, prenant conscience de son geste, puis se mit à ricaner d'elle-même. J'ai fais ça par pulsion.
- Connerie! il cracha. J'suis pas une putain de peluche.
- Tu as raison.
- Evidemment.
- Ils sont trop rêches, lui lança-t-elle. T'es pas assez doux pour être une peluche, elle esquissait un sourire volontairement taquin.
Il ramena pour la première fois depuis quelques minutes ses iris flambants jusqu'à elle.
- Tu veux mourir? lui proposa-t-il avec l'habituel froncement de sourcil qui accompagnait toujours ses menaces de mort.
Elle rit.
- Bah je croyais que tu voulais pas être une peluche? Faudrait savoir ! malicieuse, elle conserva son sourire qui s'étalait jusqu'aux extrémités de son visage.
En guise de toute réponse, il fourra sa main dans la chevelure épaisse détachée de la jeune fille, et lui détruisit le semblant d'ordre que les cheveux bruns de Ochako pouvaient se permettre d'offrir en frottant brutalement sa tête.
- T'es un enfant ! geint-t-elle sous les secousses de son geste.
- La ferme ! répliqua-t-il simplement.
Lorsqu'il dégagea sa main, elle eu juste à hausser la sienne pour constater les dégâts, avec l'électricité que les mèches ravagées propagèrent sur celles-ci.
- Je dois ressembler à un épouvantail, maintenant, se lamenta-t-elle en soupirant.
- Je vois pas grande différence, ajouta le grand explosif.
- C'est moi qui vais te dire " La ferme " bientôt.
Suite à ces mots, le jeune homme lâcha un faible rire qui éberlua la jeune fille. Elle le contempla, béate, durant ce cours instant, après lequel il se reprit.
- Quoi? balança-t-il de son ton agressif.
Elle s'esclaffa doucement en secouant légèrement la tête.
- Première fois que je te vois rire, lui expliqua-t-elle. Ça m'a fait bizarre, elle le lui avoua en toute franchise, ne percevant pas d'intérêt à mettre de quelconques filtres avec lui.
- Je rirai plus jamais.
- T'es nuul ! elle beugla, comme une enfant, en tirant la langue dans sa direction.
Malgré ses précédents dires, il ne pu empêcher ses lèvres de former un sourire à nouveau. Mais c'était un autre sourire, un sourire qui lui rendait son regard, qui accompagnait quelques souffles d'amusement. Un sourire qui se propageait sur tous ses traits, et qui supprimait cette oppressante pression qu'il soumettait à ses rides pour transformer son expression en quelque chose de bien plus tendre.
Et il avait rapproché son visage du sien.
Elle avait sentit son souffle chaud parcourir son visage.
Et elle avait sentit ses lèvres se poser sur les siennes. Timidement. Tout le contraire de ce que quiconque aurait pu s'imager d'une telle scène en la présence de cette montagne d'aigreur.
Il posait alors doucement l'une de ses mains imposantes sur sa nuque. Il dégagea sa bouche de la sienne un instant, pour étudier son état, sa volonté et une quelconque réciprocité. Puis il écrasa de nouveau ses lèvres sur celles d'Ochako, avec plus d'assurance et d'entrain, lorsque le visage de cette dernière lui exprimait toute l'envie qu'elle possédait de continuer ce geste avec lui. Elle joignit sa main pour créer son premier contact volontaire avec lui, pour ensuite la promener sur le long du bras du jeune homme, qui s'était rapproché pour intensifier le baiser. On n'entendait autour de ces deux-là que le bruit de leurs souffles passionnés. Leurs corps ne tardèrent pas à se toucher, et les langues ne patientèrent pas pour valser. Le bas du ventre d'Ochako la brûlait autant que le soleil levant, alors que les mains de Katsuki caressaient aléatoirement la totalité de sa peau ou de sa chevelure, pour la ramener encore plus près de lui, estimant qu'elle n'était pas encore assez proche. Le corps enflammé, le cœur embrasé, son esprit enfumé, une sérénité emplissait son thorax.
Il ne voulait rien d'autre, rien d'autre qu'elle.
Mais un bruit métallique rompit ce parfait instant.
En sursaut, les deux adolescents qui venaient de se faire surprendre firent immédiatement volte-face avec une certaine panique pour voir qui se trouvait là.
Une altère au pied qu'elle n'avait certainement pas dû remarquer, le visage complètement cramoisi par la gêne, une fille de leur classe secouait les mains devant leur visage affolés.
- Je.. Je suis désolée ! Fa-aites comme si je n'étais pas là hein.. articula avec difficulté Kyouka Jirou, absolument et remarquablement embarrassée, avant de se cacher les yeux devant ce manque de pudeur que ses deux amis venaient de prodiguer.
~~
Cela faisait un moment que Katsuki ne possédait plus la notion de l'aube et du crépuscule. Un mois qu'il était ici, et ses nerfs étaient prêts à imploser d'impatience, de furie, et de volonté de faire partir en cendre le moindre centimètre de cet immeuble dégoûtant, aussi bien hygiéniquement que de part ses propriétaires.
Pathétique. J'ai l'air pathétique.
Ce jour là, le jeune homme avait un particulier mal à la mâchoire. Cet enfoiré de Shigaraki ne prenait jamais au grand jamais le moindre gant, mais il semblait particulièrement furieux aujourd'hui. En même temps qu'il lui assénait les coups brutaux et sans pitié quotidiens, comme si c'était réellement un plaisir personnel, Katsuki l'entendait quelques fois murmurer des plaintes, malgré la douleur personnelle qu'il éprouvait, envers un certain "docteur". Si c'était bien le docteur dont il se doutait, il était ravi que celui-ci cause du tort à ce foutu imposteur de prétendu chef de la ligue des vilains.
Ochako n'était pas venue, aujourd'hui.
Ou cette nuit.
Quand venait-elle, en fait?
Il pouvait très bien s'avérer qu'en réalité, elle ne passait qu'une fois, voir trois fois par semaine. Mais le reste de ses sens, qui lui affirmait également de la prolongation de son séjour dans cet endroit miteux, lui faisait régulièrement l'approbation de cette impression de visite quotidienne. Pour panser ses blessures, pour lui adresser un ou deux mots, désormais, même s'il était rarement en état de tenir une conversation en y insufflant toute la rage qu'il souhaitait y mettre.
Il se questionnait sur ce plaisir sadique que ce soi-disant chef se procurait en le frappant sans se lasser quand la porte émit son grincement de nouveau. Mais rien qu'à la manière, le temps, et la résonance de ce couinement, il enregistra bien vite que ce n'était ni Ochako, ni Shigaraki, ni l'habituel bouffon ou bouffonne - il n'en savait rien - qui venait lui faire ingurgiter un semblant de vivres.
C'était quelqu'un qui n'était jamais venu auparavant.
- Ohlala..
La voix de crécelle insupportable que Katsuki venait d'ouïr sonna comme le début d'une visite dérangeante au possible. Soit c'était une de leur sous-rang un peu trop curieuse et insouciante, ignorant les réprimandes certaines qu'elle subirait si un des hauts gradés la trouvait en ces lieux, soit il s'agissait de la seule autre personne de sexe féminin de ce groupe isolé de tarés. Celle aux couettes.
Il obtint bien vite la réponse lorsque cette dernière lui empoigna ses cheveux blonds pour qu'il hausse son visage jusqu'à ses traits de psychopathes.
- T'es plein de sang.. jubila-t-elle.
Putain.
De tous les attardés du groupe originel, c'était probablement celle qu'il avait le plus envie d'étriper. Il avait entendu les retours de ses "exploits" de vilaine, et elle avait typiquement la gueule de celle qui veut vous garder dans une cave pour que vous soyez à elle toute sa vie, tout en piochant de temps en temps un litre de sang de temps en temps pour totalement s'imprégner de vous. Dégoûtant. Répugnant. Désolant. Il n'y avait pas d'autres termes.
Il n'était absolument pas apte à lui répondre, vu l'état de sa mâchoire. Il allait devoir subir les folies d'un troisième membre.
Il s'en réjouissait d'avance.
Elle analysa son visage déformé par les coups en faisant gambader sa tête à l'aide de sa tignasse, comme si elle inspectait la moindre blessure en se délectant de cette vision.
- Deku est plus mignon que toi, décidément, elle faisait son compte rendu de cette observation. Même plein de sang, tu restes pas très beau..
Le désir de lui cracher à la figure emplit sa poitrine, mais il ne voulait pas prendre le risque de perdre une goutte de sang de trop, aujourd'hui. Ses blessures étaient trop importantes, il le ressentait.
- Je ne comprend pas ce que Ochako-chou te trouve, elle pencha la tête en touchant naïvement ses lèvres de ses ongles, semblant chercher la réponse au loin.
Le ferme.
- Eh eh, tu sais que j'adore Ochako? Elle est trooop mignonne ! s'emballa-t-elle soudainement avec un grand sourire badant.
Pitié. Il ne voulait pas supporter les délires d'une énième psychopathe.
- Ce que je préfère chez elle, c'est son odeur, continua-t-elle. Tu as déjà sentis son odeur ? Ça sent le.. le bonbon !
Non.
Elle sent la lavande. Ce parfum était encore encré au plus profond de ses sens. En tout cas, c'était cette odeur qui la peignait à l'époque. Mais il avait bien la presque certitude que c'était toujours un fait aujourd'hui, et ça le troublait affreusement.
- Tu sais.. repris-t-elle d'un ton légèrement plus calme, Tomu est pas très content d'avoir Ochako avec nous.
Il tendit l'oreille.
- Il dit qu'elle sert juste d'objet de dissuasion, ou de négociation, je crois.. Mais Ochako est suuuper forte, pourtant ! Dabi la prend toujours avec elle dans ses allez-retours en ville, elle blablatait sans se fatiguer. Moi, ça m'énerve qu'ils soient toujours ensemble. Ça t'énerves pas toi? Eh, eh?
C'est toi que j'ai envie de désintégrer, surtout.
Il souhaitait la prier de stopper ses récits sur elle, mais il n'en avait pas les capacités. Et au fond, par la véritable envie.
- Pourtant, lui il était même pas là la nuit où Ochako est venue !
Le corps de Katsuki émit un soudain soubresaut.
- Et elle, elle me laisse pas boire son sang.. Ça me rend trop triste.. se plaint-elle, gémissant sa jalousie et son agacement. Ils sont partis faire leurs rondes là, mais Ochako avait l'air pas très contente de pas venir ici, alors je suis là à sa place !
Que je suis chanceux, bordel.. pensa-t-il cyniquement. Le fait que cette psychopathe émette tout de même le fait que Ochako semblait assez désappointée de ne pas pouvoir se rendre dans cette pièce ne lui échappa guère.
- Pourtant, elle dit qu'elle s'en fiche de toi, lui lança-t-elle. Mais j'y crois pas. Et tu sais pourquoi? Nan, tu sais pas toi ! elle s'exclama avec passion. Parce qu'elle a l'odeur d'une fille amoureuse. Je l'ai sentie dès la première fois que je l'ai vu, il y a deux ans ! C'est la même odeur que moi !
Bon dieu..
- Au début, je croyais que c'était pour Deku.. En même temps, c'est compréhensible, tu ne penses pas ! Il est trop beau, Izuku ! Il doit être trop beau, plein de sang !
C'était vraiment insupportable. Il n'avait nullement besoin de délires comme cela en ce moment-même. C'était la dernière chose qu'il souhaitait.
- Je pense qu'elle aurait pas tué votre copine si elle était pas amoureuse, Ochako-chou. Tu ne penses pas? Hein, qu'est-ce que tu en..
- Toga !
Une voix masculine résonna au fond de la pièce, provenant de l'entrée.
La blonde attardée fit immédiatement volte-face pour distinguer qui l'interrompait dans ses délires fastidieux.
- Tu veux quoi, Spinner?
Le ton de voix qu'elle employait exprimait son agacement à sa présence ici.
- Retourne auprès du chef. T'as pas le droit de venir-là.
Sans discuter, la petite blonde bondit pour faire demi-tour et laisser le jeune homme à son sort avec les mots qu'elle venait de lui lâcher sans aucun répit ni aucun euphémisme.
"Elle aurait pas tué votre copine si elle était pas amoureuse"
Et la torture mentale continua de plus belle, sur un rythme plus effréné, sur une note plus complexe, sur des paroles incompréhensibles, et sur des sous-textes complètement flous.
~~
Bonsoaaaar à tous !
Je crois que je ne finirai jamais de m'excuser pour ces longues absences que je vous inflige à chaque fois entre les chapitres x)
Pour mon excuse, j'avais des examens, puis une énorme fatigue qui provoqua en moi une flemme colossale ^^
Ce chapitre était assez long, et avec quelques pistes jetées par-ci par là. Je sais je suis cruelle de vous faire languir pour avoir toutes les réponses 😂 puis je sais pas si vous l'aurez remarqué, mais je m'amuse beaucoup à faire des médias, c'est mon plaisir de chaque chapitre, ça plus trouver le titre !
J'espère tout de même que cette partie vous aura plus, on avance de plus en plus dans les choses sérieuses. N'hésitez pas à me donner votre avis pour que je puisse m'améliorer ou autre ^^
Je vous embrasse ! 💓
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