2 - Désordre des cœurs
« Ce qui ne peut danser au bord des lèvres s'en va hurler au fond de l'âme »
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( Je tiens à dire que l'auteur n'apprécie ABSOLUMENT PAS le ship/couple qui va suivre, donc ne paniquez pas, c'est juste pour les besoins de l'histoire )
Ses désirs abreuvés et son corps relâché, Katsuki s'effondra sur la place libre du lit. La blonde à ses côtés soupira alors d'extase.
- Tu devrais venir plus souvent, lui proposa-t-elle langoureusement.
Ses yeux noisettes parcoururent le corps de celui qui partageait ses draps. Ce dernier reprenait son souffle et ses esprits. Un sourire malicieux s'était dessiné sur les lèvres pulpeuses de la jeune femme.
Il leva les yeux au ciel lorsque ses mots l'atteignirent..
- Ferme-la, rétorqua-t-il tout simplement.
Un rictus émergea de la bouche de sa partenaire, qui avait prédit la réplique cassante que le garçon allait lui offrir.
Celui-ci ne se préoccupait déjà plus d'elle. Le grand blond venait de s'ôter des draps, et de saisir ses affaires. Agacé contre lui-même de s'être laissé entraîner ici une nouvelle fois, il se rhabilla avec un agacement perceptible.
Katsuki se dégoûtait. Ne pouvoir se débarrasser de ses pulsions d'antan que par ce biais était ridicule. Mais lorsqu'il n'était pas en mission, aucune autre activité ne pouvait davantage distraire ses esprits. Alors lorsqu'il était ici, les saugrenues activités que cette femme lui proposait attrapaient ses soucis quelques courts instants.
Voilà quelques mois que cette situation se reproduisait fréquemment. Voilà quelques mois que ces rencontres étaient de trop. Voilà quelques mois qu'il tentait, après chaque rapport, d'imposer la fin de leur semblant de relation, qui se traduisait davantage par un accord commun.
Camie, cette jeune fille d'un an son aînée, se tenait là, à quelques mètres de lui. Cette créature aux allures aguicheuses et aux courbes tentatrices, qui faisaient la convoitise de plus d'un, s'amusait avec une de ses longues mèches blondes. Nue, et observatrice.
- Tu vas arriver à fermer les boutons de ta chemise, cette fois? le provoqua-t-elle, moqueuse.
- Et toi, tu vas arriver à te mêler de ton propre cul? cracha-t-il.
Malgré lui, son aînée touchait prodigieusement juste. Il manqua d'arracher, d'une vive impulsion, chaque bouton de sa chemise qui s'échappait de ses mains tremblantes.
- Raah, et puis merde ! Il abandonna finalement cet acte qu'il ne parvenait plus à compléter depuis quelques années. La rage lancinait son esprit, et la frustration d'être pris pour un gosse s'empara de lui lorsque Camie s'approcha afin de l'aider.
Le drap qu'elle venait de déposer sur ses épaules ne suffisait pas à faire disparaître les frissons collés sur sa peau d'ivoire, elle qui était habituée aux déconcertants troubles de Katsuki.
- Il faudrait que tu penses à en parler à quelqu'un, c'est chelou comme tic.. lui conseilla-t-elle en étudiant ces mains qui ne cessaient d'osciller pour une raison qui échappait à leur propriétaire.
- Ridicule, grogna-t-il, ça passera tout seul.
Elle haussa les sourcils un instant, le regard emplit de sous-entendus, mais lâcha prise lorsqu'il s'éloigna d'elle à nouveau. Il enfila brusquement son pantalon, et s'assit ensuite de nouveau sur le matelas.
En étudiant la pièce autour de lui, il se questionna sur le pourquoi et le comment ils avaient chacun décidé de déverser leur manque ensemble, sans qu'ils ne se connaissent, ne s'aiment, ou ne s'apprécient même.
Le corps mince et long à peine dissimulé de Camie s'enroulait dans quelques bribes de la couette lorsqu'elle s'allongea sur le ventre. Alors qu'elle secouait enfantinement ses jambes, elle l'interpella.
- Tu vas au travail, ce soir? le questionna-t-elle d'une voix suave.
Il mit quelques instants avant de se décider à lui adresser une réponse qui ne contiendrait pas d'insultes à son égard.
- Non, il soupira d'agacement. Ce foutu Best Jeanist n'a pas l'air d'avoir l'intention de m'impliquer dans leur nouvelle affaire.
- Nouvelle affaire? s'intéressa-t-elle.
Sa langue claqua contre son palet.
- Je ne sais pas ce qu'il fout, grommela-t-il, mais il ne va pas m'exclure longtemps de ses projets. Je peux aller dans n'importe quelle agence, après tout.
L'élégante blonde s'éleva de son lit, et se positionna derrière le jeune homme aux nerfs sensibles, avant de se coller langoureusement à lui, déposant sa poitrine rebondie sur son dos.
- On ne se verrait plus autant, si tu faisais ça.. sa voix devint mielleuse. Camie aimait emprunter ce ton lorsqu'elle souhaitait l'amadouer. Malheureusement, ça ne fonctionnait que rarement.
- Tu vas la fermer, un peu? Il la repoussa sans grâce sur les draps derrière eux, et fit volte face vers elle. D'ailleurs, ce serait pas plus mal que t'arrête de m'envoyer des textos à n'importe quelle heure pour tes envies égoïstes et qu'on stoppe tout ce truc ridicule, cracha-t-il d'un ton ferme.
Son interlocutrice leva les yeux au ciel. Nous y revoilà.
- T'as qu'à pas venir, tu le sais bien, se défendit-elle. Je ne te force pas à faire la route jusqu'ici.
- Non, mais t'adore venir te plaindre auprès de moi parce que t'as la trouille d'affronter le type aux petits yeux.
- C'est Seiji, le corrigea-t-elle, les joues soudainement pourpres. Et ça n'a rien à voir.
- J'en ai rien à foutre de son prénom, lâcha-t-il franchement.
À vrai dire, il ne connaissait même pas le nom entier de sa partenaire de soirées. Katsuki s'était fait violence pour ne pas l'affliger d'un surnom en rapport avec son alter, celle-ci le lui interdisant. Néanmoins, elle ne se privait jamais de lui conter la manière dont elle était chagrinée par son amour pour ce Seiji. Celui qui avait mystérieusement eu le don de la toucher, mais qui ne lui témoignait d'aucun signe de réciprocité.
Camie, qui était dénuée de gêne dans ses rapports avec les autres, s'en retrouvait noyée lors de la moindre confrontation avec ce garçon. Mais ne jamais constater le moindre semblant de retour consumait sa poitrine, autant que Seiji la faisait battre. Elle avait l'impression de respirer par lui, et ainsi de manquer éternellement d'air. La jeune héroïne se retrouvait dans cette chambre, en compagnie de cette brute qui ne l'aimait guère, et dont elle-même n'appréciait que le physique.
Naissait de ce vide ces rendez-vous, dans lesquels elle déversait son irascible peine avec ce garçon de Yuei. D'un an son aîné, ses missions s'exécutaient dans la même agence que Bakugou. Elle n'avait néanmoins pas le privilège de réaliser des exploits semblables aux siens, lui qui était pourtant encore lycéen. La renommée de l'explosif ne faisait que débuter. Camie ne possédait pas la moitié de son talent, pour ainsi dire, naturel.
- T'as rien chopé dans une conversation à l'agence à ce sujet, par hasard? il revint au sujet précédent, un peu plus détendu.
L'héroïne professionnelle reprit ses esprits. Éloignant ses introspections de la conversation, elle réfléchit, avant de lui répondre :
- Je vois bien que tout le monde est un peu agité, et je crois qu'un gros truc se prépare vu l'ambiance stressante qui flotte là-bas, mais je n'en sais pas plus, l'informa-t-elle.
- T'es inutile au possible, il jeta un coup d'œil à son téléphone.
- Un peu de respect pour ton aînée, petit prétentieux, elle leva les yeux au ciel, accoutumée.
- Je vais vraiment l'étriper, ce maître de stage de mes deux ! ragea-t-il en constatant l'absence de retour à ses messages.
- Détends-toi, fit-elle distraitement, de nouveau emmitouflée sous un drap.
Katsuki ne prit pas la peine de lui adresser une réponse, trop préoccupé par son maître de stage et cette curieuse mission en pleine préparation.
Est-ce que le super-héros aux coutures était-il crédule au point de se dire que le jeune explosif le suivrait malgré ces mises à l'écart? Bakugou était sans nul doute son meilleur apprenti, devant tous ces figurants qui lui collaient tout le temps aux basques. L'hiver influençait déjà fortement sur le moral de chaque élève de la Terminale A, et faisait fortement gonfler ses nerfs. S'il était privé de l'unique élément de son quotidien qui le soulageait, il n'allait pas tenir longtemps avant d'extérioriser l'immensité de sa rage.
- J'y vais, lâcha-t-il avec précipitation, d'une voix qui faisait le nécessaire pour dissimuler sa frénésie. I
l partit en claquant furieusement la porte de l'hôtel où Camie s'était installée momentanément.
Le jeune homme ne patienta nullement pour une quelconque réponse, ou pour lancer un "au revoir, merci pour l'accueil" qui témoignerait au moins un semblant de politesse.
Il restait fidèle à lui-même.
La route n'était pas bien longue pour un retour à l'internat, mais au creux de son weekend, il n'avait guère le désir d'y rentrer. Malheureusement, la pluie battante et glacée qui l'emprisonna à peine un pied posé à l'extérieur le propulsa presque instantanément à modifier ses souhaits.
Et merde !
Il n'avait même pas de parapluie.
Fais chier. Fais chier. Fais chier !
La mâchoire serrée, frustré contre lui-même, et les poings bouillants dans ses poches, il se pressa pour rejoindre sa destination à toute vitesse. Il manqua de trébucher une fois ou deux sur le sol trempé et parsemé de flaques, bousculant quelques passants sur son chemin qui le dérangeaient dans son parcours.
Ceux-ci le toisèrent avec mépris et jugement, mais le jeune explosif n'en tint évidemment pas compte, quand bien même quelques murmures parvinrent à ses oreilles :
« Oh, regarde.. C'est pas le.. Tu sais, le super-héros au mauvais caractère là? »
« Ah! C'est le garçon de Yuei qui fait des explosions. »
« Il fait flipper.. C'est vraiment un héros? »
« Endeavor bis *rires* »
« De toute manière, Yuei part en n'importe quoi.. »
« Tu te souviens de ce qu'une de leur élève a fait? »
À ces paroles, la fulgurante envie d'envoyer valser leurs esprits ignorants dans les ardeurs de ses explosions le traversa de tout part. Katsuki dut se faire une extrême violence pour maîtriser ce qui s'ajoutait à son animosité. La pluie déversant toujours davantage son liquide gelé à travers sa veste, il marqua une pause sous l'abri d'un magasin de télévision.
Cet arrêt était autant pour se sécher légèrement que pour contrôler sa respiration, qui s'avançait sur un rythme trop saccadé. Ses impulsions refoulées brûlaient au fond de lui. Ses mains, dans ses poches, étaient toujours tremblantes.
Il n'était pas seul sous l'abri. Un autre garçon était planté devant ce que diffusait une télé en vitrine.
Il s'adossa contre le mur à côté de la baie vitrée. Celle-ci éclairait un peu l'endroit sombre, par plusieurs programmes que les produits affichaient.
Mais alors qu'il reprenait tout juste le volant de ses émotions, il discerna dans la pénombre les traits de celui qui l'accompagnait sous cet abri.
Encore plus dégoulinant que lui, ses cheveux étaient aplatis. Il avait été avertit par une petite étincelle rebelle, probablement causée à cause de l'humidité régnant sur le corps de l'électrique.
Denki Kaminari trônait là, à ses côtés, sans réellement donner l'impression que son esprit était bel et bien présent. Ses yeux, égarés dans le vague, et sa tête abaissée. En t-shirt.
- Oï, Katsuki l'interpella sans vraiment l'idée de ce qu'il aurait bien pu lui adresser comme paroles.
Mais son ami n'émergea pas de cet état second où il semblait éperdument assoupit.
Qu'est-ce qui pouvait bien lui traverser la tête, lui qui affichait en permanence ce sourire idiot ?
La question résonnait inlassablement, mais il n'allait évidemment pas la lui poser. Alors il se décida à jeter un coup d'œil à ce programme, qui semblait être visiblement une chaîne d'informations.
Il n'eut besoin que de lire les grands-titres pour entrevoir une brèche des perturbations de l'électrique.
Putain. Ils vont nous faire chier tous les ans, il se fit la réflexion, le cœur lourd.
Les titres démontaient le lycée de Yuei, comme chérissaient le faire les journaux télévisés, et affichaient librement des photos d'une élève qui manquait à une de leur table dans la classe des Terminale A.
L'électrique, qui tremblait comme à une feuille dégringolante, avait l'air de murmurer quelque chose, que Katsuki ne saisissait pas.
- Hé... Il l'appela de nouveau, cette fois plus doucement.
Katsuki avait beau ne pas être le plus réceptif en matières d'émotions, le garçon ne pouvait faire l'aveugle devant la peine de son ami, qui devait probablement transpercer chaque parcelle de sa peau. Hésitant, il déposa une main sur son épaule, souhaitant l'émerger de cet état second dans lequel il semblait bloqué.
Denki sursauta à ce contact. Sa tête s'éleva dans la direction du grand blond, qui fut ainsi capable de distinguer les larmes qui coulaient abondamment sur le visage de l'adolescent chagriné.
Ce dernier, devinant ses pensées, tenta instinctivement de dissimuler sa peine. Ses mains, déposées sur son visage trempé, n'eurent guère le temps de cacher la rougeur de ses yeux, la douleur de son regard.
- C'est la pluie, prononça-t-il difficilement, la voix éraflée par une tristesse évidente.
Le grand blond ne chercha point à le contredire ou à lui prouver l'évidence du contraire, tandis que son ami répétait ces mêmes mots, comme s'il tentait de se convaincre lui-même. Si la fragilité de Deku lui était insupportable, celle de Denki ne lui paraissait plus que justifiée.
Ce devait être bien plus facile pour le jeune homme plein d'entrain de continuer à sourire. De ne pas s'écrouler, de ne pas céder face au poids de ce qu'ils avaient perdu. C'était dans ses gênes, dans sa manière d'être, de vivre.
C'était bien le garçon à la bonne humeur imperturbable qui avait tenu à ce qu'on arrête de prendre des pincettes avec lui. Et ainsi, il s'était mit à agir comme avant. Du moins, il essayait.
- C'est la pluie, répéta-il, inlassablement.
Bakugou soupira.
- Pense au moins à te fringuer correctement si tu veux sortir pour déprimer, lui lâcha-t-il avec maladresse.
L'électrique ne put retenir un petit rictus nerveux à travers son chagrin.
- C'est la pluie.. le dernier mot s'effondra et se brisa dans l'abîme d'un sanglot trop envahissant.
La télévision diffusait le témoignage de parents en colère. Une colère qui ne pouvait que se comprendre, mais qui fusillait tout de même les poitrines des adolescents de Yuei avec une douleur inouïe.
Torture. Il n'y avait pas d'autre terme. Voilà ce que Denki s'infligeait.
L'explosif ne fut pas capable d'en visionner davantage. Il délaissa à ses propres démons son ami sous la pluie, poursuivant sa route. Personne ne pouvait consoler un esprit qui désirait pleurer.
Il pénétrait à peine dans l'enceinte de Yuei quand, à son plaisant étonnement, son téléphone vibra, affichant le numéro de son maître de stage qui n'avait peut-être pas complètement omit son existence. Il décrocha après s'être mit à l'écart des rires et des yeux doux de Mina et Eijiro, accompagnés par une bonne partie de sa classe.
- Ouais.
- Bakugou. Tu pourrais répondre plus poliment. débuta-t-il, ce qui eu le don de mettre encore plus les nerfs à son élève.
- Et vous, vous pourriez arrêter de vous foutre de ma gueule un moment? C'est quand que je retourne en mission? cracha-t-il, impatient.
Le héros professionnel poussa un soupir dans le combiné.
- Je ne me fous pas de toi, au contraire.
- Traduction? quémanda-t-il, curieux.
Des bruits de fonds parvenaient à l'ouïe du jeune homme, agités et mouvementés.
- J'ai dû t'éloigner un moment de l'agence parce qu'un gros projet se prépare. C'est très sérieux.
- Et je ne mérite donc pas d'en faire partie, selon vous, monsieur ? le questionna-t-il ironiquement.
- Justement, si.
Le grand blond tendit l'oreille.
- Tu es même au centre de celle-ci, Bakugou, et c'est pour ça que nous devions nous occuper de chaque détail avant de t'informer de ce qui va suivre.
- Au centre? Il ne cachait pas sa surprise et sa satisfaction entremêlées.
- Exact. Je te convoque à l'agence demain matin à la première heure pour tout t'expliquer en long et en large, ne soit pas en retard. lui ordonna Best Jeanist.
- Après toute cette attente, je veux au moins le sujet de la mission, exigea-t-il.
- Je comptais te l'annoncer, ne prends pas ce ton hautain avec moi.
- Désolé, grommela-t-il à contre-coeur. Et donc?
Un petit silence s'installa quelques instants. Best Jeanist communiquait avec quelqu'un en dehors de leur conversation téléphonique, puis il reprit.
- J'imagine que tu n'as pas oublié les événements d'il y a 2 ans en ce qui concerne ta camarade.
Katsuki déglutit.
- Non, répondit-il sèchement.
C'était une évidence.
- Eh bien, ça fait un moment qu'on enquête à ce propos. Et les informations se concrétisent, déclara le super-héros.
- Ce qui signifie?
Le cœur du jeune homme palpitait plus fort dans sa poitrine. Un mystérieux pressentiment le traversait.
- Ce qui signifie qu'on a enfin retrouvé la planque de la Ligue des Vilains, et qu'il nous faut l'infiltrer.
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Bonsoiiiir !
J'ai mis du temps à l'achever, mais le deuxième chapitre est enfin présent !
J'suis pas peu fière de mon petit montage en pièce jointe - bien sûr, les fanarts ne m'appartiennent pas -
Don't worry, je n'apprécie pas le moins du monde le Bakucamie et c'est bel et bien une fiction Kacchako :)
J'espère que vous ne lâcherez pas l'histoire à cause du manque d'informations, je m'imagine à votre place et me sens un peu perdue ~.~
La fiction va beaucoup bouger très bientôt, et on sera au cœur de l'intrigue principale !
Je vous embrasse 💗💗💗
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