12 - Somebody to love
Été 1990
Quelque chose dans le fait que c'était à présent l'été et que lycée était fini pour de bon eu pour effet de complètement détendre Otis et Michael. Eux qui avaient travaillé et excellé dans leur éducation jusqu'à lors se sentaient vachement plus libre pour une fois.
Mais la relaxation fut de courte durée puisque Michael rappela à ses amis l'objectif de cet été et ces enjeux: en finir avec la lycanthropie d'Otis. Ils étaient à cinq mois près, et Otis fut foudroyé par tout ce que avait changé depuis son incident, en si peu de temps, mais en même temps il avait l'impression de porter cette malédiction depuis des années et pas seulement quelques mois.
Les quelques ingrédients restants étaient leur objectif premier jusqu'à ce que Mia revienne un jour et leur arrache leur plan des mains en déclara qu'ils étaient censés profiter de l'été de leur jeunesse et qu'elle s'occuperait d'absolument tout ce qu'il restait à faire. Michael protesta un peu mais en voyant que ses amis semblait enthousiaste à l'idée de ne pas avoir à se casser le crâne là dessus et avoir du temps libre Michael lâcha l'affaire et ainsi les quatre adolescents étaient libres de faire ce qu'ils voulaient.
Le maison de Michael était le lieu de rendez-vous constant du groupe. Celà arrangeait tout le monde puisque les familles de Lukas et des jumeaux étaient moins qu'idéal comme compagnie, tandis que Mia quand elle était là, était un soleil absolument rayonnant que Lukas, Otis et Luci aimaient déjà énormément. Celà ne dérangeait pas les Vauns d'accueillir leurs amis dans leur petite maison en bazar et les autres aimaient bien l'ambiance de cette petite maison alors ils n'avaient aucune raison de se plaindre. L'été était chaud et pendant la première semaine ils ne firent pas grand chose excepté restés allongés chez Michael avec les stores baissés et le ventilateur à fond la caisse. Les jumeaux et Lukas arrivaient souvent aux alentours de huit heures et partageait un petit déjeuné avec Mia et Michael avant qu'ils prennent leurs places habituelles; Luci affalée sur le canapé, Lukas par terre à côté entre la canapé et le rable basse, Otis dans le petit chemin entre le canapé et les toilettes et Michael soit de l'autre côté de la table basse, soit sur sa chaise roulante dans une position de contorsionniste différente à chaque fois qui ne cessaient jamais d'impressionner les trois autres ni de leurs faire rire.
Otis et Michael aussi d'ailleurs avaient essayé d'utiliser ces moments dans le vide pour faire un petit de music et brainstorm des idées, qui étaient souvent approuvées unanimement par le reste du groupe, mais leur avancée musicale était particulièrement limitée du fait qu'il n'y avait que la guitare de Michael chez lui et que les instruments des jumeaux étaient dans le garage des McGuffins. Après la tombée de la nouvelle que les deux enfants McGuffin n'entraient pas à l'université l'automne prochain, les jumeaux évitaient leur maison et leurs parents comme la peste, et ça ne s'était pas bien passé non plus quand Lukas avait partagé la même révélation à sa famille. D'ailleurs c'était une décision que Lukas avait pris sans concerter le reste du groupe qui les avaient surpris. Ils avaient mentalement commencé à planifier qu'il fallait inclure dans leurs plans l'absence de Lukas à partir de septembre mais il avait décrété que c'était son choix et que pour rien au monde il aurait abandonné ce groupe.
"Même moi?" Avait taquiné Luci.
"Même toi en effet vieux crouton." Avait répondu Lukas un grand sourire au lèvres qui avait rendu si heureux Otis. Après tout ce temps son meilleur ami et son jumeau s'entendaient enfin.
En tout cas, le quatuor était on ne peut plus heureux à la perspective de rester ensemble encore plus longtemps. Leurs journées d'étés passaient une a une avec seule les idées musicales qui fusaient, on des points d'anxiété de la part d'Otis qu'il n'arrive jamais à se défaire de sa malédiction.
Une distraction cependant arriva lorsque les parents de Luci et Otis annoncèrent qu'ils partaient en voyage ensemble, et laissaient les jumeaux seuls à la maison. Aux yeux d'Edgar McGuffin cela devait sembler comme une punition pour ses enfants; de les exclure d'une magnifique croisière en bateau en Floride, mais au contraire Luci et Otis avaient pratiquement sautés de joie à la nouvell; ils allaient enfin pourvoir jouer de la musique dans leur garage avec Michael et Lukas. Malgré tout, il restait une semaine avant le départ des parents, et les quatres adolescents mourraient d'ennui et d'anticipation, jusqu'au jour où leur fan de vélo, Michael, leur proposa une journée en sortie pour aller de baigner. La réaction immédiate des trois autres fut de penser au lac ou allaient tout les ados de Nort's Creek et Porridgeville qu'ils avaient collectivement élu d'éviter pour une multitude de raisons au début de l'été, les cicatrices d'Otis figurant partis celles-ci notamment. Mais Michael avait eu quelque chose de complètement différent en tête puisque lui pensait à se diriger au sud de leur ville pour trouver la grande grotte avec un lac dedans et autour. "En plus avec l'ombre de la grotte on pourra moins se soucier du soleil, surtout pour les cicatrices d'Otis."
Luci et Lukas semblaient partant mais l'hésitation venait toujours et encore de la part d'Otis. Il était à présent comfortable avec l'idée de dévoiler ses bras auprès de ses amis les plus proches, mais se retrouver torse nu devant qui que ce soit était une montagne tout autre à gravir. Otis savait que déjà ses bras étaient pas jolis à voir, mais alors son torse c'était une hécatombe. Il pensait notamment à l'immense cicatrice qui le traversait de l'épaule gauche à son estomac sur le côté droit, la cicatrice si profonde qu'elle avait failli le tuer et qu'elle avait donné du sacré fil à retordre à ses docteurs. Un peu plus profonde et Otis ne serrait plus en vie. Si le monstre face à lui l'avait griffé encore une fois, si il n'avait pas étés un poil plus rapide avec le revolver, alors Otis ne serait plus là.
"Otis?" Lukas claqua sea doigts pour sortir Otis de sa transe. Ils avaient fait une pause sur le bord de la route pour aller pisser, mais il était l'heure de reprendre leur chemin vers la grotte puisqu'Otis avait fini par accepter, ce que maintenant qu'ils étaient en route, il regrettait ardemment. L'angoisse de se mettre torse nu face à Michael, Luci et surtout Lukas le rongeait peu à peu. Le regard de Lukas... Même si Otis ne croyais pas un seul instant qu'il avait une chance avec son meilleur ami, le regard de celui-ci à son égard comptait énormément pour Otis; il ne voulait pas devoir affronter le regard remplir d'horreur et de pitié de la part son meilleur ami encore une fois.
Cependant lorsqu'il arrivèrent à la petite grotte avec le lac, l'émerveillement sur le visage de ses amis le reconforta un peu. Ils allaient sûrement passer un excellent moment aujourd'hui. Lukas, Michael et Luci, épuisés par le soleil battant dans lequel ils avaient pédalé cette matinée ne se firent point prier d'aller sauter dans l'eau bleu du lac des qu'ils arrivèrent, lâchant leur vélos d'un coup et lançant leurs habits au fur et à mesure qu'ils se devetissaient en courant vers la fraîcheur aquatique. Ils atterrir un à un comme des bombes dans l'eau et Otis rigola avant de ramasser leurs vélos un a un pour les ranger à l'ombre et à l'abris de regards de potentiels voleurs. Il rangeait les habits des trois autres aussi, retardant le plus possible le moment de sa baignade quand il fut interpellé par ces derniers.
"Otis tu viens?" Cria Lukas.
"Allez dépêche!" Ajouta Luci.
"L'eau est bonne!" Rassura Michael.
Otis leur offrit un sourire forcé. "J'arrive dans deux minutes!" Et il se tourna à nouveau vers les vélos, nerveux comme jamais, essayent de se motiver d'enfin retirer ses habits et aller se baigner. Il essaya de calmer. Soudain une main vint se poser sur son épaule ce qui le fit sursauter. Ce n'était que Lukas.
"Tout vas bien? Ça fait cinq minutes que tu te tiens debout en faisant rien."
"Ah... Non c'est bon... J'arrive ne t'inquiètes pas pour moi."
"Tu n'as pas envie de te baigner ?" Demanda Lukas, ses yeux noisettes plongés dans la propre paire brunes d'Otis. Otis le sentait venir; avec sa satané blague pour dissiper la tension "Tu plairais sûrement plus aux filles si tu avais des yeux bleus." Mais la remarque ne vint pas, seule une petite question posée tout bas.
"C'est à cause de tes cicatrices c'est ça?"
Otis souffla. Évidemment que Lukas l'avait encore percé à jour. Comme lors de l'anniversaire de Michael. Comme toujours. Garder des secrets à Lukas lui était tout bonnement impossible, même lorsqu'Otis le voulait, et au final il avait tellement de secrets, mais il finissait toujours par se révéler a Lukas, parce que Lukas savait lire en lui comme un livre ouvert et soudainement Otis était conscient du fait que même si à l'heure actuelle Lukas ne savait rien des sentiments amoureux qu'Otis avaient pour Lukas, il ne tarderai pas le découvrir un jour ou l'autre.
"Tant que notre amitié dure, et tant que le secret est sûr, alors tout va bien et autant en profiter."
"Otis?" Le concerné leva le regard des vélos où il avait fixé son regard pendant que ses pensées virevoltaient. Lukas était toujours là à ses côtés, sa présence rassurante pour Otis. "Est ce que nous ou moi pouvons faire quelque chose pour que tu te sentes plus à l'aise?" Otis jeta un coup d'œil à Luci et Michael qui s'amusaient dans l'eau. C'est vrai, il avait envie de profiter de ses amis, de l'été, de Lukas, d'aller se baigner et partager ce moment avec eux.
"Non je pense pas... Je pense juste qu'il faut que j'arrête de chouiner et que je prennent mon courage à deux mains..."
"Et puis Otis, on t'as vu à tes états les plus pire. En tant que loup, même en train de dévorer quelqu'un. Luci et moi on t'as vu sur ton lit d'hôpital après l'accident, et on tient toujours énormément à toi. Regarde j'ai même pas fait mes inscriptions à l'université pour rester à tes côtés. Si c'est pas de l'amour ça haha." Il lança un coup de poing amical dans les côtes de son meilleur ami. "Mais tout ça pour dire que cicatrice ou pas, Loup-garou ou pas, peut importe on te prends toi et tout avec, parce que l'on tient à toi et on t'aime comme tu es. Allez viens." Et le brun s'en alla vers l'eau à nouveau, laissa Otis absolument chamboulé par le lexique amoureux que son ami avait employé. Il rêvait ou quoi??
Les mots de Lukas n'empêche eurent leur effet sur Otis qui se dévêtu à son tour et une fois en maillot, il arriva au bord de l'eau, hésitant un peu, mais il rentra dans l'eau au final, agréablement surpris par la bonne température ; assez froide pour le rafraîchir, mais pas trop froide pour autant.
"Fais nous un plongeon Otis! Comme ça tu auras les cheveux mouillés comme nous!" Quemanda Lukas.
"Comme nous mon œil. Pas un centimètre de cheveux mouillés chez toi." Gromella Luci avec un roulement des yeux.
"Les jois de ma texture de cheveux !" Rétorqua Lukas en souriant.
Otis ricana en se hissant hors de l'eau pour pouvoir y plonger.
"Pousses toi Lukas!" Demanda Le blond en gesticulant. Depuis l'eau, Lukas ne pouvait que savourer la vue qu'on lui offrait; Otis torse nu. Surtout que parmis les quatres jeunes ci present, Otis était clairement le plus grand et le mieux bâtit en terme de musculature. Lukas se souvenait encore de l'été dernier ou avec leurs ancien groupe d'amis à l'autre lac, Kimberley avait eux les yeux collés aux pectoraux d'Otis, ce que Lukas avait absolument détesté.
"Allez Lukas! Bouge! C'est toi qui voulait que je plonge." Mais le meilleur ami d'Otis n'avait clairement pas fini de taquiner le blond puisqu'à chaque fois qu'Otis se déplaçait pour prendre un nouvel appui pour son plongeon, Lukas se décalait de façon à rester dans la trajectoire de celui-ci, un sourire narquois aux lèvres.
"Puisque c'est comme ça, chaud devant!!!" S'écria Otis en s'élançant dans l'eau, s'affalant en partie sur Lukas qui s'écroula sur l'eau. Les deux resurgirent quelques secondes plus tard, et se mirent à se battre amicalement à coup d'eclabousurrent. Ils poursuivirent leur manège jusque dans la partie du lac dans la grotte avant de se calmer et se s'allonger sur les pierres froides de la berge caverneuse.
À l'heure où la faim vint chatouiller les ventre de chacun, ils de allèrent leur pique-nique sous un arbre et se jettent sur la nourriture comme des gloutons. Pain, fromage, jambon, tomates, abricots, tout fut dévoré en moins d'une demi-heure.
Ensuite ils retournent dans la carvene, Michael et Otis retourna dans l'eau, profitant de cette fraîcheur, tandis que Luci et Lukas se reposaient sur le bord de l'eau, la blonde trempant une jambe dedans en sortant une cigarette. "Haaaah..." Souffla-t-elle. "Toujours aussi bon."
"Je doute que manger de la fumée soit aussi agréable que le prétend." Lança Lukas.
"Tu veux essayer?" Suggéra lea blonde en tendant le bâton fumant à son ami.
"Non merci. Mon vice restera l'alcool."
"C'est pire a mon avis, mais qui suis-je pour juger puisque j'aime celà aussi!" Luci lâcha un grand rire.
"Ouais mais tu fumes plus que tu ne bois. Enfin surtout en ce moment tu fumes plus j'ai l'impression?"
"Si je fume autant c'est que je peux me l'autoriser, j'ai une dépense en moins depuis un moment. Le plus le fume, le moins je baise et vice versa."
"T'achètes ses capotes? T'es pas gay toi?"
"Et? C'est pas parce que je couche pas avec des meufs que je me protège pas. J'ai pas envie de choper des maladies moi. D'ailleurs ça vaut pour vous tous, surtout si vous connaissez pas la personne avant, protéger vu quand vous avez des relations sexuelles. Je voudrais pas être à la place de Lukas qui ne s'est clairement jamais protégé."
"Ouais bah ça va, j'ai surtout jamais eu à me protéger, je suis puceau moi."
"On le savais ça." Michael expliqua en roulant les yeux.
"Oh ça va comme si toi t'avais déjà couché avec quelqu'un."
"J'ai déjà couché avec plus d'une personne tu sais? Meuf et mecs hein." Sourit le brun en venant sur hisser sur la berge à côté de Luci.
"Quoi? Je suis le seul ici qui est puceau?" S'exclama Lukas.
"Euh... D'abord y'a un instant tu disais que c'était pas grave, et d'ailleurs ça ne l'est pas, mais deuxièmement ou est ce que as eu l'impression que j'ai jamais couché avec quelqu'un?" Demanda Otis en se rapprochant du groupe.
"Euh bah je sais pas... Peut être le fait que tu m'as dit de vive voix que tu l'avais fait avec Kimberley?"
"Attends..." Otis éclata de rire, tandis que Luci et Michael poufferent aussi.
"Lukas tu croyais vraiment qu'après tout ce que tu sais maintenant que j'ai couché avec Kimberley?" Demanda Otis en s'essuyant quelques larmes qui avaient coulées à force de rire.
"Je sais pas moi! Tu me l'as dit je t'ai cru! Je me suis dit que t'as sûrement dû tester et c'est là que t'as réalisé que c'était pas pour toi les meufs et t'était tellement nul du coup que Kimberley a décidé de te faire la gueule!"
Ses amis se jetterent des regards avant de se lancer dans de nouveaux éclats de rire.
"Non mais c'est bon aussi! Comme on peut savoir si on aime un truc ou pas si on ne l'as pas testé?" Grogna Lukas.
"Quoi tu serais ouvert à tester avec un mec juste pour vérifier si jamais t'étais gay?" Demanda Luci, toujours au bord du rire.
"Okay je retire ce que j'ai dis. On peut totalement être sûr sans tester. De toute façon c'est pas comme si vous alliez me juger sur ma sexualité; aucun de vous ici n'est hétéro. Vraiment vous en faites une collection."
Ce n'était vraiment pas si drôle mais cela suffisait à relancer les jumeaux et Michael à nouveau dans des crises de rires.
La semaine suivante, les parents McGuffins s'en allèrent et les adolescents avaient dorénavant le champ libre et dominion absolument sur la grande maison de famille. Michael au début rentrait toujours dormir chez lui, mais Lukas devint le troisième résident régulier de la maison, et il était normal que Luci le voient émerger de la chambre d'Otis tout les matins. Ils se levaient quand ils le sentaient et se couchaient à point d'heure, généralement quand la fatigue ou leur créativité s'était écoulé. Michael arrivait tôt et partait tard, et puis ils commençait à rester si tard si tard qu'au final il accepta de prendra sa place sur le canapé avec une couette légère pour passer la nuit. Et Michael resta de plus en plus, et devint le quatrième résident habituel de la maison de McGuffins.
Quelques jours plus tard, Otis et Luci furent réveillés par des sons venant du garage. Les jumeaux ouvrirent leurs portes et tombèrent nez à nez.
"Lukas est levé?" Demanda Luci en se frottant les yeux.
"Apparemment." Répondit son jumeaux.
"Michael aussi j'imagine. Lukas a une belle oreille musicale mais je doute que ce soit lui qui joue de la guitare avec ce talent inné." Les McGuffins toujours endormis descendirent les escaliers et ouvrirent la porte du garage pour y trouver Michael et Lukas en train d'improviser un peu de musique, l'air absolument dans la zone; ils n'avaient même pas remarqué la présence des jumeaux. Luci et Otis se jeterent un coup d'oeil et reculèrent en fermant la porte délicatement. Ils n'allaient pas interrompre leurs amis dans la zone, plutôt ils allaient leur préparer un bon grand petit déjeuner pour gâter leurs musiciens préférés.
Juillet était chaud, plus chaud que d'habitude. Lukas refusait de porter un tee-shirt tellement il faisait chaud, et le groupe ne sortait pas durant la journée, seulement au soir et la nuit quand la chaleur diminuait.
L'ambiance immaculée qui avait rayonné dans la maison lors de leurs premiers jours de liberté s'était dissipée et alourdie avec la chaleur écrasante de leur journée qui empêchait les idées de fuser et toute productivité. Et alors quand les quatre n'avaient clairement plus rien à faire, eh bien ils ne faisaient rien.
Otis en avait vachement marre à vrai dire. Surtout qu'il avait l'impression d'être le seul a angoisser; ce temps libre ne pouvait plus le distraire de ses inquiétudes quotidienne. Comment profiter du moment lorsque tout ce que l'on fait est de penser à ce qui se passera quand ce bon moment sera fini? Otis ne savait pas. Il était véritablement heureux entouré de Luci, Lukas et Michael, mais il savait aussi que c'était destiné à se finir et qu'en ne faisant rien de ses journées, il gaspillait le temps qu'il pouvait passer avec eux avant que tout s'écroule; parce qu'il en était certain, tout s'écroulerait dès que Lukas comprendrait qu'Otis l'aimait.
Et puis surtout Otis était humain, et de savoir qu'il ne pourrait jamais avoir son être cher pour lui lui faisait mal, comme cela faisait mal à n'importe qui. Otis repensait à toutes les fois ou il avait croisé et maintenu le beau regard de Lukas, on encore lorsqu'ils avaient dansés ensemble dans une salle de bas sur La vie en Rose d'Edith Piaf lors de son anniversaire, ou encre lorsque Lukas avait été la pour le rassurer sur ces cicatrices, l'avait donné confiance en lui et l'avait touché. Il savait exactement comment Kimberley s'était sentie lorsqu'elle avait perdue toute chance d'être avec Otis, et d'ailleurs il s'en voulait encore plus de lui avoir infligé ça pour le coup. Peut-être que ce stupide amour pour son meilleur ami était juste du karma à cause de la façon dont il avait largué Kimberley comme un vulgaire caillou, mais ça n'allait pas empêcher Otis d'avoir le cœur en miettes à chaque fois qu'il considérait cet amour impossible.
"Les gars ont a plus rien dans le frigo, je sais bien qu'il fait chaud mais faut bien qu'on aille faire des courses... en plus il commence à faire tard donc c'est un peu plus frais! Qui viens avec moi?"
Otis n'entendit que des grognements distincts du salon en guise de réponse. "Super." marmonna-t-il. "Serieusement? Personne?" Cette fois ce fut le silence le plus sec qu'il avait entendu qui répondit à Otis. Il soupira, assez frustré que personne d'autre ne donne de soi-même, et il attrapa un sac de course avant de sortir dans les temperatures abominables. Enfin ce n'était pas vrai, Luci était sorti il y a environ une heure pour apparament aller voir Laura, et ne prévoyait pas de rentrer avant le lendemain, donc au final c'était juste Otis, Lukas et Michael qui étaient là. Otis aurait pu aller vraiment les déranger, mais d'un autre côté il savait que Michael voulait faire une sieste et pour une fois le blonde n'était pas super enthousiaste à l'idée d'être seul avec Lukas. Pour rendre le tout pire, Otis ne sortait jamais pour aller dans un lieu publique sans manche longue à cause de ses cicatrices qui bien qu'il acceptait de les montrer à ses amis, il souhaitait les cacher au grand public de leur petite ville ou les ragots se deplaçaient plus vite que la lumière; alors des quatre candidats qui auraient pu braver la chaleur pour un peu de sustenance, Otis était le moins apte à le faire dans le comfort. Mais bon, c'était du Otis tout craché, on ne se defait pas de ses habitudes de fils parfait en moins d'un an. Bref Otis étant Otis il avait pris son sac de courses dans une main, son courage dans l'autre et il était sorti faire les courses.
Au moins le magasin était plus frais se consola-t-il en ajoutant une bouteille de lait à son sac. Il fallait avouer que leur frigo et garde manger était tellement vide qu'Otis avait passé plus d'une demi-heure à faire ses courses. Il n'avait pas mis de montrer pour éviter de suer du poignet et donc son seul indicateur temporel était les petits clins d'œil orangés qui commençaient à teinter le ciel de Porridgeville. Vivement qu'il rentre. La caissière scanna tout les articles d'Otis et le rangea dans le sac de courses qui était dorénavant plein à craquer. Otis palpa ses poche à la recherche de son porte monnaie, découvrant avec horreur qui avait laissé ce dernier à la maison.
"Merde excusez moi!" Otis était absolument embrassé. "Je peux juste courrir chez moi le chercher, je ne prendrais pas longtemps."
"C'est mort mon gars, on ferme dans trois minutes et compte pas sur moi pour t'attendre. Je vais fermer mais caisse là et quand ma journée de travail se finir je me casse sans le moindre remords. Revient juste demain." Lui expliqua la caissière en triant les billets dans sa caisse, chewing-gum à la bouche, mastiquant comme si sa vie en dépendait.
Otis soupira. Il n'avait pas l'énergie de protester après tant d'efforts aux résultats nuls. Il sortit du supermarché en traînant les pieds et se laissa glisser le long de la vitre extérieur pour se recroquevillé sur lui même. Au diable le regard des autres; Otis était juste fatigué et il avait chaud.
Il ne savait pas exactement combien de temps étaient passés lorsque quelqu'un lui tapa sur l'épaule. Otis ouvrit les yeux et vit se tenant debout devant lui, une bouteille de bière à la main, Lukas Grant, son meilleur ami. Les lumières du supermarché éteint complètement éteintes et le ciel orange virait vers des couleurs plus foncées.
"Qu'est ce que tu fais là?" Demanda Otis en se frottant les yeux.
"Je me disais bien que tu en mettait du temps. Et puis en allant dans la cuisine parce que je dois t'avouer j'avais une faim de loup, jeu de mot non-intendu, j'ai vu que tu avais laissé ton porte-monnaie sur la table alors je me suis dit qu'il fallait absolument que je vienne à la rescousse." Lukas lui offrit un sourire immense et craquant qui réchauffait le coeur d'Otis. "Mais bon, vu l'heure qu'il était je savais que c'était mort pour les courses alors je suis quand même venu en piquant ça de chez moi." Il leva la bouteille alcoolisée comme un petit trophée. "L'alcool le nectar des Dieux!"
Otis persifla. "La dernière fois qu'on a beaucoup vu toi et moi ça s'est mal finit je te rappelle. Ton salon se souvient encore de mon chaos bourré."
"Je crois que mon salon se souvient mieux de quand tu l'as ravagé lorsque tu t'es transformé en loup garou pour la première fois mais peut importe, je suis riche, mon salon va mieux. Alors t'en veux?" Lukas ouvrit la bouteille et prit une petite gorgée. La bouteille était petite de toute façon donc leurs gorgées ne pouvaient pas être si généreuses. Otis s'appuyant sur ses genoux et se relevant, remettant ses longues mèches blondes en place d'un geste rapide de la main, puis la tendant pour que Lukas lui passe la bière. Il porte la bouteille à ses lèvres et pencha sa tête en arrière afin de boire. Du coin de l'œil, Lukas avait observé toutes ces gestuelles avec un regard discret mais particulièrement intéressé par la beauté de gestes aussi simples chez son ami. Les yeux de Lukas vinrent se fixer sur les lèvres d'Otis qui collaient au col de la bouteille où Lukas avait déposé ses propres lèvres quelques instants avant. Il se demanda ce que sa ferait de vraiment poser ses lèvres sur celles d'Otis. Je me demande quels goûts ont tes lèvres. Otis se sépara de la bouteille avec un soupir de satisfaction. C'était refraichissant. Son regard croisa celui de Lukaa, intense et posé fixement.
"Quoi? J'ai quelque chose entre les dents?" Demanda-t-il. Lukas ne répondit rien mais ne brisa pas le croisement de leurs regards pour autant. Il va me dire que je plairais plus aux filles si j'avais les yeux bleus...
"Des fois j'aimerais que tu sois une fille, ce serait tellement plus simple."
"Hein?" Demanda Otis, pas sur d'avoir bien entendu la phrase que son ami avait dit tout bas.
"Passe-moi la bière, j'ai besoin d'atteindre un certain niveau de courage stupide pour que je puisse rationaliser ce que je suis sur le point de faire."
"Que..." Mais Otis ne put pas placer une phrase avant que son meilleur ami lui arracha la bière des mains, la descendit d'une traite, la fracassa sur le sol et se tourna face à Otis, chopant les deux côtés de son visage dans ses mains et venant coller ses lèvres à celle de son ami d'enfance.
Otis fut trop stupéfait pour réagir d'abord. Lorsque l'information fit enfin son chemin jusqu'à son cerveau il repoussa Lukas d'un geste violent.
"Qu'est ce que tu fous?" Demanda Otis, haletant.
"Pardon. C'était stupide. Oublié ça s'il te plaît."
C'était comme un film. Toute l'histoire de leur vie se déroulait devant eux, se dévoilait entre eux. C'était le moment où tout se jouait, ou tout se gagnait ou se perdait. Go big or go home.
Otis se souvenait quand leurs pères amis avaient organisé des dîners et que leurs mères les avaient mis dans les chaises hautes quand ils étaient encore que des nourrissons. Ils ne souvenaient pas énormément de cette période, mais pour eux, c'était leur premier souvenir fondateur, dans leur chaises hautes à l'autre bout de la table, face à face pour le toute première fois de leurs vies, face à face comme ils le seraient encore de nombreuses fois jusqu'à aujourd'hui, face à face comme ils étaient là maintenant, cœurs à vifs.
Comme pouvait leur histoire pourrait-elle se finir?
Il n'y avait jamais marqué de fin pour Otis et Lukas. Ils étaient collés l'un à l'autre depuis leur plus tendre enfance, comme deux petits pois dans une cosse. Inséparables.
Jamais Lukas sans Otis, jamais Otis sans Lukas. Otis avait beau avoir un jumeaux, sa moitié était Lukas. Sa moitié amicale... Sa moitié romantique.
"Pourquoi tu m'as embrassé ?" La voix d'Otis tremblait. Tout son corps tremblait.
"Je ne vois pas de quoi tu parles." Répondit Lukas sans lever la tête. Otis ne pouvait pas voir ses yeux. Il n'arrivait pas à lire Lukas. Ça le tuait.
"Pourquoi m'as tu embrassé?" Otis répéta la question, toujours aussi troublé. Il avait l'impression que le monde tournait autour de lui, qu'il allait perdre son équilibre et tomber. Était-ce l'alcool? Non, il n'avait pas assez bu pour celà. C'était l'émotion qui lui provoquait un tel tourbillon.
Lukas ne répondit pas. Tête baissée, un silence inébranlable.
"C'était quoi ça? Sérieusement Lukas? Pourquoi t'as fait ça? Ça se fait pas, même jamais, d'embrasser des gens comme ça à l'improviste!! C'était un stupide test pour vérifier si son ami gay n'est pas amoureux de toi c'est ça? Tu penses si mal de moi? Que je serais prêt à sacrifier notre amitié juste parce que je t'aimerais? Notre amitié est ce qui m'est le plus cher dans ce monde, je pourrais jamais nous faire ça ! Alors pourquoi toi tu viens faire ceci maintenant? Mettre du doute. Je comprends pas."
Otis sentait ses intérieurs se retourner d'une façon inconfortable. Non, non, non. Tout s'effondrait. Tout allait s'effondrer maintenant, alors qu'Otis croyait qu'ils avaient encore du temps avant eux. Il n'avait pas pu s'habituer à l'idée de vivre sans Lukas à ses côtés.
Mais il le savait d'un instant à l'autre; Lukas lui dirait qu'il savait ce qu'Otis ressentait réellement pour lui, qu'Otis ne pouvait pas le cacher et qu'il voulait mettre un terme à leur amitié, parce qu'avoir son meilleur pote qui est attiré par toi, c'est dégoûtant.
"Mais non Otis! Je ne pourrais jamais. Otis, j'aurais beau être l'homme le plus fou du monde je n'aurais jamais fait une telle chose." Lukas leva enfin la tête, les yeux rouges et larmoyants, mais affichant un sourire courageux. "Et j'aurais beau être l'homme le plus fou, dans aucun univers il me passerait par l'esprit de refuser ton affection. Je t'ai embrassé parce que je t'aime Otis. Romantiquement. Pas comme un ami aime un ami. Je suis amoureux de toi. Crois moi Otis, j'en suis absolument certain, je n'ai jamais été plus certaine d'une chose de toute ma vie."
Le jour où ils avaient fait leurs premiers pas avec seulement une heure d'écart, le premier jour d'école de leur vie où ils étaient entrés en se tenant la main, le jour où Lukas était tombé dans les escaliers et avait eu besoins de points de sutures sous le menton, le jour où ils avaient séchés les cours ensemble pour la première et dernière fois, le jour où ils avaient commencé le collège, puis le lycée, les soirs des bals de promo ou ils n'avaient point de cavalière et Lukas avait sorti sa vanne sur les yeux de d'Otis; il plairait plus aux filles s'il avait les yeux bleus.
Otis était bouche-bé. Il avait tant à dire mais les mots lui restait entravé dans la gorge sans qu'il trouve les bons pour s'échapper et dire à son ami, non, à Lukas, qu'il soit son ami, son amant ou son ennemie, ce qu'il avait sur le cœur.
Chaque instant passé aux côtés de Lukas semblait lui revenir d'une foulée. Il n'avait jamais ressenti celà, l'amour avec une telle intensité.
Lukas emit un petit rire nerveux. "Réponds moi au moins? Je sais pas, rejette moi, énerve toi, mais s'il te plaît... Le silence ça ne fait que du mal."
"T'es con ou quoi? Je pourrais jamais te rejeter Lukas. T'es le putain d'amour de ma vie, j'en suis tellement sur, c'est fou, je ressens que de l'amour infini pour toi. Je... J'arrive pas à juste a croire que... Fuck this, embrasse-moi."
Lukas ne se fit pas prier, d'un geste vif et rapide il avait fermé l'espace entre lui et Otis, lèvres mêlées, corps entourés de bras, mains dans les cheveux. Toute la douceur qu'ils essayaient de mettre était écrasée par la fugacité de la passion de leur baiser alors que Lukas poussa Otis contre la vitre du supermarché, sa langue venant s'entrelacer avec celle du blond. Il s'embrassaient comme si on leur avait privé de dinner depuis des siècles, comme si ce seul contact était l'unique chose qu'il avaient ardemment désiré dans toute leur vie et qu'on leur avait enfin gratifié leur unique souhait. Ils s'embrassaient comme si à tout moment des mains inconnues allaient venir les arracher de la poignée de l'autre, qu'ils seraient forcés de quitter l'étreinte amoureuse de leur amoureux, comme si la fin du monde toquait à leur porte et qu'ils n'avaient que ces quelques instants pour rattraper tout le temps perdu au cours de la longueur de leur vie. Au diable l'air pour vivre, ils s'embrassaient comme si le seul oxygène dont les avaient besoin se trouvait dans la bouche de l'autre. Lukas ne se détacha que des lèvres du blond pour lui murmurer: "Tu me plais plus à moi avec tes beaux yeux bruns."
Ils étaient Otis et Lucas, deux pois dans une cosse. Inséparables depuis que leurs joues étaient dodues et que leurs poignets avaient encore de la graisse de bébé, et qu'ils pleuraient dans les bras de leurs mères. Et ils étaient follement amoureux.
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