10 - Bycicle Race

Samedi 22 avril, 1990

Le mois d'avril arriva, et avec l'anniversaire de l'excentrique Michael Vauns. Il avait annoncé tout haut et tout fort la semaine précédant sa fête qu'il ne voulais pas aller en soirée comme ils l'avaient fait pour les jumeaux, et qu'il préférait un truc plus simple et calme pour célébrer son entrée dans la monde "adulte". Lukas avait demandé si Michael voulait que ses amis organisent quelque chose pour lui, mais Michael avait déjà tout prévu. Il leur expliqua qu'il souhaitait faire un pique nique sur les collines de l'autre côté de Nort's Creek. Il suggéra aussi qu'ils récupèrent la terre pour le remède en passant puisque le lieu de l'accident était sur le chemin. À la mention de cet événement traumatique Otis baissa la tête et se mis à gratter ses cicatrices sous son pull, ce qui n'échappa à aucun des autres adolescents présents dans la salle. "T'inquiètes pas t'aura pas à t'en occuper, on le fera pour toi." Avait souri Michael, en posant une main réconfortante sur l'épaule de son ami. Otis hocha de la tête, un peu plus serein.

Au cours de leur récemment fondée amitié, Michael, grand observateur qu'il était avait remarqué les tics persistants chez les jumeaux. Les mains qui passaient de manière frénétique dans ses cheveux lorsqu'il était nerveux chez Otis, ainsi que les gratemmenrs supplémentaires de ses cicatrices lorsqu'il s'agissait de la moindre mention de lycanthropie. Quand à Luci, il s'agissait d'une habitude tout aussi nocive, même si bien moins visible. Elle avait la fâcheuse tendance de se ronger les ongles. Oui, Luci qui mettait régulièrement du vernis coloré sur ses ongles se mettait à les ronger lorsqu'iel était angoissé.e. Le vernis servait à "limiter" les dégâts, puisque Luci le sentait et pour éviter de le ruiner et d'ingérer des toxines, il faisait juste glisser le bout de l'ongle contre le bout de ses dents. Résultats, bien que les ongles, eux-mêmes, soient intacts, le vernis de Luci avait souvent une allure abîmée et rayée au bout des doigts. Cependant il arrivait des fois que le vernis soir totalement inutile et que Luci ignore complètement son existence : celà s'était seulement produit deux ou trois fois, quand Luci était venu crasher chez Michael après des disputes particulièrement bouleversantes pour elle. Alors dans son état de panique, Luci appuyait inconsciemment sur ses ongles avec une telle force de la part de sa mâchoire qu'elle cassait ses ongles, et à chaque fois elle avait finie en larmes, et à cause de la douleur, et à cause d'avoir ruiné ses ongles. Il fallait un certain temps pour calmer Luci après cela, et Luci s'excusait toujours pour son "état-d'ame" après s'être calmé, même si Michael lui avait répété maintes fois que Luci n'avait aucune raison de lui présenter des excuses.

D'ailleurs, après la proposition du plan de l'anniversaire de Michael, Luci s'était mise à faire glisser ses ongles contre ses dents. "Une balade en vélo? Tout le monde? On est obligé?"

"Oui. Ce sera pas juste si tu nous dépasse en moto." Décréta Michael. Finalement Luci avait accepté, mais cela ne l'empêcha pas de se pointer en moto chez Michael le matin du pique-nique.

"Joyeux anniversaire Mikey!" Ce qui lui recolta une baffe délicate sur le haut de la tête alors qu'iel s'était abaissé.e pour faire un câlin à son ami.

"Je lui avait bien de prendre son vélo, mais comme souvent il ne m'as pas écouté..." Soupira Otis, accompagné d'un roulement des yeux de Lukas. "Plus attaché à sa moto qu'aux meufs lui..." Cette remarque prompta Luci de lui tirer la langue et il lui répondit la pareil.

"Sérieusement Luci, tu vas pas y aller en moto alors qu'on est tous à vélo? Je te prête le vélo de ma mère pour l'occasion justement." Supplia Michael se prenant les côté du font dans la main.

"S'il te plaît... J'aime pas les vélos c'est du sport..."

"Allez... Fais ça pour moi! C'est mon anniversaire aujourd'hui! C'est pas tout les jours qu'on a dix-huit ans!"

"Bon d'accord..." Soupira Luci. "C'est bien parce que c'est toi..." Ajouta-t-il en enlevant son casque de moto et ses gants, avant d'aller dans cabane à côté de la maison pour en rescaper le vélo de Mia Vauns.

Le trajet jusqu'au collines où ils piqueniquaient était particulièrement désagréable ce jour-là, le soleil était haut et brillant dans le ciel et la chaleur de cette journée se faisait particulièrement ressentir par le quatuor qui pedalaient de toutes leurs forces dans un terrain bien en relief. Lukas et Michael s'en remettaient vite dans les descentes, criant de joie alors que le vent venaient les décoiffer, mais c'était plus difficile pour les jumeaux. Luci avait enlevé sa veste en cuir pour la placer dans le panier du vélo mais malgré ce poids en moins et son tee-shirt ample qui laissait passer le vent, les tâches de sueurs qui degoulinaient de ses aisselles étaient témoin de l'effort immense que cette activité lui demandait et il trainait derrière les autres, se maudissant d'avoir mis un jean serré. Otis galerait lui aussi, bien que pas autant que son jumeau. Le problème d'Otis c'était son pull en laine, avec qui il était inséparable depuis l'incident, qui rendait sa tâche plus ardue, et quelques fois, il eut l'impression qu'il allait perdre connaissance, mais c'était hors de question de monter ses cicatrices.

Le groupe s'arrêta au bord de la route après un moment afin que Michael, trimballant Luci avec juste au cas où, récupèrent de la terre du lieu de l'incident, laissant Lukas et Otis seuls.

"T'es à deux doigts d'un malaise vagal. Tu crèves de chaud dans ce pull. Retire-le ou tu vas finir pas avoir un accident."

Otis secoua la tête. "Je t'assure que je vais bien." Il souleva le bas de son pull pour s'essuyer le visage qui dégoulinait de sueur mais il réalisa trop tard qu'il avait pris son tee-shirt avec dans la poignée, exposant ainsi son ventre et toutes les cicatrices qui y étaient inscrites de manière si définitive, si affreuses aux yeux d'Otis que se regarder dans le miroir était une épreuve. Et voilà que dans un petit moment d'inattention il avait montré sa vulnérabilité à celui qui le désarmait le plus. Otis se sentait presque au bord des larmes lorsqu'il croisa le regard horrifié, mal dissimulé, qu'affichait son meilleur ami.

"Tu veux pas monter tes cicatrices c'est ça?"

Otis hocha tentativement là tête sans oser regarder Lukas dans les yeux.

"Otis, lève la tête, regarde moi." Essuyant rapidement une larme qui avait commencé à glisser sur sa joue, celle qui n'était pas face à Lukas heureusement. Le blond fit ce que son ami lui avait demandé.

"Je suis désolé pour la tête que j'ai faite quand... Quand j'ai vu... Je ne les avaient jamais vues, et c'est un peu out of sight, out of mind, tu sais? Je n'imaginais pas que t'avais été aussi blessé... Mais j'ai pas envie qu'aujourd'hui soit un jour qui te rappelle ce jour-là okay? C'est l'anniversaire de Michael et même si on crève a vélo au soleil on devrait tous pouvoir s'amuser et profiter... Donc s'il te plaît, oublie-les." Lukas, qui s'était approché d'Otis pendant ce monologue, posa une main sur le torse de son ami. "Les cicatrices... Oublie-les, elles ne changent pas que tu es notre ami, elle sont une part de toi, de qui tu es maintenant, et tu ne devrais jamais avoir à cacher une partie de toi de nous." Puis les lèvres de Lukas s'écartèrent dans un grand sourire, un sourire si authentiquement Lukas, si rayonnant et craquant. "Les cicatrices c'est cool, alors sois en fier!" Ajouta-t-il avec un clin d'œil sournois.

"Nous revoilà!" Lança Michaël d'un ton musical, un Luci qui essayait toujours de regagner son souffle à la traîne. "On y va?"

Il enfourcha son vélo avant de jeter un coup d'œil à Otis. "Otis, tu devrais enlever ton pull si tu ne veux pas mourir de chaud. J'ai de la crème solaire si t'as peur d'abîmer tes cicatrices."

"Mais bon... Ça reste moche à voir..." Marmonna le grand blond.

"Et?" Demanda Michael. "Perso je vais pas passer mon temps à te reluquer donc je m'en fout franchement que t'aies des cicatrices. Arrête de chouiner deux minutes et retire ce pull avant que je le fasse pour toi."

Otis roula des yeux, tandis que les deux Ls, Luci et Lukas se tordaient de rire aux paroles de Michael. Toujours aussi direct ce jeune homme. À contrecoeur Otis enleva son pull, mais l'air frais contre ses bras et qui se glissait sous son tee-shirt étaient une sentation si bienvenue qu'il arrêta aussitôt de regretter.

"Aller en route, Tough guy!" Lança Michaël en se remettant à pédaler, suivit immédiatement par Lukas. Luci soupira et parti à leurs trousses. "Attendez moi les gars! Ça se fait pas!" Leur cria Otis en galerant à remonter sur sa bicyclette tout en riant. Une fois bien démarré il ne mis pas beaucoup de temps à rattraper son jumeau et il arriva au niveau des deux autres qui montaient la pente sans grand problème. Otis se sentait beaucoup plus léger. Si léger qu'il se mit à chanter.

"Bicycle! Bicycle! Bicycle! I want to ride my bicycle"

Immediatement, la belle voix de Lukas enchaîna avec un "bicycle, bicycle
I want to ride my bicycle
I want to ride my bike
I want to ride my bicycle
I want to ride it where I like"

"You say black!" Chanta Otis.

"I say White!" Répondit Lukas.

"You say bark!"

"I say bite!"

"You say shark!"

"I say hey man
Jaws was never my scene
And I don't like Star Wars!" D'un petit signe de la main, Lukas encouragea Michael à sa droite de le rejoindre pour chanter la suite.

"You say Rolls!" Chantonna alors l'invité.

"I say Royce!" Répondit Otis.

"You say God give me a choice!" Reprit Lukas.

"You say Lord" dirent Michael et Otis à l'unisson.

"I say Christ
I don't believe in Peter Pan
Frankenstein or Superman" lança Lukas avant que les trois se lancent tous ensemble dans le refrain.

"All I wanna do is
Bicycle, bicycle, bicycle
I want to ride my bicycle, bicycle, bicycle
I want to ride my bicycle
I want to ride my bike
I want to ride my bicycle
I want to ride my bicycle, races are coming your way
So forget all your duties, oh yeah
Fat bottomed girls, they'll be riding today"

"So look out for those beauties, oh yeah" brailla Otis, beaucoup mieux dans sa peau qu'avant l'arrêt.

"On your marks, get set, go
Bicycle race, bicycle race, bicycle race
Bicycle, bicycle, bicycle
I want to ride my bicycle, bicycle, bicycle, bicycle
(I want a) bicycle race"

Ce fut seulement à ce moment là que Luci rattrapa enfin ses amis et son frère, motivé par ce numéro musical dont iel était exclu.

"You say coke" cria-t-elle pour s'intégrer, ce a quoi Michael répondit immédiatement par: "I say 'caine"

"You say John,"

"I say Wayne" continuèrent les adolescents en alternant qui pouvait chanter, alors qu'ils descendaient maitenant une colline à toute vitesse, les cheveux au vents.

"Hot dog!"

"I say cool it man
I don't wanna be the President of America"

"You say smile,"

"I say cheese"

"Cartier, I say please"

"Income tax, I say Jesus"

"I don't wanna be a candidate
For Vietnam or Watergate
'Cause all I want to do is"

"Bicycle, bicycle, bicycle
I want to ride my bicycle, bicycle (c'mon), bicycle
I want to ride my bicycle
I want to ride my bike
I want to ride my bicycle
I want to ride it where I like" Et ce fut lorsqu'ils arrivèrent en haut d'une colline à fin de la chanson que Michael éclata de rire avant de déclarer à ses amis qu'ils étaient arrivés à destination.

Ils lâchèrent leurs vélos sur le côtes et installèrent la nappe avant de sortir toute la fabuleuse nourriture qu'ils avaient emmené, de quoi transformer ce pique-nique en un véritable festin. Du Ginger beer, du jambon de qualité, une grosse miche de pain, des fromages, du saucisson, du beurre bien gras, des tomates fraîches, bien qu'un peu amochées par la route, des chips, et pour finir en dessert une grande tarte Tatin. Les jumeaux et Lukas s'étaient démenés à dénicher les produits que Michael leur avait quémander de récupérer de la plus haute qualité, sachant pertinemment que Michael qui vivant à peine au dessus du seuil de pauvreté n'avait pas le luxe de s'offrir ces délices, alors les trois qui vivaient bien aisément grâce à leurs petites fortunes familiales. Ils s'étaient dits qu'ils allaient offrir le meilleur anniversaire possible à Michael, et cela commençait évidemment par de la nourriture absolument délicieuse. Et visiblement ils avaient bien choisis car Michael se régalait, les yeux pétillants alors qu'il se reservait ces délices pour la énième fois. Il n'était d'ailleurs pas le seul, ses amis se régalaient aussi. Michael se sentait heureux d'être là, entouré de ses amis, les seuls amis qu'il avait eu de toute sa vie, et les meilleurs qu'il aurait jamais pû demander. Il profitèrent de leur compagnie et du soleil pendant le reste de la journée, chantant joyeux anniversaire à Michael qui lâcha même une larme ce qui prompta des câlins d'Otis et de Lukas, et finalement rejoints par Luci ils formèrent une montagne de câlins. Malgré le rappel chaque fois qu'il voyait ses bras, Otis fut suffisamment distrait par ses amis et s'amusant tant qu'il n'était plus inquiet à leur propos. Avant que le soleil se couche ils remontèrent leurs vélos tandis que Luci rouspetait, et ils entamèrent le chemin du retour vers Porridgeville "leur petit coin de merde, l'enfer sur terre en soit" avait déclaré Otis. C'était pour cela que le groupe se mit à chanter "Highway to Hell" sur le chemin du retour, et qu'ils la chantaient encore à pleins poumons quand ils arrivèrent enfin en ville.

Une fois qu'Otis et compagnie eurent finis raccompagner Michael chez lui, sur le bord de la ville donc c'était sur leur propre chemin pour rentrer, les trois autres adolescents se séparèrent en deux groupes pour rentrer à la maison. Ce ne fut lorsqu'Otis alla ranger son vélo dans le garage sur Luci réalisa sa gaffe: elle avait suivit son frère à vélo alors que celui qu'elle pedalait n'était pas le sien et en plus de celà Luci avait laissé sa moto chez Michael.

"Purée je suis con..." Soupira-t-iel.

"Drôle d'erreur pour quelqu'un qui déteste faire du vélo non?" Otis lui lança de façon taquine.

Luci roula les yeux. "Hyper mature Otis, hyper mature."

"Gnagnagna..." Rigola l'autre jumeau en remontant sur son vélo. "Tu viens? Faut bien qu'on aille le récupérer ton tas de ferraille."

"Eh??? Tu viens avec moi?"

"Ouais je me suis dit que ce serait sympa !"

"...ok..." Répondu Luci, sceptique. "Mais laisse ton vélo ici, j'ai assez pédalé pour un jour alors là je veux juste marcher... Je crois que faire un seul geste de pédaler supplémentaire me rendra dingue."

Ce fut maintenant Otis qui roula les yeux, amusé, mais il se plia à la requête de Luci et rangea son propre vélo avant de rejoindre Luci pour marcher jusqu'à chez Michael.

"Tu sais ce que ça me rappelle ça?" Demanda Otis après de longues minutes de marche en silence. Le soleil commençait doucement à se coucher et les teintures roses et orangées de la soirée avaient tout pour le rendre nostalgique.

"Chais pas, dis moi." Répondit Luci.

"Été 1880. On faisait énormément de vélo avec Ellie et Lukas et un jour tu as réussi à casser tordre la roue avant de ton vélo..."

"Je t'arrête tout de suite parce que je sais exactement comment tu vas raconter l'histoire, mais dans les faits ce n'est pas ce qu'il s'est passé."

--

Été 1880

"T'es sûr que ça va aller?" Demanda Otis.

Luci se mordait la lèvre pour ne pas pleurer, même si ses joues rosées et les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux montraient très clairement sa douleur au reste du monde.

"Au moins t'as rien de cassé rajouta Otis avec un grand sourire. C'est juste un bobo de rien du tout sur le genou t'inquiètes."

Mais bon, quand on mélange douleur, adrénaline de choc et peur que notre père nous engueule pour l'état du vélo, l'état calamiteux de Luci était plus que compréhensible. Pire que tout ça, le choc initial de l'incident commençait à s'estomper et avec, tout ce surplus de sensations et d'émotions furent le combo final qui poussa les larmes de Luci à couler.

"Purée, maintenant il pleure en plus? Je lui ai déjà dit que j'étais désolé! C'est pas ma faute si il ne sait pas bien faire du vélo!"

"Lukas..." Protesta Otis, submergé par la tâche de contrôler les états d'âmes de son frère mais aussi de son meilleur ami. Il avait presque envie d'être fâché contre Ellie pour sa passivité, mais Otis savait bien que plus d'émotions extrêmes serait le pire ingrédients à rajouter dans cette situation soupeuse.

"Moi je rentre." déclara Lukas en chopant son propre vélo, un peu rayé par la collision, et s'en alla.

"Ellie, tu vas faire quoi?" Demanda Otis. La brune leva enfin la tête, comme si elle venait de se réveiller d'un long somme, visiblement elle s'était perdue dans ses pensées. En un rapide coup d'œil elle analysa la situation avant de ramasser son propre vélo et de pédaler après Lukas. "Lukaaaas!!! Lukaaaaaaaaas!!!!Attends moiiii!" Cria-t-elle.

Otis soupira, au moins il pouvait s'occuper de Luci en paix à présent. Luci était toujours assis sur le bord du petit fossé, le genou rouge et des traces mouillées sur ses joues, seul indicateur qu'il avait osé pleuré, si ce n'était pour ses petits reniflements.

Otis s'asseya à côté de Luci dans le fossé. "Fais moi voir ce bobo." Luci roula des yeux et laissa son jumeaux examiner la blessure. Il conclut avec toute l'expertise médicale qu'a un enfant de huit ans que c'était une blessure superficielle, rien de bien grave. Ça n'empêcherait pas Luci de rentrer à la maison, et heureusement parce qu'Otis n'avait pas envie de porter son frangin et trimballer deux vélos chez lui. Il soupira, Lukas et Ellie auraient peut-être pu rester l'aider non? Enfin, il les avait laissé partir parce qu'il savait que dans la réalité ils n'auraient pas étés d'une aide. Il savait bien comment Lukas fuyait toute confrontation où il était fautif, même si dans ce cas-ci c'était un accident et Ellie... Elle n'aimait pas vraiment Luci alors voilà où ils en étaient.

"Tu pleures encore?" Demanda Otis.

"Non..." Marmonna Luci en remettant quelques mèches blondes derrière ses oreilles et s'essuya le visage sur son tee-shirt pour avoir l'air un peu moins pitoyable. Mais bon les larmes qui coulaient encore trahissaient les paroles de Luci.

"Ça te fait mal à ce point?" Demanda Otis, de l'inquiétude dans sa voix.

"C'est pas ça..." Et ce fut là que Otis remarqua que Luci tremblait. Otis soupira encore une fois.

"Je dirais que c'est le mien. C'est l'avantage des vélos identiques. Ils seront moins durs avec moi!" Sourit l'aîné.

"Et pour mon genou? Ils vont comprendre?"

"Je dirais que je suis rentré dans ton vélo et que le tient n'a rien mais tu t'es fait mal en tombant. C'est pas sorcier de trouver comme histoire t'inquiètes pas."

"Merci..." Luci sécha enfin ses larmes et se leva pour rentrer. Il prit le vélo d'Otis et ce dernier s'empara du vélo démoli et le poussant tant bien que mal ils commencèrent leur chemin jusqu'à la maison.

"Désolé que ça ne se soit pas bien passé... Je sais que tu as du mal avec Lukas et Ellie mais c'est mes meilleurs amis et tu es mon frère alors j'aimerais beaucoup que vous vous entendiez."

Luci ne dit rien pendant un moment. "Je suis désolé, moi aussi, que ça n'a pas marché... Pardon."

"C'est pas grave. Aucun remords, t'es mon frère jumeau après tout et j'irais jusqu'au bout du monde pour toi."

Luci lui offrit un petit sourire incertain et reconnaissant en retour alors que le grand sourire d'Otis brillait de milles feus dans le soleil couchant ce soir-là.

--

"Oui bon j'admets que c'était pas de ta faute mais celle de Lukas..."

"Voilà j'avais raison!" S'exclama Luci.

"Bah il faut bien regarder la vérité en face des fois... Je crois que je n'ai fait que la fuire systématiquement toute ma vie... Mais là je fais des progrès ces temps-ci, je suis plus honnête avec moi-même avant tout." Répondit Otis.

"C'est pas trop tôt." Luci roula des yeux, toujours en poussant le vélo de Mia Vauns. "En tout cas je suis fier de toi pour la personne que tu deviens."

"Merci. Ça veut dire beaucoup pour moi... Ça me touche. Je suis très fier du gars que tu es aussi Lucifer... Malgré toutes les embûches que la vie et surtout nos parents ont mis dans ton chemin. Je ne pourrais pas avoir un meilleur frère que toi." Ils étaient a quelques mètres de chez Michael à présent.

"Je t'aime Otis. T'es un frère super, merci d'avoir été là pour moi et désolé de t'avoir tant antagonisé alors que tu souffrais toi aussi."

"Moi aussi je t'aime Lucifer. Désolé que je n'ai été là suffisamment et merci vraiment pour tout ton soutien."

Il ouvrit grand les bras et Luci posa le vélo pour aller serrer son jumeau dans ses bras. Ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas fait un câlin avec autant d'amour, pas depuis qu'ils étaient des enfants.

Le bruit d'un raclement de gorge tira la paire de leur bulle "C'est bien beau tout ça mais je crois qu'on a un vélo et une moto a troquer, n'est ce pas Monsieur noooooooon pas le veloooooo." Ils se detacherent pour mieux voir Michael, appuyé sur le cadran de sa porte d'entrée, les bras et jambes croisés et un air comique sur le visage.

"Gnagnagna." Luci roula des yeux et fit le tour de la maison pour aller chercher sa moto.

"Toujours un plaisir de faire du business avec toi Luci!" Lança Michael alors que Luci disparu de l'autre côté de la maison. Il réapparu quelques minutes plus tard, fit un doigt amical à son nerd préféré avant de monter sur sa moto.

"Toi aussi Otis, allez viens!" Ordonna Luci en lui tendant son second casque.

"Tu me laisses enfin rouler avec toi? C'est le plus beau jour de ma vie!"

Luci roula les yeux, mais elle avait quand même le sourire aux lèvres, tellement heureuse de pouvoir enfin partager ces moments fraternelles après tant d'après de conflit. Qui aurait cru qu'un histoire de loup-garou et de cannibalisme les aurait rapprochés?

Désolé pour cette publication vachement tardive, je devais peaufiner des choses sur ce chapitre!

Bref j'espère qu'il vous a plu et à jeudi pro!

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