『16』



Rieka, je ne suis vraiment pas sûr que ce soit une bonne idée. 

Pourquoi ça ne le serait pas ? J'y tiens. 

Et parce que tu y tiens je dois dire oui ? 


La brune se stoppa dans sa marche et se tourna vers son demi-frère avec des yeux de chiot. Jeongin se figea, fronçant les sourcils en se disant qu'il fallait bien être idiot pour croire que cette attitude allait l'influencer. Après tout, il était assez grand pour affirmer ses positions et ne pas se laisser avoir par une bouille comme celle-ci. 


S'il te plait ! commença sa soeur. Je suis sûre que vous allez bien vous entendre tous les deux ! Et puis toi tu es seul pas vrai ? Ca te fera de la compagnie ! 

Non c'est hors de- 

Aller Jeongin ! insista la louve. 


Hors de question, qu'il cède. 


... Bon d'accord. 


Et merde. 


Super ! 


Comme une petite fille ayant tout simplement gagné la bataille face à ses parents, Rieka s'illumina en un grand sourire puis attrapa la main de son frère pour le tirer vers la maison parentale. Elle avait eu une soudaine envie, une lubie si prenante que celle-ci la tenait éveillée la nuit. C'était comme une évidence et aujourd'hui, son but allait enfin être atteint. En effet, l'Alpha avait voulu présenter son demi-frère à sa mère. 


Idée qui n'avait pas franchement emballé le jeune homme qui à l'instant même s'approchait presque à reculons de la grande porte d'entrée en s'imaginant une femme humaine et glaciale de l'autre côté. Il avait perdu sa mère lorsque celle-ci lui avait donné naissance et quant à son père... Le destin avait décidé de le lui retirer également. Mais ce dernier avait mis sur sa route une soeur qui voyait bien la solitude dans laquelle il se plongeait la plupart du temps. Rieka ne pouvait tout simplement pas le laisser comme ça et voulait à tout prix lui donner une maison à laquelle rentrer si un jour il ne se sentait pas bien. Sans attendre, la brune toqua à la porte. 


Ta mère sait au moins ? demanda avec hésitation Jeongin, peu rassuré. 

Je l'ai prévenu, oui, répondit-elle en pressant sa main dans la sienne pour le détendre. Ne t'inquiètes pas, ça va bien se passer ! 


Quelques instants plus tard, la mère ouvrit la porte, un sourire aux lèvres. Vêtue d'un tablier, elle posa son regard sur Rieka, puis sur le jeune homme à ses côtés qui détourna immédiatement les yeux, comme si sa seule volonté était d'être invisible. Il pinça ses lèvres, lâchant un faible "bonjour". 


Tu es Jeongin n'est-ce pas ? 


Jeongin n'eut d'autre choix que de se tourner vers elle avant d'hocher la tête en silence. Il fut cependant surpris de retrouver un doux sourire sur le visage de la femme. 


Enchantée dans ce cas. Je suis madame Choi mais tu peux m'appeler Aecha. 


Comme figé sur place, le noiraud ne fit qu'hocher la tête, surpris par l'amabilité de la mère de Rieka. Cette dernière les regardait d'ailleurs avec un sourire, contente que pour le moment, tout se passe bien. 


Bon, rentrons !


Aecha se mit de côté pour laisser le duo entrer, ce qu'ils firent sans attendre. A l'instant même, une odeur délicieuse parvint à leurs narines. 


Brownie, chocolat à 80% de cacao... 

Jeongin, c'est flippant, ricana Rieka. 


Madame Choi eut un rire alors que la plus jeune poussa Jeongin vers la table pour qu'il s'y installe. Doucement, le loup commençait à se détendre : dans un sens, il n'avait pas le choix. Tout ici le poussait à se sentir chez lui, comme si c'était bel et bien sa place. Amusé, Jeongin leva la tête vers Rieka. 


Tu veux qu'on prenne le goûter ? 

 — C'est exactement ce que je veux, fit Rieka en tirant la langue. 

A table jeune fille, au lieu de faire des bêtises. 


Au même instant, Aecha posa entre eux le gâteau fumant sortant tout juste du four. Alors que Rieka s'apprêtait à prendre une part immédiatement, sa mère frappa doucement sa main du dos de sa cuillère, faisant couiner sa fille qui gonfla les joues. 


On peut savoir où sont tes manières ? 

Hm... grommela la brune. 


Jeongin ne put s'empêcher de craquer en un rire attendri puis, quelques minutes plus tard, chacun était servi et dégustait la préparation de la mère de famille. Etrangement, toutes les craintes de Jeongin s'étaient envolées et désormais, il conversait avec aisance avec madame Choi, comme s'il l'avait toujours connu. Cette femme avait le don de mettre quiconque à l'aise. Rieka les observait en souriant, silencieuse, laissant chacun d'eux découvrir l'autre. 


Rieka m'a raconté ta situation actuelle, reprit Aecha. 

Ma situation actuelle ? 

Par rapport à tes parents... Tu vis seul si j'ai bien compris. 

Ah... oui en effet. 


En repensant à la mort de sa mère et de son père, Jeongin baissa un peu les yeux. Il avait fini par se faire à l'idée que sa mère était morte mais celle de son père était encore trop récente. Par réflexe, il leva le regard vers Rieka qui arborait presque le même faciès contrarié. Madame Choi posa alors sa main sur celle du jeune homme qui sursauta, regardant la noiraude. 


Je me doute que c'est une douleur qui ne disparait jamais complètement. Cependant... Si un jour tu as besoin d'un point de repère, un refuge, sache que notre porte te sera toujours ouverte. 


Jeongin ne put s'empêcher d'être bouche bée face à Aecha, perdu. Ses paupières papillonnèrent et encore une fois, il regarda Rieka qui lui sourit simplement, comme si elle lui disait "Vas-y, acceptes ce que l'on te donne, ça ne coûte rien." C'était tout simplement... inespéré. Peut-être que jusqu'ici, le loup ne s'était pas rendu compte de sa solitude. D'à quel point il était livré à lui-même en ce monde. Certes il avait sa meute. Mais remplaçait-elle vraiment sa famille de sang ? 


Le jeune homme mordit sa lèvre inférieure puis eut un sourire. Il ne se rendit même pas compte qu'il avait les larmes aux yeux. 


Merci. Merci infiniment. 


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