→˚₊· ܴೈ 𝓙𝐨𝐮𝐫 𝟐𝟒 : 𝒄𝒓𝒐𝒄𝒐𝒅𝒊𝒍𝒆 𝒙 𝒓𝒆𝒂𝒅𝒆𝒓
— ÉPISODE 24 —
crocodile x reader
UN POLTERGEIST A HALLOWEEN HIGH a été responsable de bien des destructions et inquiétudes, ces derniers temps. Mais je doute vraiment de la possibilité qu’il ait pu tuer une élève. Bien que le fantôme de cette dernière, un esprit frappeur, ne se souvienne pas de sa mort ce qui trahit la violence de cette dernière, je n’ai ressenti aucune vibration sombre lorsque je suis entrée en contact avec le poltergeist.
Depuis peu, des inspecteurs ont envahi les couloirs de l’université et sont parvenus à comprendre ce qu’il se tramait, dans les grandes lignes. Ici, deux femmes ont subi une tentative de meurtre, une autre est décédée et la dernière est portée disparue.
La gazette de la faculté, tenue par Nico Robin, a émis l’hypothèse d’un tueur en série cherchant des victimes. Elle assure que le cadavre de la pauvre disparu sera retrouvé bientôt. Et, bien que Robin soit ma plus brillante élève, je suis profondément déçue par la qualité exécrable de son article et elle le sait.
En tant que professeure de journalisme, ici, à Halloween High, jamais je ne recommanderai de dramatiser des faits. Le neutre est élégant tout en offrant aux créatures la vérité. Une objectivité parfaite n’existe pas mais cela ne signifie pas que nous pouvons renier nos valeurs en se montrant sciemment subjectifs et même racoleurs.
— Encore en train de potasser cet article, hein ? Moi qui pensais que tu profiterais de la venue de ton homme pour laisser tomber ton travail et ta nuisette.
Une large main se glisse sous mon menton, le caressant tandis qu’un crochet attrape la bretelle de mon débardeur pour la tirailler.
— Crocodile, je soupire dans un sourire en penchant la tête en arrière pour regarder mon mari. Je suis désolée, je suis heureuse que le ministère t’ait chargé de cette enquête.
— Mais ?
— Mais je crains pour la sécurité de mes élèves et n’aime vraiment pas les savoir si effrayé par quelques lignes volontairement fausses dans un torchon pareil… Et puis l’auteure du torchon me déçois profondément. C’est moi qui aie signé l’autorisation pour qu’elle fonde et prenne la tête du club de journalisme alors la voir saboter autant cette profession…
Sa main plaque mon crâne contre son torse, me caressant doucement. Je me sens stupide. Crocodile est toujours en déplacement, le long de l’année, pour ses enquêtes et je suis occupée à gérer l’internat d’Halloween High. Nous nous écrivons tous les jours mais ne nous voyons que pendant les vacances scolaires.
Alors je me sens bête de tout gâcher avec cette histoire. Bien qu’elle soit extrêmement importante.
— Si cela peut te rassurer, Toji et sa coéquipière ont déterminé que le poltergeist était inoffensif. Pour qu’il prenne l’apparence de quelqu’un, il faut qu’il blesse la personne. C’est la raison pour laquelle deux femmes ont été presque tuées. Certains survivent mieux à la procédure que d’autres.
— Mais il faut être fou pour faire ce qu’il a fait à Livai.
Livai est l’un de mes collègues. Prenant son apparence, il a tenté de tuer son âme-sœur. Aujourd’hui, je sais qu’il a volé les traits du vampire pour pouvoir se balader librement et qu’il a presque tué cette femme pour s’emparer aussi de son visage — tout comme, juste avant, il avait presque tué ce vampire.
Mais je ne comprends pas ses motivations.
— Pourquoi faire une chose pareille ? je demande. Nous faire du mal ? Nous torturer psychologiquement ? Et il s’est planté sur la fille morte et celle disparue en allant trop loin ? C’est ça ?
Me contournant, Crocodile tire un fauteuil pour s’assoir à côté de moi. Je regarde mon magnifique époux, dans son kimono aubergine. Chaque membre du ministère porte cela, ce vêtement rendant les combats plus pratiques — car il est aisé à retirer et leur permet donc de muter.
Mon mari est un métamorphe. Mais il n’est pas un loup ou même un kitsune, non. Il peut se changer en sable. Je l’ai rencontré après avoir usé de mes capacités de divination — puisque je suis oracle — et écris un article sur lui sans même l’avoir rencontré avant.
Autant dire qu’il n’était pas bien ravi d’apprendre que j’en savais autant sur lui et qu’il ne connaissait même pas mon visage.
— Toji et sa coéquipière sont formels. Il a déclaré qu’il enquêtait.
— Enquêter ? je répète, étonnée.
Mon mari acquiesce, les mèches s’échappant de son chignon noir dansent devant son visage à ce geste. La cicatrice zébrant son nez brille à la lueur de ma bougie. Il pose sa large main sur la mienne et je saisis son crochet. J’aime faire cela, surtout que je sais que son amputation l’a longtemps complexé.
J’aime lui montrer que j’aime cette partie de chez lui. Car j’aime tout chez lui.
— Je crois qu’il n’a pas tué cette première fille mais qu’il cherche à savoir qui l’a fait en sondant les esprits de tout le monde.
— Cela n’a aucun sens, je lance en fronçant les sourcils. Cet esprit frappeur est là depuis très longtemps. Je t’assure que personne n’existait à l’époque où elle était viva…
Mais ma voix meurt dans ma gorge et mes yeux s’écarquillent. Crocodile penche la tête, m’encourageant sans rien dire à expliquer l’éclair de lucidité qui vient tout juste de me percuter. Et je me maudis de ne pas y avoir penser avant.
Tout cela était si évident !
— L’élève qui a été enlevée, Emy… C’est une vampire millénaire. Elle est restée ici des années, n’a cessé de recommencer son cursus tellement elle était lamentable et encore cette année, j’étais prête à signer son redoublement.
— Les vampires sont très intelligent, il est rare de tomber sur des êtres échouant à ce point, fait remarquer Crocodile.
— Et si elle avait fait exprès d’échouer, tout ce temps ? Afin de s’assurer que son secret soit bien gardé ici, que nul ne pense qu’elle est responsable de ce décès ?
Les yeux de mon époux s’écarquillent et il louche sur le journal. Le poltergeist peuvent être vieux, très vieux. Je ne sais pas ce qui a bien pu réveiller celui-là mais il n’était sans doute qu’un humain à l’époque où la tragédie s’est passée.
Et à présent, il a décidé d’obtenir justice.
— (T/P), tu es merveilleuse.
Mon cœur bat à toute vitesse. Bien que je sois l’épouse de Crocodile, jamais je ne m’habituerais ni ne me lasserais de l’étincelle dans son regard quand il le pose sur moi. Jamais je ne parviendrais à surmonter les papillons voletant dans mon ventre quand il se penche sur moi pour m’embrasser.
Peut-être nos lettres quotidiennes nous poussent à oublier à quoi ressemblent nos interactions physiques mais celles-ci me coupent le souffle à chaque fois que je les retrouve. Mes joues se font chaudes et je souris.
— Ce n’est pas ce que tu disais quand j’ai écrit cet article sur toi, je le taquine.
— Oh mais je le pensais, je le pensais très fort, rit-t-il en se penchant.
Nos lèvres se frôlent tandis qu’il les observe. Je frissonne, me délectant de la sensation de la pointe de son crochet survolant ma joue. Il le baisse ensuite jusqu’à ma nuisette et fait tomber une bretelle sans cesser de regarder ma bouche.
Nous nous sommes retrouvés hier, quand il a été déployé ici. Et j’ai hâte de lui montrer combien il m’a manquée.
Ses lèvres s’écrasent sur les miennes. Mes bras s’enroulent autour de son cou et mes jambes font de même avec sa taille. Sa main se glisse sous une de mes cuisses et il fait courir son crochet glacé sur mon autre jambe. Je suis assise sur ses genoux, me fondant en lui.
Je ris contre sa bouche, sur sa langue.
— Tu m’as tellement manquée, mon amour, soupire-t-il.
Il m’embrasse à nouveau et je murmure entre deux baisers, haletante :
— Je compte les jours jusqu’aux vacances et je relis sans arrêt tes lettres. Tu me manques tellement que ça me fait mal.
Là, il cesse de m’embrasser. Ses sourcils se froncent et il recule, m’observant doucement. Ses pupilles analysent chaque trait de mon visage, préoccupé.
— C’est vrai, ma puce ?
Mon estomac se noue. Je ne voulais pas en parler. Il fait beaucoup pour notre communauté, veillant au grain, la protégeant des autres et d’elle-même. Je ne veux pas le culpabiliser. Mais il me manque affreusement. Et, dans un élan de fougue, je me suis montrée un peu trop sincère.
Honteuse, je détourne le regard mais aussitôt, il pose une main sur sa ma joue et tourne ma tête, me poussant à le regarder dans les yeux.
— Chérie, dis-moi si tu as mal à l’idée que je me tienne loin de toi. Car ça me fait autant mal qu’à toi mais je ne veux pas te forcer.
— Crocodile…
Un soupir franchit mes lèvres et je me laisse aller contre lui. Ma tête se loge dans le creux de son épaule et il entoure mon corps de ses bras puissants, me sécurisant contre lui et me tenant fermement dans un geste protecteur.
— …Si tu savais combien tu me manques, au quotidien. J’aimerai tant arriver à dépasser cela mais parfois, je me couche dans ce grand lit vide et je suis obligée de relire ta lettre des centaines de fois afin de trouver le sommeil. D’autres fois, c’est tellement dur que je m’hypnotise toute seule pour me faire croire que je suis avec toi.
— Chérie…
Il semble navré de l’entendre. Ses lèvres embrassent doucement mon crâne qu’il caresse. Je me sens apaisée par son toucher. Il m’a semblé que je ne redeviendrais jamais son épouse, tant le temps était long, à certains moments.
Des larmes coulent le long de mes joues puis de la gorge de Crocodile. Lorsqu’il réalise que je pleure, il tente de m’apaiser en me chuchotant que tout ira bien.
— Mais je veux pas que tu t’en ailles, mon amour. J’essaye de me convaincre que la passion est plus forte entre nous car nous ne sommes pas toujours ensemble mais là, j’ai juste mal. Je n’arrive même pas à profiter de ta présence parce que je suis obsédée par l’idée que tu vas devoir repartir, de toure façon et…
— Alors je ne repartirais pas.
Mes sourcils se froncent et je relève soudain les yeux. Il regarde mon visage et essuie doucement mes larmes, inquiets.
— Quoi ? Mais… Ton travail ?
— Je peux devenir chef de la sécurité ici, ou même professeur de je-ne-sais-quel matière ou même assistant chez toi ou homme de ménage. Je suis même prêt à me taper un cagibi comme piaule et être clandestin.
Il caresse ma pommette de son pouce dans un geste délicat.
— Mais il est absolument hors de question que je laisse ma femme ici dans cet état.
Mon cœur s’échauffe tant je suis touchée. Mais je secoue aussitôt la tête, refusant catégoriquement.
— Non. Je me souviens à quel point tu as travaillé pour devenir agent puis inspecteur, combien tu étais excité dans ta lettre, combien ton aura a changé, montrant que tu t’épanouissais, il est hors de question que je te prenne ça !
— Tu peux me prendre ce que tu veux, (T/P), je ne supporte pas que tu souffres.
Je pose soudain mes mains sur son visage collant mon front au sien. Un sourire étire mes lèvres et je chuchote :
— Prends moi comme consultante. Je sais que la police reconnait le rôle des oracles, maintenant. J’aurais un plus maigre salaire que celui de professeur mais je pourrais reprendre le journalisme en parallèle. Emmène-moi avec toi.
Je le sens se détendre et de la douceur anime son regard.
— Promets-moi de ne rien écrire sur nos affaires en cours, chuchote-t-il.
— Promets-moi de me laisser l’exclusivité.
Il sourit et chuchote :
— Deal.
— Deal, je répète.
Là-dessus, nous nous embrassons chastement. Puis, je sens mes joues chauffer en remarquant son sourire réjouis.
— Je n’arrive pas à croire que mon rêve de vivre avec mon épouse va se réaliser. Si tu savais combien j’avais mal de devoir vivre sans toi.
— Oh mais je le savais, mon amour, je ressentais la même chose.
Soulagée de savoir que je ne vivrais plus jamais une telle douleur, je le prends dans mes bras et le sers contre moi.
— Je suis enfin heureux, (T/P). Enfin entier.
...
A demain avec Megumi !
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