→˚₊· ܴೈ 𝓙𝐨𝐮𝐫 𝟏𝟕 : 𝒔𝒉𝒂𝒏𝒌𝒔 𝒙 𝒓𝒆𝒂𝒅𝒆𝒓

ÉPISODE 17
— shanks x reader —








































             HALLOWEEN HIGH EST un vaste château planté au milieu d’une forêt de pins brumeuse. A côté de la bâtisse, un vaste lac s’étend et borde la forêt. Ce lac, au fil des années, est devenu le lieu de repos des élèves aquatiques de cette université. Les sirènes, les tritons, les gorgones et… les êtres marins.

             Si des branchies parcourent ma gorge, que mes mains sont palmées et que quelques écailles se font voir, parfois, le long de mon corps, je n’en demeure pas moins l’être ressemblant le plus à une humaine dans ces eaux. Alors cela me vaut quelques regards de travers.

             La première fois que je suis arrivée dans cette université, j’étais débordée d’excitation. Après m’être confrontée des années à des humains qui me traitaient en paria à cause de mon allure, je me suis imaginée que côtoyer des sirènes et tritons me permettrait de me faire accepter. Mais, ironiquement, ces mêmes personnes ne m’apprécient pas et refuse de m’intégrer car je suis « trop humaine ». Alors je peine à trouver le sommeil.

             Chaque soir, je ratisse les fonds du lac, tentant de trouver une pierre pas trop mal famée derrière laquelle me terrer. Mais les eaux de cet endroit sont magiques et s’illuminent la nuit, éclairant de milles feux chaque recoins sous la surface. Et, bien que le rendu soit des plus beaux, il n’en reste pas moins qu’il ne me permet pas de me cacher.

             Les coraux céruléens, turquoises, violets et roses forment un tapis sous mon corps, entre quelques roches incrustés de coquillage et éclats de pierres précieuses. Je dépasse le vaste coins aux maisons élaborées construites à partir de coquillages et pierre, colorées et brillantes où dorment les sirènes et tritons. Je m’avance ensuite vers les roches mais quelques hommes-poissons plutôt cruels s’y trouvent et je ne souhaite pas être assimilée à eux.

             Les poissons me fuient, constatant mon apparence trop humaine et je soupire, désespérée de trouver de la compagnie.

             Le lac est vaste mais, depuis les mois que je suis ici, je l’ai assez sillonné pour savoir qu’il n’existe aucun endroit pour moi, ici. Nul part où je me sentirais bien. Dépitée, je regarde au-dessus de moi. La surface de l’eau brille de mille feux. Je me demande si on pourrait m’apprécier, à l’extérieur de ce lac ?

             Mes cours se font en présence d’autres étudiants et nul ne me stigmatise vraiment. Mais, en tant que créature aquatique, je ne suis pas censée dormir dans un dortoir au sein du château mais dans ce lac. Cependant, plus les nuits s’écoulent, plus j’hésite à demander une dérogation spéciale pour me reposer dans un lit, avec les autres élèves.

             N’y tenant plus, je nage jusqu’au sommet. Ma tête sort hors de l’eau et mes branchies se ferment. Je bats à plusieurs reprises des paupières pour pouvoir mieux voir le monde autour de moi. Là enfin, j’observe ce qui m’entoure. Croisant mes bras sur le bord du lac, je pose ma tête dedans et laisse mon regard se perdre.

             Juste devant moi s’étend Halloween High. Grande, majestueux, cette bâtisse constituée de tours et ailes semble presque terrifiante sous les lueurs de la lune. Entre elle et moi, un jardin extérieur a été aménagé. Souvent, le professeur Livai Ackerman y mène ses cours.

             Un parterre d’herbes s’étend en pente, montant jusqu’au château. C’est assez simple mais suffisant. Autour du domaine, une large et dense forêt de pins se tient. Je n’ai jamais cherché à m’y aventurer. Je sais que bien des élèves le font mais je n’ai personne avec qui me lancer dans une telle excurssion.

             Soudain, un mouvement attire mon attention. Quelqu’un sort de la forêt. Je pose les yeux sur lui et ceux-là s’écarquillent. Ma bouche s’ouvre.

             Un homme.

             Habillé d’un kimono argent, sa large et haute silhouette s’étend devant les arbres. Dépassant de son vêtement épousant et mettant en valeur cette impressionnante musculature, une mâchoire carrée sous-plombe des lèvres fines entourées d’une barbe. Son nez droit sépare deux yeux bruns étincelant dans la nuit. Sur son front, quelques mèches rouges tombent.

             Ma gorge est sèche. Il est particulièrement beau. A tel point que mon cœur bat plus vite qu’il ne l’a jamais fait et mes entrailles se tordent.

             Soudain, il se tourne dans ma direction. Aussitôt, je plonge dans le lac, me cachant sous la surface de l’eau. Mon organe vital bat avec d’autant plus d’intensité et je nage le plus vite possible, tentant de m’éloigner un maximum de la surface du lac pour échapper à son regard. C’est ridicule, il est trop loin pour voir l’intérieur du bassin. Mais j’ai tout de même peur.

             Jamais je n’ai ressenti d’émotions aussi intenses. Tant et si bien que je ne m’arrête de nager que lorsque j’ai touché le fond. Là, m’asseyant sur un rocher, je lève la tête, presque tremblante.

             Mon sang se glace soudainement dans mes veines.

             Il est là. Accroupi au bord du lac, il réussit à voir l’intérieur de celui-ci grâce à la lumière émanant de l’eau. Celle-ci illumine tout de mille feux. Il peut distinguer chaque corail, chaque poisson, chaque sirène et chaque… femme-poisson. Et il semble d’ailleurs très bien le faire.

             Parce que, soudainement, ses yeux bruns se posent sur moi, me regardant.

             Il me semble qu’il m’attrape au travers de ce contact visuel. Un lien nait entre nous, invisible mais particulièrement puissant. Je déglutis péniblement sans parvenir à détourner le regard ni nager loin de lui. Malgré la surface trouble de l’eau, il me voit très bien.

             Et moi aussi, je le vois distinctement. Il me semble même que c’est la première fois de mon existence que je vois quelqu’un.

             Les secondes s’écoulent tandis qu’il me fixe silencieusement. Mon cœur bat à tout rompre. Je ne le connais même pas, mais mon corps entier réagit à sa présence. Que m’arrive-t-il ?






             Alors que cette rencontre me tourmente déjà, l’inconnu m’adresse un clin d’œil avant de se lever et tourner les talons, disparaissant de mon champs de vision.










































             Je ne suis pas parvenue à dormir de la nuit. Je n’ai cessé de retourner le souvenir de cette rencontre dans tous les sens dans ma tête et de m’harceler toute seule d’une ribambelle de questions qui ont gardé mes yeux ouverts un certain moment.

             Tout d’abord, je ne sais même pas qui il peut bien être. Trop vieux pour être un élève mais n’étant assurément pas membre du personnel d’entretien ou des enseignants puisque je connais ces équipes sur le bout de mes doigts, il semble être un inconnu. Or aucun inconnu ne pourrait être toléré sur les bancs d’Halloween High. Le règlement est strict et les punitions sont sévères.

             Je me demande aussi pourquoi il sortait de la forêt ? Et ce qu’il pouvait bien y faire ?

— S’il-vous-plaît, tous, j’aimerai votre attention, résonne la voix chaude et grave du professeur Aizawa.

             Nos têtes se lèvent et nous regardons tous le démon debout sur l’estrade. Les hautes fenêtres se finissant en demi-lune et bordant la salle permettent au soleil de pénétrer la pièce et l’illuminer des premières lueurs de l’aube. Il s’agit de mon premier cours de la journée.

             Le silence se fait. Nous sommes tous attentifs. Il n’est pas habituel que le professeur entame ses cours de cette façon. Il se trame forcément quelque chose.

— Comme vous le savez sans doute grâce aux rumeurs, bruits de couloir ou même article publiés par Nico Robin dans le journal de l’école, certains évènements se sont déroulés dernièrement…

             Aussitôt, des murmures paniqués s’élèvent dans la classe. Certains se lèvent, atterrés. D’autres préparent des sorts ou s’apprêtent à lancer leurs mutations. D’autres encore montrent les crocs tout en fouillant leurs sacs à la recherche de potions.

             Au cours des derniers mois, il est vrai que des rumeurs ont circulé. Certains rapportaient que des élèves se mettaient à avoir des pulsions meurtrières, d’autres sont allés jusqu’à dire que le professeur Livai Ackerman avait tenté de tuer sa femme en la poignardant dans son sommeil et d’autres ont carrément affirmé que la Disparue, une ancienne élève morte dans cette école, était revenue nous hanter.

             Nul ne sait exactement ce qu’il s’est produit mais tous sont sur les nerfs. Et entendre un professeur corroborer en personne nos soupçons est assez effrayant.

— Je vous l’avais dit ! Je vous l’avais dit !

— Vite, un sort de protection !

— Quelqu’un nous hante, nous sommes maudits !

— C’est un esprit du mal ! C’est un esprit du mal !

             Soudain, tous les bruits se taisent. Je lève la tête, surprise, et regarde autour de moi. Des corps s’écroulent sur le sol un à un. Ils tombent comme des mouches, emportés par une force invisible.

             Parmi eux, une ombre apparait. Celle-ci est d’abord floue mais, bientôt, ses contours se font plus nets. Mes yeux s’écarquillent en discernant les contours de la haute silhouette que j’ai aperçue hier.

             Les yeux bruns de l’homme sont froids. Il fixe un point droit devant lui tandis qu’il passe entre les corps s’effondrant. Je remarque qu’un de ses bras est coupé. Mais cela ne retire rien à sa prestance. Je déglutis même difficilement en le sentant m’approcher.

             Il rejoint l’estrade et se place face à nous. Je regarde autour de moi et constate que je suis la seule encore debout. Surprise, je pose à nouveau mes yeux sur lui mais réalise alors qu’il me fixait déjà, un vague sourire aux lèvres.

— Bien, relevez-vous.

             Sa voix est douce. Chaude. Enivrante. Son kimono est aujourd’hui noir et, avec ses longs cheveux attachés en un chignon et son épée brillant à sa taille, il a l’allure d’un guerrier de tableau.

             Autour de moi, les élèves se relèvent sous les regards d’Aizawa et l’inconnu. Je suis assez surprise d’être la seule à être encore debout. Mon professeur se tourne vers la droite, semblant écouter quelqu’un lui murmurer quelque chose.

             Il doit s’agir de sa petite-amie, un fantôme esprit frappeur qui nous a sérieusement joué des tours, au début de l’année. Il se détourne entièrement de nous pour lui parler et, bientôt, tirant le rideau au fond de sa salle de cours et qui donne sur sa chambre, il disparait dans cette dernière.

             L’inconnu ne semble pas s’en formaliser. Le torse bombé et le regard droit, il nous analyse quelques secondes. Son regard s’arrête sur moi et un sourire malicieux étire ses lèvres.

— Certains l’auront sans doute reconnu à ma façon de vous endormir, je suis un démon d’esprit et ai le contrôle sur ceux-là. Navré d’avoir dû requérir à de telles mesures mais j’ai grand besoin que vous écoutiez calmement ce que j’ai à vous dire.

             Tous se taisent immédiatement, suspendus à ses lèvres. Quant à moi, mon cœur bat à toute vitesse dans ma poitrine. Comme la première fois que je l’ai vu, je n’arrive pas à maitriser mon corps.

— Des phénomènes étranges se déroulent ici mais le ministère des créatures monstrueuses vous a envoyé ses inspecteurs les plus hauts gradés pour mener l’enquête et vous tirer de là. Vous n’avez pas à craindre quoi que ce soit.

             Je déglutis péniblement. Alors, ainsi, il est inspecteur…

— Je me nomme Shanks le Roux, vous avez peut-être vu mon nom dans vos manuels d’histoire.

             Mes yeux s’écarquillent. Pour l’avoir vu, on l’a même vu et revu sans arrêt depuis notre arrivée ici. Shanks le Roux était l’un des pirates les plus prolifiques et puissants avant de mourir et de se réincarner en démon. On dit que son équipage entier est devenu une bande de spectre infiniment puissants qui sont prêts à tout pour l’aider.

             S’il fait parti de l’équipe chargé d’enquêter sur les évènement s’étant déroulés ici, il dit vrai lorsqu’il affirme que nous n’avons rien à craindre. Je pense d’ailleurs que bien des personnes sont d’accord avec moi car tous poussent un soupir général.

— Je suis venu me présenter par courtoisie. Vous avez déjà sans doute croisé mon collègue Yami, dans les couloirs. Ils déambulent ensemble avec le fantôme de l’opéra qui hantait votre dernier étage.

             Ils ne font pas que déambuler, d’ailleurs. Mais au moins, depuis qu’il est arrivé, elle a arrêté de chanter à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. J’ai d’ailleurs hésité quelques fois à le remercier, en le croisant dans le château.

             Cela fait quelques semaines qu’il est là. Jamais je n’aurais imaginé qu’il enquêtait sur les étranges évènements survenus.

— D’autres de mes collègues se présenteront sûrement à vous bientôt. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée.

             Ma plume tombe au moment où les élèves lui répondent. Je m’accroupis pour la ramasser tandis qu’il marche entre les tables, revenant d’où il vient. Mais, au moment où il passe devant moi, je me crispe sans le regarder, appréhensive.

             Et, dans un geste que nul ne voit, sa main caresse ma joue doucement et il continue son geste. L’endroit où il m’a touché me brûle. Je déglutis péniblement et le regarde s’en aller.











             Il me jette un regard par-dessus son épaule une dernière fois avant de tourner et disparaitre de mon champ de vision.










































             Shanks le Roux. Je n’ai cessé de penser à lui au cours des dernières heures. Je n’ai pas pu me concentrer sur le moindre de mes cours. L’idée que sa présence est dû à un drame et une menace pour ma sécurité ne me traverse même pas l’esprit. Ou plutôt, j’en suis consciente mais ne m’en soucis pas.

             Car la sensation de sa main brûlante sur ma joue m’obsède ainsi ses sourires en coin et ses clins d’œil. Il m’a forcément remarquée. Mais peut-être n’est-ce qu’un jeu, à ses yeux ? Mon épaule me brûle depuis que je l’ai rencontré. Mon corps réagit décidément très bizarrement à sa présence.

             Marchant dans les couloirs, je suis sur un petit nuage. Dans mes bras se trouvent mes livres que je n’ai pas ouverts, trop rêveuse.

— Il me semblait bien avoir reconnu la charmante fille-poisson du lac, retentit soudain une voix grave.

             Je tressaille en reconnaissant la sienne. Je ne l’ai que rapidement écoutée mais elle serait reconnaissable entre mille. Du moins, pour moi.

             Me tournant vers Shanks, mon cœur s’emballe en croisant ses deux yeux bruns. L’un d’eux est strié d’une cicatrice, vestige d’un combat particulièrement violent avec un autre pirate. Mes cours m’ont appris combien cet affrontement avait été décisif pour l’avenir des océans, à l’époque.

             Mais jamais je n’aurais cru que celui qui la portait me charmerait autant.

— Monsieur, je sourie, embarrassée.

— Appelles-moi Shanks.

             Mes entrailles se tordent tandis qu’il s’approche de moi, son épée suivant le mouvement de ses jambes.

— N… Jamais je n’oserais ! je m’exclame.

— Mais tu oses m’épier tandis que je sors d’une investigation dans la forêt ? Curieux résonnement. Trop timide pour m’appeler par mon prénom mais…

— D’accord, je veux bien vous appeler Shanks ! je le coupe, transie de honte.

             Il m’a vue. Evidemment qu’il m’a vue. Mais je ne pensais pas qu’il viendrait me parler de cela. J’ai dû le mettre considérablement mal à l’aise…

             Quoi que ses sourires en coins et clin d’œil en disent autrement.

— Dis-moi, pourquoi ne dormais-tu pas avec les autres ? demande-t-il en marchant.

— Je n’avais pas sommeil, je réponds en le suivant à un rythme assez doux.

             Ce peut être stupide mais je me sens excitée à l’idée de me déplacer à côté de lui. Mes entrailles se soulèvent et une dense chaleur m’enlise.

— Cela a-t-il un lien avec le fait que les êtres marins ne s’entendent pas entre eux et que vous êtes la seule fille-poisson de cette école ?

— Comment le savez-vous ? je demande aussitôt.

             Il hausse les épaules en affichant un sourire énigmatique.

— Certaines recherches sont intéressantes à mener.

             Je sens ma gorge s’assécher. Il semble si doux, si tendre et détendu… Si gentil. Mais je ne connais rien de lui. Je ne sais pas si le fait que mon corps réagisse à ce point est bon signe. Surtout étant donné qu’il est un inconnu.

— Je peux vous demander quelque chose, (T/P) ?

— Allez-y, je réponds.

— Cela vous semblerait-il étrange si je vous invitais à diner ?

             Mon épaule me brûle soudain et je m’arrête de marcher. Il se tourne vers moi et je suis surprise de constater qu’il n’est pas du tout anxieux. Il est tout à fait conscient du fait que je vais accepter.

             Piquée au vif par l’idée qu’il puisse mon considérer comme acquise à cause de quelques clins d’œil, je souris gentiment :

— Navrée. J’ai d’autres projets.

             Ses sourcils se haussent.

— Vraiment ?

             Je hoche la tête poliment puis déclare :

— Si vous voulez bien m’excuser.

             Bien que ma voix soit modérée, une vraie tempête se déchaine à l’intérieure de moi lorsque je m’éloigne de Shanks. Je sens ses yeux sur mon dos, m’attraper et me fixer sans relâche jusqu’à ce que je quitte son champ de vision. Mon cœur bat à tout rompre et la douleur transperçant mon épaule est à peine supportable.

             Je cours dans les couloirs à toute vitesse et déboule dans les toilettes sans prêter attention aux quelques filles qui sursautent à mon arrivée. En toute hâte, je me rue dans la salle de bain, manquant de pleurer tant la douleur est insupportable.

             J’arrache presque ma chemise et la jette au sol. Puis, je regarde mon reflet dans le miroir de la salle de bain, tendant de comprendre le problème avec mon bras.

             Et soudain, la réalité me frappe. Mes yeux s’écarquillent.

             Là, sur ma peau, comme marquée au fer blanc, une marque vient d’apparaitre. Sous la forme de trois cercles s’entremêlant les uns dans les autres, elle se dessine, presque terrifiante. Je sais de quoi il s’agit et je comprends mieux, maintenant, pourquoi mon cœur réagit de cette façon en présence de Shanks, bien que je ne le connaisse pas.

— Oh putain, commente une louve, à ma droite, en voyant cet étrange tatouage.








             Il s’agit de la marque des âmes-sœurs. Je suis destinée à aimer Shanks.










































             Nerveuse, je me balade prêt du lac. Je n’ai pas envie de rentrer dedans. Après mes découvertes sur le lien m’unissant à Shanks, je n’ai pas la tête à affronter les gamineries de quelques sirènes ne supportant pas ma présence.

— Vos projets semblent être tombés à l’eau, résonne une voix, dans mon dos.

             Je le reconnais immédiatement. Je ne prends même pas la peine de répondre lorsque je lâche d’une voix accusatrice :

— Vous êtes au courant. N’est-ce pas ?

— Oui.

             Je me raidis. Il n’a même pas essayé de nier.

             Vivement je me tourne vers lui. Il m’observe d’un regard peiné. Légèrement renfrogné, il semble presque abattu de me voir si furieuse.

— Tu sais qui je suis alors, arrêtes de me vouvoyer, s’il-te-plaît, lance-t-il.

— Vous…

             Je me ravise. Je crois que je suis en colère. Mais je ne sais pas si cela est tourné contre lui. Non. Je suis plutôt furieuse à l’idée que l’univers m’impose l’homme que je dois aimer.

— Depuis quand le sais-tu ?

             Il baisse les yeux. La nuit lui va bien.

— J’étais en mer, cet été. Peu de temps avant ton arrivée à Halloween High, je sillonnais les océans à la recherches de pirates capturant les sirènes. Près de l’île Malénia, on a déposé l’ancre. Et, un soir, je me suis assis sur le bord de la plage alors que le restant de mes hommes festoyait.

             Mes yeux s’écarquillent. Malénia est mon île natale. Et je me souviens très bien de ce soir. Nous nous amusions avec des amis quand ils sont arrivés sur leur gigantesque bateau. De peur de tomber sur des esclavagistes, nous avons fui.

             Mais mon pied s’est pris dans une racine et je suis tombée sur le sol. Mon visage s’est écrasé sur un bouquet amainite. Une fleure dont les pétales pressées dégagent des vapeurs soporifiques. Je me suis endormie.

             Pourtant, quelques heures plus tard, je me suis réveillée dans l’eau. Soigneusement déposée sur un rocher à la surface.

— C’était toi…, je réalise.

— Je t’ai vu, allongée, explique-t-il dans un faible sourire. J’ai simplement voulu te jeter à l’eau mais dès que j’ai vu ton visage… J’ai compris que tu étais la femme de ma vie. Et ça s’est confirmé quand j’ai utilisé mon pouvoir, ce matin.

             Il dit vrai. Les démons ne peuvent pas utiliser leurs pouvoirs sur leur âme-sœur.

— Pourquoi tu ne m’as pas réveillée, à l’époque ? je demande.

— Il t’aurait fallu des heures et je sais que les homme-poissons déménagent vite quand ils se croient en danger, explique-t-il en me regardant tendrement. Si je t’avais gardé jusqu’à ton réveil, ta famille serait partie sans toi.

             Mes yeux s’écarquillent et s’imbibent de larmes. Finalement, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose que l’univers m’impose un tel amant. Car son cœur est véritablement tendre.

— Après ça, je t’ai cherchée partout. Mais quand j’ai vu la liste des portraits d’élèves communiqués par Yami, j’ai tout fait pour être intégré à cette affaire.

             Mon cœur se gonfle.

             Il fait un pas vers moi, posant sa main sur ma joue. Sa chaleur m’enlise et son parfum m’apaise. Nos nez se frôlent.

— (T/P), j’ai désespéré de te retrouver, chuchote-t-il.

             Ses lèvres se posent sur les miennes. Mes mains se perdent dans ses cheveux roux et sa barbe caresse ma joue. Je sourie contre sa bouche s’ouvrant et se refermant, me sentant enfin complète, comme si je me liais à une partie de moi-même que je ne soupçonnais pas mais dont l’absence me manquait tout de même.

             Nos langues se caressent. Sa main glisse à mon cou avant de s’enrouler autour de ma taille et me plaquer contre son torse.

             Je m’écarte de lui, haletante, et chuchote :












— Je crois que je sais où je passerai mes nuits, à l’avenir.














































...
J'espère que cette OS sur Shanks vous aura plu à demain avec Gojo !

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