→˚₊· ܴೈ 𝓙𝐨𝐮𝐫 𝟏𝟐 : 𝒓𝒐𝒃𝒊𝒏 𝒙 𝒓𝒆𝒂𝒅𝒆𝒓

ÉPISODE 12
— robin x reader —



























             QUAND ROBIN comprendra-t-elle qu’elle vaut mieux que tous les abrutis se permettant de lui faire les yeux doux ?

             Assise sur l’un des sièges de bois bordant les fines tables tout en longueur de l’amphithéâtre, je regarde la silhouette de ma meilleure amie, en contrebas. Nous sommes peu, dans l’assistance, seulement moi et quelques créatures désireuses de se faire remarquer par l’étudiante à la tête du club de presse d’Halloween High.

             Ses longs cheveux ébènes ont été amassés en un chignon d’où aucune mèche ne dépasse. Son corps pulpeux est habillé d’une robe violette épousant ses formes et faisant ressortir le bleu de ses yeux. Ceux-là se posent sur l’assistance, nous détaillant.

             Lorsqu’elle croise mes yeux, un sourire étire ses lèvres. Je suis pourtant au fond de la salle et en hauteur, mais elle me reconnaitrait entre mille. Une connexion particulière nous lit l’une à l’autre.

— Une série d’évènements étrange se sont donc produit ici au cours des derniers mois et je compte sur vous pour faire passer le message aux étudiants autour de vous : si n’importe qui a des informations, qu’il vienne me contacter.

             Derrière elle, les rideaux rouge pourpre font ressortir sa silhouette. Des mains sortent soudain des diverses tables, notamment la mienne. Je saisis le papier que me tend la paume de Robin matérialisée sous mes yeux, comme tous les autres étudiants.

             Il s’agit d’un bout de parchemin où sa délicate écriture tracée à l’encre noire indique quelques informations pour la contacter. Je lis attentivement ces quelques lignes, bien que je sache où la trouver à n’importe quelle heure du jour et de la nuit — étant en permanence avec elle.

             Me tirant de ma lecture, la main jaillissant de la table touche soudain la mienne. Mes sourcils se froncent et je réalise alors ce que fait Robin. Alors que les mains qu’elle a fait jaillir sur toutes les tables ont disparu, exceptée celle posée devant moi caresse doucement mon pouce. Une vague de chaleur se répand en moi et, écartant les doigts, je les entrelace avec les siens.

             Robin n’a aucune idée de l’effet qu’elle a sur moi.

             Je crois être tombée amoureuse de ma meilleure amie le jour où mes yeux se sont posés sur elle. A l’époque, je n’étais qu’une inconnue, une démone de terre capable de maitriser les plantes qui demeurait terrer dans son anonymat. Alors que je mangeais seule mon petit-déjeuner dans le grand salon, les yeux fixés sur le portrait du directeur Silvers Rayleigh, mon attention a été attirée par un rire.

             Gracieux. Mélodieux. Apaisant.

             Je me suis tournée vers sa source et l’ai alors vue pour la toute première fois. Nico Robin. Sublime créature aux pouvoirs insoupçonnées. Ni humaine ni démone, rien que la science ne peut expliquer. Un mystère d’interrogations qui sait ironiquement poser les bonnes questions.

             Un menton planté dans la main, elle riait suavement devant un loup-garou aux cheveux blonds nommé Sacha. Celui-ci, charmé par la jeune fille, parlait des enseignements prodigués par le professeur Muzan. Je l’ai d’abord trouvée sotte d’être charmée par un tel rustre. Elle a ri durant des heures, face à lui, lui posant des questions sur le brun.

             Puis, le lendemain, un article est paru sur le démon, décrivant qu’il avait malmené une sirène qui s’en était défendue. Jamais le nom de cette dernière n’avait été mentionné. Mais tous l’ont lu et ont été désireux de savoir de qui il s’agissait.

             Là, j’ai réalisé combien elle était forte. Et mes yeux se sont mis à la chercher naturellement dans les couloirs.

— Je vous remercie pour vos gentilles attentions, déclare Robin en désignant le lot de cadeaux et confiseries disposés sur l’un des pupitres de premier plan.

             Je sers les poings en voyant ses derniers. Robin me sent me crisper autour de sa main et lève les yeux vers moi. Je me détends aussitôt, honteuse, en la voyant faire. Elle sourit légèrement.

— Vous pouvez disposer.

             Là-dessus, les étudiants se lèvent. Ma mâchoire se contracte en voyant l’un de ses fans attitrés, un brun aux membres cousus entre eux par Frankenstein lui-même, marcher jusqu’à elle. Il n’est qu’un bout de chair animé par la foudre… Que lui trouve-t-elle ?

             Robin sourit doucement à Jason qui lui parle. Cependant, tandis qu’elle discute, son pouce continue de caresser le dos de ma main. Je respire plus calmement en me concentrant sur ce contact. Elle a toujours été douce et prévenante avec moi. Jamais je ne pourrais être agacée bien longtemps contre elle.

             Quoi que je ne suis pas énervée contre elle. Au contraire. Je ne fais que l’aimer davantage à chaque regard lourd que posent ces hommes sur elle.

             Bientôt, il s’en va. Je me lève alors, dévalant les marches me menant à l’estrade où Robin range ses cadeaux dans les sacs qu’elle a prévu à cet effet — à chaque réunion, elle est ensevelie de présents en tout genre.

             Tout en descendant les escaliers, je lance :

— Il voulait quoi ton Jason, cette fois ?

— Un diner, répond-t-elle.

— Et tu as accepté ?

             Elle acquiesce. Je ris doucement avant de me planter à côté d’elle, observant ses gracieuses et élégants mains ranger quelques cadeaux dans des sacs.

— Dis-moi. C’est quoi le truc avec lui ? Il vient toujours te voir, vous riez et maintenant tu manges avec lui ? je demande dans un rire. Il détient quel genre d’accès ? Quels contacts ? Quel scoop ?

— Rien de tout cela, sourit-elle en sortant une boite pourpre en forme de cœur de la masse de cadeaux. Il me plait, c’est tout.

— Il te plait !?

             Ma réaction doit être vive car Robin rit en haussant les sourcils. Puis, ôtant le couvercle de la boite et dévoilant des chocolats, elle me les tend.

— Peut-être dois-je écrire un article sur le fait qu’il me plait car, au vu de ta réaction, j’ai l’impression de détenir un scoop retentissant, rit-t-elle doucement.

— Non ! Pas du tout mais… Enfin, lui ? T’es sérieuse ? Pourquoi quelqu’un comme lui ?

             Voyant que je ne mange aucun chocolat, elle en saisit un qu’elle fait glisser entre mes lèvres. Je frissonne quand son index caresse ma bouche. Hébétée, je ne bouge pas d’un cil et me contente de la fixer.

— Allez, mâche, sourit-elle en glissant la main sous mon menton, le levant pour fermer ma bouche.

             Je me laisse faire, sentant une douce chaleur se répandre en moi. J’aime lorsqu’elle me touche. Qu’il s’agisse de nos mains s’entrelaçant, de mon corps se blottissant contre elle, de ses doigts caressant mon front le matin, quand elle croit que je dors et quitte la chambre avant moi, de son pouce caressant ma pommette quand je suis triste… Chaque contact m’apaise.

— Et qu’entends-tu par quelqu’un « comme lui » ? demande-t-elle en léchant le chocolat fondu sur son doigt.

             Mais aussitôt, ses yeux s’écarquillent. Précipitamment, elle se tourne vers la boite et la renverse, expulsant les chocolats sur le sol et tirant la lettre glissée dedans. Elle la parcourt rapidement.

— Merde ! Merde ! Recrache le chocolat ! Recrache !

— Je l’ai déjà avalé, je lâche, les sourcils froncés.

— Oh non ! Non ! Non ! Non ! Mais comment il a pu s’en procurer, c’est illégal ! s’exclame-t-elle.

             Abandonnant ses cadeaux derrière elle, elle saisit brutalement mon bras et court à toute vitesse vers la sortie. Mes muscles sont si détendus que je peine à suivre le rythme. Mais cela me fait rire. Un sourire béat étire mes lèvres et je regarde autour de moi.

             Ce château est vraiment profondément beau, agrémenté de ses lustres de cristal, ses chandeliers, ses tableaux peints et ses tapisseries… J’ai de la chance de vivre ici. J’en oublierai presque ma colère contre Robin pour le diner de ce soir avec Jason.

             Jason… Et dire que je croyais être jalouse de lui. Mais non. Ma meilleure amie va diner avec l’homme le plus beau que j’ai jamais rencontré et je vais encore devoir passer au second plan.

             Tandis qu’elle continue à courir, elle s’exclame :

— On doit aller à l’infirmerie ! Vite ! Chopper va sûrement pouvoir régler ça !

             Mais je m’arrête brusquement. Surprise, elle se tourne vers moi. Mes sourcils sont froncés tandis que je la fusille du regard. Jamais je n’ai posé sur elle des yeux aussi noirs de colère. Et elle sursaute presque, giflée par la brutalité de mon geste.

             Je me défais de son emprise, arrachant mon bras de sa main.

— Comment tu peux me faire ça ? je crache.

— Te faire quoi ? De quoi tu parles ?

— Jason ! C’est l’amour de ma vie ! Comment peux-tu me le prendre comme ça !? Ça te suffit pas d’être populaire et belle, il faut en plus que tu voles à ta meilleure amie celui qu’elle aime !

             Aussitôt, elle se rapproche de moi, prenant mon visage entre ses mains. Mais je la repousse violemment, faisant un pas de recul.

— C’est l’amour de ma vie ! je gronde. Comment oses-tu !?

— Non, (T/P) ! C’est pas l’amour de ta vie ! Tu te trompes, je t’assure ! Non ! s’exclame-t-elle. C’est de ma faute, je n’aurais pas dû te donner ce chocolat, je pensais pas qu’il aurait pu y mettre de la mégalore puisque cette plante est interdite mais…

— TAIS-TOI ET LAISSE-MOI TRANQUILLE !

             Je me retourne, m’éloignant d’elle le plus vite possible. Une gargouille se moque de moi en voyant mon air colérique. Sans perdre un seul instant, je claque des doigts. Un lierre épais jaillit alors du mur, entourant la gargouille qui se retrouve prisonnière de la plante, incapable de bouger ou de parler.

             Jamais je n’ai été aussi furieuse. Robin est censée être ma meilleure amie. Pendant un moment, j’éprouvais tant d’affection pour elle que j’ai cru l’aimer d’une autre manière. Mais ce n’est pas possible. Parce que Jason existe et qu’il la surpasse entièrement.

— (T/P) ! retentit sa voix dans mon dos.

             Je jette un regard derrière moi en prenant les escaliers. Elle me suit, marchant à toute vitesse sur ses chaussures à talons aiguilles. Je lève les yeux au ciel en la voyant faire.

— Tu comprends pas que je veux plus te parler ? je crache.

— Tu ne l’aimes pas ! s’exclame-t-elle. C’est un philtre d’amour ! Laisse-moi trouver un antidote ! Je te jure que je peux arranger ça.

— TAIS-TOI, BON SANG ! ARRETES DE MENTIR POUR TE DEDOUANER !

             Elle crie lorsque je fais jaillir une ortie du sol qui s’enroule autour de sa jambe. Faisant jaillir des mains dessus, elle empêche ses épines de la griffer. Je fais alors pousser des ronces sur son ventre mais, d’un geste rageur, elle les arrache sans se soucier du sang qui coule alors de ses paumes.

             Néanmoins, je suis parvenue à la ralentir et j’emprunte un couloir, la quittant définitivement des yeux et la laissant se démerder seule.

             Jason. Je dois trouver Jason et lui demander de renoncer à ce diner. Même si je ne fais pas le poids contre Robin — personne ne fait le poids contre elle — je me dois d’essayer de le convaincre. Pour nous deux. Pour notre amour.

             Passant devant quelques portes gravés menant aux différentes salles de cour, je regarde de l’autre côté. Des fenêtres se finissant en demi-lune laissent voir le vaste jardin aux allées de fleurs et fontaines. Il s’y trouve sûrement, la pause déjeuner se terminant bientôt.

             M’arrêtant devant les vitres, je tente de le repérer parmi les silhouettes.

— Désolée, (T/P).

             J’ai à peine le temps d’entendre la voix de Robin qu’une main agrippe soudain mon mollet droit. Puis une autre, le gauche. Et plusieurs, mon torse, le tirant en derrière jusqu’à plaquer mon dos contre le mur. Des doigts s’entrelacent aux miens, les empêchant de bouger. Je ne peux plus lancer de sorts.

             Immobile contre le mur, je foudroie la brune du regard. Elle se trouve juste devant moi, des larmes imbibant ses beaux yeux bleus.

— T’es vraiment qu’une sale garce ! je crache. Relâche-moi !

— Désolée… Pas avant d’avoir trouvé un antidote.

— Puisque je te dis que je n’ai pas bu de philtre d’amour ! Et tu le sais, en plus. Tu fais ça pour m’éloigner de Jason, n’est-ce pas ? Pour pouvoir me le voler ?

             Sa main se pose sur ma joue, la caressant doucement. Une larme coule sur la sienne et elle secoue lentement la tête de droite à gauche.

— Je vais t’aider, (T/P). Que tu le veuilles ou non.

             Ma mâchoire se contracte.

— Jamais je te le pardonnerai, je lâche avec animosité.

             Elle caresse doucement ma pommette et je me hais de ressentir mon estomac s’échauffer à ce contact.

— Je vais chercher Chopper. Je reviens.

             Je le foudroie du regard tandis qu’elle s’en va. Bientôt, encore solidement attachée au mur, je désespère de trouver un moyen de sortir de là. Je tente de me débattre, d’arracher ces paumes de mon corps mais elles demeurent solides autour de moi. Je dois trouver un moyen de m’en sortir.

             Sinon, ce soir, elle retrouvera Jason. Et, habillée de splendides vêtements, elle lui fera son habituel numéro charmeur et l’attirera dans ses filets… Je hais cette femme. Quand je pense à ces fois où j’ai fait jaillir de la lavande de son lit le matin pour qu’elle se réveille, bercée par cette délicieuse odeur…

             Je me sens stupide. Profondément bête.

— Woaw… Qu’est-ce qu’il se passe ici ?

             Je me retourne et mes yeux s’écarquillent. Il est là. Jason. Juste devant moi. Un sourire béat étire mes lèvres face à sa beauté. Il est vraiment profondément magnifique, sous son bonnet bleu et avec ses membres recousus.

— Je… Robin voulait m’empêcher de te parler alors…

— Alors elle t’a attachée ? rit-t-il doucement. Je me doutais que t’allais essayer d’annuler notre diner mais je pensais pas que ça l’a mettrait tellement en colère… Je suppose qu’elle à manger mes chocolats ?

— Quels chocolats ? je demande.

             Il laisse voir un sourire. Quel beau sourire…

— Ceux de la boite en forme de cœur.

— Ils étaient de toi ? je demande en écarquillant les yeux. Oh ! Ils étaient super bons ! Vraiment, bravo, c’était tellement délicieux ! Comme tout ce que tu fais…

             Un éclair traverse son regard et il hausse les sourcils, semblant réaliser quelque chose.

— Tu… Tu as mangé mes chocolats ? demande-t-il.

             J’acquiesce et un sourire étire ses lèvres. Puis, ses yeux observent mon corps prisonnier des mains. Je me sens scannée, mon estomac se tord et je suis nerveuse. Mais il penche la tête sur le côté et lance simplement.

— Oui… Je suppose que ça peut le faire…, déclare-t-il. Dis, tu veux pas diner avec moi, ce soir ? Au diable Robin, t’es vachement mieux, de toute façon…

             Mon cœur fait un bond.

— Oui ! Absolument ! Oui ! S’il-te-plaît !

             Il rit doucement et s’approche.

— Ta peau… Tu peux la changer en écorce, n’est-ce pas ? Même si t’es immobile ?

             J’acquiesce et, désireuse de bien faire, modifie aussitôt ma chair. Celle-ci durcit en un battement de cil sous le regard satisfait du garçon.

— Bien… Bonne chose que les végétaux soient des isolants…

             Là-dessus, il pose sa main sur l’une de celles de Robin. Aussitôt, un éclair brille et un bruit de grésillement retentit. Je sens les mains trembler autour de moi puis tomber une à une, me libérant. Je soupir de soulagement en atterrissant sur mes deux pieds.

             Un regard vers les membres blessés et je souris. Elle ne pourra pas m’empêcher de vivre mon histoire d’amour et j’en suis bien heureuse.

— Alors, prête à y aller ? me lance-t-il en me tendant son bras.

             Je lui souris, nerveuse.

— Déjà ? je demande. Mais le diner sera dans quelques…

— Je pensais qu’un peu de sport avant serait l’idéal pour nous fatiguer, lance-t-il dans un clin d’œil. Et Robin viendra pas nous faire chier avant un long moment.

             Quelque chose dans la fin de sa phrase m’intrigue.

— Comment ça ?

— T’as vu l’état de ses mains ? Elle doit être mort, rit-t-il doucement.

             Mes yeux s’écarquillent et mon sang ne fait qu’un tour. Robin… morte ?

             L’image de son corps, marchant dans les couloirs, m’apparait. Puis le même, grillé et noirci, s’impose dans mon esprit. Ses yeux bleus et profonds se plissant dans un sourire. Les mêmes, inertes et sans vie après avoir été électrocutée. Sa main chaude touchant mon visage. La même, froide comme la mort.

             Non. Ce n’est pas ce que je veux. Ce n’est pas ce que je peux supporter. Non. Elle ne peut pas mourir. Jamais je ne lui pardonnerais si elle quittait ma vie.

— Putain ! C’est quoi ton problème !?

             Je me tourne vers Jason qui vient de brutalement reculer pour me laisser de la placer. Surprise, je remarque qu’il fixe mon corps et baisse les yeux pour l’imiter. Je comprends alors ce qui le gêne.

             Des roses noirs ont poussé à travers mes vêtements. Les épines me griffent la peau, la faisant saigner mais les magnifiques fleurs, symboles d’une beauté décédée, d’un amour malheureux, me parcourent.

— Tu as tué Robin ? je demande simplement.

             Ma voix est étrange. Trop calme. Sans la moindre émotion.

— Oui ! Fin, non… Je sais pas !

— Tu ne sais pas ? je demande.

             Une larme coule le long de ma joue. Je hausse les épaules tandis que des ronces s’enroulent autour de mes jambes. Je les sens m’arracher la peau.

— Ce n’est pas grave. Tu sauras, à l’avenir.

             Ses yeux s’écarquillent quand son visage s’allonge soudain, prenant une teinte violacé. Ses traits disparaissent peu à peu, se lissant, tandis que son corps rapetissie jusqu’à devenir une tige noir ourlée d’or. Sa tête a maintenant l’espace de trois grandes pétales montant jusqu’à hauteur du genou, violet pourpre, au cœur d’or.

             Une autre larme roule sur ma joue.

             Les légendes disent que la sainte patronne des démons de terre, Perséphone, a un jour puni une nymphe par jalousie. Celle-ci, trop insistante à l’égard d’Hadès qui ne lui rendait pourtant pas ses avances, a achevé d’agacer la déesse qui l’a transformée en menthe dans un acte de rage.

             Je suppose que, malgré mes quelques larmes et mon silence, ma colère est aussi débordante.

— (T/P) ? Tout va bien ? retentit une voix, dans mon dos.

             Je me tourne et mon cœur fait un bond. Robin se tient devant moi, visiblement tout à fait bien portante. Mes yeux se posent sur les mains calcinées puis sur elle. Comment est-ce possible ?

             Elle semble appréhensive, craignant sûrement que je lui hurle dessus. Mais la rage qui s’est emparée de moi à l’idée qu’elle soit morte a dissipé les effets du philtre d’amour.

— Tu vas bien ? je demande simplement d’une voix étranglée.

— Oui, évidemment que je vais bien. Je suis partie chercher Chopper mais il est pas dans son bureau alors… Qu’est-ce que c’est que cette plante ?

             Mes yeux se posent sur l’objet que désigne Robin, les sourcils froncés.

— ça ? C’est une… une jasie.

— Une jasie ? Jamais entendu parler.

— C’est assez nouveau, en fait, c’est…, mais je n’arrive pas à lui mentir plus longtemps et, lui lançant un regard exténué, je lâche, c’est Jason.

             Ses yeux s’écarquillent.

— J… J’ai cru qu’il t’avait électrocutée et…

             Ma voix meurt dans ma gorge. Elle ne dit rien, visiblement sous le choc. Aussitôt, un vent de panique s’empare de moi.

— Ne me traites pas comme un monstre, s’il-te-plait, je murmure tandis que des larmes roulent sur mes joues.

— Un monstre ? répète-t-elle. Non. Tu ne seras jamais un monstre à mes yeux, (T/P).

             Puis, franchissant l’écart entre nous, elle prend mon visage en coupe et ses lèvres se posent sur les miennes. J’écarquille les yeux, prise de court, puis les ferme en sentant le parfum délicat de ses lèvres apaiser chaque peur en moi.

             Ses mains glissent dans mon dos, pressant mon corps au sien. Ma bouche remue contre la sienne tandis que je caresse ses cheveux. Puis, reculant doucement, elle dépose à nouveau un baiser chaste sur mes lèvres.

— Je… Je n’arrive pas à croire que…

— Que j’ai envie de t’embrasser depuis le jour où tu m’as regardé interviewer Sacha, à la cafétéria ? me demande-t-elle.

— Tu m’avais vue ?

             Riant doucement, elle embrasse le bout de mon nez.

— Je te vois où que tu sois, (T/P).

             Chacun de mes muscles se détendent et je la serre contre moi. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien.

— Qu’est-ce qu’on va faire pour Jason ? je demande.

             Reculant, elle pose une main sur ma joue et caresse ma pommette. Son regard doux fait naitre une chaleur délicieuse au creux de mes entrailles.












— Tu veux dire Jasie ? Eh bien, ne sois pas jalouse mais j’aimerai inviter sa sublime créatrice à diner ce soir avec moi pour une interview… Je peux pas te promettre de rester professionnelle.


































...
J'espère que cet OS sur Robin vous aura plu ! A demain avec Zoro !

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