𝐗𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋

«Gamberro»

Trente-huitième chapitre:

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Gwenhael:

Ça fait je ne sais combien de temps déjà que j'attends un appel venant de lui, au point de somnoler même.

Au début, j'étais avec Malya mais bon, elle m'a lâché en s'endormant subitement.

Mon téléphone était posé sur ma table de chevet et je le fixais vraiment avec impatience. Je ne sais pas pourquoi j'ai cette envie d'entendre sa voix.

Bon, je pose ma tête juste deux secondes sur l'oreiller et puis s'il n'appelle pas je m'endors.

J'étais déjà en train de fermer les yeux quand mon téléphone s'est mis à sonner ce qui m'a fait sursauter.

Je me suis redressée d'un geste vif pour ramasser mon téléphone sauf que j'ai chuté du lit et je me suis prise le sol la tête la première.

Cool, je ne risque pas l'oublier cette chute.

Mais l'essentiel c'est que j'ai pu récupérer le téléphone. Et en effet c'était lui, un sourire s'est dessiné tout seul sur mon visage.

— Allô?

C'est moi où tu es essoufflée?

— Euh...je viens de prendre les escaliers et j'ai failli me péter la gueule.

Je ne vais quand-même pas lui dire que j'attendais son appel comme une dingue.

Ah tu attendais mon appel alors où je me trompe?

Okay, il m'a cramé.

— Bien-sûr que non.

Ah si c'est pas le cas, je raccroche alors.

— Non...je veux dire on devait parler de ta mère que je sache.

Oui c'est ça, bon tu souhaites que je vienne vous chercher vers quelle heure?

— En fait, c'est ça le problème. Je...j'ai...je dois me rendre quelque part demain et c'est plutôt urgent.

Et je peux savoir ce que c'est?

— Je crois que tu auras une autre image de moi si je te le dis.

Tu crois vraiment que je suis ce genre de personne?

— Je sais vraiment pas, mais c'est toujours bien de se confier à quelqu'un.

A partir de maintenant je suis docteur Miller, psychologue. Dîtes-moi ce qui vous tracasse Meridan.

Le ton qu'il avait employé m'a fait sourire. Je ne sais vraiment pas si je peux lui faire confiance, mais ce n'est pas aussi un truc trop flagrant, pour que je le cache comme le ferait un pirate avec son trésor.

— Bon ok, ça remonte à quelques semaines ou moins je ne sais plus trop. J'étais partie rendre une visite éclaire à mon oncle à son bar parce qu'il voulait me voir. On a parlé pendant un bon moment avant qu'un coup de feu se fasse entendre, pour me protéger il m'a demndé de passer sous la table ce que j'ai fait...

A ce moment-là, je m'arrête quand les images repassent dans ma tête. Mon oncle est mort sous mes yeux mais aucun traumatisme ne s'est manifesté chez moi.

Rien du tout. Comme si j'étais insensible à tout ce qui se passait alors qu'au fond j'ai mal.

Vraiment mal.

Gwenhael ne te sens pas obligée, tu vois? Si tu...

— Non...non c'est bon. En bref, il est mort sous mes yeux, il s'est fait assassiner devant moi. La police mène une enquête et elle veut m'interroger demain.

Tu as bien dit qu'il s'est fait assassiner sous tes yeux ce n'est pas toi qui l'a fait alors tu n'as pas à t'inquiéter. Tu dis juste ce que tu as vu ou ce que tu as entendu et c'est tout.

— Oui mais c'est facile de parler maintenant mais une fois là-bas j'ai peur de tout faire foirer tu vois?

Je vois, ce n'est pas facile et je ne peux pas imaginer ce que tu ressens en ce moment.

J'ai de nouveau souris inconsciemment reste à savoir pourquoi.

— Et avec Malya? Lui demandé-je.

Euh...tu y vas vers quelle heure?

— Tôt, vers 9h pourquoi?

Je viendrai vous chercher alors et comme je ne veux pas que Malya fréquente ce genre d'endroit on t'attendra ailleurs que là-bas, okay?

Le problème c'est que j'avais déjà dit à Andrian que j'irais avec lui, bon tant qu'à faire. Il pourra venir dans une voiture à part.

— D'accord, tu viens vers 8h45 alors.

C'est mort, je viendrai à 10h je te connais Gwenhael. Se moque-t-il.

J'ai roulé des yeux en souriant, donc je suis irrécupérable à ce point?

— Mais si non, pourquoi ta mère tient à me voir?

Ce serait une longue histoire à te raconter, mais elle tient à te voir avec Malya.

— Tu m'expliqueras tout en détails demain alors?

Gwenhael...

— Tayssir.

Okay je te dirai tout.

— Voilà, bon là je commence à avoir sommeil et puis si tu veux que je sois prête à temps j'ai besoin de repos.

D'accord. Bonne nuit alors.

— Bonne nuit.

Une fois que j'ai raccroché, j'ai quitté le sol, puisque que j'étais restée dans la même position depuis. Et je me suis jeté sur le lit le sourire aux lèvres.

Je ne sais pas ce qui est en train de se passer mais ce n'est pas un bon signe. C'est vrai, je suis heureuse mais qui dit qu'il ne joue pas avec moi?

Je me recouvre à l'aide de la couette et je fais de même pour Malya avant d'éteindre ma lampe de chevet.

En tout cas on verra ce que le temps nous réserve.

[•••]

Le lendemain

J'ajuste mon gloss une énième fois avant de me mirer encore une fois dans le miroir. Hors de question de paraître incorrecte ou mal vêtue.

Malya était en train d'enfiler ses chaussures juste derrière moi. Je l'observais en train de galérer à travers le miroir.

Mon téléphone sonne au même moment, je guette et c'est Andrian.

Je lui ai laissé un message il y a peine cinq minutes pour lui dire que finalement j'ai trouvé quelqu'un pour m'emmener.

— Allô?

Et c'est qui cette personne? M'agresse-t-il.

— Une petite salutation n'allait pas te tuer tu sais?

Gwenhael.

— C'est un ami à moi, tu sais le père de la fille que je garde.

Et pourquoi lui? Qu'est ce qu'il a à voir avec nos affaires de famille?

— Je n'ai plus le droit de trainer avec qui je veux maintenant?

Il faut savoir avec qui trainer et au moment où trainer avec cette personne. Là ce n'est pas un jeu.

— Je suis très consciente que ce n'est pas un jeu, il m'accompagne juste parce qu'on a un truc de prévu juste après.

Depuis quand tu fréquentes des hommes d'abord?

— Commence déjà à calmer tes pulsions s'il-te-plaît, ce qui me choque le plus c'est que tu ne le connais même pas mais tu l'ouvres pour ne rien dire de bon, non mais.

J'ai lâché un rire nerveux avant de raccrocher. Il s'est pris pour qui en fait? On est pote de longue date, ce n'est écrit nul part qu'il est mon garde du corps pour vérifier mes moindres faits et gestes.

Je ne suis quand-même pas une prisonnière que je sache, et aux dernières nouvelles je suis libre de prendre moi-même mes propres décisions.

Il n'a qu'à rentrer sous un camion si ça ne lui plaît pas.

— Tu veux que je t'aide ma chérie? Demandé-je à Malya.

Non je m'en sors très bien toute seule, regarde j'ai réussi à mettre un pied.

Je me suis mordue la langue pour ne pas rire. Elle a mis la chaussure gauche sur le pied droit. Je comprends pourquoi elle galère un peu depuis.

Je vais m'asseoir dans le lit près d'elle et je l'aide à mettre ses chaussures sous ses grognements ou plutôt sous ses cris à peine audible.

Une fois fait, je vais guetter l'heure sur mon téléphone et il est déjà 9h54. En fait Tayssir avait raison tout compte fait.

Je descends avec elle dans la salle à manger et on s'installe à table.

Pour elle, c'était des croissants et du lait moi je me suis juste prise un pot de yaourt et la salade de fruit d'hier.

Au moment où j'ai voulu avaler la première cuillerée de yaourt, on sonne à la porte.

Je soupire d'agacement et je vais ouvrir la porte, à ma grande surprise c'était Tayssir.

Tu es en avance dis donc. Dis-je en regardant ma montre.

C'est plutôt toi qui est en retard.

Il me pousse légèrement sur le côté avant d'entrer, je ferme la porte derrière lui et je vais les rejoindre dans la cuisine.

Tayssir prend Malya dans ses bras et lui embrasse la joue.

Ça va ma puce?

Oui je vais bien mais tu peux me reposer? J'étais en train de manger.

J'ai à peine étouffé mon rire avant d'aller me ré-installer dans ma chaise. Il la repose dans sa chaise et il s'installe juste à côté de moi.

J'étais sur le point d'entamer enfin mon yaourt, mais quelqu'un me l'arrache des mains.

Je fronce automatiquement les sourcils quand je me rends compte qu'il s'agit de Tayssir. Il ramasse une cuillère sur la table et entame mon pot comme si de rien n'était.

— Tu es sérieux là?

Hum...il est bon ce yaourt. Tu l'as acheté où?

Je le fixe sans rien dire, j'ai presque failli couler une larme. C'était le seul qui restait en plus.

Voyant ma mine, il s'est mis à rigoler. Moi je ne trouve pas du tout ça drôle, il s'agit quand-même d'un yaourt.

Relax, okay je prends celui-ci et je t'achète un autre tout à l'heure, promis.

— Deux.

Sois heureuse que j'accepte déjà de t'en acheter un.

— Mais le deuxième c'est pour Malya.

Il la regarde puis me regarde avant de rouler des yeux. Je prends ça pour un oui alors.

J'attaque ma salade de fruits en silence. Malya était en train de parler avec son père à propos de je ne sais quoi.

Puisque je ne les écoutais même pas. Ça y est je commence à penser à comment ça va se passer au poste de police.

Et s'ils me mettent en cellule?

Bon, c'est vrai que je suis un peu dans l'abus mais bon on ne sait jamais. En plus mes empreintes ont été retrouvées sur le corps alors rien n'empêche que je sois épargnée.

Gwen elle est où mamie?

Je pose mon regard lentement sur elle.

— Elle est resté dormir chez une copine.

Mamie? Questionne Tayssir.

— Ma mère, elle était avec nous hier soir.

Il hoche simplement la tête en posant son pot de yaourt vide sur la table.

Je débarrasse le tout et je vais enfiler un pull et je vais enfiler sa veste à Malya.

Après ça, on sort enfin. Je crois qu'il a une voiture, d'ailleurs ce sera la première fois que j'y mettrais mes pieds.

C'est plutôt une belle voiture, couleur grise. On dirait plus une voiture de course. Je ne m'y connais pas trop mais je sais juste que c'est une voiture de luxe.

Il monte côté conducteur et moi j'ouvre la portière arrière pour y installer Malya sauf qu'elle s'agrippe à mon pull.

— Qu'est-ce qu'il y a ma chérie?

Je veux monter avec toi.

— Mais ici tu seras plus à l'aise.

Elle secoue la tête négativement en faisant trembler sa lèvre inférieure. Okay, mon point faible.

Je ferme la portière et j'ouvre celle de devant pour qu'on puisse monter ensemble. Je monte en enfilant ma ceinture de sécurité et je la pose sur mes genoux.

Tayssir nous lance un petit regard avant de démarrer.

Pendant tout le trajet, Malya et moi on se grillait la gorge en chantant les chansons de ma playlist.

Elle s'en sort plutôt pas mal je dirais, Tayssir lui il se contentait de secouer la tête négativement ou même de rouler des yeux. Je crois qu'on lui sort par les oreilles.

Une fois devant le poste de police, que j'avais pris le soin de lui indiquer quelques minutes auparavant, il gare juste en face et je soupire pour évacuer le stress.

La pression est à son comble je crois.

Tu es sûre que ça va? Me demande Tayssir.

Je hoche simplement la tête, malgré le fait qu'à l'intérieur de moi c'est la pagaille.

Je sens sa main chaude se poser sur mon épaule, ce qui me surprend un peu.

Ne leur montre pas que tu es stressée et sois le plus naturel possible.

Je fais un mini sourire avant de murmurer un « merci » et puis descendre de la voiture en les laissant à l'intérieur.

Il me fait un dernier signe de main que je lui rends timidement toujours avec ce mini sourire. Ils s'en vont par la suite me laissant face à mon incroyable destin.

A suivre...

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