𝐗𝐗𝐗𝐕𝐈 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑

«Gamberro»

Trente-sixième chapitre:

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Tayssir:

On vient tout juste d'administrer ses médicaments à ma mère et elle vient tout juste de s'endormir.

Je me chausse, lui embrasse le front et je sors de la chambre, je compte tout d'abord rentrer chez moi prendre une bonne douche.

Et puis je retournerai à la villa pour faire part au boss de ma décision.

Bien évidemment j'ai décidé de faire ce qu'il veut. Croyez-moi ou non cette nuit j'ai fortement cogité et j'ai une fille, une entreprise à ma charge plus ma mère.

Comment je compte gérer tout ça si je me retrouve derrière les barreaux?

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur Kacie et Ayoub. Ils sortent de l'ascenseur et je retiens Kacie par le bras tandis que Ayoub me dépasse après m'avoir lancé son plus beau mauvais regard.

— Tu as bien dormi? Lui demandé-je.

Oui on peut dire. Et toi, ça va?

— Oui...tu as déjà commencé à chercher un appartement où tu pourras vivre?

Oui j'ai fait quelques recherches et j'ai bien apprécié certains je comptais faire la visite d'ici lundi.

— Okay ça tombe bien. Le docteur de maman a dit que l'opération ne sera pas possible mais qu'elle continuera de suivre son traitement. Il faut qu'elle évite toutes formes de stress ou un truc du genre alors accelère avec les papiers de l'appartement. Elle viendra vivre chez toi.

Et...on fait quoi de papa?

— Il s'en bat les couilles d'elle, je suis sûr que si elle s'en va ça ne le dérangera pas. Fais ce que je te dis, et demande à Ayoub de lui chercher une infirmière qui pourra la suivre à domicile.

D'accord et elle sort quand?

— D'ici lundi soir. Bref je dois te laisser à plus.

Elle hoche la tête positivement et se dirige vers la chambre. Comme l'ascenseur était à nouveau occupé, j'ai pris les escaliers.

Ça faisait beaucoup mais j'avais besoin de marcher.

J'arrive en bas au bout de trente minutes et je vais prendre ma voiture, direction ma maison. J'arrive là-bas après dix-huit minutes de trajet.

Je prends encore une fois l'escalier, une fois devant j'ouvre la porte à l'aide des clés. Je la referme et je pose mes clés sur le coffre qui était là.

Bizarrement, j'entendais le son de la télévision. Je fronce les sourcils et je me dirige là-bas en restant sur mes gardes.

A ma plus grande surprise Caelan y était en train de zapper les chaînes et Yoram lui racontait je ne sais quoi en mangeant du pop-corn.

— Qu'est-ce que vous foutez là? Demandé-je presque avec agressivité.

Ah enfin te voilà, où est-ce que tu étais? Questionne Yoram en retour.

— On est marié maintenant? Et puis comment vous avez fait pour entrer?

On a le double des clés tu t'en souviens? Dit-il en me jettant mes clés au visage.

Ah oui une fois, je leur avais donné pour qu'ils viennent laisser Malya et ils ne me l'avaient plus jamais rendu.

Je vais m'installer en face d'eux.

— Mais ça n'explique pas ce que vous foutez chez moi.

Je n'ai pas vu « défense d'entrer » sur la porte, désolé.

— Je pense bien que je vais bientôt mettre ça sur ma porte juste pour toi.

Quand est-ce que tu comptais nous dire pour ta mère? Intervient Caelan pour la première fois depuis le début de l'échange.

Et voilà qu'il rend l'ambiance glaciale.

Nous sommes tes potes Tayssir, plus même nous sommes comme des frères, ce qui...

— Si nous étions vraiment comme des frères je ne pense pas que vous m'auriez lâché juste par peur de vous retrouver en prison.

Je crois que tu prends cette affaire un peu trop à la légère. Tu veux rater dix ans des années de vie de ta fille, c'est ça que tu veux?

— Arrête de me les casser j'ai déjà accepté la proposition. Tu es content?

Plus personne ne parle.

Une dispute comme ça, on en avait jamais eu auparavant. Dans ce genre de situation c'est chacun qui lutte pour sa liberté.

Et pour parvenir à ce que l'on veut tous les moyens sont bons il me semble.

Je crois que vous avez besoin de pop-corn c'est bon pour apaiser le coeur. Dit doucement Yoram.

On le regarde un instant et on ne peut pas s'empêcher de rigoler face à son niveau de bêtise.

— Ce n'est pas possible d'être aussi bête. Commenté-je.

Bah puisque je vous dis, c'est ma soeur qui me l'avait dit.

Sûrement c'était pour t'envoyer balader. Répond Caelan.

Il nous fait un doigt d'honneur à chacun.

Une fois nos rires calmés, Caelan reprend son air sérieux.

Je n'aime pas quand on se dispute pour des choses qui n'en valent pas la peine, on a toujours été très soudé. Qu'est-ce qui a changé?

C'était juste un malentendu on va dire, n'est-ce pas Tayssir? Me demande Yoram.

Je hoche la tête positivement.

— Bon je vais me doucher, je dois aller à la villa pour voir l'autre. Au fait, la mission est prévue pour quand?

On comptait justement y aller aujourd'hui pour savoir. Dit Caelan.

Je hoche la tête et je me lève pour me diriger vers ma chambre.

Quand j'ai vu tout le bordel que ces deux connards ont foutus, j'ai failli faire un infarctus. Je retourne dans le salon d'un pas déterminé.

Mais trop tard, ils se sont enfermés dans la cuisine en riant.

En tout cas je les ai pour cibles maintenant.

Je vais me doucher rapidement, et pendant que je brossais mes jolies waves en m'admirant dans la glace, je remarque mon collier avec « T » comme pendentif.

Je me rappelle que c'est ce même collier qui m'a mis dans cette position avec Yléana. Si j'avais su je l'aurais enlevé, mais le fait est fait.

Je vais finir de m'habiller et je vais rejoindre les autres dans la cuisine, au moins ils se sont résignés à ouvrir la porte.

— Vous n'êtes que des gros porcs en fait, vous avez vu le bordel que vous avez laissé dans ma chambre?

C'est juste un petit cadeau, en plus tes draps sentent mon parfum. Prends ça pour un privilège. Dit Yoram.

Note à moi-même, il faut que je songe à changer de draps dès que je rentre.

Je ramasse le carton de pizza qui était là, sans chercher à savoir à qui il appartient. Et je le vide en quelques secondes sous les regards assassins des deux autres.

Ne te gêne surtout pas hum. Me prévient Caelan.

— Tu es en retard mon pote, il fallait me dire ça quand je n'avais pas encore commencé à manger. Bon, je prends une bouteille de jus dans le frigo. On y va?

C'est la bouteille de jus de Malya, mais pour l'instant elle n'est pas là alors j'en profite.

Ils se lèvent au même moment et quittent l'appartement avant moi je ramasse mes clés de voiture, je ferme la porte à clés et puis je descends dans le parking.

Pour une fois, Yoram a ramené sa caisse alors je vais respirer la paix dans la mienne.

On roule en fil indienne jusque là-bas, on gare au même moment et on rentre à l'intérieur. Pour se diriger directement vers le bureau du boss.

Il était installé sur son balcon privé en train de siroter une tasse de thé. Il y en avait trois autres devant lui, ainsi que trois siéges. Il a toujours été quelqu'un de très prévoyant.

On s'installe directement sans attendre qu'il ne nous l'ordonne.

A ce que je vois ça s'est réconcilié. Commente-t-il.

Il hoche la tête positivement.

Je vous en prie ces tasses ont été disposées là exprès pour vous ne vous gênez pas.

Je suis le premier à verser de l'eau chaude dans ma tasse.

Ma mère m'a fait boire toutes sortes de thé pendant nos multiples déplacements, durant mon enfance quand tout était tout beau, tout rose.

Alors je suis un habitué.

Quant aux deux autres, ils sont restés un peu réticent.

Passons aux choses sérieuses. Tayssir si tu es là, c'est que tu es d'accord pour la mission n'est-ce pas?

Je hoche simplement la tête.

Ça me fait plaisir. Alors la mission est simple et la cible est plutôt facile. Elle se déroulera dans un hôtel, vous devez juste aller le chercher et le ramener ici.

Attendez...

Sérieusement? Il aurait pu envoyer n'importe qui de la villa pourquoi seulement nous?

Et pourquoi seulement nous? Lui demande Caelan.

Présentement vous êtes les seuls en danger donc pour sauver vos peaux vous faîtes ça pour moi et en retour j'efface toutes les traces qui vous lient à cette affaire. C'est aussi simple. Alors notre proie s'appelle Gabriel McGregor, 39 ans, professeur de psychologie dans une université assez notoire, mais il est plus réputé pour engrosser ses étudiantes que de leur donner cours.

En plus d'avoir engrossé ma nièce, il a tué son père, qui est également mon frère, parce qu'il avait peur pour sa réputation. Après les avoir surpris ensemble dans la chambre de la petite. Il est ici à Upper East Side pour une conférence dans son hôtel même.

Il sort une photo et nous la donne.

Voici l'hôtel en question, quatrième étage, chambre 112. Il nous tend une photo. Derrière vous, vous avez des tenues de concierge juste pour avoir un accès plus facile. Une question?

Euh...oui. Comment tu fais pour savoir tout ça? Demande Yoram.

Quelqu'un d'autre à une question bien plus censée? Demande le boss en ignorant celle de Yoram.

Je rigole légèrement, pauvre Yoram.

Et c'est pour quand cette mission? Questionne Caelan.

Ce soir même, vous aurez à votre disposition juste des badges qui vous donneront accès à la salle des employés. Bien-sûr c'est par là-bas que vous entrez. Vous n'aurez pas besoin d'armes à feu pour éviter d'éveiller les soupçons. Et surtout on ne frappe personne, et avant que je n'oublie.

Il sort un mini flacon de sa poche et me le donne.

Ça c'est un petit joujou pour le faire dormir et le ramener ici sans problèmes.

J'ouvre la boite et il y avait une seringue pleine d'un liquide aussi clair que de l'eau à l'intérieur.

Je crois que c'est tout. Vous pouvez disposer.

Je termine ma tasse et on se lève à tour de rôle en lui faisant un signe de tête chacun.

En signe de respect, c'est vrai que c'est un gros connard mais il a l'âge de nos géniteurs alors un peu de respect quand-même.

Comme il n'y avait aucun gars dans la villa, pour passer le temps avec eux, on a décidé de se rendre dans un club du coin.

En journée, il n'y a rien de trop dénudé ni rien de sensuel vous voyez un peu.

On est juste là pour boire des bières et dénigrer les serveuses. Vie de merde, oui je sais.

Pendant le trajet, j'ai connecté mon téléphone à mes Air-pods comme je le fais toujours comme ça s'il sonne c'est facile de répondre.

Et en effet, il se met à sonner, je décroche sans regarder qui c'est.

— Allô?

Papa?

— Ah ma princesse comment tu vas?

Je vais bien et toi?

J'ai à peine pu ouvrir la bouche qu'elle avait déjà commencé à me raconter toute sa vie pour ne pas changer. Et comme d'habitude je ne l'écoutais pas, enfin je l'écoutais de moitié puisque je comprenais à peine ce qu'elle disait.

Quand elle a enfin fini avec son massacre...

— Wow ça fait beaucoup.

Papa je peux rester encore un peu ici?

— Ah princesse tu sais que tu dois aller à l'école et Gwenhael a un travail, le temps de te préparer et de se préparer elle-même elle ne pourra pas.

Mais toi tu réussis très bien à le faire.

— Tu sais quoi? On en reparlera une fois à la maison. Tu peux me passer Gwenhael maintenant?

Je me dois quand-même de la remercier, ce n'est pas tout le monde qui accepte de garder la fille de son patron comme ça.

A...allô?

— Pourquoi tu bégayes? Demandé-je doucement.

Ah...euh...hum c'est...

Je crois que l'aura que je dégage à travers ce téléphone la perturbe.

— Je sens que tu es stressée alors je vais être bref, demain matin je viendrais vous chercher et on ira voir ma mère.

Quoi? Attends...ta mère tu as dit?

— Oui ma mère, ma daronne, ma génitrice celle qui m'a donné la vie.

Merci mais j'avais compris et pourquoi?

Au même moment j'arrive devant le club.

— Je t'expliquerai plus tard dans la soirée pour l'instant je dois y aller. Fais un bisous à Malya de ma part.

Je sens que si je continuais cet appel elle allait crever à l'autre bout du fil.

Bref.

A suivre...

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