𝐗𝐗𝐗𝐈𝐈 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑
«Gamberro»
Trente-deuxième chapitre:
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Tayssir:
J'avais les yeux mi-fermés quand la porte s'ouvre délicatement et se referme tout aussi délicatement.
La personne en question qui venait d'entrer dans la pièce se rapproche de moi et essaie de poser sa main sur moi sauf que j'ouvre les yeux pour la freiner.
— Ah tu es réveillé, ça va? Demande Neïma en me souriant.
Je me contente de la fixer sans rien dire. Nous ne sommes pas amis alors pourquoi est-ce qu'elle me demande comment je vais?
Je me redresse et je fais craquer mon cou douloureusement, je guette mon téléphone pour voir l'heure qu'il est. Et c'est bientôt l'heure de sortie de Malya.
— Tu comptes m'ignorer comme ça jusqu'à quand?
— Jusqu'à ce que tu meurs.
Elle me regarde choquée, et croise les bras.
— Donc tu souhaites la mort de la mère de ta fille c'est ça?
— Tu sais quoi? Elle ne te connait même pas donc que tu meurs ou pas ça ne changera rien à sa vie. Alors oui je souhaite ta mort.
— Tu restes l'incorrigible connard que tu étais et que tu es toujours Tayssir.
— Et toi tu restes l'idiote que tu as toujours été. Bref, rends-toi utile et veille sur ma mère le temps que Kacie arrive et que j'aille chercher ma fille. Okay?
Je n'attends pas qu'elle me réponde et je sors de la chambre en prenant le soin de bien la bousculer au passage.
Je compte lui faire la guerre comme ça jusqu'à ma mort, ou à la sienne, voilà.
Je descends dans le parking et je prends ma voiture, je roule jusqu'à l'école de Malya. Et je la trouve comme d'habitude assise dans un banc avec son pote.
Quand elle me voit, elle sourit de toutes ses petites dents et elle vient sauter dans mes bras.
Je la porte pour la mettre à ma hauteur. Dommage qu'elle ressemble plus à sa mère qu'à moi, mais malgré ça elle est dix fois plus belle qu'elle.
— Ça va princesse?
— Ouais..
— Pardon?
— Oups désolé...oui papa je vais bien.
— C'est mieux.
On marche jusqu'à la voiture et je la fais monter dedans, je monte à mon tour. Je roule jusqu'à chez moi.
Et je monte avec elle jusqu'à l'appartement. J'ouvre la porte, la referme, pose les clés sur le coffre.
— Bon, ma chérie. J'ai une surprise pour toi.
— Ah oui? Et c'est quoi?
Je me baisse à sa hauteur.
— Tu vas passer le week-end chez Gwenhael.
— Vraiment?
Je hoche la tête positivement, elle me saute au cou en criant.
— Okay maintenant je te fais prendre un bain et puis tu prends ton goûté, je fais ton sac et...
Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase qu'elle est déjà partie. Je souris et puis je me redresse.
Mon téléphone vibre encore une fois dans ma poche, je regarde et c'est encore Caelan.
« — Tu peux arrêter de faire l'enfant et répondre à mes messages? »
Je roule des yeux et je pose mon téléphone sur la table basse. J'irai voir le boss ce soir après avoir laissé Malya chez Gwenhael avant de retourner à l'hôpital.
Je vais doucher Malya, elle s'habille toute seule et puis je la laisse devant la télévision avec sa brique de jus.
Je vais pour faire son sac, mais il était déjà fait, sûrement Kacie, je lui ai dit ce matin avant de partir pour Malya.
Je vais me doucher à mon tour et je fais tout le nécessaire avant de sortir. Je roule jusqu'à l'adresse de la dernière fois.
Je prends Malya par la main et je prends son sac avec l'autre main. Elle me racontait sa vie pendant le trajet.
Une fois devant l'appartement en question je sonne, j'entends des pas se rapprocher et puis la porte s'ouvre. Et en effet c'était elle.
Elle a voulu ouvrir la bouche pour parler sauf que Malya lui saute dessus en criant.
— Gwen tu m'as trop manqué!
— Toi aussi ma chérie. Dit-elle en riant.
Elle la porte et Malya lui embrasse la joue ce qui l'a fait sourire, ce qui devait me faire sourire aussi si je n'étais pas autant fatigué. Elle repose son regard sur moi et pour je ne sais quelle raison elle fronce les sourcils.
— Ça va? Demande-t-elle.
— Hum...dans son sac il y a tout ce qu'il faut enfin je crois. S'il y a un problème vous m'appelez.
Je prends un bout de papier sur lequel j'avais pris le temps d'inscrire mon numéro quelques heures auparavant et je le lui donne.
Elle le prend et moi j'étais sur le point de partir quand elle m'a retenu par le bras. Ce qui me fait m'arrêter pour la regarder.
— Tu...ne veux pas rester un peu? Tu m'as l'air fatigué, reste au moins prendre une tisane.
— Allez papa s'il-te-plaît, reste avec nous comme ça tu ne seras plus du tout triste. Ajoute Malya.
Je la regarde elle, puis Gwenhael si vous aviez vu les têtes qu'elles faisaient, je sens que si je refuse elles vont pleurer alors je me contente juste de hocher la tête positivement.
Elle me laisse passer, et j'entre la laissant fermer la porte derrière moi. Sans me gêner je m'installe dans un sofa. Je suis vraiment fatigué, j'ai juste envie de fermer les yeux et que tous mes problèmes disparaissent.
Je sais c'est bête de penser comme ça mais quand-même.
Elles viennent s'asseoir en face de moi, Gwenhael pose Malya sur ses genoux et elles me fixent toutes les deux.
Ne me dîtes pas qu'elles attendent des explications.
— Elle est où ma tisane?
— Ah...euh désolé je reviens avec dans quelques instants. Tu m'accompagnes princesse?
— Okay.
Elles vont dans la cuisine je suppose, je les entendais rire et discuter toutes les deux. Elles s'entendent bien et moi ça m'arrange. Je sais que je la laisse entre de bonnes mains.
Elles reviennent quelques intants plus tard. Gwenhael avait la tasse à la main et Malya la sous-tasse qui contenait le sucre à la main.
— Pose ça juste devant papa, voilà. Dit Gwenhael à Malya.
Elle pose ensuite la tasse devant moi. Maintenant que je vois son contenu je regrette d'avoir demander cette tisane. Je déteste ça.
— Tu ne veux pas des cookies ma chérie? Demande-t-elle à Malya.
— Il y en a?
Gwenhael hoche juste la tête et Malya sourit de toutes ses dents. Quand tu parles de nourriture ou un truc qui est en rapport avec ça, ça y est elle est au septième ciel.
— Mais avant tu dînes avec moi hum?
— D'accord.
Elles vont je ne sais où toutes les deux et moi j'en profite pour chercher la cuisine, et verser toute la tisane et faire dissoudre quelques morceaux de sucre avec l'eau du robinet. Pour faire comme si je l'ai utilisé.
Je retourne au salon avec la tasse vide et je m'adosse dans le siège comme si de rien n'était.
Il faut que j'arrête déjà avec mon côté voyou, parce que j'ai l'impression que par moment il reprend le dessus.
Elles reviennent quelques temps plus tard.
— Tu as déjà fini? Me questionne Gwenhael.
— Oui, et c'était plutôt délicieux merci.
Elle sourit, et lève les sourcils, je crois que j'ai compris ce qui lui passe par la tête.
— Tu en veux encore?
Je le savais.
— Ah non, c'était délicieux mais non. J'ai cru entendre que c'était l'heure de manger, j'ai une faim de loup si tu savais.
Je me lève et n'attends pas sa réponse pour me diriger vers la salle à manger que je connaissais déjà puisque c'est là où j'étais la dernière fois.
Je m'installe au bout de la table Malya à ma gauche, Gwenhael vient disposer les couverts et la nourriture en elle-même puis elle sert d'abord à manger à Malya puis à moi et puis elle s'installe à ma droite.
Je ne sais pas vous mais j'ai l'impression qu'on se comporte comme une vraie petite famille.
— Bonne dégustation. Dit Gwenhael.
— Merci. Réponds-je doucement.
On commence d'abord à manger en silence, moi j'ai carrément dévoré mon plat tellement j'avais faim. Depuis hier qu'on m'a annoncé pour maman je n'ai pratiquement rien mangé.
Et en plus ce sont des lasagnes, pas besoin de vous dire que j'en raffole.
— Merci. Dit subitement Gwenhael.
Je la regarde.
— Pourquoi?
— Vu comment tu manges ça veut dire que c'est délicieux alors je prends ça pour un compliment. Donc merci.
Elle n'avait pas tout à fait tort.
— Gwen tu cuisines trop bien. Dis, pourquoi c'est pas toi ma maman?
Gwenhael a presque failli s'étouffer avec son verre d'eau. Elle nettoie sa bouche et me regarde, moi je fais comme si je n'ai rien entendu et je continue de manger paisiblement.
J'ai envie de voir ce qu'elle va répondre.
— Pourquoi cette question ma chérie?
— Bah parce que papa il dit que ma maman est une méchante personne, parce qu'elle ne voulait pas de moi. Alors si c'est comme ça je peux changer de maman, et je veux que toi tu deviennes ma maman.
— Ah...tu sais ma chérie ce n'est pas un truc à prendre à la légère. Je ne sais pas qui c'est ta maman mais elle doit sûrement t'aimer où qu'elle soit. Je t'assure, toi et moi on peut être copine si tu veux.
— J'ai déjà plein de copines, oui on peut être copine mais tu peux aussi être ma maman.
Gwenhael ne dit plus rien je crois qu'elle est dépassée par la situation. En même temps, elle ne sait pas dans quelle condition sa vraie mère est partie alors ce sera un peu difficile de lui faire entendre raison.
— C'est bon princesse on en reparlera plus tard okay? Maintenant mange. Dis-je pour couper court.
Le dîné s'est terminé en silence, après ça, elle a débarrassé. Moi je suis retourné dans le salon. Elle est allé mettre Malya en pyjama puis elles sont redescendues.
Elle a mis des dessins animés puis l'a laissé avec un bol de cookies.
Elle s'est ensuite assise à côté d'elle. J'avais les yeux rivés sur mon téléphone mais je sentais son regard sur moi.
— Vas-y parle qu'est-ce que tu veux savoir?
Elle vient s'asseoir à côté de moi.
— Je sais...que ce ne sont peut-être pas mes affaires mais il faut que je te dise le fond de ma pensée.
Je soupire d'agacement, c'est un sujet plutôt sensible que je n'aime pas trop aborder.
— Je ne sais pas ce que sa mère a bien pu te faire mais vous devriez peut-être vous asseoir et en parler. Parce que lui présenter sa mère comme une personne méchante je ne crois pas que ça va l'aider à grand chose, et puis ça lui donnera une sale image d'elle. Et ce n'est pas l'effet recherché.
— Je pense que comme tout parent tu souhaites le meilleur pour elle alors même si tu n'es plus avec sa mère, présente la comme telle et essayez du mieux que vous pouvez de vous entendre devant elle. C'est très important Tayssir.
Je ne dis rien et me contente de la fixer. Je n'ai pas du tout envie de m'asseoir et discuter avec quelqu'un qui ne sait pas ce qu'elle veut dans sa vie.
— Merci beaucoup pour tes conseils mais jamais ma fille ne rencontrera cette pute. Et s'il arrive que ça se produise je ne la présenterais tout simplement pas comme sa mère. C'est ma décision et elle ne risque pas de changer.
Elle ne dit plus rien, et c'est mieux comme ça. Elle est bien intentionnée et tout mais je mène ma vie comme je le souhaite.
Comme l'ambiance commençait à devenir un peu pesante et j'avais remarqué que Malya s'était endormie dans le canapé, j'ai guetté l'heure sur mon téléphone.
— Bon il faut que j'y aille. Merci de la garder pour moi.
— Ce n'est rien, c'est normal.
Je me lève et je vais embrasser le front de ma fille avant de me diriger vers la sortie.
Une fois à l'extérieur, je me retourne et je lui embrasse le front avant qu'elle ne dise quoi que ce soit.
— Passe une bonne soirée. Ajouté-je.
Je n'attends pas sa réponse et je m'en vais.
A suivre...
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