𝐗𝐗𝐗𝐈 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑
«Gamberro»
Trente-et-unième chapitre:
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Tayssir:
J'arrive à l'hôpital en moins de dix minutes tellement je roulais comme un fou. Je n'avais même pas pris le temps de me changer ou quoi que ce soit.
J'arrive à la réception, et je demande à quel niveau elle se trouve et tout le reste des informations. La réceptionniste m'indique et je me dirige vers l'ascenseur.
Sauf qu'il était occupé alors j'ai pris les escaliers que je grimpais en trois, trois. J'arrive à l'étage indiqué et je tombe directement sur la salle d'attente.
Kacie était installée dans une chaise en train de pleurer, Neïma était à une chaise d'elle, Ayoub lui était au téléphone à leur opposé.
Parmi tout ce beau petit monde, il n'y avait pas mon géniteur. Ça commence mal.
Je me dirige vers Kacie et elle se faufile directement dans mes bras.
— J'ai peur Tayssir. Sanglote-t-elle.
— Écoute, commence d'abord par te calmer et explique-moi ce qui s'est passé.
Elle se sépare de moi et sèche une larme qui venait de glisser sur sa joue.
— Je ne sais pas trop, j'étais en train de la coiffer et j'ai dû m'eclipser deux minutes pour aller répondre à un appe. Ce sont les cris de Neïma, qui était restée avec elle entre-temps, qui m'ont alerté. Maman était inconsciente couchée à même le sol.
Je pose mon regard deux secondes sur Neïma qui elle-même me fixait. Je le repose ensuite sur Kacie.
— Elle m'a expliqué que maman s'était évanouie après s'être plaint d'une forte douleur à la poitrine.
Je passe ma main dans mes cheveux, c'est quoi cette histoire encore?
— Et ils ne vous ont encore rien dit?
— Ça fait une heure qu'on attend mais toujours rien.
Je soupire de rage et puis je m'assois et mets ma tête entre mes mains. Il s'agit quand-même de ma mère, personne n'aimerait voir la sienne partir comme ça.
Surtout quand tu n'as rien foutu de ta vie comme moi, tu ne sais pas ce qu'elle se dit dans sa tête par rapport à toi en partant.
— Ce n'est que maintenant que tu te ramènes? Ta mère est...commence Ayoub.
Je me suis levé d'un bond, et d'une manière assez violente pour bien lui faire face.
Aujourd'hui ce n'est pas mon jour alors au moindre faux pas je lui brise les os.
— Tu ferais bien mieux de la fermer parce que si non hôpital ou pas je te casse la gueule, tu as compris?
— Eh vous n'allez quand-même pas faire une scène ici non? Ayoub va là-bas! Intervient Neïma.
— Tu prends son parti c'est ça? Demande rageusement Ayoub.
— Ce n'est pas une question de parti c'est une question de respect. Votre mère se sent mal alors vous ferez mieux d'essayer de vous entendre rien que pour lui faire plaisir. Lui répond-elle froidement.
Je la regarde d'un air amusé, si je n'étais pas aussi en colère j'aurais ri. Vous me connaissez.
Elle connait le sens du mot « respect » elle? Je ne crois pas non.
Je me réinstalle là où j'étais et je croise mes bras. Neïma éloigne l'autre connard et moi je les regarde partir.
Un couple d'idiots celui qui n'est pas d'accord avec moi qu'il aille se faire foutre.
Au bout d'une heure, Kacie avait fini par s'en dormir sur mon épaule, Neïma somnolait dans son coin et Ayoub est descendu à la cafétéria je crois.
Un homme sort de la salle qui était juste en face de nous, à son accoutrement je suppose que c'est un médecin.
— Famille Miller? Demande-t-il.
— Oui c'est nous. Réponds-je.
Je bouge légèrement Kacie pour qu'elle se réveille, ce qu'elle fait. Je me lève pour faire face au médecin.
Il me tend sa main que je serre sans hésitation.
— Docteur Watkins enchanté. Vous êtes le fils aîné?
— Non, mais il n'est pas là. Vous pouvez aller droit au but.
— D'accord. Alors nous avons fait les examens nécessaires à votre mère il y a de cela quelques jours.
— Comment ça il y a quelques jours? Demandé-je en fronçant les sourcils.
— Elle ne vous a pas dit?
Je me tourne un instant vers Kacie. Qui secoue la tête négativement. Je ramène mon regard sur le médecin.
— Ça m'étonne que vous ne soyez pas au courant. Je suis son médecin depuis plus de trois mois déjà, je la suis pour des examens de routine et tout. Mais cette fois-ci, les examens que nous avons fait ce sont relevés anormaux.
— Anormaux c'est-à-dire?
— Nous avons découvert qu'elle a un néoplasme. Répond-il en soupirant.
Je le fixe sans rien dire, normalement c'est le moment où je dois m'exclamer mais là je n'ai rien compris.
— Ça veut dire quoi? Demande Kacie.
— C'est une tumeur cancéreuse qui se trouve très proche de son coeur.
— Donc si on ne fait rien elle peut...mourir? Continue-t-elle fébrilement.
— Malheureusement la tumeur s'est développée tellement vite mais en plus de ça elle l'a su avant moi mais elle n'a rien dit si non on aurait pu la retirer sans endommager quoi que ce soit.
— Ne me dîtes pas que toutes les chances se sont envolées? Questionné-je avec impatience.
— Elles ne se sont pas toutes envolées mais tenter une opération maintenant serait trop risqué, on pourrait endommager une artère voir même toucher une partie de son coeur et c'est à éviter. Pour l'instant il faut qu'elle suive un traitement le temps que j'étudie ce cas avec mes confrères.
— Mais ce traitement il va servir à quoi? A la guérir ou un truc du genre? Demandé-je à nouveau.
— Malheureusement non, il va juste servir à ralentir le processus de développement de la tumeur le temps qu'on trouve une solution. Comme je vous l'ai dit elle est cancéreuse alors à tout moment elle peut infecter d'autres tissus, ce qui est à éviter.
— On peut la voir? Demande doucement Kacie en reniflant.
— Allez-y mais évitez de la stresser au contraire faîtes la sourire, qu'elle oublie dans quel état elle se trouve.
— Merci docteur.
— Je ne fais que mon travail.
Après ça il s'en va, Kacie rentre directement dans la chambre suivie de l'autre conne. Moi je préfère rester ici un moment.
Culpabilité l'oblige.
Combien de fois j'ai été audieux avec elle? Combien de fois je lui ai manqué de respect?
Elle m'a fait beaucoup de mal, ça je ne peux pas le nier mais quand-même.
Je finis par rentrer, Kacie était couchée avec elle dans son lit et pas la peine de vous dire qu'elle pleurait. Je crois qu'elle a une réserve de larmes dans ses yeux, c'est fou comment elle a une telle facilité à les faire sortir lorsqu'elle le souhaite.
Moi je me suis dirigé à sa gauche, je me suis installé dans la chaise qui était là, je me suis saisi de sa main que j'ai embrassé et que j'ai tenu fermement par la suite.
— Mon chéri, tu m'as l'air fatigué tu devrais aller te reposer.
— C'est toi qui devrais te reposer et non moi. Tu comptais nous le dire quand?
— Tayssir...intervient Neïma.
Seulement avec mon regard sur elle, elle a compris qu'il ne fallait pas mettre sa pincée de sel dans mes affaires.
— Je ne voulais pas vous embêter avec ça, j'allais m'en sortir toute seule de toute façon.
— Tu dis ça mais regarde où tu te trouves maintenant. Tu ne vas pas bien maman.
— Je ne vais pas bien maintenant mais je m'en sortirai pour ça ne t'inquiète pas.
— Tu es une guerrière ça je n'en doute pas une seule seconde.
Je la vois sourire, puis je vois une larme glisser sur son visage. Je contracte ma mâchoire puis je colle mon front contre le dos de sa main et je ferme les yeux.
La porte s'ouvre puis se referme, des pas lourds se rapprochent. Je me redresse directement. Pas besoin d'être un génie pour savoir que c'est Ayoub.
Rester dans la même pièce avec lui et sa pute se femme? Non c'est mort. Ça va dégénérer peu importe les efforts que je ferais.
Je me lève.
— Maman il faut que j'y aille, Malya doit être en train de m'attendre à son école. Je reviendrai tard le soir pour passer la nuit, okay?
— D'accord mon chéri prends soin de toi.
J'embrasse son front ainsi que celui de Kacie ensuite je sors de là.
Je descends directement dans le parking, je prends ma voiture et je roule jusqu'à l'école de ma princesse.
J'ai deux heures de retard, c'est sûr qu'elle va m'en vouloir et m'inonder de questions mais avec un pot de glace ça ira.
Je sors de la voiture, et je vais directement dans sa salle, il y avait sa maîtresse accrochée à la fenêtre.
J'entre sans la saluer, Malya dormait sur un des lits dans un coin. Je vais la porter, je récupère son sac et je ressors comme je suis entré.
C'est vrai qu'elle était la dernière élève et que normalement je dois m'excuser mais là...
De toute façon en choisissant ce métier elle savait dans quoi elle s'embarquait.
Je la pose sur la banquette arrière et je roule d'abord jusqu'à la boulangerie, je lui achète des confiseries, peu importe lesquelles elle en raffole.
Puis je rentre chez moi, elle se réveille pile au moment où je gare dans le parking.
Bref.
[•••]
Le lendemain
Je me réveille après avoir fait moins de deux heures de sommeil. Non seulement parce que je ne trouvais pas le sommeil mais en plus parce que dormir sur un canapé c'est vraiment désagréable.
J'ai obligé Kacie à rentrer pour ne pas que Malya reste seule et elle devait aussi se reposer. J'ai passé toute la nuit avec ma mère, à l'observer dormir.
Je vais me rincer le visage dans les douches puis je reviens. Je sors mon téléphone, il faut que je passe des appels.
Notamment Assia pour qu'elle parle à Gwenhael par rapport au fait que je ne viendrais pas aujourd'hui.
Elle décroche directement.
— Tayssir?
— Oui Assia tu es au bureau là?
— Oui mais dis-moi, qu'est-ce qui t'arrive ta voix est cassée?
— T'inquiète. S'il-te-plaît fais quelque chose pour moi, va voir Gwenhael et demande lui de me remplacer à la réunion d'aujourd'hui.
— La connaissant elle va paniquer.
— Essaie de la rassurer du mieux que tu peux, c'est une affaire vraiment importante on ne peut pas blaguer avec comme ça.
— Okay tu as autre chose à me dire?
— Oui et dis lui aussi que Malya passera le week-end avec elle comme prévu.
— C'est noté. Dis tu es sûr que tu vas bien?
— Oui t'inquiète.
— Hum si tu le dis.
Je ne suis pas celui-là qui viendra étaler ses sentiments lorsqu'il a mal ou un truc du genre. Pour l'instant je préfère garder la maladie de ma mère secrète.
Si non j'aurais le « privilège » de bénéficier de la pitié des gens et vas-y ce genre de choses me dégoûte.
Je pose mon téléphone près de moi sur le canapé et j'étais prêt à fermer les yeux quand je sens mon téléphone vibrer.
Je soupire, je le ramasse puis je guette de qui il s'agit et c'était Caelan.
« — Il faut qu'on parle. »
J'ai rigolé nerveusement quand j'ai vu son message, il va parler avec le mur ça c'est sûr. S'il croit que j'ai oublié la façon dont il m'a parlé hier.
C'est à moi de prendre mes propres décisions et non le contraire.
Et puis finalement la nuit m'a permis de réfléchir, ma mère se retrouve dans un lit d'hôpital et je ne pense pas que ça soit le moment de détourner l'argent de l'entreprise.
Pas pour le moment en tout cas.
Quant à la proposition du boss, je ne pense pas que ce soit le moment pour moi d'aller en prison.
Alors je n'ai pas d'autres choix que d'accepter son aide.
J'espère juste ne pas le regretter.
A suivre...
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