«Gamberro»

Trentième chapitre:

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Gwenhael:

Je retourne à mon bureau et je m'affale carrément dans mon siège, je n'ai pas du tout apprecié le comportement de Tayssir tout à l'heure.

Oui, c'est son entreprise mais quand-même. Il y a d'autres moyens de se procurer d'un document sans avoir à violer l'espace personnel de quelqu'un.

Là, c'est comme si j'ai volé, qu'on a volé. Je n'ai pas envie de le juger mais ce qu'il a fait est mal.

— Eh Gwen ça va? Me demande Rhéane.

Je soupire d'exaspération tout en passant ma main sur mon visage.

— Oui, c'est juste que je me suis embrouillée avec...l'une des employées.

Je n'ai même pas eu le courage de lui dire, j'ai trop honte.

— Ah et qu'est-ce qui s'est passé?

— Elle...elle m'a foncé dedans et puis je n'ai pas voulu m'excuser et elle non plus alors c'est parti en cacahuète.

— Décidément elles sont toutes pareilles les filles d'ici, aussi mal polies les unes que les autres. Il faudra me la montrer on verra si je ne lui refais pas son portrait. Décris-la moi d'abord peut-être je la connais.

— Wow, doucement ne t'inquiète pas ce n'est rien je l'ai déjà remise à sa place. Bref j'ai cru entendre que tu as dormi chez ton fiancé hier soir.

— On a passé une merveilleuse soirée si tu savais ma copine, et en plus c'est ce week-end qu'on va voir ma famille je stresse beaucoup je dois te l'avouer. Lance-t-elle en souriant.

— Il n'y a pas de quoi t'inquiéter...enfin je crois. Tu vas gérer je le sais et puis connaissant ton père, c'est vrai qu'il va le provoquer au tout début mais après ça ira.

— Tu parles comme une femme mariée depuis vingt ans, ça fait peur, tu es sûre que tu n'es pas une revenante par hasard genre tu étais mariée dans ton ancienne vie et tu es revenue sur terre pour reconquérir ton mari?

Je la regarde choquée un instant puis je secoue la tête négativement, elle a une imagination tellement stupide c'est incroyable. Et le pire c'est qu'elle riait de sa bêtise.

En tout cas, elle a réussi à me faire oublier le coup de tout à l'heure.

— Au fait, tu ne m'as rien dit pour la nouvelle.

Je roule des yeux et je me mets directement à tout lui raconter du dîné, jusqu'à tout à l'heure dans le bureau.

Bref, passons la journée il n'y a plus rien eu d'intéressant, je n'ai pas recroisé Tayssir et c'est mieux comme ça je pense.

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Le lendemain

J'arrive à l'entreprise à l'heure pour une fois. Comme d'habitude je salue tout le monde après être sortie de l'ascenseur.

On est vendredi aujourd'hui et qui dit vendredi, dit dernier jour de travail donc forcément je suis de bonne humeur.

J'arrive à mon bureau, Rhéane ne sera pas là aujourd'hui, elle a pris sa journée. Je sens que je vais vraiment me sentir seule.

Je m'installe à mon bureau et je commence à traiter quelques dossiers avant l'heure de la réunion. En parlant de réunion, il faudra que je passe voir Tayssir ce qui me déplaît fortement.

Évidemment parce que je n'ai pas encore digéré le coup d'hier. Mais bon. On va faire comme si de rien n'était.

Je finis de traiter les dossiers et puis je ramasse mon cahier de notes pour me diriger vers son bureau.

Au loin, je me rends compte que les stores sont fermées, je me rapproche un peu plus et effectivement c'était le cas.

Je guette ma montre nerveusement et il est déjà 9h15 alors que la réunion est supposée commencer à 9h30.

— Tu cherches quoi ici? Questionne une voix dans mon dos.

Il ne manquait plus que miss monde pour rajouter de la joie à mon coeur. Notez l'ironie.

Je me tourne vers elle, et ne vous inquiétez pas je ne vais pas du tout me gêner à mal lui répondre. Il faut déjà qu'elle apprenne à me respecter.

— C'est la maison de ton père peut-être?

— Je ne te permets pas de parler de mon père, pour qui est-ce que tu te prends? Demande dangereusement Yléana.

— Et toi pour qui est-ce que tu te prends pour me demander ce que je fais là?

— Je vois que madame se rebelle bref si c'est Tayssir que tu cherches il n'est pas là.

— Bah merci je n'avais pas du tout remarqué.

— Il est en chemin alors prière de dégager et puis concernant la réunion de tout à l'heure c'est moi qu'il a choisi pour venir avec lui alors tu peux rentrer chez toi parce que je ne vois pas ton utilité parmi nous à part noircir ma vue.

— Commence déjà par arranger ce qui sort de ta bouche, et pour cette réunion il n'y a que les membres du conseil administratif qui y sont conviés ainsi que leurs secrétaires. Que je sache Ayoub n'en fait plus partie alors c'est plutôt toi qui devrait rentrer chez toi.

— Je viens si je veux tu n'es per...commence-t-elle.

— Ah Gwenhael te voilà, justement je te cherchais. Lance Assia qui venait de nous rejoindre.

Elle vient se tenir devant moi en prenant le soin de bousculer l'autre. A ce que je vois je ne suis pas la seule à ne pas l'aimer.

— De quel droit tu te permets de me bousculer?

— Ah tu es là toi, désolé je ne t'avais pas vu bref Gwen tu viens? On va parler à ton bureau je ne sais pas pourquoi mais ici empeste l'oeuf cru.

Elle m'attrape par le bras en prenant soin de dévisager Yléana. Et puis on s'éloigne.

— Tu as quoi contre elle? Demandé-je moqueusement.

— Elle est trop maniérée laisse tomber les filles comme elle je ne peux pas les supporter.

— On est deux dans ce cas. Tu voulais me dire quoi?

— Tayssir ne viendra pas aujourd'hui.

— Mais...et la réunion? On attendait un grand investisseur et si on le perd c'est fini pour nous une affaire comme ça ce n'est pas tous les jours.

— Oui je sais et il le sait aussi alors c'est pourquoi il m'a demandé de te demander de le représenter là-bas.

Je reste immobile un instant et quand l'information parvient à mon petit cerveau. Je manque presque de m'écrouler.

— Mais...ah non je ne peux pas, et si je foire tout?

— Tu ne vas pas tout foirer t'inquiète et dis-toi que l'avenir de l'entreprise est en jeu et comme tu l'as dit toi-même une affaire pareille ce n'est pas tous les jours qu'on en a.

— Et pourquoi tu n'y vas pas toi?

— Il veut que ça soit toi, il dit que tu es la seule qui peut gérer cette affaire.

Ça me touche un peu qu'il me confie une telle responsabilité, et puis il a confiance en moi, pourquoi le décevoir juste parce que j'ai le crac?

— Okay. Réponds-je en soupirant.

Je guette encore ma montre et il reste tout juste cinq minutes.

— Bon il faut que j'y aille déjà.

— Il y a une dernière chose, il dit que pour Malya c'est okay, elle passera le week-end chez toi et il viendra la déposer lui-même ce soir. Et il viendra la récupérer dimanche soir.

J'ai souri de toutes mes dents, je l'adore cette petite elle est trop mignonne.

— Sans soucis. Il faut vraiment que j'y aille là et merci pour l'information.

— Il n'y a pas de quoi.

Je lui fais un signe de main qu'elle me rend et puis je me dirige vers l'ascenseur direction la salle de réunion.

Je ne sais pas encore ce qui m'y attend mais je vais assurer, enfin c'est ce que j'essaie de me dire.

Une heure trente plus tard...

— C'était un réel plaisir de signer cet accord avec vous, et je vous promets que nous ferons de notre mieux pour répondre à vos exigences en terme de qualité et de professionalisme.

— Je l'espère aussi et passez le bonsoir de ma part à monsieur Miller. Passez une bonne soirée mademoiselle Meridan. Me dit chaleureusement monsieur Martins.

— Vous de même.

Il monte dans sa voiture après une dernière poignée de main. Je regarde sa voiture s'éloigner, et une fois qu'elle n'est plus dans mon champ de vision...

Je fais une petite danse de la joie, j'ai réussi. Je retourne à l'intérieur du bâtiment et je prends directement l'ascenseur. Vu que je n'ai plus rien à faire, je vais rentrer pour préparer l'arrivée de Malya.

Ma mère ne sera pas là ce soir, elle accompagne Darwin à un dîné d'affaires donc j'ai l'appartement rien que pour nous deux pendant un bon moment.

On va faire des trucs de filles, j'ai tellement hâte. Je récupère mon sac et je redescends, j'emprunte un taxi et direction chez moi.

J'arrive environ une heure plus tard à cause de quelques petits bouchons mais si non rien de bien grave.

Je vais d'abord me changer pour ensuite me mettre aux fourneaux, je vais faire des cookies, des lasagnes, et une salade de fruits.

J'ai fait tout ça en deux heures trente tout en rythmant mes gestes en musique, puis je suis allée me doucher. Je vais me mettre en ensemble maison et puis je vais me mettre devant la télé.

Après être allée chercher un pot de glace dans le frigo. Moi je mange à n'importe quel moment de la journée, donc ces histoires de petit déjeuner, déjeuner, soupé, dîné ce n'est pas trop mon truc.

Mon téléphone sonne, c'est un appel de Alyda. Bien évidemment je décroche.

— Hey ma copine. Dit-elle.

— Coucou comment tu vas?

— Je vais très bien et toi?

— Bien aussi.

— En fait j'ai besoin de ton aide.

— Pour?

— Je vais à une soirée avec des copines à moi ce soir et ce sera une occasion parfaite pour trouver mon prince charmant alors je voulais savoir quelle tenue je pourrais porter.

— Et comment je fais pour voir les tenues?

— Ne t'inquiète je vais te les décrire.

— Euh les appels vidéo existent tu sais, et puis tu peux bien les filmer et me les envoyer.

— J'aime beaucoup décrire mes tenues alors ne gâche pas mon plaisir s'il-te-plaît.

— Comme tu veux mademoiselle.

— Alors la première c'est une robe rouge basique, qui m'arrive tout juste au dessus des genoux avec une fermeture éclaire dans le dos et des manches courtes associée à une paire d'escarpins noire.

— La deuxième c'est une jupe noire en cuir qui m'arrive également au dessus des genoux associée avec un débardeur noir en coton et un perfecto noir en cuir, fermeture argentée avec une paire de cuissardes noire.

— Et la dernière, c'est une robe en satin couleur beige, fente sur le côté droit qui monte jusqu'au milieu de ma cuisse avec des fines bretelles et un décolleté à peu près prononcé. Et une talon beige aussi avec une semelle dorée. Tu choisis laquelle?

J'étais presque en train de somnoler pendant ses descriptions, à force de ne pas l'écouter.

— Euh...la troisième.

— Je savais que tu allais dire ça, moi aussi c'est celle que je préfère. Merci mon coeur, je t'aime.

Elle raccroche, je décolle le téléphone de mon oreille et je regarde l'écran. Elle a raccroché. Je secoue la tête négativement et je pose mon téléphone sur la table.

A peine cela fait, on sonne à la porte, je crois que ça doit être eux.

Je vais vite ranger mon pot de glace dans la cuisine. Et je reviens ouvrir en prenant le soin d'arranger ma touffe de cheveux.

En effet c'était eux puisque je n'ai même pas le temps de saluer qu'on me saute dessus.

— Gwen tu m'as trop manqué. Crit Malya.

— Toi aussi ma chérie. Réponds-je en riant.

Je la porte et elle m'embrasse la joue ce qui me fait sourire. Je ramène mon regard sur Tayssir. Et quand j'ai vu la mine qu'il faisait j'ai tout de suite froncé les sourcils.

Moi qui voulais lui faire la gueule c'est raté.

— Ça va? Lui demandé-je.

— Hum...dans son sac il y a tout ce qu'il faut enfin je crois. S'il y a un problème vous m'appellez.

Dit-il en me donnant un bout de papier sur lequel il y avait son numéro. Je le prends et il était sur le point de s'éloigner mais je le retiens.

— Tu...ne veux pas rester un peu? Tu m'as l'air fatigué, reste au moins prendre une tisane.

— Allez papa s'il-te-plaît, reste avec nous comme ça tu ne seras plus du tout triste.

Il la regarde puis me regarde moi et hoche simplement la tête en soupirant.

Je le laisse entrer, et je referme la porte derrière lui. Je me demande bien ce qui le met dans un état pareil.

A suivre...