𝐗𝐗𝐈𝐗 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑

«Gamberro»

Vingt-neuvième chapitre:

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Tayssir:

On arrive au deuxième étage, celui de ce fameux comptable. Malgré le fait qu'elle voulait dégager une certaine confiance en elle, je voyais bien qu'elle stressait.

- Tout se passera bien si tu places les bons mots au bon moment et t'inquiète je serais juste là à côté s'il fait quelque chose de déplacé.

- Okay.

Je la laisse me devancer pour ne pas qu'il se doute de quelque chose, elle va se tenir devant lui et moi je m'installe sur une chaise non loin d'eux mais je leur tourne le dos pour ne pas qu'il aperçoive mon visage.

- Qu'est-ce que vous voulez? Dit Hunter de sa voix rocailleuse.

- Bonjour monsieur Hunter. Le salue poliment Gwenhael.

- J'ai dit qu'est-ce que vous voulez?

- Je viens de la part de monsieur Miller.

- Si c'est Tayssir Miller qui vous envoie merci de dégager de mon espace de travail.

- Non, c'est monsieur Ayoub Miller qui m'envoie prendre le compte rendu des dépenses totales et des investissements de l'entreprise.

- Et qu'est-ce qui me garantie que vous dîtes la vérité?

- Pourquoi est-ce que je mentirais, sous peine de perdre mon travail et tout. Sa secrétaire n'est pas encore là alors il m'a envoyé.

- Quel est votre poste ici et pourquoi devrais-je vous faire confiance?

- Je suis sa conseillère et j'étais sur le point de lui expliquer comment gérer ses dépenses et tout, c'est pour cela qu'il m'a envoyé chez vous pour récupérer ce compte rendu.

- Okay...mais avant je veux que vous l'appelliez là tout de suite pour qu'il me confirme que ce que vous dîtes est vrai.

Je me suis légèrement tourné pour observer sa réaction et elle s'est tournée pour me regarder aussi. Elle ne sait plus quoi faire.

J'ai stoppé une employée qui passait par là.

- Oui monsieur?

- S'il-vous-plaît allez dire au comptable qu'il y a un appel pour lui à la réception. Lui intimé-je.

- Sans problèmes.

Elle est allée le faire et il s'est directement levé en menaçant Gwenhael de ne toucher à rien.

Il est passé devant moi, pour se diriger ensuite vers l'ascenseur. Une fois, qu'il y est entré, je me suis levé à mon tour pour me diriger vers son bureau.

- Je t'avais dit qu'il était compliqué. Me sermonne Gwenhael.

- Comme il ne veut pas me donner de lui-même je vais forcer les choses.

Je me suis installé à sa place, et je suis entré dans les fichiers de l'entreprise. Merci à ma mère de m'avoir forcer à faire des études, et en plus de ça j'ai déjà travaillé ici donc c'est facile.

- Qu'est-ce que tu fais? Me demande Gwenhael.

- Je prends mon compte rendu.

- Mais...mais il a dit de ne toucher à rien.

- Il te l'a dit à toi pas à moi.

Je trouve ce que je cherche et j'imprime le document. Une fois fait, je remets son ordinateur dans l'état dans lequel je l'ai trouvé. Et je me lève.

Je crois que le sang de gangster coule dans mes veines c'est vraiment grave.

- Tu comptes rester plantée là? Lui demandé-je en me levant.

- Et s'il revient?

- Ah oui tu as raison, finalement dis-lui que tu n'en as plus besoin.

- Et s'il appelle Ayoub ou même ton père?

- Il ne connait même pas ton nom et même s'il le fait, t'inquiète je gère.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur lui, avant qu'il ne me voie, je retourne là où j'étais assis.

- Il n'y avait aucun appel pour moi, bref qu'est-ce que vous décidez? Lui demande Hunter une fois à sa hauteur.

- Finalement j'ai trouvé une meilleure solution, vous pouvez le garder votre compte rendu.

- Dîtes plutôt que vous êtes venue là pour m'arnaquer.

- Pensez ce que vous voulez, bref merci pour votre attention.

- Attendez...votre attitude trahie vos intentions, alors si vous ne voulez pas que tout ceci soit répété à monsieur Miller vous devriez faire quelque chose pour moi.

- Et de quoi s'agit-il?

- Tenez...c'est mon adresse, on pourrait très bien s'amuser ce soir.

Je me tourne légèrement encore une fois pour observer sa réaction. Il est malade de lui faire une proposition pareille.

- Hum...elle sort son téléphone. Et si vous, vous ne voulez pas que l'enregistrement que je viens de prendre soit déposé chez monsieur Miller, vous feriez bien mieux de reprendre votre bout de papier et d'aller proposer votre adresse à une femme de votre âge...s'il y en aura même une qui acceptera un vieux dégoûtant comme vous. Sur ce, bonne journée.

Après ça elle s'en va et me traverse sans s'arrêter, je la suis et je vais la rejoindre dans l'ascenseur.

Une fois les portes fermées j'ai fait du mieux que j'ai pu pour retenir mon rire. Mais à vrai dire, elle est folle cette fille.

- Tu as trop assuré, en vrai.

- Si je savais dans quoi je m'embarquais, je ne t'aurais jamais suivi.

-Ne t'inquiète pas, il faut souvent mettre un peu d'action à ta vie ça va être plus drôle.

- Mais pas ce genre d'action, on vient carrément de le voler, c'est mal.

Alors là, vous m'aviez perdu. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire. Je comprends qu'elle ne soit pas pour ce genre de choses mais le ton qu'elle a employé pour le dire...

Elle n'a plus rien dit et elle s'est carrément éloignée de moi pour aller se mettre à l'autre bout de l'ascenseur.

Durant le reste du trajet, moi je riais et elle, elle boudait. Quand nous sommes arrivé à notre étage, elle est sortie en furie de là et moi j'ai dû reprendre mon air sérieux.

Je pense qu'il faut que je lui laisse un peu de temps.

Je sors à mon tour et je marche d'un pas déterminé vers mon bureau.

J'ouvre la porte, et j'y trouve Caelan assis sur ma table et Yoram en train de faire les cent pas.

- Enfin tu es là. S'exclame Yoram en me voyant entrer.

- Qu'est-ce qu'il y a? Demandé-je en fronçant les sourcils.

- Tu ferais bien mieux de t'asseoir. Me conseille Caelan.

Je pose le document sur mon bureau et je m'assois en les regardant d'un air interrogateur.

- Vous commencez sérieusement à m'inquiéter là, qu'est-ce qu'il se passe?

- Je t'ai dit que le boss a appelé n'est-ce pas? Ajoute Caelan.

- Oui et?

- Et tu sais que s'il appelle alors qu'on ne travaille plus pour lui c'est bizarre n'est-ce pas? Poursuit-il.

- Caelan arrête ça.

- La police nous piste. Lance d'un coup Yoram.

Je le regarde lui, puis je regarde Caelan. Je fais ça au moins pendant cinq minutes avant de rire nerveusement.

- C'est loin d'être une blague Tayssir, on risque d'aller en prison tu sais? Dit Caelan.

- Et qui les a mis sur notre piste?

- En fait, la scène du bar, l'homme qu'on a tué il a un fils. Et son fils en plus d'avoir mis la police sur le coup, mène ses propres enquêtes. Ça ne veut pas dire que la police nous connait où un truc du genre, c'est juste qu'on doit faire très attention. Explique Yoram.

- Le boss veut nous proposer son aide. Ajoute Caelan.

- C'est mort, si vous voulez accepter son aide allez-y mais pas moi, à moins qu'il me remette ce qu'il me doit.

- Putain Tayssir pense avec ta tête et pas avec tes poches, si on n'accepte pas son aide tu penses qu'on va réussir à se sortir tout seul de cette merde? Moi, personnellement je ne veux pas aller en prison, j'ai tellement de choses à vivre encore. Des choses bien plus importantes que de crever dans une cellule crasseuse avec un coloc pervers. Dit Yoram.

- Si c'est le seul moyen de nous en sortir tu penses qu'on va refuser pour une histoire de blé, ton histoire de blé? Demande Caelan sous un ton réprobateur.

- Tu veux dire quoi par là?

- Je ne suis pas en train de te faire culpabiliser ou un truc du genre. Mais il faut qu'on voie la réalité en face, c'est de ta faute si on se retrouve dans cette position aujourd'hui. Tu ouvres tout le temps ta gueule sans penser aux conséquences de tes actes et maintenant regarde.

- Tu as une fille Tayssir, ne l'oublie pas. Est-ce que tu peux imaginer ce que la petite devra traverser si tu t'en vas? Elle n'a pas de mère et maintenant elle se retrouvera sans père, à cause de tes conneries. Un enfant ça fait prendre en maturité sauf que toi on dirait que tu deviens con. Jusqu'ici on a supporté toutes tes mauvaises décisions alors cette fois-ci tu ne pourras pas nous faire plonger dans la bêtise.

Il tapote l'épaule de Yoram et ils sortent de mon bureau. Je sais que ce sont des vrais potes et qu'ils essaient de me conscientiser mais...

Ils ne sont pas à ma place, ils ne savent pas ce que je dois subir et supporter à longueur de journées.

Le poids qui se trouve présentement sur mes épaules.

Je regarde le document, et pris d'une montée subite de rage je me lève brusquement en balançant mon siège en arrière et je tape violemment sur la table.

J'en ai plus que marre.

Je me ressaisis et j'enfile ma veste, je ramasse le document et je sors du bureau en claquant la porte.

Gwenhael se chargera de le fermer à clés.

Je descends dans le parking et je prends ma voiture, je commence d'abord par envoyer un message à Kacie pour qu'elle aille chercher Malya à son école parce que je ne me sens pas capable de le faire.

Je démarre direction chez moi, je vais vite me changer et direction la salle de boxe.

J'en ai besoin. Moi je ne suis pas dans ces histoires de psy ou je ne sais pas quoi, ça ne sert à rien. Il ne sait que parler et encore parler.

Est-ce que c'est ça qui pourra guérir ma douleur intérieure? Alors que lorsque je frappe encore et encore ça me soulage. Ça me plaît d'avoir mal pour guérir mon mal.

Je frappais sur le punching-ball, coups de poing, coups de pied tout y passait. Je ne me rendais même pas compte que j'étais en train de crier.

Je sais que les regards étaient posés sur moi, mais honnêtement...personne ne peut me comprendre.

Je m'arrête à bout de souffle et à bout de force. Je vais m'installer dans un banc non loin de là, là où il y avait mes affaires. J'ouvre ma bouteille d'eau et je la vide de moitié.

Je me sens plus apaisé maintenant, mon téléphone sonne.

Je ne suis vraiment pas d'humeur.

Je guette, et je me rends compte que c'est Kacie, j'ai tout de suite pensé à Malya va savoir pourquoi.

J'ai soupiré d'agacement avant de répondre.

- Tu veux quoi? Demandé-je froidement.

- Tayssir...

Je l'entends renifler à l'autre bout du fil, j'ai tout de suite froncé les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Je ne sais pas comment te le dire.

- Me dire quoi Kacie tu commences à m'énerver.

- C'est maman...

- Elle a quoi maman?

- Je ne sais pas...elle s'est évanouie tout à l'heure j'étais en train de la coiffer.

- Putain...vous êtes où là présentement?

Elle me donne l'adresse de l'hôpital.

- S'il-te-plaît viens vite.

- J'arrive.

Et cette boucle infernale continue de tourner, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça putain?

A suivre...

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