𝐗𝐕 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋
«Gamberro»
Quinzième chapitre:
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Gwenhael:
On arrive chez ma mère avec Calista après quinze minutes de route.
Je soulève le pot de fleur pour voir s'il y a la clé en dessous et ce n'était pas le cas, ça veut dire que ma mère est là.
J'ouvre donc la porte sans pour autant prendre le temps de toquer ou quoi que ce soit, c'est quand-même chez moi.
— Maman? Lancé-je une fois le pas de la porte traversé.
— Dans la chambre. Me répond-elle.
J'accroche mon par-dessus sur le porte manteau et je me déchausse. Calista fait de même avant que nous ne montions dans sa chambre.
Elle était en train de se maquiller devant le miroir de sa coiffeuse.
— Ça se fait belle à ce que je vois. Tu vas où?
— Bonjour Calista ma chérie comment tu vas? Dit-elle en ignorant complètement mon intervention.
— Je vais bien tata et toi? Répond Calista.
— Très bien. Tu diras à Andrian que je n'ai pas pu venir aux obsèques de son père à cause de ma situation avec sa famille.
— Ne t'inquiète pas, il comprendra.
— Donc moi tu ne me demandes pas comment je vais? M'indigné-je.
— Tu es entré dans ma chambre et sans même prendre le temps de me saluer, tu t'es mise à me poser de stupides questions.
— Tu es méchante.
— Je sais.
On redescend dans le salon.
— Pourquoi tu voulais venir ici? Demandé-je à Calista une fois seules.
— Tu voulais que je reste jouer à cache-cache avec les vieilles mégères qui sont là-bas?
— On ne sait jamais.
Elle m'a dévisagé puis est allé dans la cuisine. Moi je me suis installée dans le canapé, et j'ai allumé ma télé.
Mon téléphone vibre dans ma poche, je regarde et c'était un appel de Rhéane.
— Coucou, ça va? Lui demandé-je.
— Non, ça ne va pas du tout. L'autre imbécile m'a appelé ce matin soi-disant que je ne donne plus de nouvelles. Je lui ai dis que s'il n'en prend pas c'est normal qu'il n'en reçoive pas aussi. Il a donc proposé qu'on se voie aujourd'hui. Je ne sais pas quoi faire.
— Bah fais ce qui te semble correct. Si tu penses que c'est mieux de ne pas aller le voir n'y vas pas. Mais si tu penses que c'est mieux, vas-y et parle-lui de ce que tu as vu comme ça vous pourrez vous expliquer. Et il te dira ce qu'il en est de votre couple et tout.
— Tu es une copine en or est ce que tu le sais ça?
— Bien-sûr que je le sais.
— Connasse. En tout cas, j'ai décidé d'y aller pour voir ce qu'il a à dire.
— Vas-y mais je te connais Rhéane. Laisse-lui le temps de parler, hum?
— Ne t'inquiète pas, je te raconte tout plus tard.
— Okay. A plus tard.
— Oui, bisous.
Et elle raccroche.
— On m'a toujours dit que ce sont les célibataires endurcis qui donnent les meilleurs conseils en amour mais je n'y ai pas cru. Maintenant je viens d'avoir la preuve concrète.
Je me tourne vers Calista. Elle était à l'encadrement de la porte de la cuisine en train de manger des chips, mes chips pour être plus précise.
— Ce n'est pas mon paquet de chips par hasard?
— Pourquoi tu essaies de fuir le sujet?
— Quel sujet?
Je me reconcentre sur la télé, elle vient s'asseoir à côté de moi.
— Je vais finir par croire que tu es malade. Comment ça ma cousine à son âge est encore célibataire?
— Qu'est-ce que tu racontes? J'ai 24 ans, je ne suis pas pressée.
— Justement tu es jeune, tu es belle, tu es intelligente et surtout tu pourrais faire craquer n'importe qui si seulement tu t'en donnais les moyens. Je me dis que c'est normal que tu n'ais pas de prétendants, ils n'ont même pas le temps de percer cette carapace que tu te tues à construire. Décoince, ma chérie.
— Désolé mais je ne suis pas coincée. Tu sous-entends que je devrais me rendre facile d'accès à tout le monde?
— Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. De toute façon, je vais te faire changer d'avis tu verras. Il est un peu temps que tu te trouves un mec.
— C'est ce que je me tue à lui répéter chaque jours. Intervient ma mère qui venait de faire irruption dans la pièce.
Je me tourne vers elle.
— Maman tu ne vas pas t'y mettre toi aussi?
— Bien-sûr que si ma chérie. Tu as déjà un travail donc tu ne peux pas te plaindre d'être dépendante de qui que ce soit. Laisse-toi aller un peu.
— Le moment viendra mais pour l'instant j'aime le célibat. Soupiré-je en croisant les bras contre ma poitrine.
— Un cas à part cet enfant. Bon, les filles je m'en vais.
Je n'avais même pas remarqué qu'elle était habillée.
— Et tu vas où? Questionné-je.
— Maintenant que j'ai fini de t'éduquer et tout, je profite de ma seconde jeunesse et contrairement à toi je vais pêcher du poisson moi.
J'ai froncé les sourcils, et je me suis tourné vers Calista et en trois secondes on s'est comprise. Et on a directement éclaté de rire. Elle a dit ça en ramenant ses braids vers l'arrière et en tournant sur elle même.
Un vrai cinéma cette femme.
— Je vous laisse les jeunes et surtout ne faites pas n'importe quoi chez moi.
Elle est sortie par la suite.
— Cette femme vraiment. Commente Calista.
— Je ne te fais pas dire.
On est resté devant la télé à parler de tout et de rien mais surtout de rien.
On se racontait les conneries qu'on faisait quand on était plus petites. On a presque grandi ensemble elle et moi. En plus d'être cousine, on était voisine alors.
A un moment donné j'ai eu un petit creux, et il n'y avait rien à manger. Alors Calista a proposé qu'on commande des pizzas. Et puis ça fait un bon moment quand-même que je n'en ai pas mangé alors j'ai accepté.
C'est elle qui se chargeait de commander. Pendant ce temps moi, je me baladais un peu sur mes réseaux.
Quand j'ai reçu un appel de Assia. C'est un peu bizarre qu'elle m'appelle, parce qu'elle le fait rarement et quand elle le fait c'est pour le travail ou pour prendre des nouvelles.
Bref. Je décroche.
— Allô?
— Bonjour Gwenhael comment tu vas?
— Je vais très bien et toi?
— Idem. Euh, dis tu es disponible là maintenant?
— Oui, je suis chez moi et je n'ai particulièrement rien à faire. Pourquoi?
— Okay. Je sais que ça va te paraitre un peu bizarre de te demander ça mais Tayssir a besoin de quelqu'un pour garder sa fille. Et je t'ai proposé toi mais avant je voulais savoir si tu étais d'accord.
— Quoi?...donc moi je vais garder sa fille?
— Oui, c'est juste pour aujourd'hui enfin je crois. Mais bon si tu n'es pas d'accord on trouvera une autre solution.
— S'il me demande mon aide c'est que ça doit être urgent. Vas-y c'est d'accord.
— Ah merci, je savais que je pouvais compter sur toi. Je lui envoie ton adresse, il viendra la déposer chez toi lui-même.
— Ok, à plus.
— A plus.
C'est vrai que là je suis un peu perdue. Donc, moi je vais garder la fille de mon patron.
Je suis resté interloqué un moment.
— Eh ici la terre. Dit Calista en claquant des doigts devant moi.
Je la regarde.
— Tu penses à quoi ou à qui pour être aussi absente?
— A rien. Je viens juste de me rappeller d'un petit truc. Nos pizzas sont à quel niveau?
— Elles arrivent.
Elle s'installe dans le canapé et moi je vais dans la cuisine pour me faire un jus naturel à l'aide de la centrifugeuse.
Je suis plus de ceux qui préfèrent les jus naturels aux autres jus remplis de produits chimiques. Je ne dis pas que je n'en prends pas mais, j'en prends moins que les jus naturels c'est tout.
J'ai mis un peu de musique pour animer un peu. J'étais concentrée comme à chaque fois que je m'applique à faire des jus naturels.
J'en ai fais beaucoup au cas où pour la petite, et j'ai aussi vérifié qu'il y avait le matériel nécessaire pour un gâteau au chocolat. A priori, elle aimera en faire un avec moi.
On sonne à la porte et instinctivement j'ai arrêté tous gestes. Pour savoir de qui il s'agissait.
J'entends Calista ouvrir la porte, dire quelques mots et puis la refermer.
Je n'entends plus aucune voix. Elle arrive dans la cuisine quelques minutes plus tard avec quatre cartons de pizza.
J'ai soupiré de soulagement, moi-même je ne sais pas pourquoi.
— Qu'est-ce qui t'arrive?
— Rien, et c'est quoi quatre cartons de pizza?
— Si toi tu es venue sur terre pour garder la ligne moi je suis venue pour me goinfrer quand j'en ai l'occasion. Et puis si tu ne finis pas tes deux cartons t'inquiète je vais rentrer avec parce que je ne compte pas faire à manger ce soir. Elles n'auront qu'à se débrouiller.
— Ta belle-famille et toi vous pouvez tuer des civilisations avec vos histoires.
— Toi-même tu sais à quel point elle est insupportable.
— Là, tu ne m'apprends rien.
— Voilà.
On sonne de nouveau à la porte. Là je suis sûre que ce sont eux.
— Tu attends quelqu'un? Me demande-t-elle.
— Oui, tu peux aller ouvrir s'il-te-plait?
Elle se lève et va ouvrir. Je l'entends dire quelque chose, et puis j'entends cette fameuse voix.
Je me rince les mains et j'attrape un essui-tout, puis je sors de la cuisine.
Il était tenu dans le hall d'entrée avec sa fille dans les bras.
— Ah Tayssir tu es déjà là. J'ai été un peu surprise quand Assia m'a demandé de garder ta fille.
— Hum. Je passerai la prendre tard dans la soirée.
Plus froid que lui n'existe vraiment pas.
— Tu dis toujours ça mais après tu ne rentres pas. Marmonne la petite qu'il venait de déposer.
— Non je viendrai te chercher ne t'inquiète pas. Je peux compter sur toi Gwenhael?
— Bien-sûr. Ne t'inquiète pas ta fille est entre de bonnes mains.
— Okay. Malya tu viens faire un bisous à papa?
Il s'accroupit pour être à sa hauteur et elle lui embrasse la joue.
Trop mignon.
— Sois sage avec tata d'accord?
Elle hoche simplement la tête. Lui il se redresse et me regarde.
— Bon je vais y aller. A ce soir.
— A ce soir.
Après ça il sort, après avoir jeté un bref coup d'oeil à sa fille.
Après que la porte ce soit refermée sur lui, c'est comme si je respirais de nouveau. Son parfum avait déjà eu le temps de bien envahir l'espace.
Cet homme il en jette ça je ne peux pas le nier.
Calista s'adosse contre la porte et me fixe en se tenant la poitrine.
— C'était qui cette bombe Gwenhael?
— Mon patron.
— Donc tu veux dire le fils de celui qui a la grosse boite dans laquelle tu travailles? Putain je ne l'imaginais pas comme ça. Il faudra que tu me le présentes.
— Bon tata on fait quoi maintenant? Intervient Malya.
Je baisse mon regard vers elle, et me baisse à sa hauteur.
— D'abord appelle-moi tata Gwenhael d'accord?
— D'accord. Alors tata Gwenhael qu'est-ce qu'on fait?
— Tu aimes cuisiner?
— On va cuisiner? Oui!
Je me redresse et lui prends la main. On va dans la cuisine, avec une Calista qui nous fixait en se tenant toujours la poitrine.
Elle est traumatisée je crois. Et puis il y a de quoi.
A suivre...
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