𝐗𝐋𝐕𝐈 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋
«Gamberro»
Quarante-sixième chapitre:
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Gwenhael:
— Bien-sûr il y avait plein de célébrités et malgré ça je brillais plus que certaines d'entre elles, avec ma robe cousue sur mesure par un des plus grands couturiers de New-York. Nous décrit Yléana.
Trente minutes.
Ça fait trente minutes déjà qu'on est arrivé à ce fameux dîné.
Trente minutes que je l'écoute parler de ces fameuses entrées à de grands festivals et pas besoin de vous préciser que c'est d'un ennui extrême.
Ma mère fait mine d'être intéressée mais je sais qu'au fond elle a juste envie qu'elle la ferme.
— Et toi Abigaëlle c'est quand la dernière fois que tu as porté un vêtement haute couture?
— D'abord, c'est Gwenhael pas Abigaëlle et ensuite je n'ai jamais porté un vêtement haute couture. Ce n'est pas ça qui va me faire me sentir habillée. Puisque même le vêtement bon marché que je porte me recouvre de la tête aux pieds et ça me suffit.
— C'est justement à cause des mentalités des gens comme vous que le monde n'évoluera jamais.
— Yléana contrôle ton langage. Menace doucement Darwin.
— Bah quoi? D'abord tu les invites chez nous et en plus de ça elles mangent à la même table que nous, c'est déjà assez pour moi de devoir supporter son parfum bon marché. Alors j'ai quand-même le droit de m'exprimer non?
— Tu vois maman? Je t'avais dit que ce dîné de merde n'était pas une bonne idée.
— Toi aussi parle bien et puis ça ne vous dirait pas d'aller discuter toutes les deux au bord de la piscine? Ça vous permettra de mieux vous connaitre.
— Alors là, plutôt mourir que de devoir rester dans le même espace qu'elle.
— A mon avis ma chérie tu devrais t'habituer parce que d'ici quelques jours elles viendront vivre avec nous. Dit Darwin.
— Pardon? Elle lance un rire nerveux. C'est un prank c'est ça? Papa tu n'es pas sérieux?
Il continue de déguster son plat sans même lui adresser un regard.
— Moi, Yléana Whayne côtoyer des gens de la basse classe. Tu as pensé à mon image au moins? Qu'est-ce qu'on dira dans les journaux? Je ne sais pas pour toi, mais ma réputation passe avant toute chose alors si elles viennent vivre ici, je m'en vais.
— Arrête un peu tes gamineries tu veux?
— C'est...commence-t-elle.
— Vous savez quoi? On n'a pas besoin de faire un débat là où il ne faut pas. Maman et Darwin j'approuve à cent pour cent votre relation. Alors si ça peut vous rendre heureux allez-y emménagez ensemble. Quant à moi je vais me contenter de prendre l'appartement. Je suis désolé mais je ne peux pas vivre dans la même maison avec les gens de la « haute classe ».
— Maintenant si vous voulez bien m'excuser je ne me sens plus du tout à l'aise ici.
Je ramasse ma pochette et je quitte ma place.
— On peut discuter, ma chérie...essaie de me convaincre ma mère.
— Non pas la peine, de toute façon ma décision est prise. Passez une bonne soirée.
Je me dirige vers la sortie en prenant le soin de récupérer mon manteau dans le hall.
Il fait légèrement froid mais c'est un bon temps pour pouvoir marcher et prendre un peu l'air.
J'ai la haine.
Non, pas parce que je ne peux pas vivre ici, mais juste parce que je n'ai pas achevé mon plat et en plus je comptais bien me gouinfrer.
Mais là, j'ai hyper faim.
Je compte bien passer dans une pizzeria parce que cuisiner dans la nuit, ce n'est pas trop mon truc.
[•••]
Le lendemain
— Gwen!
J'étais sur le point d'appeler l'ascenseur mais je roule des yeux à l'entente de sa voix, fatigant lui.
Je me tourne pour lui faire face.
— C'est quoi cette tête? On dirait que tu n'es pas contente de me voir. Me dit Tobié une fois à ma hauteur.
A ton avis?
— Mais bref, je suis venu te parler à coeur ouvert.
Je finis par appeler l'ascenseur et on monte ensemble.
— Alors j'ai rencontré une femme et elle me plaît vraiment tu vois? Genre elle m'a tapé dans l'oeil.
— C'est bien pour toi.
— Laisse-moi terminer. En fait la femme en question c'est ma voisine et tu sais il n'y a pas de présence féminine chez moi donc je me retrouve tout le temps en train de manger de la mal bouffe et regarde je prends déjà du ventre à force et mes muscles se ramolissent.
— On a commencé à parler elle et moi et j'aimerais lui demander de venir dîner avec moi dans un restaurant chic et tout là où on fait de la bonne nourriture et tout. Et j'ai besoin de toi pour que tu me dises comment m'y prendre.
— Tu as vu inscrit sur mon front cupidon par hasard? Demandé-je durement.
— Non mais...je voulais savoir comment Tayssir s'y est pris pour que vous commenciez à vous côtoyer.
Moi, qui jusque-là ne lui adressais aucun regard, je le pose sur lui pour voir s'il est sérieux et malheureusement oui c'était le cas.
— Tu dois savoir qu'entre Tayssir et moi c'est purement et simplement professionnel, tes arrières pensées tu les gardes pour toi.
— Pourquoi tu le prends mal c'était une simple question et puis qui ignore que vous êtes en plein flirt? Il n'y a pas de honte à ça, moi je ne vais pas te juger on est pote ou pas?
— D'où tu sors cette information?
— Conseil d'ami vous ferez bien mieux de vous draguer loin de l'entreprise parce que les nouvelles vont vite ici. Et bientôt tu vas t'attirer les foudres de toutes les nanas qui ont des vus sur lui.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent au même moment et je sors sans dire quoi que ce soit.
La honte.
Tobié c'est mon ami mais il y a des fois où il est trop commère mais je ne pense pas que cette fois-ci ce soit une blague.
Donc il a mis ses menaces à exécution, ce cher Ayoub. De toute façon c'est tout ce qu'il sait faire répandre des conneries sur les gens.
Et ce n'est pas la première fois avec moi. Du temps où j'étais encore sa secrétaire, et que j'avais refusé de me donner à lui il a carrément dit à tout le monde que j'ai eu ce poste parce que je me suis envoyé en l'air avec son père.
La honte n'existe même plus chez lui, c'est pas croyable.
J'arrive devant mon bureau le visage renfrogné comme jamais et je m'installe sans pour autant saluer ma collègue.
— Il y a un truc qui ne va pas? Me demande Rhéane.
— Hum? Non tout va bien. Juste, j'ai mal dormi.
— Si tu le dis.
Elle n'ajoute plus rien et ce concentre sur son ordinateur.
Ce n'est pas mon genre de lui mentir mais j'ai trop honte, je ne veux pas que les gens croient que je suis une croqueuse de diamant ou un truc du genre.
Ou que je fais ça pour m'attirer des faveurs.
Et en plus on n'est pas en flirt, c'est vrai qu'on s'entend bien je me sens bien à ses côtés mais ça ne veut pas dire qu'on est en flirt.
Je me fais interrompre par mon téléphone, je regarde et c'est Calista.
Je suis sûre qu'elle m'appelle pour se plaindre de Léora, encore une fois.
— Allô? Dis-je doucement.
— Tu ne devineras jamais!
— Qu'est-ce que Léora a encore fait?
— Elle, on reviendra sur son cas plus tard, je te parle plutôt de ta copine cette idiote là.
— Tu parles de qui?
— Tu sais, celle qui voulait racheter le bar là. Devine ce qu'elle fait.
— Comment je peux deviner si je ne suis pas avec toi?
— Eh bah si tu ne sais pas moi je vais te le dire, figure-toi qu'elle est actuellement installée avec mon Andrian dans un glacier en train de rigoler tous les deux comme des copains d'enfance.
— Ils sont sûrement en train de parler affaire qu'est-ce que tu en sais? Et puis depuis quand tu les suis?
— J'ai appelé à son bureau et sa secrétaire me dit qu'il n'est pas passé à son bureau depuis et il ne passe pas non plus du temps ici à la maison. Alors j'ai fouillé son téléphone quand il était sous la douche et je vois sa dernière conversation avec une certaine Alyda, ta copine. J'ai donc décidé de le suivre et voilà ce que je découvre.
— Ecoute Calista je suis au bureau là maintenant. Toi tu vas te calmer et tu vas rentrer chez toi okay? Je vais passer dans la soirée et on en reparlera calmement.
— Ah oui? Tu la défends elle parce que c'est ta copine n'est-ce pas? Tu fais quoi du dicton la famille avant les amis? Okay je ne te retiens pas, tu n'avais qu'à me dire si je te gênais. Passe une bonne journée.
Elle a raccroché?
Cette fille est tellement immature et impulsive que ça devient énervant à la limite.
Je jette mon téléphone dans un tas de papiers et je pose ma tête sur mon poing.
— Décidément ça ne va vraiment pas. C'était qui? Me demande Rhéane.
— Ma cousine. Tu sais Calista, elle se plaint parce qu'elle a surpris Andrian et Alyda ensemble. Et elle soupçonne une relation alors qu'elle ne la connait que depuis deux jours.
— Alyda tu dis? Mais je la connais, elle n'est pas capable de faire ça. Elle est plus dans les coups d'un soir et c'est tout. Mais pas les mecs des autres.
— Va dire ça à ma chère cousine. A force de voir le mal partout elle va finir par s'en mordre les doigts. Figure-toi qu'elle a failli faire agresser la secrétaire de Andrian parce que selon elle, elle trainait trop autour de lui.
— Je ne vais pas te cacher que je ne l'ai jamais aimé cette conne, désolé c'est ta cousine mais j'ai très souvent l'impression qu'il lui manque un truc.
— En tout cas.
Je soupire et je commence à classer les rendez-vous d'aujourd'hui.
En réalité, je n'ai pas envie de le croiser. Pas aujourd'hui en tout cas. Je vais me sentir très mal à l'aise et ce n'est pas l'effet recherché du coup il va se poser des questions.
Mais comme la chance n'est pas de mon côté.
Je le vois sortir de l'ascenseur avec Caelan et Yoram.
Super.
A l'instant j'ai paniqué et j'ai hésité entre me réfugier aux toilettes, mais s'il me voit me lever, il va se poser des questions. Ou je l'affronte tout simplement en faisant mine de rien.
Bon, la deuxième option est la meilleure.
Je souffle un bon coup pour calmer les battements de mon coeur. Et je les vois se rapprocher de moi.
— Ma copine comment tu vas aujourd'hui? Viens on se fait la bise. Me dit Yoram.
Je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler face à l'intonation qu'il a prise. Et je lui ai fais la bise.
— Yoram c'est quoi ton problème? Lui demande Caelan.
— Quoi? C'est interdit de faire la bise maintenant? Eh...à Rhéane. The Rock je ne t'avais pas vu ça va?
Il se rapproche de Rhéane pour lui faire la bise mais il se stoppe dans son élan.
— C'est mieux si on se salue normalement on ne sait jamais si tu me frappes.
Je rigole légèrement et je tourne ma tête vers Tayssir qui n'a rien dit depuis. Quand nos regards se sont croisés il m'a fait signe de venir avec lui à son bureau.
Il ne manquait plus que ça. Pourquoi il veut qu'on aille à son bureau, on est bien là, non?
A suivre...
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