𝐗𝐋𝐕 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑

«Gamberro»

Quarante-cinquième chapitre:

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Tayssir:

Merci. Dit-elle doucement.

Je tourne ma tête vers elle, et je me contente juste de hocher la tête de haut en bas sans pour autant dire un mot.

Elle s'apprêtait à ouvrir la portière mais elle se stoppe dans son élan et me regarde.

Tu es sûr que tu vas bien? Depuis tout à l'heure tu m'as l'air pensif, il y a quelque chose qui te tracasse?

Je soupire de fatigue et je pose mon regard en face de moi.

— Quelques problèmes familiaux mais rien de bien méchant.

C'est grave? Si tu veux, tu peux m'en parler tu sais?

Je souris légèrement, personne ne s'intéresse souvent à mon ressenti. Alors qu'elle le fasse, me fait chaud au coeur.

— Une autre fois peut-être quand je serais plus calme. Mais merci pour ton aide.

Elle me sourit comme toujours et puis finit par descendre de la voiture. J'attends qu'elle rentre dans son immeuble avant de démarrer et de rouler jusqu'à chez ma mère.

Je vais les aider à s'installer puis je récupère Malya et ensuite direction mon appartement.

Je me concentrais à fond sur la route et la musique qui résonnait dans la voiture m'aidait à me détendre.

Mais elle a été très vite coupée par la sonnerie de mon téléphone. Puisqu'il était connecté au Bluetooth.

Je décroche sans trop de mal sans pour autant regarder de qui il s'agit.

— Allô?

Le boss veut nous voir.

— Encore? Mais c'est quoi ces foutaises? Je croyais qu'on avait fini avec tout ça!

Oui mais selon lui il a quelque chose de très important à nous dire alors ramène-toi sans faire d'histoires. M'ordonne Caelan.

— Okay j'arrive.

Je soupire une énième fois avant de détourner mon trajet.

De toute façon il ne faut jamais lui faire confiance à cet idiot. Il est tout le temps en train de nous demander des services et après il viendra me dire que tout ça c'est gratuit. Qu'on ne gagne rien en le faisant.

Si c'est une mission qu'il reclame encore, promis je ne la ferais pas. Quitte à l'avoir sur mon dos tout le temps.

Rien à faire.

Je roule jusqu'à cette villa, je n'entre pas et je me gare juste devant.

Je salue tout le monde comme à mon habitude avant de me diriger directement jusqu'à son bureau.

J'entre sans toquer et je m'installe dans un siège sans son autorisation. Pour ne pas changer.

Il était en train de siroter son verre de scotch, son autre main libre fourée dans la poche et un air grave planant sur son visage.

Ça y est, il va nous sortir une autre connerie comme quoi son père a tué sa soeur qui a engrossé sa mère.

Faîtes comme si vous avez compris ce que j'ai dit.

On est au complet maintenant, tu peux parler. Lui lance Yoram.

Je suis vraiment mécontent, mais alors là je bouillonne de l'intérieur. Dit-il en raclant sa gorge.

Et qu'est-ce qu'on en a à foutre sérieusement?

Quoi encore? Tu veux qu'on kidnappe ou qu'on descende? Demande Caelan.

Rien des deux, mais vous avez des choses à m'expliquer. Vous êtes sûrs que vous n'avez rien à me dire?

A propos de? Demandé-je en haussant les épaules.

De cette fameuse soirée où vous avez tué cet homme. Il prend une gorgée de son scotch. Auguste Patel.

Mais on l'a descendu comme tu le voulais et puis il y a quoi encore? Demande Caelan avec incompréhension.

Je vous ai pourtant dit que la police menait une enquête sur cette affaire. Au début je croyais que c'était une simple coïncidence mais ma source dans la police m'a dit qu'il y avait un témoin.

Il s'arrête et nous fixe un à un. Avant de prendre une autre gorgée et passer sa langue sur ses lèvres.

Ce fameux témoin a tout vu et tout entendu. Ce qui me laisse croire que vous n'avez pas très bien accompli votre tâche.

Comment ça il y avait un témoin? On était que quatre dans ce bureau sans compter le mec, enfin si on compte le mec, attendez je n'ai pas eu le temps de tout calculer...s'embrouille Yoram.

Il commence à compter je ne sais quoi sur ses doigts.

Même quand il est sérieux il est bête le gars, c'est grave.

Bref ce qu'il veut dire c'est qu'on a laissé aucune forme de vie derrière nous donc aucune chances qu'il y ait un témoin. Dit Caelan.

Après sa phrase un éclat de verre nous faire tourner nos regards sur l'autre. Il venait de casser le verre avec sa main droite, et celle-ci était maintenant en sang.

Il passe sa langue sur ses lèvres et il sort un mouchoir de sa poche gauche à l'aide de sa main gauche justement. Avant de nettoyer sa main ensanglantée en souriant.

Vous me prennez pour un pigeon c'est ça? Cette fille a été interrogé et si on agit pas elle risque de dire quelque chose qui les mènera à nous. C'est bien d'avoir des relations dans la police mais je ne pourrais sauver que ma peau et non la vôtre.

Il enroule le mouchoir autour de sa main et pose ses poings sur la table en nous regardant.

Alors si vous voulez sauver vos peaux à vous, il faudra tuer cette fille, une certaine Gwenhael Meridan, d'ailleurs ce sera facile elle travaille dans ton entreprise mon petit Tayssir. Donc ça fera l'affaire, par empoisonement ça serait préférable comme ça ni vu ni connu. C'est soit ça, soit je vous fais enfermer avec preuves à l'appui. Comme l'enlèvement de ce cher Gabriel.

En plus de sa concubine Stéphanie, j'ai des vidéos sur lesquelles on voit vos jolis visages, ce n'est pas beau ça?

Le bâtard.

Non mais, plus faux cul que lui meurs indéniablement.

Je le regarde sans laisser transparaitre aucune émotion.

De toute façon, si on la tue qu'est-ce qu'on y gagne? On va tuer mais il continuera toujours de nous faire du chantage à la moindre occasion.

Si on ne la tue pas également on ira tout droit en prison.

Alors dans tous les cas, on perd.

Je contracte nerveusement ma mâchoire avant de quitter ma place.

— Donne nous vingt quatre heures pour réfléchir à compter de maintenant et tu l'auras ta réponse. Dis-je.

J'aime quand tu prends les décisions, ça finit toujours mal

— On verra bien.

Je sors du bureau en engouffrant mes mains dans mes poches.

Les deux autres me suivent sans trop rien comprendre.

En vérité, j'ai envie de me persuader que je maîtrise la situation. Mais en vrai de vrai je ne maîtrise rien du tout.

Mais il suffit juste que tu te montres faible devant lui et il en profite. Une fois devant ma voiture je sens quelqu'un faire pression sur mon épaule.

Je me tourne lentement pour faire face à cette personne.

Et c'était sans surprise Caelan.

Ce jour-là, tu nous avais dit que c'était une souris.

— J'avais cru voir une souris, dommage.

Tu crois que c'est une blague? Regarde ce qu'on est obligé de faire maintenant. Il veut qu'on tue ma copine. Lance Yoram.

— Ah ouais je n'avais pas remarqué, et dîtes-moi, vous à ma place qu'est-ce que vous auriez fait?

Ils restent silencieux en me fixant.

— C'est bien ce que j'imaginais. Ne vous inquiétez pas je vais trouver une solution.

On va trouver une solution, mais pour l'instant il faudra la surveiller et on doit se rassurer qu'il ne lui arrive rien. Dit Caelan.

— Je m'occupe de ça. Maintenant il faut que j'y aille ma mère et ma soeur m'attendent.

Je les salue et je monte dans ma voiture avant de démarrer et de rouler jusque chez ma soeur.

Je n'ai toujours pas trouvé de solutions mais apparemment la nuit porte conseil, alors je lui fais confiance.

Je conduis jusqu'à l'adresse que Kacie m'a passée tout à l'heure.

J'arrive dix minutes plus tard devant un bel immeuble luxueux et tout. Il faut dire qu'elle n'a pas fait les choses de moitié.

Je laisse les clés de ma voiture au concierge et je vais demander le numéro de leur appartement au réceptionniste. Il me la donne et sans transition j'appelle l'ascenseur.

Je monte jusqu'au sixième étage, appartement 64. Je sonne et au bout de quelques secondes la porte s'ouvre sur Kacie.

Elle me laisse entrer sans pour autant m'adresser la parole, j'entre et je retire ma veste avant de la lui jeter au visage.

Je desserre ma cravate et je vais m'affaler dans le canapé.

— Kacie fais-moi à manger et puis elle est où maman? Et puis elle est où Malya?

Je suis là.

Je baisse les yeux et elle était assise sur le tapis en train de dessiner comme d'habitude.

— Ah je ne t'avais pas vu, ça va princesse?

Hum.

Tu crois que c'est la maison de ta mère ici? Tu n'as même pas retiré tes chaussures, c'est quoi ton problème?

— Mais? Comment je devais savoir qu'il fallait retirer mes chaussures?

C'est pourtant évident et puis c'est mort, débrouille-toi pour manger.

— Donc c'est comme ça que tu brutalises mon fils quand je ne suis pas là? Viens Tayssir je vais te faire à manger.

Je me lève précipitamment et je suis ma mère en dévisageant ma soeur, un vrai gamin quand je m'y mets.

Je vais m'installer dans la cuisine sur une chaise haute, il y avait une femme en tenue d'infirmière qui sirotait une tasse de je ne sais quoi.

— Euh?

Je te présente Diane c'est elle l'infirmière personnelle mais bon qu'est-ce que tu veux manger?

Je pose mon regard sur elle et fronce les sourcils.

— Tu n'es pas censée te reposer toi? Laisse, je vais passer dans un fast-food en rentrant.

Fast quoi? Regarde comment ton visage est tout gras à cause de ces foutaises là, pose-toi là et je vais te faire à manger.

— Je...

Elle me frappe la main avec une cuillère et je ferme ma bouche tout simplement. La connaissant elle ne va pas lâcher l'affaire.

Diane range sa tasse dans le lave-vaisselle et sort de la cuisine.

Ma mère se met aux fourneaux et moi je la fixe.

Kacie m'a dit que vous étiez chez votre père, alors comment ça s'est passé là-bas?

On en reparlera après tu veux? Ne gâche pas ce bon moment.

C'est vrai qu'un moment comme celui-ci on en a pas eu depuis un long moment mais je veux savoir, tu sais je ne vais pas fuir mes problèmes comme ça longtemps.

— Mais ton médecin a dit...

Oui, ne pas m'énerver, ne pas vriller et tout ça mais je veux savoir.

Je soupire. Après tout quoi qu'on fasse elle finira toujours par être mise au courant.

— Papa t'a trouvé une remplaçante, il veut divorcer de toi et l'épouser parce qu'elle est enceinte.

Elle lâche son couteau d'un coup et pose son regard sur moi.

Et j'imagine qu'elle est plus jeune hum?

Je hoche simplement la tête de haut en bas et je l'entends murmurer « le fils de sa mère il n'a pas osé ».

— Maman ça va?

Après m'avoir contrainte à rester à ses côtés pendant trente ans il me sort un coup pareil?

— Quoi? Comment ça contrainte?

Je...et maintenant que je suis mourante il m'abandonne à moi-même avec mes enfants?

Elle pose sa main sur sa poitrine et s'incline légèrement, je fais les gros yeux et je descends de ma chaise en vitesse.

Je crois que j'aurais mieux fait de ne rien lui dire.

A suivre...

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