𝐗𝐋𝐈𝐕 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋

«Gamberro»

Quarante-quatrième chapitre:

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Gwenhael:

Une fois qu'il nous a déposé à l'hôpital, je me suis empressé de m'engouffrer dans le bâtiment.

Sa dernière parole m'a vraiment gênée.

On emprunte l'ascenseur Malya et moi pour le même étage qu'hier. Malya ne se privait pas de sautiller partout. Elle est impatiente de voir sa grand-mère.

Une fois les portes de l'ascenseur ouvertes on se dirige vers la chambre main dans la main. Je toque à la porte et j'entends un « entrez».

J'ouvre la porte et une infirmière était en train de l'installer dans une chaise roulante.

Mamie!

Elle va sauter dans les bras de sa grand-mère.

Oh mon bébé comment tu vas?

Je vais bien mais pourquoi toi tu es assise ici? Tu ne sais plus marcher?

Si mais je suis un peu fatiguée de marcher. Dis, il est où ton papa?

Il nous a déposé ici et puis il est parti. Répond la petite en haussant les épaules.

Sa grand-mère lève les yeux vers moi et me sourit tendrement, sourire que je lui rends.

Comment tu vas aujourd'hui ma chérie?

— Je vais bien et toi?

Je suis fière de sortir enfin de cet hôpital, mais comme Tayssir n'est pas là pour le moment je voulais me balader un peu dans le jardin. A l'infirmière. Vous pouvez nous laisser ma belle-fille va me faire faire ma promenade.

L'infirmière s'incline légèrement et sort de la chambre.

Attendez...

Elle a dit belle-fille?

— Belle-fille?

Tu me pousses? J'ai l'impression d'étouffer dans cette chambre.

Je ne réponds rien et me contente d'ouvrir la porte puis aller me positionner derrière elle afin de pouvoir la pousser.

Elle m'indique le chemin à prendre et à l'aide de l'ascenseur on arrive dans le jardin en moins de cinq minutes.

Malya a directement repéré une petite fille en chaise roulante et du coup elle a couru en sa direction donc il ne restait plus que sa grand-mère et moi.

Je m'installe sur un banc et je la cale à côté de moi, et de là où j'étais je pouvais très bien voir Malya.

Bon, ma chérie on commence par le début, appelle-moi Amélina, d'accord?

Je hoche simplement la tête de haut en bas.

Okay. Alors comment ça se passe avec mon fils?

Je reste silencieuse un moment, le temps que je puisse bien interpréter la question, et quand j'y parviens, je lui lance un sourire gêné.

— Tu sais il n'y a rien entre lui et moi. On est juste...amis.

Amis hum? Okay.

Elle balaie le paysage du regard et moi je pose mon regard sur elle.

Est-ce que c'est mal si j'ai envie d'en savoir un peu plus sur la vie de mon patron?

Moi je ne crois pas, non. De toute façon il n'en saura rien.

— Dis, Amélina?

Elle pose son regard sur moi toujours aussi souriante.

— Le comportement de Tayssir, hier. C'était la première fois?

Son visage ne se décompose pas, au contraire elle reste toujours aussi souriante.

Justement, j'attendais que tu me poses cette question.

Je la regarde un peu perplexe.

Ce que je m'apprête à te raconter, tu ne le racontes à personne d'accord? Dit-elle en reprenant son air sérieux.

Je hoche juste la tête positivement avant de m'arranger pour mieux l'écouter.

Bien-sûr que non ce n'était pas la première fois.

Elle se tourne et fixe Malya en train de discuter avec sa nouvelle copine.

Il a rencontré Neïma lorsqu'on était en vacances à Las Vegas, d'après ce qu'il m'avait dit ils s'étaient rencontré dans un night club. Elle était sortie avec ses copines et lui avec ses potes.

Elle marque un court temps de pause et sourit face à sa propre pensée.

Ils avaient dansé ensemble cette nuit-là, et ils s'étaient rencontrés encore une fois dans un centre commercial et cette fois-ci ils ont échangé leurs numéros. Pas besoin de te décrire tous ces moments de flirt et tout. Ils avaient finis par se mettre ensemble au bout de deux mois de flirt.

Malheureusement Tayssir était à Las Vegas juste pour des vacances et il devait revenir ici à New-York pour commencer à travailler dans l'entreprise. Il a donc proposé à Neïma de venir avec lui ici, au début elle était un peu reticente à l'idée de tout laisser, sa famille, ses amies, sa vie. Mais elle a fini par accepter « par amour » pour lui.

Elle marque une courte pause pour laisser échapper un rire nerveux.

« Par amour ». Mais si seulement ils savaient. Une fois ici, les problèmes ont commencé. Il me l'a présenté et bien-sûr moi je la trouvais belle et tout. Donc bien-sûr j'ai approuvé la relation. Mais ce n'était pas le cas de son père. Il s'est catégoriquement opposé à cette relation. Soi-disant qu'elle n'était là que pour le distraire.

Tayssir étant habitué au saut d'humeurs de son père a décidé de prendre du recul, c'est-à-dire, il a décidé de chercher un appartement où il pourra vivre avec Neïma. Cette décision a mis son père hors de lui et il lui a fait du chantage. Si Tayssir ose quitter la maison, qu'il oublie aussi l'entreprise, ses comptes en banque, ses voitures et tout ce qui va avec.

Bien-sûr en ces temps-là, Tayssir était encore sous l'emprise de son père et il a finalement décidé de s'installer chez nous avec sa bien-aimée. En ces temps-là, Ayoub était en voyage lui aussi. Lorsqu'il est revenu, il a commencé à se comporter bizzarement, il a insisté auprès de son père pour qu'on enlève Tayssir à la tête de l'entreprise et qu'on le mette lui soi-disant qu'il est le grand frère.

Bien évidemment Tayssir s'est opposé et de là est né une sorte de petite guerre entre eux. Les choses se sont dégradées lorsque Ayoub a commencé à faire des attouchements à Neïma, il a commencé à lui faire des avances. Et bien-sûr naïve qu'elle est, elle ne l'a pas repoussé. Une fois même Tayssir les a surpris en train de s'embrasser.

Et avec son tempérament nerveux, il l'a mal pris et il a voulu foutre Neïma dehors mais sauf qu'elle lui a avoué sur un coup de tête qu'elle était enceinte. Les tensions se sont donc apaisées et il a fait sa demande en mariage quelques temps après. Lui seul sait ce qui lui a pris après ce qu'il avait vu.

Quelques temps après l'accouchement de la petite Malya, Neïma a commencé à devenir distante, elle n'avait même pas voulu sentir sa propre fille. La veille du mariage, ils ont eu une dispute assez violente et elle lui a craché au visage qu'elle préférait mille fois être avec Ayoub, qu'être avec lui. Il l'avait mal pris, vraiment mal pris. Alors il n'a pas hésité à sortir une arme et les menacer avec, heureusement que ce jour-là j'étais là. Si non j'aurais eu un fils en moins.

Son père l'a mal pris aussi et il l'a retiré à la tête de l'entreprise, a vidé ses comptes en banque et il l'a foutu dehors avec sa fille malgré le fait que je me sois opposé à cette idée.

Je vois une larme s'échapper de son oeil et glisser sur sa joue.

Il n'avait plus rien, aucun repère et il a refusé toute aide de ma part. Depuis ce jour, les relations entre nous ce sont dégradées, il m'appelait à peine, et même quand je faisais le premier pas il ne décrochait pas.

Vu que ses larmes menaçaient de couler en rafale j'ai sorti un mouchoir de mon sac et je lui ai tendu. Elle a séché ses larmes et elle a enfin posé son regard sur moi.

Tayssir a vraiment besoin d'une femme qui saura apaiser la haine qu'il a dans le coeur. Et tu es vraiment quelqu'un de bien, je crois que tu seras la personne idéale. Avant de mourir, j'aimerais bien le voir heureux pour une fois.

— Ne dis pas une chose pareille, tu ne mourras pas.

C'est la triste réalité. Dit-elle en me lançant un sourire triste.

— Mais...vous avez quand-même eu des moments heureux n'est-ce pas?

Pas vraiment. Mon mari, a toujours préféré Ayoub aux deux autres. Et je ne vais pas te mentir Ayoub c'est mon fils, mais j'ai tellement honte de lui. Ce qu'il a fait à son propre frère est tellement méchant et en plus de ça, son casier judiciaire est plein à craquer pour la même raison. Des viols ou des harcèlements sexuels.

C'est vrai que je suis sa mère mais j'aurais aimé qu'il passe un peu de temps en prison pour refléchir sur ses actes. Mais non, son père trouve toujours un moyen de le sortir d'affaire. Selon lui il ne veut pas que la presse fasse tout un scandale là dessus.

— Quand tu parles de lui, je ne vois aucune émotion sur ton visage. Désolé de te demander ça, mais...est-ce que tu l'aimes? Demandé-je en faisant allusion à son mari.

Est-ce que je l'aime? Répète-t-elle en riant. Bien-sûr que je ne l'aime pas, il me dégoûte. Mais trente ans de mariage et trois enfants ce n'est pas rien.

— Et si tu ne l'aimes pas, pourquoi vous être marié alors?

J'étais forcée, à l'époque pour qu'il prenne la tête de l'entreprise il fallait qu'il se marie. Et il a fallu que cette malchance tombe sur moi, on s'est rencontré dans la librairie dans laquelle je travaillais et depuis il n'a plus voulu me lâcher, il est même arrivé au point de me faire du chantage parce qu'il a financé le traitement de ma mère.

Du coup, on a fait un mariage arrangé. Une fois qu'il se serait bien installé à la tête de l'entreprise, on devait divorcer. Et moi je ne manquerais plus jamais de rien. Sauf qu'après les trois mois d'essai il n'a plus voulu me laisser sous prétexte qu'il est tombé amoureux de moi.

Décidément cette famille en cache des choses.

Elle sèche ses dernières larmes et sourit, c'est fou comment elle gère bien toute cette pression.

Mais si non...il y a pire.

Au même moment mon téléphone vibre dans mon sac, je regarde et c'était un message de Tayssir.

« — Je suis dans la chambre vous êtes où? »

« — On est juste en bas on arrive. »

Après ça, je range mon téléphone dans mon sac et je me lève.

— Bon, il faut qu'on y aille Tayssir est déjà là.

Ça m'a fait du bien de discuter avec toi, tu passeras me voir plus souvent n'est-ce pas?

— Ne t'inquiète pas.

Je commence à la pousser et on récupère Malya au passage, on reprend le même chemin que tout à l'heure et on va dans sa chambre.

A l'intérieur il y avait Tayssir adossé contre un mur, la mine grave, il semblait vraiment énervé. Et il y avait une autre fille, assise dans le lit, elle était dans le même état que lui.

Papa!

Elle va sauter dans ses bras et il la porte.

Qu'est-ce qui vous arrive? Et puis vous étiez où? Leur demande Amélina.

Je te raconterais tout à la maison, mais t'inquiète même pas que tu vas divorcer de cette vieille branche c'est moi qui te le dis. Dit brutalement la fille.

Kacie...elle n'est pas en état. Lance Tayssir.

Oui bref.

Elle lève le regard vers moi et me sourit tristement.

Désolé, je ne suis pas présentable mais on va quand-même faire les présentations. Enchantée, Kacie.

— Gwenhael.

Elle vient me faire la bise et puis me regarde.

Elle est grave jolie Tayssir, félicitations.

Ne commence pas s'il-te-plaît.

Elle aussi elle est très belle et elle ressemble traits pour traits à sa mère.

Allons-y alors, j'ai hâte de voir ce fameux appartement. Dit Amélina.

Kacie va pousser la chaise de sa mère et Tayssir me passe la petite. Ça se voit vraiment qu'il n'est pas d'humeur. D'habitude il aime bien l'avoir dans ses bras.

Maintenant que j'en sais un peu plus sur lui, je pourrais bien faire en sorte qu'il me confie sa vision des choses.

A suivre...

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