𝐗𝐋𝐈 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑
«Gamberro»
Quarante-et-unième chapitre:
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Tayssir:
— Allez, Tayssir mon coeur passe me prendre chez moi. Me supplie Yoram à l'autre bout du fil.
— J'ai dit non. Tu as une voiture que je sache débrouille-toi putain.
— Oui mais ce n'est pas pareil, j'aime te sentir.
Je soupire de fatigue avant de raccrocher, j'en ai marre de lui et il commence à me faire peur ce timbré.
Il a une voiture mais il trouve utile que je me déplace avec la mienne pour venir le chercher chez lui sachant que je dois conduire Malya à son école.
— Papa! Crit Malya de là où elle se trouve.
Et en voilà une autre, j'en suis sûr elle galère avec ses chaussures. Je finis de me parfumer et je vais dans sa chambre. Et effectivement elle n'arrivait pas à mettre sa chaussure.
Je vais l'aider sans pour autant attendre qu'elle demande mon aide.
— Papa?
— Hum?
— Hier, à l'hôpital...la madame a dit qu'elle était ma maman. C'est vrai?
Je le savais.
Ma fille n'est pas bête et tôt ou tard je savais qu'elle allait me poser cette question. Je soupire et je m'installe à côté d'elle.
— Oui c'est vrai.
— Et pourquoi hier tu voulais la tuer alors?
— Je ne voulais pas la tuer mais, tu te rappelles quand je t'ai dit que c'était une méchante personne?
Elle hoche tout simplement la tête de haut en bas.
— Elle n'a pas voulu de toi, parce que si c'était le cas elle serait resté pour s'occuper de nous deux.
— Dommage pourtant elle est jolie ma maman, je peux encore la voir?
Bien-sûr que je vais faire en sorte que tu ne croises plus jamais son chemin.
— On verra, bref dépêche-toi si non tu seras en retard à l'école.
Je l'aide à descendre du lit et on va dans la salle à manger, je lui donne des croissants et un pot de yaourt.
Kacie n'est pas passée aujourd'hui puisqu'elle est en train de tout préparer pour le nouvel appartement. Et moi je ne sais presque rien faire de mes mains à part tuer des gens alors elle va se contenter de ça comme petit déjeuner.
Moi je prends juste une bouteille de jus de pomme et je vais chercher ma veste dans ma chambre, elle finit et on descend directement pour prendre ma voiture.
Comme chaque matin, je la laisse dans sa classe et je roule jusqu'à l'entreprise.
Je prends l'ascenseur jusqu'à mon étage et pour ne pas changer je reçois des salutations par ci, par là. Bien-sûr je ne réponds pas, si non quel genre de boss je ferais?
Qui passe son temps à sourire à son personnel? Non. Je préfère rester mystérieux et inaccessible.
Comme le bureau de Gwenhael est juste avant mon bureau j'en profite pour m'arrêter là-bas pour lui demander de passer à mon bureau.
Une fois sur place, je ne trouve que sa copine. Vous savez l'insolente, elle fixait sa main gauche comme une conne en souriant toute seule.
— Bonjour mademoiselle Trady.
Elle sursaute légèrement quand elle me voit.
— Euh...bonjour monsieur Miller, qu'est-ce que je peux faire pour vous?
— Gwenhael n'est pas encore là je suppose.
— Non pas encore.
— Hum, quand elle arrive dîtes lui de passer à mon bureau.
— D'accord monsieur.
— Et, une dernière chose. Félicitations pour vos fiançailles.
Je n'attends pas sa réponse et je fonce dans mon bureau. Bizarrement, la porte n'était même pas fermée à clés et les stores étaient ouvertes.
Je soupire d'agacement, sûrement il y a quelqu'un qui est encore venu pour casser la tête le matin.
J'ouvre la porte, et comme je l'imaginais il y a quelqu'un. Une femme était assise de dos dans un fauteuil en face du bureau mais juste à sa silhouette j'ai su qui s'était.
Je vais poser ma veste dans mon siège, sous son regard et je desserre ma cravate. Je pose mes mains à plat sur la table et je la regarde, attendant qu'elle s'explique.
— Tu sais, ça me rappelle le bon vieux temps, quand on était encore ensemble. Je venais t'apporter à manger le matin quand tu oubliais de prendre le petit déjeuner. Dit Neïma.
— C'est pour ça que tu es là? Et puis comment tu as fait pour entrer?
— Il y a quelque temps c'était le bureau de Ayoub alors il m'avait donné le double des clés, j'ai ouvert les stores pour aérer un peu puisque ta secrétaire n'est même pas fichue d'arriver à l'heure.
— Tu ne la connais même pas et maintenant ici ce n'est plus le bureau de Ayoub alors évite ça la prochaine fois.
— Bref, sois au moins courtois et offre-moi à boire. Je suis ton invitée tout de même.
— Va droit au but Neïma tu commences à me faire perdre patience.
— Comme tu veux. Tayssir, je veux récupérer ma fille.
— La réponse est non...tu peux libérer mon bureau maintenant.
— Je suis juste venue t'avertir. Pour l'instant j'y vais doucement mais bientôt je te traînerai en justice Tayssir et je n'irais pas de main morte tu verras.
— Non mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité en fait. Dis-je en riant. Dis moi, avec quelles preuves comptes-tu me trainer en justice? Certes tu es sa mère mais tout joue en ma faveur, j'ai des témoins, j'ai des gens qui sont prêts à prouver que tu nous a abandonné la petite et moi. J'ai des preuves que tu as carrément refusé qu'on mette ton nom sur son acte de naissance.
— A l'hôpital dans lequel tu as accouché, les infirmières peuvent témoigner, tu n'as même pas voulu la prendre dans tes bras comme une mère normale le ferais. J'ai la preuve que tu as rejeté cet enfant du plus profond de ton âme. Alors vas-y Neïma traîne-moi en justice je suis prêt.
Elle me lance un regard plein de haine, je la sentais bouillonner de l'intérieur.
— Tu ne sais rien Tayssir absolument rien. Tu ne sais pas ce que j'ai dû endurer pour mener cette grossesse à son terme. J'ai fait plus que la porter en moi je l'ai protégé et c'est grâce à moi si elle est en vie aujourd'hui.
— Oui je le reconnais mais ton travail de mère ne se limitait pas à ça.
— Tu ne comprends pas! Ils ont voulu me faire avorter, j'ai refusé, ils m'ont fait du chantage. Je n'avais pas le choix.
Attendez...quoi?
J'étais sur le point de parler quand la porte s'est ouverte brusquement. Je garde mes yeux posés sur Neïma, elle sèche les larmes qui s'étaient laissées glisser sur ses joues.
Un raclement de gorge vient nous perturber.
Je lève mes yeux vers le nigaud qui est venu nous interrompre à la partie la plus intéressante de l'histoire et c'était l'autre casse pieds.
— Je vois que vous étiez bien occupés, j'espère que je dérange. Dit Yléana dédaigneusement.
— Il faut que je m'en aille, à la prochaine Tayssir. Dit Neïma en ramassant son sac.
Elle quitte son siège et se dirige vers la sortie sans calculer l'autre qui lui lançait un regard plein de haine.
Une fois qu'elle est sortie, Yléana referme la porte et vient s'installer en face de moi. Je m'installe dans mon siège et je passe mes mains sur mon visage.
Cette affaire est bien plus profonde que ce que je croyais, je suis sûr de moi mon géniteur y est pour quelque chose.
Elle parlait de chantage et de menace. Tout ce qui représente mon géniteur en fait. Ce n'est que de cette façon qu'il se prouve à lui-même qu'il est imposant.
Mais la seule question que je me pose c'est pourquoi ferait-il une chose pareille?
Je sais qu'il est capable du pire mais de là à menacer une femme enceinte? Il faut que je mène ma propre enquête, il faut que je découvre ce qui se trame.
— Tu m'écoutes au moins? Demande-t-elle en claquant des doigts sous mes yeux.
— Qu'est-ce que tu veux? Questionné-je en soupirant.
— Je te demandais qui est cette femme? Après m'avoir envoyé en mission suicide tu te tapes une autre c'est ça? Alors qu'on avait un accord.
— Que je sache ta mission n'a pas encore porté ses fruits n'est-ce pas?
— Non mais selon toi tu penses que c'est facile? Ton idiot de frère, malgré toutes les approches que je tente toutes les techniques de séduction que j'utilise il ne semble pas intéressé par moi.
La pauvre.
Personne ne veut d'elle. C'est triste.
— En même temps tu dois revoir tes « techniques de séduction » parce qu'elles laissent vraiment à désirer.
— Ah bon? Pourtant ça marche très bien avec toi. La preuve tu as accepté d'être avec moi.
Elle est vraiment conne ou elle le fait exprès? Elle pense vraiment que je vais me mettre avec elle?
— Tu me fais carrément du rentre dedans mais bon va plus loin avec lui, drogue le ou je ne sais pas quoi mais je veux qu'il soit enfermé pour harcèlement sexuel.
— Je fais comme je peux tu sais? Et puis j'ai l'impression que personne ne m'aime ici dans cette entreprise.
Qui pourrait aimer une personne comme toi en fait?
— A chaque fois que je passe quelque part, il y a des gens qui chuchotent et la plupart du temps quand j'essaye de tendre l'oreille ce sont des choses bien méchantes.
— Je peux savoir pourquoi tu me racontes tout ça à moi?
— Mon psy dit que dans une relation on devrait éviter de se cacher des choses aussi minimes qu'elles soient. Si non ça risque de jouer sur la durabilité du couple.
En plus elle voit un psy, mes doutes se confirment de plus en plus, cette femme est folle.
— Ah. Je guette l'heure sur ma montre. Tu devrais peut-être aller rejoindre Ayoub c'est l'heure du début de son service.
— Je préfère mille fois passer du temps avec toi c'est plus cool. Dit-elle en roulant des yeux. Et j'ai vraiment aimé avoir cette discussion en tête à tête c'était trop romantique.
Elle me sourit puis m'envoie un bisous volant avant de sortir du bureau.
Oui, j'en suis sûr elle est folle.
Au même moment, mon téléphone se met à sonner. Si c'est l'un des deux cons, c'est mort je ne décroche pas.
Quand ils m'appellent soit c'est pour me raconter des conneries soit c'est pour me raconter quelque chose qu'ils viennent de voir.
Rares sont les fois où c'est pour quelque chose de sérieux.
Je regarde et c'est Kacie, je décroche directement.
— Allô?
— Bonjour ça va? Me demande-t-elle.
— Oui et toi?
— Oui je vais bien, je viens tout juste de finir de faire meubler l'appartement. C'était un jeu d'enfant avec toutes les relations familiales.
— Au moins un avantage d'être un membre de cette putain de famille.
— Ne sois pas aussi rabat-joie et puis il doit y avoir plein d'autres avantages...en fait tout bien réfléchis il n'y en a pas mais bref. Je rentre à la villa principale pour me doucher et faire mes valises et celles de maman.
— Laisse-moi deviner je dois passer te prendre là-bas pour qu'on aille chercher maman c'est ça?
— Exactement, et c'est aussi pour autre chose...
— Pourquoi je sens que je vais m'énerver?
— Papa souhaite nous voir aujourd'hui selon lui il a quelqu'un à nous présenter.
— Donc il a enfin décidé de pointer le bout de son gros ventre, c'est génial ça. Mais est-ce qu'il sait au moins que sa femme est à deux doigts de mourir?
— Ne dis pas des choses comme ça Tayssir et puis écoutons ce qu'il a à dire pour sa défense. Ce sera aussi l'occasion de lui annoncer pour le divorce et tout.
— Si tu y tiens, je viendrai mais au moindre geste déplacé de sa part, ça part en vrille. Compris?
— Okay à plus, bisous.
— D'accord.
J'espère pour lui que ce qu'il a à nous annoncer n'est pas un truc flagrant si non c'est sûr que je vais péter un câble.
Il y en a marre des secrets de famille dépourvus de sens.
A suivre...
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