𝐗𝐋 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑
«Gamberro»
Quarantième chapitre:
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Tayssir:
On rentre dans la chambre de ma mère, elle était assise dans son lit en train de jouer avec la cuillère de sa nourriture.
Elle lève la tête vers nous et quand elle voit Malya elle esquisse un beau sourire.
— Enfin vous êtes là...
Elle s'arrête et se penche pour voir derrière moi, quand j'ai su qui elle cherchait, je me suis décalé pour qu'elle puisse bien la voir.
— Ah ma chérie c'est de moi que tu te caches? Viens donc t'asseoir près de moi.
Gwenhael me lance un regard, vous n'avez même pas idée de l'effort dont j'ai dû faire preuve pour ne pas rire.
Je hoche la tête positivement et elle s'avance à pas lents jusqu'au lit de ma mère et elle s'installe avec un peu d'hésitation.
Moi je pose Malya sur le sol parce qu'elle commençait déjà à s'agiter dans mes bras, elle va s'agripper aux genoux de Gwenhael.
— Mamie tu as vu? C'est ma nouvelle copine Gwen.
— Donc c'est toi la fameuse Gwenhael, hum je ne m'attendais pas à ça.
— Ah bon...et vous vous attendiez à quoi?
Je m'installe dans le sofa près d'elles, je sens que cette scène sera drôle.
— Commence déjà par me tutoyer je ne suis pas si vieille que ça et puis je m'attendais à ce qu'il me ramène une de ces blondes en plastique avec des lentilles de pacotille.
— Désolé de décevoir tes attentes alors. Répond Gwenhael en riant.
— Mais non bien au contraire, dis-moi quelles sont tes origines?
— Je suis afro-américaine.
— De mieux en mieux figure-toi que nous aussi.
Elle me lance un petit regard en souriant.
— Je vous vois très bien ensemble vous savez?
Gwenhael, m'a lancé un regard gêné elle ne savait plus quoi dire la pauvre.
— Maman arrête de l'embêter.
— Quoi? Vous formez une jolie petite famille.
— Je me disais la même chose. Commente Malya.
Je pose mon regard sur elle, elle est sérieuse? Genre elle suit ma mère dans ses phases bizarres. Je crois que si on les laisse vivre toutes les deux ensemble, Malya sera une vraie calamité.
— Non...j'ai juste gardé Malya pour le week-end c'est tout.
— Ah bon? Laisse-moi te dire ceci ma puce. Tayssir n'a jamais laissé personne garder sa fille, mis à part Kacie et des nounous qu'il payait et encore que c'était des femmes d'un âge avancé en qui il avait pleinement confiance. Alors le fait que toi tu gardes sa fille me laisse perplexe.
— Maman tu abuses un peu.
— Ah oui? Prouve-moi le contraire alors.
Gwenhael se tourne vers moi un petit sourire aux lèvres. Ça y est je veux sortir d'ici, moi qui pensais que ça devait être drôle.
La porte s'ouvre sur une infirmière, elle me sourit, sourire que je ne lui rends pas d'ailleurs. Et puis elle va se placer devant ma mère.
— Madame Miller vous n'avez rien mangé du tout.
Normal la nourriture de l'hôpital est vraiment dégoûtante.
— Je n'aime pas trop ce que vous servez ici désolé de vous le dire mais je ne suis pas une chèvre pour avaler des feuilles à toute heure.
— Vous devez manger équilibré e...commence l'infirmière.
— Vous savez quoi? Ramenez votre plat on va descendre dans un fast-food du coin pour lui acheter quelque chose.
— Mais...essaie-t-elle d'intervenir.
Je ne l'écoute plus et je me lève, j'ouvre la porte et je fais signe à Malya de venir vers moi.
— Non laisse-moi un peu avec Malya vas-y avec Gwenhael si tu as besoin de compagnie.
— Oui papa j'ai envie de passer du temps avec mamie allez s'il-te-plaît.
Je soupire et je passe ma main sur mon visage en hochant simplement la tête.
Gwenhael enlève Malya de ses genoux pour la poser à côté de ma mère. Elle se lève ensuite pour se tenir à côté de moi.
Je la laisse passer d'abord et puis je sors après elle en fermant la porte derrière moi. On se dirige vers l'ascenseur dans le plus grand des silences.
— Alors tes impressions? Lui demandé-je en rompant le silence.
— Elle est vraiment gentille et surtout adorable. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi elle voulait me voir.
— Moi-même j'ignore pourquoi mais elle y tenait vraiment.
— Hum...euh je peux te poser une question?
— Vas-y.
— Elle est...malade? Je veux dire pourquoi elle est là?
Je soupire en engouffrant mes mains dans mes poches.
— Tu sais si c'est un sujet sensible tu peux...
— Oui elle est malade, elle a une tumeur cancereuse proche du coeur, les médecins disent qu'ils ne peuvent pas opérer parce que c'est une opération trop risquée. Donc elle suit juste un traitement jusqu'à ce que mort s'en suive.
Je la guette du coin de l'oeil et je la vois tressaillir, je crois que je l'ai choqué.
— Désolé...murmuré-je.
— Non tu n'as pas à t'excuser c'est juste que les termes que tu as utilisé sont un peu crus. Mais...
Je sens sa main sur mon épaule. Je pose mon regard sur elle.
— On dit que l'espoir fait vivre, c'est vrai qu'elle ne peut pas guérir complètement mais au moins son espérance de vie peut être rallongée si tu y crois.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent au même moment. Moi je n'y crois pas à ces histoires d'espoir s'il faille qu'elle meurt on aura qu'à se faire à cette idée on ne pourra rien changer avec juste de l'espoir.
Un raclement de gorge vient interrompre notre échange de regard.
On tourne nos têtes au même moment vers la personne qui venait de racler sa gorge et c'était Neïma et son cher mari.
Je soupire d'agacement et Gwenhael retire sa main de mon épaule.
— Tout compte fait j'avais raison, vous couchez ensemble. Ayoub la regarde de la tête aux pieds. Tu es tombé sur le gros lot mon frère dis donc.
— Pèse tes mots Ayoub je n'ai pas envie qu'on se batte en lieu public.
— De toute façon c'est tout ce que tu peux faire. A Gwenhael. Donc tu as décliné mes avances pour t'envoyer en l'air avec mon frère c'est ça?
— Et même si c'est le cas qu'est-ce que ça peut te faire?
— Le chef d'entreprise et sa secrétaire ça peut être mal vu des autres employés. Il marque une courte pause en riant. Bref tu viens Neïma?
Pendant tout ce temps elle était là en train de dévisager Gwenhael, elle a un vrai problème cette femme j'en suis sûr maintenant.
Ayoub l'attrape par le bras et ils dégagent de nos vues. Je demande à Gwenhael de passer avant moi et je passe à sa suite.
Elle était sur le point d'enregistrer notre étage quand je me suis rappelé que j'ai laissé Malya dans cette chambre.
Je sors en trombe de l'ascenseur et je me dirige d'un pas déterminé vers la chambre.
Gwenhael essayait tant bien que mal de me rattraper en criant mon prénom.
J'ouvre la porte avec fracas et la scène qui se présente à moi me fait lancer un rire nerveux.
Ma fille était dans les bras de cette folle.
Je n'ai pas réfléchis, de toute façon avec eux plus tu essayes de parler plus ils se prennent la tête.
J'ai tout simplement sorti mon arme, sachez que je marche toujours avec elle sur moi où que j'aille même au bureau.
— Neïma je n'ai pas envie d'éclabousser le beau visage de ma fille avec ton sang alors tu la poses tout doucement et tout ira bien.
— Mon chéri baisse cette arme, on peut régler ça d'une autre manière mais pas comme ça. Supplie ma mère.
— Maman ne te mêle pas de ça s'il-te-plaît.
— Je te signale que c'est moi qui ais mis cette petite au monde et pas toi j'ai tout aussi le droit de la voir et peut-être même plus que certaines personnes.
— Tu l'as mis au monde et puis après? Tu n'as plus assumé et tu t'es mariée avec mon bouffon de frère. Alors sois gentille et donne-moi ma fille.
— Neïma fais ce qu'il te dit. Ordonne Ayoub.
— Quoi? Bredouille-t-elle.
— Donne lui sa fille, on avait un accord que je sache ne m'oblige pas à tout déballer ici.
Elle lui lance un regard plein de haine et pose Malya à même le sol. Je lui tends la main et elle se dirige vers moi.
— Ça ce n'était qu'un avertissement la prochaine fois que je te vois proche d'elle je t'explose la tête sans hésiter. Maman je passe te prendre demain soir après le boulot.
Je range mon arme dans mon pantalon et je passe Malya à Gwenhael. Je dévisage Ayoub puis sa femme et puis je sors de là.
Ces deux là cachent quelque chose j'en suis sûr.
On prend finalement l'ascenseur et on descend dans le parking, le trajet s'est fait en silence. Malya dormait dans les bras de Gwenhael, et elle, avait sa tête collée contre la vitre.
J'ai jugé bon de ne rien dire je crois que la scène à laquelle elle vient d'assister l'a traumatisé.
Mais qu'est-ce que j'y peux, il fallait que je règle ce problème. Neïma m'a abandonné quand j'avais le plus besoin d'elle.
Qu'est-ce que je ne lui ai pas donné?
L'amour, l'argent, je l'ai aidé à payer ses études, j'ai mis sa famille à l'aise, j'ai tout fait mais en retour qu'est-ce que je reçois?
J'arrive en dessous de l'immeuble de Gwenhael, on est venu chercher les affaires de Malya.
Elle réveille délicatement Malya et quand elle était sur le point de sortir je bloque les portières. Elle soupire de fatigue et me regarde.
— Ouvre la portière.
— Ce que tu as vu, essaye de sortir ça de ta tête, okay?
— Écoute, vos affaires de famille ne me regardent pas.
— Pourtant la dernière fois tu n'as pas hésité à me donner ton avis sur la façon dont je traitais la mère de Malya.
— Mais là...tu as sortie une arme Tayssir, tous les problèmes ne se règlent pas par la violence en plus envers la mère de ta fille. Tu sais, elle a aussi le droit de la connaitre non?
Je passe ma langue sur mes lèvres, personne du moins aucune femme ne s'est préoccupée de moi comme ça depuis longtemps mis à part ma mère et Kacie.
— Je vais y réfléchir, ne t'inquiète pas.
— Tu me promets?
Je pose mon regard sur elle, on aurait dit une enfant.
— C'est promis.
Elle me sourit, c'est fou comment j'aime voir ses petites fossettes.
— Bon, maintenant ouvre les portières.
Je débloque les portières et elle descend après avoir posé Malya dans son siège. Elle rentre à l'intérieur de l'immeuble, moi je reste là à fixer ma fille qui s'est encore endormie.
Il me faudra du temps pour la laisser avec l'autre folle qui lui sert de mère.
Gwenhael revient au bout de quinze minutes, elle pose son sac sur la banquette arrière et puis elle vient se placer de mon côté.
— Merci de t'être occupée d'elle.
— Ce n'est rien, bon à demain.
— Attends....
— Hum?
— Je veux un au-revoir digne de moi.
— C'est-à-dire? Questionne-t-elle suspicieusement.
Je ne réponds rien et je pointe ma joue gauche à l'aide de mon index.
Je pouvais sentir son stress jusque là où j'étais, au bout de cinq minutes d'hésitation elle finit par se rapprocher de moi et dépose un chaste baiser sur ma joue.
Tellement c'était rapide que je n'ai rien senti, mais on ne va pas plus l'embarrasser que ça.
— Passe une bonne soirée. Dis-je en souriant.
— Toi aussi.
Je démarre après ça et je m'en vais.
A suivre...
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