𝐗 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋

«Gamberro»

Dixième chapitre:

-------------------------------

Gwenhael:

L'enterrement vient tout juste de se terminer et a laissé place à un simple petit diner restreint pour les membres de la famille. Estimant que j'ai mis assez long parmi eux, je tapote l'épaule de Andrian pour lui faire comprendre que je m'éclipse un peu et je pars avec Calista.

— Ça me fait trop de peine de le voir dans cet état. Dis-je une fois hors de portée de voix.

— Ne t'inquiète pas, il s'en remettra. Mais dis donc toi...

— Hum?

— Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que tu arrives en retard?

Eh oui, on ne change pas les bonnes vieilles habitudes. J'étais encore en retard, ce n'est pas de ma faute, j'ai dormi super tard et conséquence je me suis réveillée aussi super tard.

— Ce n'est pas de ma faute. Me justifié-je.

— Ce n'est jamais de ta faute de toute façon.

— C'est de ta faute à toi, tu ne m'as pas réveillé.

— Oui c'est ça...bref j'en ai marre de rester dans cette fichue maison endeuillée. Ça te dit qu'on aille chez ma mère?

— Vas-y.

On emprunte un taxi et on va chez sa mère. Elle a une jolie petite maison vraiment accueillante dans une rue assez calme.

On sonne et c'est Lenny qui nous ouvre. Lenny c'est le petit frère de Calista. En tout, ils sont trois Calista, Lenny et Pharel.

— Vous sortez d'où? Questionne-t-il en nous reluquant.

Tu es du FBI c'est ça? Lui répond froidement Calista.

Elle le pousse sur le côté et entre. Moi je lui souris et je tapote sa tête, j'entre à mon tour et je vais dans le salon.

— Bonsoir. Salué-je.

Eh, Gwenhael tu dates dis donc. Me lance mon oncle, le père de Calista, le sourire aux lèvres.

— Papa tu sais que tu n'as plus l'âge de parler comme ça? Le sermonne légèrement Lenny.

Imbécile, c'est toi qui va m'apprendre le français?

On s'est tous retenu de rire, il l'a dit avec un accent dont lui seul à le secret.

Je me suis installée avec eux, et on a parlé de tout et de rien pendant un bon moment, oubliant toute trace de tristesse que j'ai pu ressentir durant le deuil. Il faut savoir que je suis très proche de ma famille de ce côté-là.

Mais du côté de mon père...

Comment dire que notre relation n'est pas des plus bonnes. Depuis la mort de mon père, sa famille nous a complètement renié.

La seule chose que je sais c'est qu'ils tiennent ma mère pour responsable. Mais je sais que ça va bien plus loin que ça.

On a déjeuné là-bas et puis on est retourné chez Andrian parce qu'il fallait aider à la cuisine.

Heureusement que je rentre chez moi demain parce que tout ce travail, ça ne va pas le faire.

Cette enfant pourrie gâtée de Léora elle croit que le monde entier lui appartient. Depuis qu'elle est rentrée elle s'est enfermée dans sa chambre. Juste pour qu'on la supplie et qu'on aille lui manger les pieds. Se plaint Calista dans des gestes saccadés.

— Tu as quel problème avec elle en fait?

Elle est trop insolente. Et tu as Andrian qui dit qu'elle viendra vivre ici comme sa mère a un besoin de respirer un peu, elle va voyager je ne sais pour où. J'ai la haine putain. Avoir à supporter son gros crâne là chaque jour de ma magnifique existence.

Attention, c'est de ta belle soeur dont tu parles quand même. Me moqué-je.

Elle se contente de rouler des yeux et lancer un petit son d'agacement.

Je secoue la tête négativement en riant. Mon téléphone sonne, je regarde de qui il s'agit et c'est Rhéane.

Je décroche.

— Allô? Lancé-je.

— Gwenhael...dit-elle d'une voix faible.

— Ma chérie, ça va?

Non, tout va mal. Tout...

— Attends, respire et parle-moi calmement. Qu'est-ce qu'il y a?

— C'est cet idiot qui me sert de mec. Ce connard me trompe.

— Wow du calme! Tu es sûre de toi là?

Très sûre même. Je suis actuellement devant le café où il se trouve avec sa maîtresse et ils sont en train de rigoler ensemble comme si de rien n'était.

— Okay, attends-moi là-bas j'arrive d'accord? Ne pleure pas s'il-te-plaît.

— Fais vite si non je pense que je vais commettre un meurtre.

Elle raccroche après cette dernière réplique. Je passe ma main sur mon visage en râlant.

Qu'est-ce qu'il y a? Me questionne Calista curieusement.

— Je dois aller tenir compagnie à une copine qui est vraiment dans le besoin.

Dis, je peux venir avec toi?

— Tu es quand-même la belle fille. Si tu pars tu laisses la belle famille à qui?

Je me lave les mains, et je lui envoie un bisous volant. Je vais enfiler mon manteau et mes bottines.

Je ramasse mon sac à main et je sors, je commence le chemin à pieds puis je finis par prendre un taxi.

Je crois que bientôt ce sera mon nom, taxi-girl. Je rigole à cette simple pensée. J'en ai marre de moi.

J'arrive au café — dont elle m'avait préalablement envoyé l'adresse quelques minutes plus tôt —, elle était assise sur le trottoir, des lunettes de soleil sur le nez, et un foulard noir sur la tête. Cette fille vraiment c'est un cas à part.

Il y avait une autre fille adossée contre le mur du café derrière elle.

— Qu'est-ce que tu fais? Lève-toi de là. Dis-je une fois près d'elle.

— A quoi bon? La vie n'est qu'une succession de déceptions. Murmure-t-elle avec mélancolie.

Si elle n'était pas dans un état pareil, j'allais éclater de rire mais je me suis pincé la lèvre pour éviter.

— Vous n'étiez même pas marié et tu es déjà dans un état pareil, vas-y lève-toi!

C'est ce que je me tue à lui dire depuis tout à l'heure. Dit enfin la fille adossée contre le mur.

Je lève la tête vers elle et elle vient à notre niveau.

Moi c'est Alyda enchantée.

— Gwenhael. Bon laisse-moi voir ça de moi même.

Est-ce que tu es allé les voir avant de tirer des conclusions hâtives? Questionne Alyda en s'adressant à Rhéane.

— Ils se tiennent la main et ils rigolent ensemble ça ne te suffit pas comme preuve?

Je roule des yeux et je vais à l'intérieur. Je le cherche du regard mais je ne le trouve pas. J'avance donc et je heurte quelque chose ou plutôt quelqu'un et je sens quelque chose de froid sur ma cuisse.

Je baisse la tête et je vois une petite avec une glace en main. Mais elle me rappelle vaguement quelqu'un. Je la fixe bien et oui.

C'est Malya je crois. Tout d'un coup tout ce que son père m'avait dit à son sujet me remonte à l'esprit.

Oups! Pardon...s'excuse-t-elle.

Malya ce n'est pas possible, on te laisse cinq secondes et tu fais n'importe quoi. Dit une voix masculine derrière elle.

Je lève la tête et je vois monsieur Tayssir. Une chaleur indescriptible s'est emparée de moi à la seconde même.

— Non...ce n'est rien. Elle n'a pas fait exprès, ce n'est pas grave. Essayé-je de la défendre.

Elle était sur le point de pleurer, et malheureusement ou heureusement, c'est mon point faible.

Je me suis baissée à sa hauteur j'ai sorti un mouchoir de mon sac et j'ai séché les quelques larmes qui avaient déjà glissé sur ses joues.

— Tu sais, il suffit juste de faire attention et regarder là où tu mets les pieds et ça ira. Hum? La calmé-je.

Elle hoche juste la tête et me fait un câlin en chuchotant encore un petit « pardon ».

J'ai été un peu surprise de sa réaction. Du coin de l'oeil j'ai pu observer la réaction de son père et il était aussi choqué que moi.

Quand elle m'a lâché, je me suis relevé et je n'ai pas pu le regarder dans les yeux. Donc je fixais instablement des points différents à chaque fois.

Il a porté Malya et m'a remercié avant de retourner à sa table, sur laquelle il y était avec deux autres hommes. Des collègues à l'entreprise je crois.

Bref.

Je finis par sortir de là, il me fallait de l'air frais. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je me sens comme ça en sa présence.

C'est vrai aussi qu'il dégage un truc que je ne saurais qualifier. Je ferme les yeux et inspire.

— Eh la terre appelle Gwenhael. Dit Alyda en claquant des doigts devant moi.

J'ouvre les yeux subitement et je la regarde.

Alors tu l'as vu? Me demande-t-elle.

Euh...je crois que j'ai complètement été détournée de ma mission.

— Ah...euh. Vous êtes sûres qu'ils sont toujours à l'intérieur?

— Peine perdue alors. Je veux rentrer chez moi. Dit Rhéane tristement.

On l'aide à se relever, et on va vers une voiture. Je crois que c'est celle de Alyda.

On monte et elle conduit jusqu'à chez Rhéane, rien que sur la route elle a versé une quantité de larmes incroyable.

Une fois chez elle, elle est monté dans sa chambre et nous a demandé de faire comme chez nous.

Bien-sûr qu'on va faire comme chez nous sans nous gêner. On va dans la cuisine, moi je sors un paquet de cookies et du jus. Et Alyda sort une gamelle de nourriture surgelée.

— Et vous vous connaissez depuis quand Rhéane et toi?

— On est collègue de travail en fait, ça fait disons 6 mois déjà. Et vous?

Une copine de fac.

— Donc toi aussi tu fais dans le marketing?

Je faisais...avant. Mais il faut dire que ça ne m'a pas beaucoup réussi alors maintenant je vends dans un magasin de chaussures.

— Hum.

On a encore un peu parlé. Puis j'ai dû rentrer parce qu'il se faisait déjà tard. Et aussi parce que ça risque de trop parler à mon sujet dans la famille de Andrian.

Moi qui suis censée être en deuil.

Quand je suis entré, ils étaient en train de manger et tous les regards se sont tournés vers moi.

J'ai bien failli tomber en syncope. Je déteste être au centre de l'attention comme ça.

— Bon...soir.

Quelques personnes seulement ont répondu à mon bonsoir. Le reste s'est contenté de me dévisager.

Je suis monté dans une des chambres, je ne sais même pas comment on fait pour tous suffire ici, alors que nous sommes assez nombreux.

Je ne comprends pas pourquoi il y a certaines personnes dans cette famille qui ne m'apprécient pas.

J'ai toujours tout fait pour me plier à leurs exigences mais jusque-là rien. On dirait que j'ai eu envie de faire partie de leur famille.

Je vais me doucher, puis je me mets en pyjama. Je vadrouille un peu sur les réseaux, c'est vrai que je n'aime pas trop ça mais pour moi c'est comme une forme de passe-temps.

Je vais sur le compte de Spencer le mec de Rhéane et il a mis une story. Je clique dessus et il y avait une vidéo de lui avec une autre fille.

Bon là, je crois que Rhéane avait raison. Mais je n'ai pas très envie de me mêler de ses affaires. Enfin, je n'ai pas trop envie de remuer le couteau dans la plaie. Donc je ne lui dirais rien. 

Je vais juste l'épauler si besoin, je ne l'ai jamais vu dans un état pareil. Et si c'est le cas, c'est qu'elle va vraiment mal.

Une preuve encore que l'amour ne sert qu'à se faire du mal. Pour moi ce genre de choses ne fait pas partie de mes priorités.

Vraiment pas.

A suivre...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top