𝐕𝐈𝐈𝐈 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋
«Gamberro»
Huitième chapitre:
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Gwenhael:
Je me réveille à 7h, ce qui est une première depuis très longtemps d'ailleurs. Malgré le fait que je me sois endormie hyper tard à cause du travail.
Je vais me doucher, et je fonce directement au boulot. Je suis arrivé à 8h25, ce grand évènement mérite des applaudissements, j'ai cinq minutes d'avance.
Je suis trop fière de moi, murmuré-je à voix basse.
Je vais m'installer à mon bureau. Le regard que Rhéane m'a lancé lorsqu'elle m'a vu m'a fait comprendre qu'elle était tout aussi étonnée que moi.
— Qui es-tu? Et qu'as-tu fais à ma copine Gwenhael?
— Tu as vu ça? Je suis à l'heure aujourd'hui. Dis-je, fière de moi.
— Je t'offre un plat aujourd'hui à la pause.
— Si c'est comme ça, je vais arriver tôt chaque jour.
— Profiteuse.
Je rigole légèrement, et je commence à travailler.
Je vais déposer quelques dossiers dans le bureau de monsieur Ayoub qui n'était pas encore là.
Puis je retourne à mon bureau.
— Pourquoi l'autre n'est pas encore là?
— Qui ça?
— Monsieur Ayoub.
— Suis-je sa mère?
— Tu pouvais répondre simplement à...
— Mesdames? Dit une voix qui m'interrompt soudainement.
On se tourne vers celui qui venait de parler. Et c'était monsieur Tayssir accompagné de Assia, une collègue, et deux autres hommes.
— Oui? Réponds-je doucement.
— Laquelle de vous deux est Rhéane Trady? Questionne monsieur Tayssir posément.
— Euh c'est moi. Répond Rhéane.
— Très bien. J'espère pour vous que le genre de scandale, auquel j'ai assisté hier, ne se reproduise plus jamais dans mon entreprise. Ici ce n'est pas un cabaret où on fait ce qu'on veut quand on veut, c'est assez clair j'espère?
— Oui monsieur. Répond-elle d'une petite voix.
— Bien.
Après ça, ils s'en vont. Moi j'ai automatiquement regardé Rhéane après leur départ.
Elle qui a très souvent la langue bien pendue....
Cette fille qui a très souvent la langue bien pendue, cette fois-ci, elle est à la limite du traumatisme.
Je me suis mordue la langue pour ne pas rigoler, son expression est à mourir de rire.
— Tu ne parles plus? La taquiné-je.
— Il m'a remarqué, et en plus il connait mon prénom, tu imagines?
— Tu sais au moins que tu viens de risquer ton renvoi?
— Oui mais...vas-y je vais appeler mon mec pour rompre. C'est bon j'ai découvert mon âme-soeur.
— Tu es folle. Dis-je en roulant à moitié des yeux.
— Non mais blague à part, je sentais mon coeur battre dans tout mon corps lorsqu'il est venu. Je dois l'avouer, je n'aurais pas dû gifler cet homme. C'était sous l'effet des nerfs.
— Enfin tu reconnais tes torts.
On continue de travailler. Et puis c'est ça ma routine de toutes les façons.
Le travail, la maison et encore le travail. Je n'ai pas souvent trop de temps pour m'occuper de moi même, genre le Spa, le salon de coiffure, la manucure, pédicure. Tout ça.
Ce n'est pas pour moi. Mais je mets quand-même du maquillage, juste pour paraître présentable. Il ne faut pas abuser non plus.
— Gwenhael? M'interpelle Assia qui venait d'arriver à notre niveau.
— Hum?
— Tayssir veut te voir dans son bureau.
— Ah, j'arrive.
Je regarde Rhéane, qui cache à peine son sourire. Je me lève et je suis Assia, elle me conduit jusqu'au bureau de monsieur Ayoub.
Je ne comprends pas pourquoi, mais elle entre, et je la suis de près.
J'entre et je reste debout devant la porte.
— Merci Assia tu peux partir, Gwenhael installe-toi là. M'ordonne-t-il.
Assia s'en va et moi je m'installe, en face de lui. Je ne sais pas pourquoi mais mon coeur a commencé à battre assez vite, ça doit être de la peur.
— Assia m'a dit que c'est toi qui a posé ces dossiers ici. Dit-il en me tendant les dossiers que j'ai posé tout à l'heure.
— Euh, oui je pensais que c'était le bureau de monsieur Ayoub.
— Plus maintenant, maintenant ici c'est mon bureau. Mais dis-moi, quel est ton travail ici?
— Je suis la secrétaire de monsieur Ayoub.
— Hum, je suis donc navré de t'annoncer...
A ce moment-là, mon coeur a failli sortir de ma poitrine vu la vitesse à laquelle il s'est mis à tambouriner dans sa cage. Et s'il me renvoyait? Est la seule question qui germait dans mon esprit à cet instant précis.
Mais pourquoi il me renverrais? Je n'ai rien fait que je sache. Essayé-je de me convaincre.
— Que dorénavant tu ne seras plus sa secrétaire mais la mienne et Assia sera la sienne.
J'ai soupiré intérieurement, et...
Mais attendez...
Quoi? Moi sa secrétaire?
— Et...pourquoi?
— Ça, ça reste un mystère, j'ai fini tu peux disposer quand tu veux.
Je reste un moment bloquée, puis je finis par sortir.
Pile quand j'ai fermé la porte, j'ai eu l'impression que tout l'air du monde a pu traverser mes poumons.
C'est comme si tout le long de la discussion, mon corps chauffait de l'intérieur.
Je respire fortement, et je me dirige vers mon bureau. Je ne comprends même pas pourquoi on change les choses comme ça.
— Qu'est-ce qu'il voulait? Me questionne Rhéane à mon arrivée.
— Il m'a demandé d'être sa secrétaire.
— Ne me dîtes pas que tu lui as tapé dans l'oeil. S'exclame mon amie avec un sourire.
Elle souriait de toutes ses dents comme s'il venait de me demander en mariage.
— Non, au moins je suis montée d'un grade c'est le plus important.
— Donc tu auras la chance de le côtoyer chaque jour. En passant, il faut que je cherche la robe que je vais porter le jour du mariage, une à la mairie, trois à la soirée.
C'est mieux que je la laisse toute seule dans son délire, c'est beaucoup mieux je trouve.
Je vais rejoindre Assia, pour qu'elle me dise où je m'installe et tout.
Elle est toujours à la réception a cette heure ci. Je prends l'ascenseur jusqu'au dernier étage et comme je l'avais dis, elle est à la réception.
— Euh Assia comme on a changé de poste toi et moi, je dois changer de bureau ou?
— Ah non, tu restes là où tu es ça ne pose pas de problèmes.
— Merci. Réponds-je avec un sourire.
Après ça, je m'en vais. Elle, je l'aime bien mais on n'est pas aussi proche comme je le suis avec Rhéane.
[•••]
J'arrive chez moi aux alentours de 18h30. Ma mère était dans la cuisine en train de faire à manger.
— Hey mon coeur.
— Tu veux quoi? Escroc. Dit-elle en fronçant les sourcils.
Je n'ai encore rien dit et elle m'agresse déjà.
— Je voulais juste être gentille, tu n'es pas contente de me voir?
— Pas du tout. Quand est-ce que tu te maries? Je suis fatiguée de voir ta tête chez moi.
— Mais je suis encore un bébé moi, comment veux-tu que je parte?
— Bébé mon oeil oui. Va prendre un bain, tu pues le célibat.
Je mets main sur ma poitrine pour faire mine d'être choquée.
Cette femme, une vraie pièce de théâtre à elle seule.
Je rigole et je vais prendre un bain, je me change et je fais mon sac.
Comme on est vendredi et que je ne travaille pas demain, je vais passer le week-end chez Andrian. Pour l'épauler un peu, et assister aux funérailles.
Je finis, je vais dans le salon, je laisse mon sac sur un canapé et je vais m'installer à table avec ma mère.
— Je suis désolé de te laisser toute seule tout le week-end mais je reviens vite.
— Si tu pouvais rester là-bas pour toute une éternité ça m'arrangerait.
— Tu me chasses?
— Non je t'aide juste à découvrir de nouveaux horizons.
— Ne t'inquiète pas, je reviendrais. Tu n'as pas fini d'entendre parler de moi. Dis-je en riant.
Je finis de manger, je l'aide à débarrasser puis à faire la vaisselle et enfin je lui embrasse le front puis je m'en vais.
Une fois là-bas, je sonne et c'est Calista qui m'ouvre.
— Tu étais censée arriver à 19h et là il est presque 21h. Dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
Si je n'étais pas en retard au bureau aujourd'hui, il fallait forcément que je le sois ailleurs.
— J'ai un travail je te signale.
— Oui c'est ça, vas-y entre.
Elle se pousse un peu et me cède le passage. J'entre, et à l'intérieur il y avait presque toute la population de Chine.
Ils étaient vraiment nombreux, ce que je redoutais le plus c'était de trébucher puisqu'il n'y avait même pas le passage.
J'étais obligée de soulever mes jambes comme une antilope pour pouvoir me déplacer aisément.
Une fois dans la salle de séjour, j'ai dû saluer tout le monde et je crois que ma mâchoire en a subi les frais à force de sourire.
Il y a des gens que je ne connais même pas, mais la politesse m'oblige à sourire.
Je vais m'installer à côté de Léora, la petite soeur de Andrian. La pauvre, elle était inconsolable. Sa mère alors n'en parlons même pas. Elle, elle était assise à même le sol à fixer un point imaginaire.
— Tiens le coup ma chérie tout ira bien. Dis-je à l'endroit de Léora.
— Qu'est-ce que tu en sais? Demande-t-elle brutalement.
— J'en sais quelque chose vu que moi aussi j'ai perdu mon père et je peux te dire que ça a été la période la plus difficile de ma vie.
— Et c'est censé m'aider tout ce que tu me racontes là?
— En quelques sortes ma puce. Il faut que tu sois forte, pour lui. Il n'aimerait pas te voir comme ça.
— Vous dîtes tous la même chose comme si vous saviez ce qu'il veut ou pas. Vous me cassez la tête à la fin.
Elle se lève et sort. Ça doit être sur le coup des nerfs. Moi je ne suis pas quelqu'un qui s'énerve vite donc je ne l'ai pas mal pris.
Au contraire c'est tout en son honneur.
— Cette petite vraiment elle fatigue. Ça y est son père est mort et toute la terre doit subir ses sauts d'humeur aussi stupides que ses tenues. Marmonne Calista qui venait de se rapprocher.
— Arrête Calista ce n'est pas gentil ce que tu dis.
— Ah, excuse-moi Déesse de la gentillesse. C'est vrai que j'ai un peu mal pour elle mais à un moment il ne faut pas aussi exagérer. Je vous écoute depuis tout à l'heure et tu as vu comment elle t'a répondu?
— Ce n'est rien.
— Ce n'est jamais un problème avec toi, tu es trop gentille, dès fois je me demande si on est vraiment de la même famille. Elle se lève. Je te laisse avant de m'énerver ici pour aucune raison.
Après elle s'en va, j'ai rigolé doucement, pour ne pas attirer l'attention.
Cette fille c'est tout mon contraire, elle est directe donc elle dit ce qu'elle pense au moment où elle le pense peu importe si ça plaît ou pas. Et c'est elle aussi qui a une grande gueule mais en réalité elle n'a rien dans les bras.
Je quitte la salle de séjour parce que je commençais déjà à avoir un peu trop chaud et je vais me mettre sur le balcon.
Là-bas il y avait Andrian, assit dans une chaise et la tête entre ses mains.
Je m'assois en face de lui et je retire ses mains à l'aide des miennes.
— Hey?
— Je n'arrive toujours pas à croire qu'il ne soit plus parmi nous.
— Ne t'inquiète pas il est certainement mieux là où il est.
— Non, moi je ne pense pas. Regarde dans quel état maman est, regarde Léora.
— Je suis désolée. Soufflé-je doucement.
Je le prends dans mes bras et je lâche encore quelques petites larmes.
Il se sépare de moi et me regarde droit dans les yeux. Dans son regard j'y ai presque vu des éclairs défiler.
— Je te le jure, si je retrouve le fils de pute responsable de sa mort, je ferais tout pour qu'il crève en prison, tu verras.
A suivre...
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