𝐕 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑

«Gamberro»

Cinquième chapitre:

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Tayssir:

— Papa? Lève-toi, c'est le matin. Me murmure la petite voix de ma fille en me secouant doucement.

— Cinq minutes encore petit coeur et puis je viens.

— Tata Kacie elle a dit si il ne se lève pas tu lui renverses un verre d'eau dessus.

— Hum...laissé-je échapper alors que le sommeil m'emmène de nouveau avec lui.

Elle se lève du lit et puis elle s'en va. Moi j'étais sur le point de bien me rendormir lorsque je sens un liquide assez froid glisser le long de ma joue.

Je sursaute laissant les frissons de surprise parcourir mon corps et il faut dire que j'ai bien failli tomber du lit. Malya était au bord de mon lit en train de me fixer un verre d'eau à la main.

— Mais ça ne va pas? Qu'est-ce qui te prend? Dis-je sans toutefois hausser le ton.

Je t'avais prévenu. Elle se dirige vers la sortie. Tu veux toujours qu'on utilise la force avec toi.

Je crois que je rêve là. Vous êtes sûrs que cette petite a 4 ans? Parce que je suis bientôt en train de douter.

J'allume mon téléphone après m'être remis de mes émotions et je vois un message de ma banque. Un sourire s'est dessiné automatiquement sur mon visage, il comprend vite cet idiot de géniteur.

Mon compte en banque recommence à avoir des couleurs. Je vais me doucher, et je vais voir dans mes valises s'il n'y a pas de costard, parce que ça fait un peu longtemps.

Aujourd'hui, je laisse un peu mon côté voyou de côté, et laisse place à un voyou plus responsable.

Moi-même je ne crois pas en ce que je viens de dire mais je vais faire semblant d'y croire du moins pour le moment.

Je vais rejoindre Kacie et Malya dans la cuisine qui étaient déjà en train de manger, je m'installe avec elles.

— C'est toi qui a dit a Malya de me renverser un verre d'eau dessus? Demandé-je en posant mon regard sur ma soeur.

— Sans ça, tu serais encore en train de ronfler sous ta couette donc ne me remercie pas.

— Je n'allais pas le faire. Et toi ne fais plus ce que ta tante te dit. Préviens-je en me tournant cette fois vers ma fille.

— Super, ça veut dire que je ne fais plus mes devoirs. S'exclame-t-elle en levant les bras.

— Rappelle-moi à quel moment j'ai dit ça.

— Bah tata elle m'oblige à faire mes devoirs et toi tu viens de dire que je ne dois plus faire ce qu'elle me dit donc je ne fais plus mes devoirs.

C'est logique. Commente Kacie.

— Quoi? Mais non. Je voulais dire ne fais plus ce qu'elle te dit quand il s'agit de moi.

— Donc je ne dois plus aider à faire le dîner pour toi.

— Mais non.

Qu'est-ce que tu veux alors? Faudrait savoir.

— Tu sais quoi? Mange vite, aujourd'hui je te dépose à l'école avant d'aller au bureau.

Cette petite m'exaspère, je ne sais pas de qui elle tient ça mais pas de moi en tout cas.

On finit de manger, puis Kacie met la vaisselle sale dans le lave-vaisselle. Et puis moi je ferme la porte et on va monter tous monter dans la voiture.

Je dépose Kacie dans son salon de beauté, elle est esthéticienne, puis ma fille à l'école et puis je vais à l'entreprise.

Les deux autres étaient tenu devant le bâtiment comme des clochards. Je me gare dans le parking externe et je vais les rejoindre.

Tu sais depuis combien de temps on est là? Questionne Caelan avec impatience.

Il ne sait pas vu qu'il n'était pas là. Pourquoi tu demandes? Répond Yoram.

— Vous parlez beaucoup trop. Je ne sais même pas qui vous a mis dans des costards, vous n'êtes même pas crédibles.

— Tu t'es vu? On dirait un singe qui parle. Dit Yoram sous un ton moqueur.

Clairement. Ajoute Caelan.

Je secoue la tête négativement et j'entre suivi de près par eux. Si je veux soustraire quelques billets de cette entreprise, il faudra que je sois accompagné, bien accompagné, d'où leurs présences.

Il y avait une panoplie de têtes qui se tournaient après mon passage, et des chuchotements s'en suivaient. Toute l'attention se trouvait sur nous, surtout sur moi et je dirais que c'est assez normal. Le big boss est de retour. Et aussi parce que je suis très beau en costard — évidemment.

Dîtes-moi que je rêve! Tayssir c'est toi? Lance la voix trop aigue de Assia.

Non c'est son sosie, tu ne vois pas? Répond amèrement Caelan.

Dégage toi! Que je sache je ne t'ai pas adressé la parole. Elle se tourne vers moi. Enfin tu es de retour, tu m'as trop manqué.

Elle vient me prendre dans ses bras à ces mots. Elle, je l'ai toujours considéré comme une petite soeur, c'était ma secrétaire avant qu'on ne me chasse de l'entreprise.

— Il est déjà là l'autre imbécile? Questionné-je alors qu'elle se sépare de moi.

Tu ne changeras jamais. Oui il est dans son bureau. Répond-elle en riant.

Pourquoi lui il a droit a un câlin et nous pas? Demande Yoram d'un ton réprobateur.

Toi tu as droit à un câlin mais pas l'autre. Répond Assia en se dirigeant vers lui.

Tes câlins et toi vous pouvez bien aller vous faire voir, qui t'a dit que j'en avais besoin? Lance Caelan.

Bref, elle les salue et on va prendre l'ascenseur. Apparemment il est en réunion présentement. Et bien évidemment je vais l'interrompre, je n'ai pas le temps d'attendre.

Je ne crois pas que ça soit une bonne idée, il reste juste une heure avant qu'elle ne se termine. Patiente un peu. Me conseille Assia.

Je ne suis pas très sûr qu'il sache ce que veut dire le mot patienter. Lâche Caelan sous un ton moqueur.

Je les ignore complètement et fais mine de n'avoir rien compris. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, la salle de réunion est située tout au fond du couloir, je le longe donc.

J'ouvre grandement les deux battants de la grande porte. Face à mon geste, tous ceux présents dans la salle se tournent vers moi. Et un calme assez apaisant s'installe.

— Vous avez commencé la réunion sans moi, ce n'est vraiment pas gentil de votre part.

Qu'est-ce que tu fais là? Me demande brusquement mon frère à l'autre bout de la salle.

— Je suis revenu prendre le poste qui me revient de droit.

Je ne veux pas d'autres scènes Tayssir. Sors!

— Hum laisse-moi réfléchir....non. Assia je veux un récapitulatif de tout ce qui s'est déroulé en mon absence. Ayoub je crois que tu es assis sur mon siège là, lève-toi! Dis-je en me déplaçant dans la salle.

Je me rapproche de lui et lui fais signe de se lever, il se lève et s'installe sur le siège d'à côté non sans marmonner quelque chose d'inaudible dans sa barbe. En fait je ne sais même pas à quoi elle sert cette réunion, c'est juste pour le plaisir que j'interrompt tout.

Finalement, la réunion s'est poursuivie, et elle s'est terminée une heure après comme prévu.

Je suis donc retourné à ce qui était censé être mon bureau, sauf qu'apparemment il a été attribué à quelqu'un d'autre.

— Très belle ta décoration. Commenté-je.

Pourquoi tu es revenu? Il entre derrière moi et claque la porte. Tu nous a pourtant clairement dit qu'on pouvait aller se faire foutre avec notre entreprise. Alors pourquoi tu es là?

— Parce que tu n'es pas content de me voir frérot?

Il me plaque violemment sur le mur et m'attrape par le col.

— Ta place n'est plus ici tu ferais bien mieux de partir.

— Tu ferais bien mieux de t'habituer à ma présence, parce que je suis là pour un long moment. Dis-je en lui riant au nez.

Il me dévisage avec haine et puis me lâche tout aussi violemment. La porte s'ouvre laissant apparaitre à son seuil une jeune femme que je crois connaitre.

Puisque j'étais à deux doigts de lui exploser la tête sous une table récemment.

Mais qu'est-ce qu'elle fait ici?

— Euh désolé de vous interrompre messieurs mais monsieur Ayoub votre rendez-vous est là.

Ok faites-le entrer. Et je suppose que c'est que maintenant que vous arrivez.

Elle se contente de baisser la tête.

J'ai l'impression que le retard est inné chez vous. Encore un retard de plus et vous dégagez de mon entreprise.

Tu t'es pris pour qui en fait? Elle ne partira que lorsque je l'aurais décidé, souviens-toi. C'est moi le patron et pas toi, alors commence déjà à t'habituer. Je me tourne vers elle. Vous pouvez disposer mademoiselle.

D'accord.

Elle s'en va.

— Je te laisse le bureau pour aujourd'hui mais demain je ne veux plus trouver tes affaires ici. Préviens-je.

Je sors du bureau, et je vais attendre l'ascenseur avec elle.

Elle me lance un bref coup d'oeil et soupire. L'ascenseur s'ouvre et on entre.

Jusque-là, personne ne dit rien. Elle a l'air assez gênée. Et puis c'est normal, vu la façon dont je lui ai parlé avec Malya la dernière fois. C'est drôle plus tôt en journée je lui ai lancé des menaces et plus tard le soir j'ai bien failli la tuer.

Euh...merci de m'avoir défendu tout à l'heure. Dit-elle pour rompre le silence.

Si elle savait que c'est moi que ais tué son ami, elle ne m'aurait jamais remercié.

— Ce n'est rien. Réponds-je simplement.

Après ça, elle n'a plus rien dit, et moi non plus. Son téléphone sonne, elle guette de qui il s'agit et puis elle éteint son téléphone.

Il sonne encore une fois, elle regarde encore.

— A mon avis vous devriez répondre, ça doit être important.

— Non m...essaie-t-elle de protester.

— Allez-y.

Elle finit par décrocher.

Oui?

...

— Je passe le week-end, tu sais que je ne peux plus me balader la nuit après ce qui s'est passé.

...

Merci...mais c'est la vie. On se voit le week-end alors. Et comment il va?

...

— Je sais que c'est dur mais ça ira, passe-lui mes salutations s'il-te-plait.

...

A plus, bisous.

Après elle raccroche.

— Désolé de vous importuner avec mes problèmes.

Je la regarde, quand nos regards se sont croisés, elle a directement détourné les siens.

J'étais à deux doigts de rigoler, pourquoi elle se sent obligée d'être aussi gênée, sa tête est tellement drôle quand elle fait ça.

— Quel est votre prénom?

Gwenhael.

— Hum.

Les portes s'ouvrent. Elle a presque couru pour sortir. Je crois que si on lui donnait encore cinq minutes ici avec moi, elle allait mourir de gêne.

Je sors de l'ascenseur à mon tour et je vais rejoindre les deux autres cons à l'accueil.

— Au lieu de bosser vous êtes là à siffler toutes les femmes qui passent. Dis-je en arrivant à leur hauteur.

Si j'avais su qu'il y avait d'aussi jolies femmes ici j'aurais jamais couru derrière une arme. Commente Yoram, les yeux rivés sur un objectif.

Je ne vois aucun rapport mais tu as quand-même raison. Ajoute Caelan.

Une femme passe devant nous, elle était assez petite de taille et elle n'a rien trouvé de mieux que de porter une longue robe, je ne sais même pas qui l'a recruté.

Eh ma jolie. L'interpelle Yoram.

Elle n'a même pas daigné s'arrêter, il l'a donc suivi et a essayé de l'attraper par le bras, il essaie de lui parler mais elle se détache de son emprise.

Elle continue d'avancer mais lui il l'attrape encore par le bras mais cette fois-ci, elle s'est retourné violemment et lui a envoyé une bonne baffe en pleine figure.

La façon dont la gifle a raisonné, j'ai eu mal à sa place. Après ça elle l'a dévisagé avec dédain et puis elle est partie.

Lui, il est resté là à tenir sa joue. Tout le petit monde qui passait par là s'est mis à rire, nous de même.

Je riais tellement, que je ne sentais plus mes côtes. Moi aucune femme ne peut me recaler de la sorte. Je ne suis pas aussi insistant que Yoram, il aurait dû la laisser tranquille dès qu'elle l'a recalé la première fois.

Mais par contre, lui c'est tout le contraire. Si elle ne l'avait pas giflé, il n'aurait pas laisser tomber. Il était là comme un idiot à la fixer s'en aller.

Je crois qu'on ne l'a jamais recalé de façon aussi brutale.

Bref, il s'en remettra.

A suivre...

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