𝐋𝐕𝐈𝐈𝐈 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋
«Gamberro»
Cinquante-huitième chapitre:
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Gwenhael:
Il descend de la voiture en me laissant là comme une plante verte.
Vas-y, ne te gêne surtout pas.
Ça fait à peine deux jours qu'on cohabite lui et moi et bien-sûr on se dispute une fois sur dix pour des conneries en plus.
Je descends de la voiture à mon tour en fermant la portière derrière moi.
Je mets mes mains dans les poches de mon manteau et je rentre dans l'immeuble. Il était déjà loin devant sur le point d'appeler l'ascenseur.
S'il prend cet ascenseur sans moi c'est clair que je ne lui parle plus. Et il faut avouer que moi aussi je marchais à mon rythme pour voir comment il allait se comporter.
Vu que j'étais plus concentrée sur lui que là où je mettais les pieds, j'ai accidentellement heurté quelqu'un. Ce qui fait que la charge qu'il avait dans les bras est tombée.
— Ah pardon.
Je n'ai même pas pris le temps de regarder de qui il s'agissait que je me suis baissée afin de ramasser le carton qui était tombé.
Je me redresse prête à lui remettre son carton, mais...
Est-ce que votre regard a déjà croisé celui d'un beau garçon?
Je suis restée immobile, là à le fixer sans rien dire. Est-ce son regard qui a autant d'influence sur moi?
— C'est moi qui n'ais pas fait attention désolé. Il faut dire que ces cartons ne m'aidaient en rien.
— Ah...hum...je peux t'aider à les transporter si tu veux euh...
— D'accord. Et moi c'est Navid.
— Moi c'est...
— Chérie! Crit soudain une voix derrière nous.
Au même moment Tayssir fait son apparition avec un sourire qui ne me dit rien qui vaille.
— Je te cherchais. Il regarde Navid de haut en bas. Tu ne me présentes pas à ton camarade?
— Moi c'est Navid enchan...
— Je parlais à ma dulcinée pas à toi. Et puis il est à qui ce carton?
Je ne réponds rien, ne comprenant rien à ce qui est en train de se dérouler sous mes yeux.
Il me prend le carton des mains et le pose brutalement sur le carton que Navid tenait dans ses mains.
— Ça a été un honneur Nana. M'attrape par la taille. On y va mon coeur.
Il dévisage Navid avant de m'attirer avec lui sans pour autant me lâcher.
Il pressait un peu le pas m'entraînant avec lui dans sa marche rapide. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent au même moment, deux femmes en sortent et nous on entre.
Une fois celles-ci refermées, je me détache brutalement de lui avant de me placer à l'autre bout de l'ascenseur.
Quand je vous dis que je ne le comprends pas, c'est réel.
Il y a vingt minutes même pas on s'est disputé. Maintenant il me sort des « chérie » pour rien.
Je croise mes bras contre ma poitrine et je fixe droit devant moi.
— Tu joues à quoi?
Je fais mine de n'avoir rien entendu et je l'ignore royalement.
— Gwen.
Aucune réponse.
Franchement il s'attend à quoi? Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi immature. Être père ce n'est pas censé vous rendre un peu mature?
— Ça y est, toi tu cherches à me casser la tête à bouder pour un oui ou un non. Je ne vais pas te supplier toute ma vie aussi.
— Tant mieux.
C'est tout ce qui a pu sortir de ma bouche, on est resté silencieux pendant une fraction de secondes et je m'attendais à tout sauf à :
— Je suis désolé. Je sais que tu as l'impression que je te prive de ta liberté ou même que je veux avoir le total contrôle sur ta personne mais je te jure que les choses se seraient passées autrement si j'avais fait les choses autrement.
Je tourne légèrement la tête vers lui, il fixait droit devant lui.
Décidément, je ne le comprendrai jamais. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi mystérieux que lui.
J'ai l'impression que ce qu'il veut que les gens voient est différent de qui il est réellement.
Et puis merde...
Sans savoir quelle force s'est emparée de moi, je l'ai pris dans mes bras en fourrant ma tête dans le creux de son cou.
Même si je n'ai pas trop appréciée son attitude, il traverse une mauvaise passe avec sa famille et je n'ai pas envie d'en rajouter.
Il ne se fait pas prier avant de m'enlacer à son tour. Je crois que je vais le rendre câlin à force.
— Tayssir?
— Hum?
— Tout à l'heure tu m'as appelé comment?
— Avoue qu'il te plait ce surnom.
— Si tu me l'as donné, c'est que j'ai une place importante dans ta vie.
C'est risqué, je sais.
Dans le cas où sa réponse est négative je sais que je risque mal le prendre. Mais ce jeu de chien et chat ne me plaît plus.
— Regarde-moi.
Je lève la tête sans hésiter et sans que je ne m'y attende il a collé ses lèvres aux miennes mais malheureusement les portes de l'ascenseur se sont ouvertes au même moment.
Moi j'ai voulu me séparer de lui mais lui il n'était pas du même avis et m'a attiré contre lui.
— C'est tellement mignon. Dit soudain une voix.
Il n'y a que ça qui a réussi à nous séparer et encore il n'était même pas d'accord.
Je me tourne vers la personne qui venait de parler et c'était une vieille dame.
— Vous me rappelez mon petit-ami, qui est devenu mon mari bien plus tard, dans nos années de jeunesse.
Je ne savais tellement pas quoi dire que j'ai juste souris. Je suis ensuite sortie pour me rendre juste devant l'appartement puisque c'est lui qui a les clés.
Je le regarde encore une fois et il était en train de discuter avec la dame en souriant.
C'est le début d'une nouvelle histoire?
[•••]
Me voici de nouveau assise dans cette salle d'attente, je tapais du pied nerveusement en attendant que l'un des policiers m'appelle afin que je me rende encore une fois dans cette salle et que je fasse encore face à cet interrogatoire qui n'en finit pas.
Tayssir m'a déposé mais il ne voulait pas que Malya reste ici donc il est allé avec elle je ne sais où.
J'observe l'endroit et l'ambiance est plutôt...
Sinistre.
De toute façon je m'attendais à quoi?
— Meridan?
Je me fais interrompre dans mes pensées par la même policière que la dernière fois, toujours aussi souriante.
Je me lève et je la suis, j'entre dans la même salle que la dernière fois sauf que cette fois-ci il n'y avait plus seulement l'inspecteur Clark mais aussi...
Andrian.
Il ne manquait plus que lui.
Depuis la fois au supermarché, j'ai encore du mal à me voir lui parler ou même l'approcher.
Je m'installe dans la seule place qui était libre en saluant l'inspecteur et en ignorant l'autre.
— Comment allez-vous mademoiselle? Me demande l'inspecteur Clark.
— Je vais très bien.
— Je crois que je n'ai plus besoin de faire les présentations.
Je guette Andrian du coin de l'oeil, et lui il me fixait intensément.
— Bon, inspecteur il me semble que vous aviez quelque chose à me dire.
— En effet, on a enquêté, remonter les pistes, vérifier ses antécédents et on a fini par tomber sur un truc très intéressant.
Il ouvre le classeur qu'il avait en face de lui et sort un papier de celui-ci.
— On est tombé sur un réseau de gangsters oeuvrant dans une bonne partie de New York. Ils sont à l'origine de plusieurs vols à main armée, des homicides, des kidnapping, des blanchiments d'argent, du trafic de drogue et j'en passe.
— Et c'est ce réseau qui est à l'origine de la mort de mon oncle?
— Nous voulons en être sûrs à cent pour cent mais nous pensons bien. En fait monsieur Patel devait de l'argent au gérant de tout ce business depuis un très long moment maintenant. Et vous savez ces gens-là ne sont pas très patients et il s'est passé ce qu'il s'est passé.
— Et puis quoi? Crache soudain Andrian. On va les laisser continuer leur sale boulot et laisser la mort de mon père impunie? Je veux que ces gens paient pour tout le mal qu'ils ont fait, toutes les peines qu'ils ont causées.
— C'est aussi mon souhait mais...ce genre d'opération est très risqué. Ce genre de réseau ne se démantèle pas comme ça en une poignée de secondes. Il faut qu'on ait des preuves concrètes, qu'on les attrape sur le fait. Et encore que on ne sait pas où ils se cachent.
— Peu importe, qu'ils paient ou qu'ils ne paient pas ça ne changera rien. Il ne reviendra pas à la vie. Tout ce qu'il faut faire c'est nous protéger et être prudent.
— Tu n'es pas sérieuse là! S'exclame Andrian.
— Tu penses que je suis en train de rigoler?
— De toute façon ce n'est pas ton père tu ne peux pas comprendre.
Je fronce les sourcils et je me tourne vers lui. Il est comme ça lui?
— Tu sais très bien que je tenais beaucoup à lui autant qu'à mon propre père.
— Tu mens.
Là, il commence à m'énerver. Je resserre mon manteau contre moi et me lève.
— Inspecteur, n'hésitez pas à m'appeler en cas de besoin.
Je dévisage l'autre imbécile et je sors de la salle. Il m'énerve lui aussi, et maintenant il veut remettre ce que je ressentais pour mon oncle en question.
Je quitte le poste de police sans m'arrêter afin de m'installer sur un banc public et d'appeler Tayssir pour qu'il vienne me prendre.
Ça c'est le plan qui se dessinait dans ma tête.
Quelqu'un me saisit par le bras et m'attire brusquement à lui. Je me retourne prête à réagir. Mais il immobilise mes deux mains et rapproche son visage du mien.
— Tu sais ce que j'ai envie de te faire là, maintenant?
Je ne réponds rien et je le défie du regard.
— J'ai envie de te violer, de te filer un gosse et ensuite tu seras obligé de m'épouser parce que tu ne pourras pas élever ce gosse toute seule.
Alors là...
Mes jambes se sont mises à trembler, j'ai peur alors là vraiment...
Je ne le reconnais plus là, ce n'est pas le Andrian que j'ai connu dans mon enfance, dans mon adolescence. Celui qui se trouve en face de moi c'est un vrai demon.
— Pourquoi tu ne m'écoutes pas? Qu'est-ce qu'il a de plus que moi ce fils de pute? J'ai toujours été là pour toi petite conne, et toi tu t'envoies en l'air avec ce bâtard.
Je n'ai même pas compris ce qui s'est passé, ni comment ça a commencé. Quelqu'un m'a détaché de son emprise délicatement en me poussant vers l'arrière.
J'ai juste entendu un petit « va dans la voiture » je n'ai pas eu d'autre choix que de le faire.
Malya était toute paniquée assise au bord de la vitre. Je l'ai vite calmée, en la prenant dans mes bras et en faisant en sorte qu'elle ne voie pas son père en train de se battre.
Alors team Tayssir ou team Andrian?
A suivre...
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