𝐋𝐕𝐈 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋

«Gamberro»

Cinquante-sixième chapitre:

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Gwenhael:

Arrête de tourner comme ça tu vas me donner le tourni. Dit Yoram.

Je guette l'heure sur l'horloge murale.

22h13.

Kacie sort de la cuisine.

Tu devrais t'asseoir et te détendre Gwenhael tu n'as pas à t'inquiéter pour lui.

— Tu as vu l'heure qu'il est?

Dis-toi qu'il y a des jours où il ne rentre même pas.

Je m'arrête de marcher et je la regarde. Elle pose le plateau de boissons sur la table basse en face de Caelan et Yoram et puis elle se redresse et pose son regard sur moi.

Ça se voit que c'est la première fois que tu vis aussi proche de lui. Il a tendance à faire des virées nocturnes pour on ne sait où.

Je ne dis rien et je regarde Malya qui était en train de boire son jus de fruit en regardant la télé.

Elle a déclaré ouvertement qu'elle n'ira pas dormir tant que son père ne fera pas son apparition.

Je pose ensuite mon regard sur les gars, ils savent forcément quelque chose.

— Il ne vous a rien dit?

A propos de quoi? Demande Caelan.

— De là où il peut se trouver, il ne répond même pas à mes appels.

Tu sais, Tayssir c'est un grand garçon maintenant alors, il rentrera au moment où il en aura envie. Me dit Yoram.

Je soupire de fatigue et je finis par quitter le salon pour aller m'installer dans la cuisine.

Je me sers un verre d'eau avant de m'asseoir dans l'une des deux chaises qui étaient présentes là.

Moi-même j'ignore la raison pour laquelle je m'inquiète autant pour lui. Après tout, d'après ce que j'ai compris il aime bien les virées nocturnes.

Comme ce soir là, en face de chez Andrian à 3h du matin. Je me fais peut-être du soucis pour rien.

Kacie vient s'installer dans la chaise en face de moi en posant ses mains en évidence sur la table.

Elle me fixe intensément, un sourire narquois accroché à ses lèvres.

— Quoi?

Moi je ne m'inquièterais jamais autant pour une personne à qui je ne tiens pas réellement.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là?

Je sais très bien ce qu'elle veut dire.

Toi aussi, ne sois pas naïve. Ça se voit.

— Et qu'est-ce qui se voit?

Comme tu ne veux pas voir la vérité en face je vais y aller terre à terre. Ça se voit à dix mille kilomètres que tu es amoureuse de Tayssir.

Okay, elle m'a cramé.

— Et qu'est-ce qui te fait dire ça? Je veux dire, toi et moi ça ne fait pas si longtemps que ça qu'on se connait.

Oui mais il y a des signes qui ne mentent pas. Depuis sa séparation avec Neïma et depuis la naissance de Malya, je n'ai plus vu Tayssir se rapprocher d'une femme de la même façon qu'il le fait avec toi. Et en plus de ça, vous vivez ensemble comme une vraie petite famille.

J'ai légèrement frissonné quand elle a parlé de « vraie petite famille ». C'est vrai qu'on est devenu très, très proche lui et moi.

La relation qui était censée être une relation entre une secrétaire et son patron à la base, s'est transformée en bien plus, beaucoup plus.

— Tu sais...ce sont des choses qu'on ne peut pas tout le temps contrôler.

Je sais, c'est pour ça que je peux vous apporter mon aide. Genre, je vous organise un date, un rendez-vous romantique comme dans les films tu vois?

— Ah non...non non. Pas besoin. Je sais que c'est pour m'aider que tu le fais mais, laissons la nature faire les choses et puis on verra ce que l'avenir nous dira.

Toi-même tu ne crois pas en ce que tu viens de dire.

Exactement.

Au même moment, on entend la porte se refermer. Je lâche le verre d'eau que je tenais fermement jusqu'ici. Je me lève précipitamment et hâte le pas pour voir de qui il s'agit.

Et effectivement, c'était lui.

Il me regarde pendant un bref instant. Et ce bref instant m'a permis de déceler dans son regard...

Une sorte de tristesse?

De la désolation?

Je ne sais pas comment qualifier ça, mais il m'avait l'air pas bien. Ou c'est juste de la fatigue. Je ne dis rien et je continue de le fixer.

Il retire ses chaussures et se dirige vers moi d'un pas lent.

Une fois bien en face de moi, et sans même me regarder en face, il me prend dans ses bras en m'embrassant le crâne.

Je ferme les yeux en collant mon oreille contre sa poitrine. Son rythme cardiaque est normal, enfin je crois.

Il exerçait une légère pression dans son étreinte. Là j'en suis sûre,

Il y a quelque chose qui ne va pas.

Je me sépare de lui et j'ouvre la bouche prête à parler mais il s'en va sans même me regarder.

Est-ce qu'il cherche à fuir la conversation?

Je le regarde se rendre dans le salon et je finis par m'y rendre aussi. Non pas pour chercher à en savoir davantage.

Je crois qu'il faut que je le laisse un peu seul.

— Allez Malya, papa est rentré. Tu peux aller dormir maintenant.

Son père la fait descendre de ses bras et elle se dirige vers moi sans se plaindre. Je la prends dans mes bras à mon tour et je me dirige vers sa chambre.

Je la fais coucher et je prends le soin de lui enfiler sa petite couverture.

Elle n'a pas eu du mal à s'endormir puisqu'elle était déjà bien fatiguée.

Je lui embrasse le front et j'allume sa veilleuse. Je sors ensuite de sa chambre en prenant le soin de fermer délicatement la porte derrière moi.

Je croise Tayssir au même moment, qui entrait dans sa chambre. Je ne le calcule pas plus que ça et je vais dans ma chambre.

Après des heures et des heures d'attente j'ai vraiment besoin de sommeil.

[•••]

Le lendemain
07h55

Putain Malya.

— Ton langage Tayssir. Préviens-je.

Il prévient.

Vas-y Malya va prendre tes affaires et on y va. Pour une fois tu dois être super à l'heure à l'école. Allez!

Mais je veux Gwen moi! Je veux qu'elle m'accompagne à l'école!

Et ça change quoi si c'est moi qui le fait?

C'est toi qui le fait presque tout le temps. Aujourd'hui c'est Gwen si non je ne vais pas à l'école.

Elle croise ses bras après avoir repoussé son bol de lait.

Je pose mon regard sur Tayssir, vu la façon dont il la regardait, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne la traine de force à son école.

— Tu sais, ça ne me gêne pas d'y aller avec vous, si c'est ça qui peut faire en sorte qu'elle y aille. Dis-je doucement.

Au pire, je la prends de force. Ce n'est pas elle qui fait la loi de toute façon.

— Mais ça ne coûte rien si je viens avec vous.

Allez papa dis oui et je te promets d'être sage pour toute la vie.

Tu ne tiendras même pas une demi-journée. Vas-y elle vient, mais la prochaine fois que tu fais un caprice pareil je t'envoie dans le...

— Okay c'est bon pas la peine de terminer ta phrase.

On finit de prendre le petit déjeuner et moi je vais enfiler un manteau et des sandales avant de les rejoindre dans le hall d'entrée.

Il porte Malya et on finit par sortir de l'appartement ainsi que du bâtiment. Sa voiture était garée juste en face et comme à chaque fois que je monte dans cette voiture avec eux, Malya exige de monter à l'avant avec moi.

Au bout de quinze minutes de route on finit par arriver devant son école.

Vas la laisser juste en face de sa classe moi je vous surveille d'ici.

— D'accord. Malya un dernier petit câlin à papa?

Il se rapproche légèrement de nous pour qu'elle puisse lui embrasser la joue. On descend ensuite de la voiture et puisque je passais souvent prendre Pharel ici, je sais où se trouve sa salle de classe.

J'étais obligée de marcher à son rythme puisqu'elle fait de petites foulées. J'étais plus concentrée à la regarder elle, vérifier là où elle met les pieds pour éviter qu'elle ne trébuche.

A un moment elle se stoppe et se met à sourire. Elle lève sa main gauche vers le ciel.

Pharel regarde avec qui je suis venue! Crit-elle.

Eh merde.

Je lève les yeux pour voir de qui Pharel est accompagné et à mon plus grand malheur il était avec Calista.

Comme par hasard.

Malya lâche ma main et court en la direction de son ami. Calista qui a certainement entendu Malya se tourne vers moi. Me dévisage de la plus belle des manières, notez l'ironie.

Avant de poser son regard ailleurs comme si elle ne m'avait pas vu.

J'avoue que ça fait un peu mal, puisqu'elle et moi on s'entendait super bien il y a à peine quelques jours.

Malya se tourne vers moi et me fait un signe de la main que je lui rends avec un sourire forcé.

Je pose à nouveau mon regard sur Calista. Et si j'allais lui parler?

Pour lui dire quoi?

Là, est la véritable question.

Je me fais interrompre dans mes pensées par la sonnerie de mon téléphone. Je le sors de la poche de mon manteau afin de voir de qui il s'agit et c'est un numéro inconnu.

Bizarre ça.

Ce genre de choses, c'est rare que ça m'arrive.

Je décide quand-même de décrocher.

— Allô?

Oui. C'est bien Gwenhael Meridan à l'appareil?

— Oui c'est moi. Et c'est pour quoi?

— Ici l'Inspecteur Will Clark à l'appareil celui en charge du dossier du meurtre de monsieur Auguste Patel vous vous en souvenez?

— Ah...oui. Monsieur l'Inspecteur qu'est-ce que je peux faire pour vous?

Je vous avais dit que je vous tiendrais informée au cas où j'avais une quelconque information a vous communiquer ou si on avait encore besoin de vous pour un interrogatoire quelconque. Je me trompe?

— Non. C'est bien ce que vous m'aviez dit. Alors? Vous avez des informations concernant mon oncle?

Je préfère ne pas en parler au téléphone. Vous êtes libre à 16h aujourd'hui?

— Euh...oui.

Bien. Passez me voir au poste à 16h précises s'il vous plaît.

— D'accord.

Je m'apprêtais à remettre mon téléphone à sa place, dans ma poche quand quelqu'un pose sa main sur ma hanche, ce qui me fait sursauter.

Je tourne la tête d'un geste vif vers la personne et c'était Tayssir. Il ne me regardait pas mais regardait plutôt en une autre direction.

Je suis son regard mais je ne vois rien à part des enfants qui jouent. Je ramène donc mon regard vers lui.

— Ça va?

Il pose son regard sur moi à son tour.

Tu en mettais du temps alors je suis venu voir ce que tu faisais. Et puis tu parlais avec qui au téléphone?

— C'ét...

Tu sais quoi? On en parle dans la voiture.

Il ne me laisse pas le temps de répondre, qu'il m'a déjà attrapé par le bras et me traine jusqu'à la voiture.

Il lançait quelques coups d'oeil en cette même direction comme s'il surveillait quelqu'un.

Et il paraissait assez nerveux.

Qu'est-ce qui lui arrive?

A suivre...

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