𝐋𝐈𝐕 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋

«Gamberro»

Cinquante-quatrième chapitre:

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Gwenhael:

On s'est embrassé!

Je me laisse glisser sur la porte de ma chambre en fermant les yeux.

Je n'arrive toujours pas à y croire, et dire que j'ai fuis sa chambre de la manière la plus lâche possible.

Je me lève du sol, et je vais m'installer dans mon lit en prenant le soin de bien éteindre la lampe de chevet.

Je me tourne vers la fenêtre, malgré les rideaux la lune réussit quand-même à éclairer la chambre de sa belle clarté.

Qu'est-ce qui est en train de se passer?

Ce bisous. On ne peut pas dire que je n'en ai jamais rêvé, mais ma première réaction a été de le repousser et de fuir.

Je n'ai jamais été aussi proche d'un homme, et je ne contrôle pratiquement plus ce que je fais surtout quand je suis proche de lui.

Mais après tout je n'ai pas pu m'empêcher de sourire.

Certaines me diront que je suis naïve. Mais comprenez-moi...

L'amour rend jaune.

[•••]

Le lendemain
09h36

J'entends la porte s'ouvrir puis se refermer, je pose le pain que j'avais en main et je lève les yeux vers la porte de la cuisine l'attendant du regard.

Il passe sans même jeter un coup d'oeil à l'intérieur.

Okay, là il y a un sérieux problème. Et s'il m'évite? Pourquoi m'éviterait-il, après tout je n'ai rien fait de mal. Enfin je crois.

Ou il a juste décidé de me laisser de l'espace.

Je décide tout de même de quitter la place sur laquelle j'étais assise pour aller lui parler même si je me prends encore des vents comme ce matin.

Depuis qu'on s'est réveillé, il ne parle pas, il ne sourit même pas. Même avec Malya il semblait être distant, je pensais qu'après l'avoir déposé à l'école il allait revenir à son humeur normale mais je vois que non.

Il était assis dans le salon en train de fixer en ma direction comme s'il m'attendait. A l'instant j'ai voulu faire demi-tour. Mais il m'a fait signe de venir m'installer près de lui.

Ce que je fais.

Il ouvre son bras gauche. Je regarde son bras puis lui-même puis encore son bras et je finis enfin par répondre à son appel.

Je l'entoure de mes bras et je pose ma tête sur son torse.

Quant à lui il pose sa main autour de ma taille.

— Qu...qu'est-ce qui t'arrive? Depuis ce matin, tu es distant, tout va bien?

Je l'entends soupirer, il reste silencieux pendant quelques minutes avant de se décider enfin à parler.

Je suis un bâtard.

— Je comprends que tu n'aimes pas ton père mais au point d...

Ce n'est pas de ça que je te parle. Je suis un bâtard...un vrai, je n'ai pas de père.

Il a fait une légère pression sur ma taille avant de rire.

Tu t'imagines toi? Que du jour au lendemain comme dans les films, on vient te dire « je ne suis pas ton père » et en fait celui qui s'est avéré être ton oncle depuis des années est en fait ton père et le putain de connard que tu appelais « papa » pendant une vingtaine d'années est en fait ton oncle.

Alors là, j'ai compris de moitié ce qu'il a dit. Mais la seule chose essentielle qui est restée dans ma tête c'est le fait que monsieur Miller ne soit pas son père.

— Donc tu n'es pas un Miller en fait?

Si...j'en suis un...

Il n'a pas terminé sa phrase et il s'est interrompu tout seul. Mon oreille collée à sa poitrine je pouvais sentir son coeur battre.

J'ai préféré ne plus rien dire, il a besoin d'un peu d'espace et surtout de cogitation avec lui-même. Je n'imagine même pas ce qu'il doit ressentir.

Mais en même temps, s'il ne cherche pas à connaitre la vérité il pourrait se faire de fausses idées.

— Peut-être tu devrais aller voir ta mère, elle pourra t'éclairer sur le sujet.

Tu sais bien qu'elle est malade.

— Je sais, mais peut-être le fait de garder une part de vérité en elle et de te la cacher la perturbe aussi. Elle a besoin de se vider tu sais.

Et si elle ne le supporte pas?

— Elle va le supporter si tu t'y prends de la bonne manière, positive un peu les choses.

Gwen?

— Hum?

Il lève ma tête à l'aide de sa main de façon à ce que je le regarde, il me fixait et moi non plus je n'ai pas détourné le regard.

Merci.

J'ai souris et j'ai voulu rebaisser la tête sauf qu'il m'a retenu et s'est rapproché de mon visage afin de m'embrasser la joue.

Il est très tactile depuis un certain temps.

Je ne me suis pas précipitamment détachée de lui comme les autres fois pour éviter de le brusquer. Et on ne va pas se mentir, ce n'était pas désagréable.

Il a fini par me lâcher, mais je n'ai pas pour autant baisser la tête.

— Si tu veux je t'accompagne.

Il a légèrement froncé les sourcils et m'a lâché pour de bon. Il s'est redressé afin de poser ses coudes sur ses cuisses.

Je me suis redressée à mon tour.

Tu sais ce que je t'ai dit à propos de Ayoub c'est réel. Même de loin je ne veux pas qu'il t'aperçoive.

— Mais on sera dans la voiture, je ne vois pas du tout le rapport.

Mieux vaut prendre moins de risque et puis tu ne seras pas seule, tu as Caelan et Yoram qui arrivent avec ces deux là, c'est rare de s'ennuyer.

Je n'ai même plus voulu protester, vu la façon dont il parlait, il ne voulait vraiment pas que je vienne avec lui.

Quand il s'est rendu compte que je ne disais rien, il s'est tourné sûrement pour voir ma réaction.

Mais mon visage était neutre.

Tu comprends ma décision hum?

Je hoche la tête de haut en bas sans rien dire.

Tu ne me refais pas le coup d'hier soir si non je serais encore obligé de t'embrasser pour que tu reviennes à la raison.

Je lui ai donné un léger coup de poing, enfin si on peut appeler ça coup de poing, à l'épaule gauche.

— Tayssir!

— Quoi? Avoue que tu as aimé.

J'ai voulu me lever mais il m'a retenu et a immobilisé mes deux mains. Apparemment cette situation l'amuse puisque lui il cachait à peine son sourire.

Allez, avoue que tu as aimé.

— Okay c'est bon tu as raison.

Plus vite je me débarrasse de lui, plus vite il me lâchera.

On recommence alors.

Attendez.

En fait je retire ce que j'ai dit, il ne va pas lâcher l'affaire. Il disait ça en se rapprochant de moi mais heureusement pour moi...

Ça a sonné à la porte.

J'ai profité du moment où il a levé la tête pour me détacher de son emprise et me précipiter vers la porte.

J'ouvre sans chercher à savoir de qui il s'agit, après tout comment je le saurais puisqu'il n'y a pas de juda.

Je m'attendais à voir Yoram et Caelan donc j'ai ouvert un grand sourire accroché aux lèvres sauf que...

Tu es quoi toi? Me questionne Yléana en fronçant les sourcils.

Comment vous décrire à quelle vitesse mon sourire a disparu?

Qu'est-ce que tu fais chez mon chéri?

Son chéri?

Gwen c'est qui?

J'entends ses pas se rapprocher, puis sa présence derrière moi.

Tu t'es perdue? Ton père t'a chassé? Tu n'as plus de maison? Qu'est-ce que tu es venu chercher ici?

Non qu'est-ce qu'elle fait ici? Ça fait plus d'une semaine que vous avez disparu de la circulation. Je m'inquiétais pour toi, mais je ne m'attendais pas à te trouver en très mauvaise compagnie, dis-moi...qu'est-ce qu'elle a de plus que moi?

Tu es folle? Vas-y on se voit une prochaine fois quand tes jours seront meilleurs.

Il a refermé la porte sans même attendre une réponse de sa part.

Je me suis tournée vers lui attendant qu'il m'éclaircisse un peu mais au contraire.

Malya finit l'école vers 13h, Kacie viendra la déposer. On se voit ce soir.

Il m'embrasse le front, enfile son manteau, ramasse ses clés et sort sans rien ajouter.

Qui suis-je pour surveiller ses fréquentations?

Je sors de ma rêverie temporaire et j'observe l'appartement. Qu'est-ce que je pourrais bien faire toute seule dans cet appartement luxueux?

Je vais me ré-installer dans la cuisine où j'étais en train de manger avant l'arrivée de Tayssir.

Je ramasse mon téléphone et je décide d'appeler Rhéane, la seule avec qui je parle en ce moment en fait.

Mais il faut aussi avouer que je l'ai un peu délaissé depuis.

Elle décroche au bout de la première sonnerie.

Tu appelles au bon moment si tu savais.

— Quoi qu'est-ce qu'il y a?

Avant que je ne te dises dis-moi tu es où depuis plus d'une semaine? Tu ignores mes appels, ta mère m'a dit que tu ne vis plus dans votre ancien appartement, tu as beaucoup de choses à me dire dis donc jeune femme.

— On verra ça après, c'est une longue histoire. Vas-y qu'est-ce qui se passe au bureau?

Figure-toi que le grand boss est là et il interroge le personnel administratif pour savoir où se trouve monsieur Tayssir et toi-même.

— Et...moi? Mais je ne l'ai jamais vu en vrai, je n'ai jamais travaillé pour lui. Comment il me connait?

Ça, je n'en sais rien. Mais il a l'air vraiment en colère. Je viens d'y passer, comment te dire que j'ai presque failli tomber en syncope?

Je ne réponds rien et je pose ma main sur ma gorge, cette peur qui m'envahit...

Je ne sais pas si elle est due au fait que j'abandonne mon boulot ou c'est juste la peur d'être virée.

Gwenhael? Tu es là?

— Euh...oui, oui...hum...je dois te laisser. Je suis un peu occupée...

Ah...je te tiens au courant alors. Bye.

— Bye.

Je pose mon téléphone sur la table et je passe nerveusement ma main sur ma tête.

Dans quoi est-ce que je me suis fourrée encore?

Pourquoi il tient tant à ce que je reste ici? Et en quoi est-ce que Ayoub peut être aussi nocif pour moi?

Des milliers et des millions de questions se bousculent dans ma tête, ça fait seulement un jour que je vis avec lui mais je suis déjà confrontée à des situations de formes diverses.

En même temps, je ne le connais pas assez pour dire que je me sens en sécurité, certes il m'apporte une certaine assurance mais la sécurité...

Peut-être physiquement mais même jusque-là.

Cette histoire est loin d'être nette et une simple histoire de famille...

En même temps trainer avec un voyou c'est loin d'être une simple histoire.

A suivre...

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