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ÉNERVÉ PAR la soudaine disparition d'Eddie, Richie fusillait du regard la moindre personne qu'il croisait dans la cafétéria de l'hôpital alors qu'il prenait son petit-déjeuner. Il se doutait bien que son ancien meilleur ami avec des choses à faire et un emploi du temps à suivre, mais le fait qu'il soit parti sans rien lui dire l'avait littéralement mis hors de lui. Il était tellement en colère qu'il avait balancé ses lunettes contre le mur de sa cellule, lorsqu'il y était retourné après avoir fini son tour de douche, les fissurant légèrement sur le verre gauche. Il soupira en repensant à son excès de colère, se rendant compte à quel point sa maladie prenait le dessus sur lui. Elle avait empiété sur sa vie, elle l'avait écrasé jusqu'à la rendre inexistante. Richie se sentait vide, il n'avait plus rien à faire de ses journées à part suivre un stupide programme qu'on lui imposait. Mais maintenant qu'il avait retrouvé Eddie, il sentait que quelque chose commençait à changer, même si il avait commencé à lui parler seulement cette matinée, lorsqu'il avait eu un soudain élan de courage et un fond de joie. Pendant qu'il lui parlait, il s'était souvenu voir Eddie lorsqu'il était encore enfant, comme si il avait laissé son comportement d'adulte à la porte pendant deux minutes.
La vision du plus petit dans son short rouge un peu trop court lorsqu'ils étaient encore à Derry refit surface dans ses pensées, le faisant soudainement passer de la mauvaise humeur à la joie, pouvant encore se rappeler de leur chamailles dans l'hamac de la cabane sous-terraine qu'ils avaient construit à deux - du moins, que Richie avait construite sous les instructions d'Eddie, car il refusait d'attraper des microbes en touchant la terre - et des insultes que l'ancien asthmatique lui lançait lorsque ses blagues le concernait lui ou sa mère. Il rigola à cette pensée, et repensa à ce qu'il lui avait dit dans les douches. Richie avait perdu l'habitude d'emmerder les gens avec l'âge, il avait perdu le goût de la vie, mais il l'avait retrouvé lorsqu'Eddie était avec lui, son air fâché avec les sourcils froncés lui donnaient la satisfaction à laquelle il avait pris goût lorsqu'il l'énervait sans arrêt. Le sourire déjà présent sur son visage s'agrandit lorsqu'il vit Kaspbrak s'avancer dans les rangs de la cafétéria dans son bel uniforme bleu, criant sur certains patients lorsque quelque chose n'allait pas. Il fut étonné alors que le plus petit passa devant lui sans meme lui adresser un regard, et se leva brusquement en frappant la table de son poing. Tout le monde tourna son attention sur le binoclard, qui lui affichait une expression fortement colérique. Sa maladie reprenait à nouveau le dessus, et il ne tenta même pas de lutter lorsqu'Eddie attrapa violemment son bras pour le ramener dans sa cellule respective. Le brun attendit qu'ils soient seuls dans un couloir pour foudroyer le plus grand du regard.
❛ Mais bordel qu'est ce que qui t'as pris Richie ?! cria le plus petit en fronçant les sourcils. Ça va pas de frapper la table comme ça putain !
– Tu m'as ignoré Eddie. Et je suis bipolaire. Les deux ensemble c'est pas forcément génial comme réaction. il haussa les épaules en affichant une mine d'ignorance, puis soupira un bon coup avant de se mettre à sourire, Pour faire simple, c'est comme quand tu t'énerves quand j'avoue que j'ai baisé ta mère pendant que tu dormais.
– Je suis désolé, mais c'est dans mon contrat, j'ai pas le droit d'avoir une relation plus que professionnelle avec les patients. Mon dieu Richie arrête avec ma mère ! T'es vraiment qu'un sale porc !
– Mais j'emmerde ton contrat moi ! Comment tu vas faire pour passer tous les jours à mes côtés sans pouvoir toucher mon magnifique corps ? Je sais que tu vas pas tenir et que ça va te mettre hors de toi. Richie passa ses mains sur son torse en lui faisant un clin d'œil. Bah quoi, je suis juste honnête avec toi sur ma relation avec ta mère, même si on se voit plus depuis que je suis ici.
– Ferme-la sombre idiot, tu ne m'attires pas. J'espère que tu sais que je suis pas gay, je veux pas que tu te fasses de faux espoirs. Et ma mère est morte depuis trois ans, alors respecte-la s'il te plaît.
– Moh Eddie-Chou, j'espère que tu sais que mentir c'est mal, parce que c'est ce que c'est ce que t'es en train de faire. Et je suis désolé, j'espère que c'est pas moi qui l'ai achevé après notre dernière partie de jambes en l'air parce que c'était violent, je te raconte pas à quel point ! le binoclard éclata de rire avant de lui donner un coup de coude dans les côtes.
– Richie, je suis pas une putain de pédale. Puis va te faire voir ! répliqua Eddie tout en ouvrant la porte de la cellule de son vieil ami. ❜
Richie fronça les sourcils en l'entendant et rentra dans sa cellule en soupirant, peu égaillé a l'idée de rester enfermé à l'intérieur pour le reste de la journée. Il serra son poing en entendant Eddie fermer la porte, puis se retourna et agrippa fermement les barreaux en plantant ses yeux chocolats dans ceux du brun. Il essaya de découvrir une once de regret et de mensonges dans ses yeux, mais sans grand succès. Eddie était particulièrement doué lorsqu'il s'agissait de cacher ses sentiments, n'aimant pas vraiment les montrer, et son regard impassible et presque froid fit soupirer Richie pour la énième fois de la journée. Le binoclard s'assit sur son lit et sortit du dessous de ce dernier un vieux carnet en cuir marron, recouvert des initiales R.T, prouvant ainsi que ce fameux carnet était à lui. Eddie fronça les sourcils en le voyant faire, lui qui s'apprêtait à partir resta alors planté devant la cellule.
❛ Qu'est ce que c'est ? le brun fronça les sourcils et posa à son tour ses mains sur les barreaux.
– Le cahier dans lequel je note les expériences que j'ai eu avec ta mère. Richie haussa les épaules.
– Sois sérieux deux secondes et dis moi ce que c'est.
– L'un de mes psys m'a conseillé d'écrire mes changements d'humeur dans un cahier, alors je le fais. J'ai que ça à foutre de toute manière. répliqua le binoclard en haussant à nouveau les épaules.
– Oh. Et tu décris pourquoi tu changes d'humeur ? questionna Eddie, l'air intéressé.
– Exact, c'est pour ça que j'écris que t'es con et que tu m'as énervé.
– Ta gueule Rich, tu sais très bien que je voulais pas te blesser.
– Pourtant tu l'as fait.
– Écoute, je suis désolé. Je peux faire quelque chose pour réparer mon erreur ? le plus petit soupira.
– Ressuscite ta mère pour que je puisse la baiser et peut-être que je te pardonnerai. Richie releva la tête vers lui et lui offrit son plus beau sourire.
– Même avec le temps t'as pas perdu tes habitudes hein ? lâcha Eddie en secouant la tête. T'es vraiment qu'un idiot Richie, tu me fais les mêmes blagues depuis qu'on est gamins et ça m'énerve.
– Arrête de mentir, je sais très bien que t'es juste jaloux du fait que j'ai baisé ta mère et pas toi. il prit soudainement un air plus sérieux.
– Mon dieu mais ferme la ! Puis arrête de changer d'humeur toutes les deux secondes bordel. râla le plus petit, énervé par son changement d'attitude si soudain.
– Parce que tu crois que ça m'amuse ? C'est épuisant d'être bipolaire Eddie, de pas savoir contrôler ses émotions ni d'arriver à être heureux plus de dix minutes. Donc c'est plutôt toi de la fermer. Richie le fusilla du regard, blessé par sa remarque qu'il trouvait des plus déplaisantes.
– Je dois y aller, je dois ramener les autres dans leur cellule. Je passe te voir tout à l'heure.
– Tu comptes plus m'ignorer ? Ça veut donc dire que je t'attire. le binoclard haussa les sourcils, un sourire en coin présent sur son visage.
– Ne me fais pas regretter ma décision. ❜
Eddie lâcha les barreaux et s'éloigna de la cellule du bipolaire, quelque peu tourmenté par leur conversation. Les changements d'humeur de Richie semblaient le perturber, et le fait qu'il ait gardé ses habitudes le rendait encore plus anxieux. Il se souvenait de son cœur qui battait la chamade lorsque le binoclard était à côté de lui alors qu'ils n'étaient que des enfants, des rougeurs qui s'installaient, et qui s'installent encore, pendant qu'il faisait une allusion à eux en couple ou l'appelait par un de ces stupides surnoms qu'il affectionnait tant. Richie faisait auparavant de l'effet à Eddie, il ne pouvait pas le nier, mais le fait de voir ses sentiments revenir d'un seul coup à la surface le brusquait, comme si au final toutes ces années passées loin de lui n'avaient pas existé. Richie ressentait la même chose que le brun, se remémorant soudainement des événements dans lesquels ils s'enlaçaient à cause de la tristesse ou le joie pendant leur enfance, des rougeurs et des insultes d'Eddie qu'il lui lançait suite à l'une de ces stupides et tristement fameuses blagues. Leur passé remontait petit à petit et les deux en étaient inquiets, car même si pour l'instant les bons souvenirs refaisaient surface, les mauvais n'allaient pas tarder à arriver.
━━ 🕯·˚ ༘
bonjour bonjour, ça va ?
deuxième chapitre et on entre dans le vif du sujet pour bien faire avancer l'histoire dès le début afin de ne pas avoir une intrigue trop longue ( à mon goût )
je sais que ça parait peut-être bizarre qu'ils se parlent comme si ils ne s'étaient jamais quittés mais c'est
Richie et Eddie, alors bon, j'ai pas besoin d'expliquer
also je suis contente de la longueur des chapitres, je la trouve bien et j'espère que vous aussi
n'hésitez pas à me donner votre avis hihi
on se voit lundi ♡
❨ glass house ❩
– reddie au by fairyvengers –
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