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Mes bras suspendus de part et d'autre du hamac disposé à quelque mètres de la luxueuse piscine creusée, je me réveille en sursaut alors que je sens le liquide chloré se rependre sur mon torse. Je ne me souviens pas m'être assoupie, mais je soupçonne la fatigue accumulée ces dernières semaines d'avoir eu raison de mes dernières forces.

Prenant conscience de mon environnement, je me redresse en quête de mon potentiel agresseur. J'aperçois la fine silhouette de Jennie plonger avec grâce dans l'eau turquoise et je lève les yeux au ciel devant sa plaisanterie dénuée de maturité avant de soupirer lourdement. Quelle enfant... Son attitude est évidente et je sais qu'elle quémande à sa façon mon attention. Je m'apprête donc à satisfaire ses attentes quand je suis brusquement coupé dans mon élan.

- Trois mètre nous séparent et je ne parviens pas à résoudre ce dilemme : Comment résister à la tentation de casser les codes établis afin de pouvoir s'accoupler sans se toucher ?

Je trouve vivement le regard de Taehyung, le grand brun assis à quelques mètres contre le tronc d'un arbre. Je bats des paupières, dérouté par l'audace dont ce curieux individu fait preuve, sans même ciller un instant. J'accuse le coup, usant d'une volonté inhabituelle afin de garder mon calme.

- T'as un sérieux problème, vas te faire soigner. Je grogne avant de retrouver ma précédente position, finalement démotivé à l'idée de rejoindre mon amie.

Je suis plus adepte de fuir dans mon sommeil que de repousser continuellement ce bougre d'imbécile qui se veut certainement charmeur.

- Ce sera un plaisir de te laisser m'ausculter. Il rétorque dans la seconde et un grognement de frustration quitte mes lèvres.

"Essais de pas trop le malmener" disait Jennie ? Difficile de garder mon calme dans ces conditions. Je l'enverrais bien cordialement se faire bronzer la nouille à une centaine de kilomètres si les conditions me le permettaient. Cependant, j'essaie de me montrer raisonnable :

- Inscris-toi sur une appli, tire un coup, je sais pas, mais respecte toi un peu et vas voir ailleurs. Tu seras mignon. Je grommelle alors et du coin de l'œil, je constate qu'il m'observe avec attention.

- Une appli dis-tu ? Intéressant Jungkook. Très intéressant. Tu as une idée du pseudo que je pourrais utiliser ? Qu'est-ce qui te paraît le plus adéquate ?

Il ne va donc pas me laisser respirer ? Perplexe quant à son discours, je ne peux m'empêcher de détailler sa longue et fine silhouette quand il se redresse. Simplement vêtu d'un short de bain, je peux aisément apercevoir les ligne sombres qui parcourent sa peau : un arbre perdant son feuillage le long de ses flancs. Fasciné par la beauté des traits admirablement réalisés, je n'ai pas conscience que mon regard se fait insistant. Mais la voix grave de mon vis-à-vis ne manque pas de relever oralement ma contemplation.

- Il te plaît ? Il me questionne, sa voix se faisant cette fois bien moins séductrice. J'apprécie pouvoir confronter un peu de son sérieux. Ainsi, il me paraît moins détestable.

- C'est pas dégueu à regarder. Je lui avoue et un rire léger quitte ses lèvres alors qu'il s'approche dangereusement de ma position. Qu'est-ce que tu fais ? Je l'interroge, prêt à me braquer à la moindre tentative d'un éventuel contact physique. Et sans même m'apporter de réponse, il se détourne, me laissant apercevoir le reste son tatouage parcourant sa colonne. Ce dernier, peu commun, dessine sur sa peau légèrement halée un déchaînement des éléments. Je suis bien incapable de détacher mon regard des formes sombres qui se livrent une bataille virulente : les flamme emportés par les vagues, le vent entraînant les feuilles calcinés de l'arbre esquissé sur son bas ventre. Qu'est-ce que ça représentes ? Je le questionne distraitement en plissant légèrement les yeux afin de m'imprégner de chaque détail marquant l'épiderme du jeune homme. Au-delà de l'esthétique, je me doute que le grand brun a une raison qui l'a poussé à graver une si belle œuvre sur sa peau.

Fasciné, je relève lentement les yeux pour trouver les siens, le beau brun me détaillant intensément par dessus son épaule.

- Moi. Il se contente de souffler, arborant une expression indéchiffrable.

Haussant les sourcils, amusé par la nature de sa réponse, je décide de quitter le confort que m'offre mon lit de fortune et je le pousse légèrement pour le dépasser. Sa réponse est bien vague, mais je m'en satisfait. Après tout je ne vais pas le pousser à converser davantage. J'ai dans l'idée de m'éloigner de lui avant qu'il reprenne sont petit jeu agaçant.

Mais bien évidement, il se soucie peu de paraître pressant quand Je le sens me suivre dans mon dos. Dans un premier temps, je ne m'en formalise guère, passant les larges baies-vitrées d'un pas nonchalant. C'est au détour du couloir menant aux escaliers que je l'interroge du regard alors qu'il m'observe attentivement.

- Qu'est-ce que tu veux ? Je le questionne, mais il se contente de hausser les épaules, calant son pas sur le mien quand je reprends mon ascension.

Est-il raisonnable de me poursuivre ainsi ? Il démontre peu de décence. Et je préfère ne pas trop insister afin qu'il ne soit pas tenté de me partager ses réflexions malvenues.

- Pourquoi tu fuis les réseaux ? T'as peur que le gouvernement t'espionne ? Il m'interroge en s'invitant tout naturellement dans ma chambre, se permettant même de s'étendre sur mon lit.

J'ignore pourquoi je ne lui colle pas une droite pour son affront. Mon impulsivité semble bien moins présente depuis mon arrivée. Peut-être que mon manque de sommeil joue en défaveur de ma raison. Sa question m'irrite tout de même. Je n'ai aucune envie de devoir me justifier.

- Je suis pas fan du concept. J'ai déjà bien assez d'activités, la vie d'autrui n'attise pas vraiment ma curiosité. Je sais pas quel genre de merde tu t'imagines, mais évites de trop m'approcher.

- Donc tu n'as jamais eut le moindre échange virtuelle avec un homme par exemple ? Il me demande, semblant tout particulièrement attentif à mes gestes.

Je sens mes muscles se tendre tandis que je peine à déglutir. Là, je ne suis pas certain de garder mon calme. Jennie aurait-elle pu évoquer certains événements de mon passé auprès du jeune homme ?

- Je peux savoir à quoi tu joues ? Qu'est-ce qui te fais croire que j'ai envie de me confier ? J'ai pas été assez clair ? Je démontre cette fois l'ampleur de mon agacement, mais mon intervention ne paraît pas l'atteindre comme elle le devrait.

- Je crois qu'on se connaît. Il déclare alors en se positionnant sur le flanc, m'observant avec un certain intérêt.

- Ah oui ? Laisse moi te dire que je m'en souviendrais. Je ne vais pas te le cacher plus longtemps, je supporte pas les types dans ton genre. Alors soit gentils et trace ta route loin de la mienne. Cette fois je doute qu'il puisse trouver à rétorquer.

Et pourtant, quand il se redresse, son regard me sonde longuement et il m'oppose un sérieux déroutant avant de s'exprimer :

- Quand j'étais au lycée, je me suis... Comment dire... Amouraché de mon correspondant Coréen, un certain Jungkook. Immobilisant mon geste, à savoir, retrouver mon paquet de cigarette enfoui dans mon sac, je lorgne dans sa direction, paniqué. J'espère sincèrement qu'il n'est pas celui à qui je songe présentement. À l'époque, je vivais à New York et il me restait quelques mois avant de rentrer en Corée. J'ai jamais eu de nouvelle de lui alors qu'on s'était promis de se retrouver après nos nombreux échanges par mail. Je n'ai jamais eu non plus le plaisir de savoir à quoi il ressemble mais ça n'a pas empêché de tomber raide dingue de lui.

Je me sens défaillir, déglutissant avec quelques difficultés. Tremblant sous ses aveux, j'entrouvre les lèvres avant de souffler à demi-mots :

- V ?

- C'est moi. Il confirme sans quitter un instant mes yeux des siens et paralysé, j'affronte difficilement son regard. Impossible... Il ne peut pas être le seul putain de mec sur cette terre que j'ai aimé à en crever ? Pas ce lourdaud de dragueur ? Le destin ne serais pas aussi cruel en jouant ainsi avec mes émotions, n'est-ce pas ?

Déboussolé et affolé, je me saisi de mon paquet de cigarette avant de m'enfuir loin du jeune homme, dévalant les escaliers avec empressement. Je me coupe pour un temps du monde qui m'entoure dans le seul but de me réfugier là où je sais que Taehyung ne viendra pas me trouver. Je n'ai pas la force de le confronter.

J'étais bien loin de m'attendre à une telle révélation.

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Mv̶ ❥

J'étais assez impatiente de publier ce chapitre ^^ il annonce la couleur et vous laisse devinez ce qui va se jouer au cours des prochaine publications 😉