Flash-back

2007

Lloyd Ricoveri, 24 ans Las Vegas - États Unis

La fête bas son plein autour de moi, les stroboscope éclairent le salon, une masse sombre dansent sur le tube de David Guetta.
Heart Is Gone, ou un truc dans le genre.

Je ne me suis jamais intéressé à ce genre de musique.

Mon verre de rhum à la main, mes yeux sont rivés sur une personne que je ne devrais pas regarder.

Pas de cette manière, du moins.

Autumn Reed.
Putain elle est magnifique.

Jamais je n'aurais cru un jour ressentir ça pour la copine de mon meilleur ami. Ses boucles rousses tombent gracieusement sur son dos laissé nu par la robe noir qu'elle porte pour le soir de son anniversaire. Ses cuissardes de la même couleurs et son rouge à lèvres lui donne un air de femme fatale.

Elle danse avec sa meilleure amie, Ève. Elle aussi est magnifique, avec ses ondulations châtains faites pour l'occasion, sa robe blanche moulante, ses talons assortis.

Seulement, elle n'a pas ce truc qui se dégage d'elle.

Pas comme Autumn.

Je m'en veux d'avoir ce genre de pensées, je m'en suis toujours voulu. Cela ne date pas d'hier que la copine de Carter m'attire furieusement.

Ça gravite autour de moi depuis à peux près toujours. Dès que je l'ai vue pour la première fois, assise à sa table, ses yeux bleus n'ont cesser de me faire retourner les lattes de mon sommier la nuit.

J'ai toujours perçu ça comme un fantasme impossible. Encore plus quand elle s'est mise avec mon meilleur ami.

Je ne pouvais pas la lui voler. C'était de Carter qu'on parlait. Mon meilleur ami depuis une bonne décennie.

Jamais je n'étais capable d'une chose aussi affreuse que de lui arracher son premier amour.

Je vide la fin de mon verre d'une traite, ne quittant pas des yeux Autumn.

- Mec ?

Je sursaute, comme pris en flagrant délit, puis me retourne vers celui qui viens de poser une main sur mon épaule. Carter.

Je n'ose même pas le regarder dans les yeux, tellement j'ai honte des pensées qui me bouffent en ce moment.

- Ouais ?

- On peux aller dehors deux secondes s'teuplait ? J'suis arraché, la. Je vais gerber sur quelqu'un si je quitte pas cette salle dans les trente secondes qui suivent.

J'hoche la tête, et c'est en le regardant enfin dans les yeux que je remarque des pupilles dilatées à cause de l'alcool.

Il ne ment pas. Il est arraché. C'est sure.

Carter manque de tomber pour sortir dehors, je le retiens par le bras pour le guider jusqu'à l'extérieur.

Nous passons enfin la porte de la maison d'Autumn, l'air frais de l'extérieur fais tousser mon meilleur pote, qui manque de rejeter sa vodka sur le sol d'une manière pas t'es hygiénique.

Il s'assoit sur le béton de l'allée, je prend place à côté de lui il s'avachit sur moi, n'ayant plus aucun équilibre, même pour tenir assis. Je le laisse choir sur mon épaule, et grimace quand je sens son souffle alcoolisé dans mon nez.

- Mec je t'ai rarement vu aussi arraché.

- Je sais. Avoue-t-il en plongeant ses pupilles bleus dans les miennes. J'avais envie d'oublier un truc qui me pèse sur le morale, mais c'est loupé. Alors j'espère qu'en t'en parlant, ça va me soulager.

J'hausse un sourcil, curieux. Connaissant Carter, ça se situe entre avoir déchirer son froc au milieu de la soirée, ou avoir brûler sa baraque. Ce gars est si imprévisible, on ne peux rien savoir à l'avance.

- Dit-moi, on sait jamais. L'encourageais-je en haussant les épaules.

- Je... Tu vois Autumn ?

Mon cœur s'accélère, redoutant ce qu'il va dire.

Il m'a cramer ? Je vais perdre son amitié ?

- Oui je vois Carter, c'est ta meuf depuis genre, sept ans. Rétorquais-je avec ironie, essayant de cacher mon inquiétude.

- Je... Putain c'est horrible ce que je vais dire.

Il prend une grande inspiration et avoue, si bas que je l'entends à peine :

- Je l'ai trompé, il y a quatre mois, à ma soirée d'anniversaire.

J'entrouvre la bouche de surprise, il baisse les yeux, je vois une larme silencieuse dévaler sa joue.

- Putain, je m'en veux tellement ! J'aurais jamais du faire ça. J'étais bourrée, et... Elle est arrivée, ma pris dans ses filets. J'ai pas su résister. Je suis trop con.

Comment il a pu faire ça a la femme qu'il aime, même bourré ? Ça faisais sept ans qu'ils étaient ensemble, merde ! Quand on est fou amoureux, on ne se laisse pas distraire par la première personne qui vous fait de l'œil.

- Carter. C'est qui, « elle » ? Demandais-je, la voix perçante.

Je lui en veux tellement à cette instant. Je me retiens depuis huit ans. Je fais des efforts, je prend sur moi pour ne pas aller dire à Autumn à quel point je la veux, à quel point je l'aime. Et lui emmène une autre dans son lit à la première occasion.

C'est ça, un homme qui aime ?

Mon meilleur ami baisse les yeux, et confesse :

- Ève.

- Putain en plus c'est sa meilleur pote ! Commentais-je d'un ton plein de reproche qu'il remarque directement.

- S'il te plaît, Lloyd. Ne le dis à personne. Supplie-t-il, d'une voix baignée de larmes. Je m'en veux tellement, je voudrais tellement faire comme si ce moment n'étais jamais arrivé. Comme si elle n'étais pas enceinte. Comme si-

- Attend attend attend... Le coupais-je, croyant a une blague. Tu déconne j'espère ? J'ai bien entendue, tu l'a mise en cloque en plus ?

- Je ne m'en souvenais plus ! Se justifie-t-il en se relevant soudainement. Elle viens de m'annoncer il y a quelques heures qu'elle était enceinte ! Si ça n'avais tenu qu'à moi, je lui aurait dit d'avorter, mais elle ne l'as pas voulu. Elle est même prête à élever l'enfant seule. Et je culpabilise grave de la laisser seule comme ça !

C'est une blague ? D'abord, son mec la trompe, et ensuite, sa meilleure amie lui fout un couteau dans le dos.

Voyant que je ne répond pas, Carter s'accroche à moi en me suppliant une nouvelle fois de le garder pour moi.

- Autumn est au courant que sa meilleure amie est enceinte ? Demandais-je en me relevant.

- Je... Je ne crois pas non. Répond-il en me fixant, sans pour autant quitter le sol. Tu ne va pas lui dire, hein ?

Il attrape mon poignet, ce que je lit dans les yeux me fend le cœur. Une tristesse extrême, mêlée à un air suppliant.

Il s'en veux à mort. Ça se voit.

- Je suis désolé, Carter. Mais il faut au moins que je lui dise.

Il lâche mon poignet, s'écroule sur le béton.

- Dit au moins que c'est elle qui a insister, et que je ne voulais pas. Que je m'en veux terriblement, et qu'elle ne m'a jamais dit pour le bébé.

J'hoche la tête.

- Je te le promet. T'es mon meilleur ami depuis douze ans. Je t'enfoncerais pas dans la merde de cette façon.

Ses iris bleus s'accrochent aux miennes, comme si il n'y croyait pas.

- Merci, Lloyd. Tu sais pas comme je t'en suis reconnaissant.

Je repart à l'intérieur de la maison sans le regarder. Je jurerait voire ses pupilles remplit de culpabilité me fixer malgré que je sois dos à lui.

L'air se fait plus rare et chaud, à l'intérieur. Il me faut quelques secondes pour m'y habituer. Je pousse ceux sur mon chemin pour atteindre mon but.

Je remarque Autumn en seulement quelques secondes. Sa chevelure de feu se balance de droite à gauche pendant qu'elle danse sur la table.

Elle a l'air arraché, elle aussi.

J'arrive à côté d'elle et lui attrape le bras pour avoir son attention. Ses yeux bleus croisent les miens, elle descend de la table et m'enlace pour me saluer.

Au delà du fait que j'ai un désire indescriptible envers elle, c'est avant tout devenue une amie, au fil des ans. Carter étant mon meilleur pote, nous avons souvent passer des soirées ensembles, des sorties la journée, ou même se voire pendant quelques minutes quand je passe chez son copain. Cela a créé une relation de confiance entre nous.

- L ! Ça va ?

Sa voix enjaillée confirme qu'elle a bu. J'hoche la tête, elle hausse un sourcil à ma mine fermé.

- Non, ça va pas. Tu t'es embrouillé avec Carter ?

Je secoue la tête et l'emmène avec moi à l'écart de la foule, vers le couloir qui mène à sa chambre.

- Je... Autumn, faut que je t'avoue un truc qui va pas te plaire.

Je ne sais pas comment aborder tout ça, je ne sais pas comment lui dire que l'homme qu'elle aime depuis huit années viens de la tromper avec sa meilleure amie d'enfance.

Ça va forcément lui faire mal. La briser. Elle va mettre du temps à s'en remettre.

- Qu'est ce qu'il y a de si grave ? Demande-t-elle avec un sourire moqueur.

Elle se fout de ma gueule, ça se voit à des kilomètres. J'ouvre la bouche pour commencer à parler, mais je suis coupé par la porte des toilettes qui s'ouvre sur Ève.

Je ne peux m'empêcher de regarder son ventre, c'est tellement flagrant que je me demande comment je n'ai pas compris plus tôt.

- Oh Èvy ! S'exclame Autumn en l'attrapant pour la serrer dans ses bras. Merci pour cette fête incroyable ! Je t'aime tellement !

Je ne peux m'empêcher d'éprouver une injustice envers elle. Ève à tour déguisé, elle a fait croire à sa meilleure amie qu'elle était parfaite alors qu'elle attend un enfant dont le père est son premier et unique amour.

- Euh oui du coup qu'est ce qu'il se passe, L ?

Je tourne la tête et remarque qu'Ève est repartie en direction de la piste de danse. Je me reconcentre sur Autumn. Ses traits sont légèrement plus crispées qu'avant, comme si elle savait que j'étais très, très, sérieux.

- Autumn, je veux pas te faire de peine, d'accord ? Je dit ça pour ton bien, je n'ai pas envie qu'on te mente sous ton nez. Je tiens trop à toi pour laisser passer ça, ça me briserais le cœur.

Puis, je lui déballe tout. La soirée, la tromperie de sa meilleure amie, Carter qui n'étais pas maître de ses actes, qui a refuser jusqu'au dernier instant. Je vois son visage se décomposer au fur et à mesure que je lui dévoile tout ça. Finalement, j'achève :

- Je suis désolé, je ne l'ai appris que maintenant. Je ne veux pas que tu sois tromper de la sorte. C'est grave ce qu'Ève à fait. Je te jure que Carter n'étais pas maître de ses actes, et-...

C'est le moment où ses genoux lâchent, elle s'écroule sur le sol, elle pleure, son mascara coule sur ses joues rougis par l'alcool.

Je m'agenouille près d'elle, attrape sa main dans la mienne pour essayer de la réconforter.

- Tu trouvera mieux qu'elle, je te jure. Si Ève a fait ça, c'est qu'elle ne t'as pas respecter. Tu mérite mieux comme meilleure amie.

Elle relève la tête vers moi, et demande :

- Pourquoi tu me réconforte et tu prends ma défense alors que tu est ami avec Carter depuis plus de dix ans ? Pourquoi moi, et pas lui ?

Parce que j'aurais beau le nier jusqu'à la fin de mes jours, essayer de te réconforter et de te rendre heureuse passera avant tout le reste.

- Tu ne mérite pas d'être dans l'ignorance.

Elle se relève, chancelle, puis s'écrase sur moi. J'essaye de retenir les réactions qui se développent dans mon cœur. Elle me fixe de ses yeux bleus, cherchant une réponse dans les miens.

Finalement, ils descendent dangereusement vers mes lèvres, je ne peux m'empêcher de me demander ce qui lui arrive.

Ma surprise n'en est pas moins grande quand elle plaque ses lèvres sur les miennes. Je ne la repousse pas, restant paralysé.

Qu'est ce qui lui prend ?

Finalement, mon corps réagit tout seul et l'arrête doucement. Je ne peux ignorer ses yeux brillants.

- Arrête Autumn, tu te fais juste du mal. Tu le sais. Essayais-je de la raisonner.

Je sais qu'elle ne m'aimera jamais. Elle est destinée à finir avec Carter. Il ne faut pas qu'elle nique tout ça, ce n'étais pas de la faute de mon meilleur ami. Ce n'est qu'à Ève qu'il faut s'en prendre.

- Elle a baiser mon mec, elle est enceinte de lui, putain ! Rétorque-t-elle. Je n'ai même pas le droit de lui voler son amour de toujours ? Elle peux s'envoyer en l'air avec Carter, mais moi, je doit rester calme et ne pas me venger ? Non ! C'est injuste !

J'arrête de respirer. Ève ? Amoureuse de moi depuis toujours ? Je ne l'aurais jamais deviné. Elle est super discrète sur ce genre de chose.

C'est sûrement aussi parce que quand elles sont toutes les deux, je n'ai d'yeux que pour Autumn.

- S'il te plaît, Lloyd. Laisse moi prendre ma vengeance de la meilleur manière qui soit.

Ses yeux m'implorent. Je la comprend. Elle a été trahit, humiliée, trompée.

J'aurais réagit comme elle.

Alors je l'embrasse, elle approfondit le baiser et m'emmène jusqu'à sa chambre. Pour refermer la porte derrière elle.

C'est à ce moment que je comprend que je fais sûrement la plus grosse erreur de ma vie.