𝟏𝟔 - 𝐅𝐑𝐈𝐄𝐍𝐃𝐒

Maxime Ricoveri, 16 ans
Las Vegas- États-Unis

Allongé sur le canapé de la cabane, une manette en main, je fais du mieux que je peux pour essayer de gagner la partie de Mario Kart, malgré le retard accumulé à cause des connards qui ont lancés la partie sans moi.

Les parties de Mario Kart sont, pour nous, semblable à un no man's land. Gagné ces courses sont plus important pour nous que d'avoir notre bac, elle sert à elle seule à connaître notre hiérarchie de groupe.

« Le gagnant est celui tout en haut, et le dernier est celui qui lui baise les pieds » dixit Théodort.

- Putain ta race Théo avec ta carapace bleu de con ! Crie Jordan avant de jeter la manette sur son meilleur ami.

- Mais toi la ferme c'est toi tes toujours premier partage un peux clébard !

- Répète un peux ?

Ils se jettent l'un sur l'autre et se poussent, lâchant la partie des yeux.

Ouais, la guerre 14-18.

C'est deux imbéciles ne se rendent même pas compte que la partie à continuer, et qu'ils sont dorénavant 11 et 12emes.

- Bon le couple goal du groupe vous êtes derniers vous savez ? Remarque Sidjil en pointant la télé du doigt.

Les deux relèvent la tête et s'exclament d'une même voix :

- On est pas en couple !

- T'as vu bébé on nous a appeler couple goal !

Jordan fusille son meilleur pote du regard alors que ce dernier l'enlace et lui fais un bisou sur la tempe. Tout le groupe éclate de rire.

Sidjil n'a pas vraiment tort en parlant de "couple goal". Nos deux potes ont toujours été ultra proche, à agir comme deux amants.

Surtout du côté de Théo.

Jordan m'a un jour dit que Théo agit comme ça depuis qu'il est gamin, même lorsque il a été en couple avec des meufs.

- OUAIIIIS !! S'exclame Théodort en se levant du canapé et serrer la télé dans ses bras. J'SUIS ENFIN PREMIERRR !!

- Putain ça arrive autant que les années bissextile tout ça ! Remarquai-je alors qu'il enlace toujours ma télé.

Sidjil éclate de rire, j'essaye d'ignorer le truc que ça me provoque dans le bide.

C'est comme ça depuis une semaine. Chaque fois qu'il rit, qu'on est tout les deux, ou qu'il essaye le moindre contact physique avec moi. C'est depuis qu'il m'a embrassé, notre relation a passé une étape important.

Même si, au départ, je ne savais pas vraiment ce que je ressentais pour mon meilleur ami, j'ai été fixé après le baiser.

Je crois que je suis putain d'amoureux de lui.

Lui qui m'avais embrassé parce qu'il croyait que j'étais fou amoureux d'un gars, il n'a fait que renforcé mes sentiments envers lui.

Putain, quel bourbier.

- Max ? Eh oh !

Je sursaute quand la main de Théodort viens se poser sur mon crâne.

- On t'appelle depuis 5 minutes, tu penses à quoi ?

- Euh... Rien rien j'étais juste dans mes pensés.

Mon pote hausse les épaules, je croise le regard de Sidjil, qui m'interroge du regard. Je secoue la tête avant de lui offrir un de mes sourires sans joie.

Fais chier, j'peux même pas en parler à mon meilleur pote, ça le concerne.

- Les gars vous vous êtes déjà poser des questions si vous aimiez les mecs ?

La question à franchit mes lèvres sans réfléchir, je pose une main sur ma bouche, m'en voulant de l'avoir posé.

Les gars arrêtent de parler, et tous me regardent. Je peux remarquer celui de Sid, surpris que je lâche ma bombe comme ça.

- Les gars. Réunion de discussion profonde. Maintenant.

L'entrain de Théo me fais sourire. J'ai de la chance d'avoir un groupe de potes aussi cool et compréhensifs. Ou on peux a la fois avoir des discussion profonde de fou, ou parler de caca. Sans aucun jugement pour l'un ou l'autre.

Je les aimes tellement pour tout ça.

On se regroupent tous en cercle par terre et Théodort est le premier à parler :

- Nan. J'ai déjà vue des queues et ça m'a jamais rien fais. J'aime la femme.

Le groupe ricane suite à son discours, et Jordan est le prochain à oser parler :

- Perso, ouais. Y'a quelques années déjà. Faut dire que l'autre connard a côté de moi m'aide pas à y voire bien claire.

- Moi !?

Théo porte un main sur son cœur, un air outrée sur son visage.

- Oublie pas que le connard, c'est le seul à t'avoir embrassé. Nan mais je place juste ça la !

- C'était la seul fois de trop, mec. Rétorque Jordan, le rouge commençant à lui monter aux joues.

- Ah, my bad Jo', mais j'men tape un rein.

On explose de rire, Jordan continue une fois que nous sommes de nouveau sérieux.

- Donc ouais c'est assez flou dans ma tête.

Il se retourne et fusille du regard Théo qui lui lance un regard innocent, comme si il ne faisait pas douter Jordan depuis quelques années.

Ça ne m'étonne même pas que Jordan ait ces doutes. Ça se voit, quand il détourne le regard les fois où Théo lui attrape la main, les regards, le lien entre eux, comme si ils étaient les seuls à des kilomètres à la ronde. Cette bulle, que seul eux deux peuvent partager.

- Moi j'aime tout le monde ! Assume Théo en se levant. J'ai pas peur de le revendiquer. Quand on tombe amoureux de quelqu'un, on tombe amoureux du cœur de la personne, pas de son corps. C'est toujours ce qu'on m'a dit, et ce que j'ai pensé.

Il salue le groupe en se penchant comme à la fin d'un spectacle, et reviens à sa place, naturellement.

- Et toi Max ? Demande mon meilleur ami innocemment.

Je lui lance un regard noir, il répond par un haussement d'épaule. C'est un coup bas, enfoiré.

Je sursaute en remarquant qu'il est juste à côté de moi. Nos jambes sont collés, jusque là, rien d'anormal.

Mais après toutes ces questions qui tournent dans ma tête...

- J'en sait rien, mais j'avais envie de poser la question, on a jamais abordé le sujet. Mentis-je en haussant les épaules.

J'ai toujours été fort pour inventer ce genre de mytho quand ça m'arrange.

- Ok, moi j'suis jamais tombé amoureux, donc j'en ait aucune idée. Mais j'imagine que je suis hétéro. Déclare-t-il finalement en haussant les épaules.

J'hoche la tête et ignore le craquement que fais mon traître de cœur.

Y'a que dans les livres que ça se passe bien, ce genre de merdes.

***

- Max ?

Je tourne la tête dans la direction de Sid, il est devant la porte, et hésite à rentrer.

Ça fais trente minutes qu'on a terminer la dernière discussion.

Et cinq qu'ils sont partit.

- Je peux rester s'il te plaît ? Demande-t-il, fixant le sol.

Même après sept années d'amitié, il hésite toujours pour rentrer ici, ou juste envahir mon espace vitale en générale.

Il n'a pas compris que je l'accepterais n'importe où, n'importe quand. Que mon espace vitale m'importe peux tant qu'il est partagé avec lui.

Un mouvement de tête de ma part, et la seconde d'après, il est avachi sur le canapé à côté de moi.

- Tu veux rester dormir ? Proposai-je en relevant la tête de mon livre.

- Ouais, si ça te dérange pas.

- Tu ne me dérange pas, Sid.

Nouveau blanc, je vois bien qu'un truc le tracasse, inconsciemment, je me rapproche de lui et lui demande, d'une voix plus basse que d'habitude :

- Ton père ?

Il hoche simplement la tête, je n'insiste pas. Je sais déjà tout, les crises de colère, les coups, l'opposition à notre amitié, l'alcool, la tristesse du à la perte de sa mère. Je n'ai pas besoin de demander ce qu'il se passe pour déjà connaître l'histoire.

- Tu lis quoi ?

Il ne me laisse pas le temps de lui dire qu'il prend mon livre des mains et regarde la couverture.

- Le chant d'Achille. (il se tourne vers moi et ajoute) Tu l'as pas déjà lu, genre sept fois ?

- Si, mais j'aime bien relire des passages des fois, juste pour me remémorer les phrases.

Je prend continence que je me suis un peux trop rapprocher quand il me rend le livre. Nous sommes collés l'un à l'autre, il a juste à tourner la tête pour sentir mon souffle. Sans le vouloir, mes battements de cœurs s'accélèrent.

- Ça parles de quoi ?

Mon cœur s'arrête de battre. Je ne sais pas comment me sortir de cette impasse. Il n'avais jamais poser la question, je n'avais jamais eu l'intention d'y répondre un jour.

Parce que je m'identifie beaucoup trop à cette histoire, à la relation d'Achille et de Patrocle, et qu'il ne faut pas qu'il sache.

Qu'il sache que c'est avant tout une histoire d'amour entre eux deux. Et que j'y ait fais beaucoup trop d'allusions dans nos discussion en savant qu'il ne comprendrais pas.

- C'est... Ça parle de la guerre de Troie. D'Achille et Patrocle, ils grandissent ensemble dans le même royaume... Et ils deviennent amis. Meilleurs amis, même. Ils ont un lien très fort qui les unissent, que personne ne peux couper. Les parents d'Achille ont essayer, ils l'ont envoyer loin, toujours plus loin de Patrocle, mais il l'a toujours suivi.

Puis ils tombent amoureux et ils baisent, mais ça il a pas besoin de le savoir.

Un coup d'œil me montre qu'il a compris à quoi je m'identifiais dans ce récit.

- Ah ! Oui, tu m'en avait déjà parler. Il y avais une citation, je sais plus laquelle, qui m'avais marquer.

Il réfléchit quelques secondes, mais je brise le silence et lâche d'une traite :

***

Sidjil Reed, 17 ans Las Vegas - États-Unis


- « Je le reconnaîtrais rien qu'au toucher, ou à son odeur, je le reconnaîtrais si j'étais aveugle, aux seuls bruits de sa respiration et de ses pas martelant le sol. Je le reconnaîtrais dans la mort, à la fin du monde. »

Je crois que j'ai arrêter de respirer. Nos yeux se rencontrent, mon cœur accélèrent. Je sais que ce n'est qu'une citation, mais je l'interprète comme si elle m'était destinée.

Putain c'est juste une phrase, ça ne devrait pas me faire réagir comme ça !

Alors pourquoi ?

Pourquoi mon cœur bat plus vite ?
Pourquoi notre proximité m'alerte soudainement ?
Pourquoi je ne dis rien ?
Pourquoi la lueur dans son regard me donne envie de l'embrasser ?

Je sens que je me suis inconsciemment rapprocher quand je remarque que nos souffles se mêlent.

Merde, je ne devrais pas faire ça.

Il s'arrête à quelques centimètres de ma bouche, me laissant dans un suspens infernal, et me demande :

- A quoi tu penses, Sidjil ?

Tout me ramène en arrière, lorsque je lui ait demandé il y a sept ans a quoi il pensais, quand il était venue à la cabane en sang et en larmes.

Règle de merde, elle s'est retourné contre moi.

J'avoue, sans quitter ses iris, ce qui me travaille depuis des semaines :

- Le baiser qu'on à échanger la dernière fois. Il était putain d'incroyable. Je pensais pas qu'on pouvaient ressentir autant de chose alors que ce sont seulement deux lèvres les unes contre les autres. Et pourtant, je n'ai jamais eu autant envie de recommencer. Tu m'attire, Max. Beaucoup trop pour que cela sois raisonnable.

Nos lèvres se rencontrent moins d'une seconde plus tard. Sa bouche est tendre, douce, humide. Le contraste se ressent, avec mes lèvres gercés.

Ma main se loge derrière sa tête, pendant qu'il place la sienne dans le bas de mon dos. Nous nous pressons davantage l'un à l'autre, je ne saurais pas dire qui a amplifié le baiser, mais personne ne s'interrompt.

Personne n'est là pour le faire.
C'est Maxime. Moi.
Nous.

Mon meilleur ami nous fais basculer en avant en mettant plus de désir dans notre baiser. Je cède mes barrière et nos langues se rencontre naturellement, comme un vieux réflexe.

Tout est si instinctif avec lui. Comme si nous avions fais ça toute notre vie.

Comme des Âme-Sœur ?

C'est ce que je me dis quand ses iris rencontrent les miens. Je ne saurait décrire la lueur qui y brille, mais elle retourne un truc logé dans mon ventre, un truc que je ne saurait pas décrire, mais que je veux ressentir toute ma vie.

Nos mains se baladent un peux partout sur le corps de l'autre, comme si nous nous redécouvrions pour la première fois après sept ans passé ensemble.

Sa peau n'a plus le même goût quand je l'effleure avec ma bouche, ses respirations erratiques n'ont plus le même effet sur mon cœur, sa main est plus douce, quand elle se trouve sous mon t-shirt. Ses lèvres sont plus douces, quand nous nous embrassons à en perdre haleine, ses yeux sont voilés de désirs, je suis sûre que c'est idem pour les miens.

Nous nous séparons finalement, d'un accord impartiale, personne n'ose parler. Nos yeux sont toujours aimantés l'un à l'autre, ma main est toujours sur sa nuque, la sienne sous mon t-shirt.

Je suis allongé, il est toujours au dessus de moi, nos bouches sont toujours à quelques centimètres l'une de l'autre.

La bulle n'a pas explosé.

- Wow.

Je souris. "Wow". Effectivement, c'est le parfait mot pour décrire notre état d'esprit. Je me permet donc de répéter :

- Wow.

Il ne dit plus rien. Mon pote - avec affinités - éteins la lumière, se couche à côté de moi sur le canapé, et ferme les yeux. Je l'entends juste murmurer, tellement bas que je suis sûre que c'était involontaire :

- J'espère juste que ce n'est pas pour l' « expérience », cette fois.

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