Sous ce ciel

Ses yeux brillaient dans la nuit tel ceux d'un fauve en chasse. Zhan se sentait encerclé mais tellement libre à la fois. Comment allait il pouvoir lui raconter toute son histoire, il lui avait promit pourtant.

Il allait devoir parler à un moment ou un autre. Peut être le ciel lui faisait-t-il une faveur en lui accordant ce temps calme.

Bien, Yibo voulait des explications, il allait lui en donner.

- comment ? répondit Yibo, tu as juste à me dire la vérité comme tu le faisais avant.

Ce ton sarcastique allait parfaitement à Yibo et ce moment devenait tendu par le contexte.

- je te donne une chance ultime de tout me raconter. Reprit il. Sache que tes deux camarades m'ont dit une partie et que j'ai des informations très solides de mes propres investigations. Si tu me caches encore quelque chose, j'aurai encore plus de mal à te croire.

Ils étaient assis en tailleur, l'un en face de l'autre. Zhan avait fermé sa veste en cuire et avaient croisés ses bras sur son torse. Son regard était sombre, peu fière mais laissant paraître une grande souffrance aussi.

- c'est vrai. Tu as bien le droit à la vérité, mais as-tu besoins de la connaître, en quoi cela va-t-il m'aider moi ?

- en parler va me permettre de te comprendre, Xiao Zhan !

- pourquoi as-tu besoins de me comprendre ? Qu'est ce que ça nous apporte personnellement ? Tu veux savoir à quel point c'est dur d'essayer de survivre quand tout se retourne contre toi ?

Leur conversation prit soudainement une tournure intense.

- te comprendre, le coupa Yibo. Te comprendre, c'est essayer de me pardonner à moi-même de t'avoir abandonné.

- qui penses-tu être pour dire ça ? Notre lien n'est plus celui que nous avions avant !

- justement ! Je n'ai aucune raison professionnel de t'aider.

Le silence prit place entre eux.

- si je t'aide, c'est surtout parce que tu n'es plus qu'une simple victime, qu'une simple personne qui vient au commissariat pour demander de l'aide. Je t'aide, il fit une pause ; je t'aide parce que j'en ai envie.

Le cœur de Zhan battait à mille à l'heure. Il ne montrait aucune expression particulière mais à l'intérieur un feu immense l'embrasait. Cette sensation étrange lui faisait tellement de bien. C'était si nouveau mais tellement familier.

- tu, tu le pense vraiment ? Zhan hésitait tellement à cet instant.

- Xiao Zhan ! Yibo se releva et se dressa devant lui.

La lune dans son dos cachait un peu son visage mais les néons des boutiques de l'autre côté de la rue donnait une lueur si dramatique à la scène.

- Xiao Zhan ! Cria-t-il cette fois-ci. Réveille-toi.

En bas, dans la rue, Zanjin et Haikuan remirent la moto debout, derrière la station de bus et discutait calmement près de cette dernière.

- faudrait vraiment que tu arrêtes d'écouter aux portes parfois, dit Haikuan adossé à la façade de verre de l'arrêt de bus.

Zanjin se mit à rigoler lorsqu'il entendit les deux commencer à argumenter.

- imagine-toi, si on n'avait pas attaqué l'école à l'époque, ces deux là ne se seraient jamais rencontrés. Dit-il, amusé. Ils sont amusants quand même.

- ça t'amuse tellement ? Je ne suis pas très fière de ce qu'on a cette fois-ci.

Haikuan baissa la tête, honteux.

Il s'en voulait d'avoir attaqué l'école, d'avoir détruit la tranquille vie de Zhan et d'avoir perdu trois années de sa vie dans un trou.

Zanjin se rapprocha de lui et lui prit les épaules.

- mec, depuis ce jour là, on a tout fait pour se faire pardonner. On a beaucoup fait pour Zhan et on continuera d'en faire beaucoup parce qu'on lui trop chose pour que ça s'arrête maintenant.

- mais tout de même, ce n'est pas tout le monde à qui ça arrive.

- et ce n'est pas tout le monde qui tente de réparer les erreurs et les maux qu'ils ont fait aux autres. J'ai rarement vu des gens aussi altruiste depuis la prison que nous.

- moque-toi bien, va.

L'atmosphère se détendit calmement entre eux.

Soudain ils entendirent Yibo hurler le prénom du professeur.

- ils sont gentils mais ils vont un peu loin là. Dit Zanjin lâchant les épaules de son camarade. Allons voir.

Il commença à se retourner pour monter le mur mais Haikuan le stoppa.

- laissons-leur encore un peu de temps, ça ne fait que peu de temps qu'ils ont commencé à parler, en plus Zhan à besoins de se faire agiter un peu.

- faudrait pas qu'il rende notre boss trop mou n'ont plus. Dit Zanjin.

- tu sais je trouve que Xiao Zhan a beaucoup changé, pas que je le trouve plus moche ou quoi mais cette lueur sombre et effrayante dans ses yeux lui donne un charme fou.

Étrangement les deux se sourire quand Haikuan dit son ressenti. Zanjin se retourna à nouveau vers lui en acquiesçant.

- mais justement, c'est ce que je me disais aussi, Zhan est plus charmant que jamais depuis ces deux dernières années.

De leur côté, Zhan essayait de dire certaines choses, il buttait sur les mots et se triturait les manches.

Intérieurement il se disait que dire les choses étaient plus compliqué qu'il ne se l'était décrit. Dans son esprit tout avait été écrit, il allait régler le compte de l'ancien boss et s'occuper de Peng et Zhuocheng puis tout lui raconter une fois qu'il aurait été jugé.

Il savait qu'il n'allait pas s'en sortir sans aucun problème, mais celui ne le dérangeait pas plus que cela. Cependant, si Yibo décidait soudainement cela pouvait compromettre l'avenir professionnel de ce dernier, et tous les problèmes psychologique qui accompagnent cette affaire.

Zhan devait parler. Il se frappa vivement les genoux et se releva pour se remettre à la hauteur d'Yibo.

- écoute lieutenant ! Je suis le bras droit d'un chef d'une mafia qui dirige un grand nombre de business plutôt mauvais et très peu recommandé pour les âmes sensibles. Je suis également au service de leur cause en tant que meilleur agent commando. J'effectue toute sorte de tâche à la demande de grande tête de tout état.

Yibo allait parler, il le savait, Zhan était le tueur, celui qui avait parcouru la Chine ces derniers mois et connu pour la cruauté de ses actes.

Zhan le stoppa en posant une main lourde sur son épaule.

- mais je suis avant tout une victime ! Reprit-il ensuite : une victime obsédé par la vengeance. Et cette vengeance en question, je suis à trois jours de la compléter. Cette vengeance là, va peut être détruire mon avenir mais il doit permettre à ces trois millions de victime de l'organisation et les suivante d'avoir une vie paisible.

- tu admets donc ! Le regard d'Yibo était empli de dégoût mais de tristesse aussi. Comment as-tu pu laisser autant tes émotions te contrôler.

- ce contrôle a du bon tu sais ! Il permet de faire beaucoup de sacrifice.

- je devrai t'arrêter !

Zhan lui fit un sourire étrange. Des frissons remontèrent le long se sa colonne vertébrale et Yibo se sentait subitement inconfortable par ce regard.

- mais tu ne le feras pas ! Parce qu'intérieurement tu ne peux pas, ce contrôle là, ce sont tes émotions.

Il semblait diabolique ! Cette lumière rouge illuminant à moitié son regard lui fit peur un court instant.

- sauve moi si tu peux, mais ne t'implique pas ! Cette histoire ne te concerne plus, la police n'a rien à faire dans ce règlement de compte.

Yibo prit son bras dans un geste brusque, il tira sur celui-ci et rapprocha Zhan de lui violemment vers lui.

- quand nous étions à l'hôpital, tu m'as dit un jour que ta vie était incroyable et que tu ne voudrais pas qu'elle change, pour rien au monde. Que même si ta famille se faisait pression tu resterais ici. Mais regarde ce que tu es devenu !

- il n'y en a plus aucun ! Ni ma mère, ni mon père, ni ma cousine et encore moins ma tante. Ma famille, celle qui ma fait vivre toutes années est partie. Tout cela n'est plus que poussière dans les montages de Chongqing.

Les images du sauvetage raté d'il y a 4 ans à Chongqing lui revinrent en tête et Yibo se rappela de l'état dans lequel il avait trouvé la maison de Zhan. Comme l'appartement ne ressemblait plus à un salon mais à une tombe de taille, comme les murs étaient imprégné de cette odeur de mort et comme le corps reposait la avec respect dans un lieu si peu digne.

- les monstres viennent tous des enfers, Nous en revenons également. Et, à mon plus grand plaisir je suis capable d'accomplir les choses le plus simplement possible, faisant souffrir le moins de personne possible. Oui, j'ai tué du monde, dit-il alors qu'une larme perlait malgré son sourire, mais je ne suis porteur du coup final.

- que veux-tu dire ? Demanda Yibo visiblement déboussolé.

Mais alors que Zhan allait répondre, il commença à chancelé et se reposa sur le sol à grande vitesse.

- laisse moi du temps pour répondre, lui dit-il visiblement à bout de force.

Yibo se rapprocha de lui mais Zhan le stoppa en faisait un signe de main clair dans sa direction.

Comment devait-il interpréter cela. Zhan claqua sa main sur le sol :

- sors. Zhan lui demandait de partir ? Soudainement, comme ça ?

De l'ombre, sorti alors une cinquième personne. Tout vêtus de noir, il se rapprocha de Zhan, baissant sa garde à son approche.

Yibo fut déconcerté. Qui était cette personne ? Comment Zhan pouvait-il être vulnérable si soudainement ? Et en la présence de cette personne.

L'homme en question, donna un cachet à Zhan puis le reposa contre la façade, inconscient. Il se mit debout et fit face au policier.

- monsieur Wang, je suis ravi de faire votre connaissance, je me nomme Bowen ! Je travail pour Monsieur Zhan depuis un moment. J'ai beaucoup entendu parlé de vous. 

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