. Journée 2


Journée 2 :

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C'est Rayane qui nous réveilla ce matin-là, en nous demandant de nous lever. Il faisait déjà bien jour, et le soleil commençait à répandre sa chaleur sur la planète.

Je pris un moment avant de remémorer ce qu'il s'était passé. J'avais espéré que ce serait un mauvais rêve, que je me réveillerais dans mon cours de français, ou je m'étais endormie d'ennui. Mais non. Tout était bien réel. J'étais là, entre mes camarades, à même le sol, sur de l'herbe complètement desséchée.

Je remarquais juste à ce moment que Rayane avait l'air assez inquiet.

- Vous savez ou est Mathis ? nous demanda il, après avoir attendu que nous soyons tous réveiller.

- Mathis ? Non pourquoi ? demandais-je encore à moitié endormie, regardant autour de moi, comme si Mathis allait apparaitre d'un coup.

- Il a disparu...Il n'est plus là ! Nous expliqua-il.

- Quoi ? Tu es sûr qu'il n'est juste pas allé pisser ? demanda Lia, énervée de la façon dont son sommeil avait pris fin.

- Ca fait une heure que je suis réveillé, et il n'est toujours revenue !

- Il est peut-être constipé. Proposa Lia.

Mais sa blague était loin de détendre l'atmosphère.

Personne n'osa rien dire. On savait intérieurement qu'on ne le reverrait jamais.

Une nuit, un disparu. Qu'est-ce qu'il s'était passé ?

Et combien de temps allait on survivre ?

- On reste ici ou on s'en va ? demanda le sixième, qui s'appelait Joshua, en rompant le silence, après des secondes, ou peut-être des minutes de silence.

- On se casse. Répondit Ismaël, les sourcils froncés, l'air dur.

Pourtant, tout le monde attendit l'approbation de Rayane.

- Pourquoi vous regardez tous Rayane ?! Ce n'est pas le roi du monde ! On choisit tous ensemble; pas que lui ! Cria presque Ismaël.

Personne ne dit un mot.

- On part d'ici. Confirma Rayane.

Et tout le monde récupéra leurs dernières affaires avant de partir.

Je ne me comprenais pas moi-même. Je savais qu'on devait décider ensemble, mais au fond de moi, mon cerveau me poussait à suivre ce que disais Rayane. Sans réfléchir. Je lançai un regard désolé à Ismaël, qui détourna le regard, fâché.

On ramassa les affaires qui trainaient partout, et après un dernier regard aux alentours pour voir si Mathis n'apparaissait pas, on se mit en route.

Personne ne prit la peine de demander de chercher Mathis. On savait que c'était peine perdue.

Liz, mal en point, s'installa dans le cadi avec Joshua. Je poussais le cadis et Ismaël le tirait devant.

En marchant, on grignotait des gâteaux en silence. On avait peur. Si peur, que la boule dans mon ventre ne rétrécissait pas et m'assaillait le ventre.

- Je n'aime pas ce Rayane. Dit alors Ismaël après des minutes de marche silencieuses vers l'inconnu.

- Qu'est-ce qu'il a fait ? répondis-je, prête à le défendre.

- Rien. Et c'est ça qui me fait chier. Il n'a rien fait pour que les autres l'aime, pourtant, tout le monde l'écoute, lui. Juste je ne comprends pas.

- Ismaël ? Tu n'étais pas au collège avec nous quand c'est arrivé. C'est Rayane qui nous a sauvé, aider, Dit Liz, sans lui, je serai morte.

Ismaël ne répondit rien. Je remerciais d'un regard Liz de lui avoir répondu. Pourquoi Ismaël s'entêtait tellement avec ça ? En quoi était-ce si important pour lui ?

En tout cas, Ismaël ne relança pas le sujet, à mon grand soulagement.

Lia et Hugo marchait tout derrière, nous les précédents.

Rayane ouvrait la marche, seule. Emma et Lola le suivait quelques mètres derrière.

- On va ou à votre avis ? demandais-je

- On se dirige vers l'autoroute on dirait. Répondit Liz

-Je vais demander à Rayane. Décidais-je

En entendant ce prénom, Ismaël grogna faiblement.

Je laissais Isma tirer le cadis et j'accéléra mon pas pour me mettre au niveau de Rayane.

- On va où ? lui demandais-je, enfin à côté de lui.

- Je ne sais pas. Demande à Ismaël. C'est lui qui à décider de partir. Moi je marche juste devant moi.

- Mais on te suit tous ! Tu es sérieux ? On te fait tous confiance !

- Pourquoi ça ? Vous ne devriez pas. Et je n'ai pas envie que toute la responsabilité soit sur mes épaules. Et puis Ismaël se ferais une joie de décider de toute façon.

- Je rêve ou tu es jaloux ?

- Pas du tout. Je dis juste ce que je pense. Répondis Rayane, me regardant droit dans les yeux.

- Alors, on fait comment ?

- Tu choisiras. Me dit-il simplement.

- Ok...Et je me demandais...Tu ne penses pas qu'on aurait dû attendre voir si Mathis ne revenait pas ? Il était peut-être parti faire des repérages ? Ou je ne sais quoi d'autre ?

- Non. Il est déjà mort à l'heure qu'il est. Me dit Rayane comme si c'était la chose la plus normale qui soit.

- Quoi ?? Mais pourquoi tu dis ça ?

- Depuis qu'on est partis du collège, il n'a pas lâché de sa main cet objet.

Rayane me montra dans sa main une bague avec une pierre rouge. Je n'étais pas sûr de comprendre ce qu'il voulait dire.

- Il a même dormi avec cette nuit, continua Rayane, s'il était partit de son pleins grés, il l'aurait prise avec lui. On l'a pris de force.

Un frisson parcourut ma nuque. Il y avait donc des ennemis qui nous voulait du mal qui était très probablement vivant. Ou parmi nous...

- Je...ça ne veut rien dire ! Essayais-je de me rassurer.

- Je n'en serais pas aussi sûr que toi. Me répondit Rayane

Je restais un instant muette.

- Violance ? me demanda Rayane après quelques secondes.

- Oui ?

- Promets moi de ne dire à personne que Mathis s'est fait enlever. Sinon ils vont s'inquiéter. Je n'ai pas envie qu'ils paniquent.

- Je te le promet. Répondis-je

- Merci. Me remercia Rayane

- Rayane ? repris-je

- Oui ?

- Promet moi de rester avec nous jusqu'à la fin. On a besoin de toi. Dis-je, surprise de mes propres paroles.

- Je...Je te le promet.

J'étais soulagée. Enfin je ne savais pas vraiment. J'étais soulager qu'il m'ait dit qu'il ne nous abandonnerait pas, mais de savoir qu'on ne pouvait plus compter sur lui m'inquiétait.

Je retournai sur mes pas pour rejoindre Liz.

- Alors, tu en as pris du temps ! Qu'est-ce qu'il t'a dit ? demanda Liz

- On marche vers l'autoroute. On fera une pause avant onze heures à l'ombre et on reprendra la route vers seize heures quand la chaleur aura un peu redescendue. Dis-je en prenant l'initiative moi-même.

- Ok, tant mieux, je commence à avoir chaud. Dit Lia qui avait rejoint notre groupe avec Hugo.

Je regardais Rayane au loin. Il gardait dans sa main la bague de Mathis, qu'il tournait dans ses doigts. Il se sentait coupable de la probable mort de Mathis, je le savais. Parce que on le considérait comme notre chef.

Il regrettait. Le pauvre.

- Tu penses que Mathis est vivant ? demanda justement Hugo

-Oui. J'en suis sûr, mentis-je, les yeux sur mes chaussures.

- Imaginez on ne trouve plus aucune trace de vie sur Terre jusqu'à la fin de notre vie. On sera tous les neuf une famille. Dit alors Joshua.

Cette idée me fit vraiment bizarre. Et c'était peu vrai.

Une idée bête me vint en tête. Moi et Rayane parents de deux enfants. Liz qui aurait été la marraine souriait tenant la main d'Ismaël.

Je chassai vite cette idée de ma tête.

On marcha encore environ une heure avant de trouver un reste de forêt pour s'arrêter. Des arbres étaient tombés, laissant qu'une dizaine d'arbres. On s'installa sous l'un d'eux, profitant du peu d'ombre qu'il nous laissait.

Le soleil faisait des ondulations au-dessus du sol.

J'aida les deux blessés à sortir du cadi de provisions.

On bue à neuf quarte grande bouteilles d'eau. Il nous en restait seulement onze. Combien de temps allait on tenir ?

Ensuite on mangea une boite de conserve d'haricot, déjà chaude du soleil brulant.

- Je m'ennuie, déclara alors Joshua quelques minutes après avoir mangé, On a qu'à faire un jeu ? Comme vous aller devenir ma famille, on doit bien se connaitre ! On va se présenter chacun notre tour, dire ce qu'on aime, et nos projets !

Joshua nous suppliait du regard, et même si tout le monde n'était pas partant pour cette idée, on du bien accepter pour lui faire plaisir.

- Bien, je commence alors. Je m'appelle Joshua. J'aime beaucoup ma famille, et mon chat Milos. Si tout s'arrange, plus tard, je serais astronaute. Et...Je voudrais mourir sur la lune. Le garçon s'arrêta un instant avant de reprendre, A toi Lia.

Je regardai un instant Joshua. Il m'avait surpris en disant cela. Jamais je ne pensais que quelqu'un aurait pu avoir une envie pareille.

- A moi ? Bon, et bien je suis Lia. J'aime beaucoup mes amis. Et les tartes aux pommes de ma mère. Seulement de ma mère, autrement, c'est dégeulasse. J'aime la mer, seulement avec du sable fin. Dès fois j'en mange, sa croustille, j'aime bien. Plus tard, j'aimerais habiter là-bas. Si on s'en sort. On pourra p'tetre y vivre ensemble... Et aussi...aussi je hais mon père... Voilà. A toi Hugo.

- Ok, ba moi, j'aime bien faire plaisir mes parents. Quand ils sourient, ça me rend heureux. J'aime bien l'hiver, la neige et tout ça. Tous les ans, je fais du ski avec mes parents. J'aime beaucoup ça. Le froid, j'aime ça.

Hugo marqua une pause à son récit. Il était ému, comme nous tous.

- Tu continues Liz ?

- Et bien je suis Liz. J'aime beaucoup la natation. Mais pas les autres sports. J'aime ma meilleure amie ; Violence. J'aimerais vivre avec elle.

Le regard de Liz se posa sur moi.

- J'aime aussi ma famille, beaucoup, Continua elle, et je pense beaucoup à eux. J'aime beaucoup dessiner aussi. J'aimerais bien devenir illustratrice. Voilà, c'est tout. A toi Violence.

Je pris une grande inspiration. Je ne pensais pas que ce serais aussi dur de parler. Tous les yeux étaient déjà sur moi. Mon cœur s'accéléra. Je pris une inspiration.

- Moi c'est Violence. Drôle de prénom hein ? Ma mère m'a appelée comme ça car je suis née dans la violence de mon père et ma mère. Ils se sont quittés le jour de ma naissance. Je suis la cicatrice de leur séparation.

Une larme coula sur ma joue, tandis que les regards m'oppressaient.

- J'aime ma grand-mère, Continuais-je, et ses câlins réconfortants. J'aime beaucoup lire. Et la pluie aussi. J'aime marcher dans des rues au hasard, parler à des gens que je ne connais pas. J'aime aussi ma meilleure amie, Liz. Je n'aime pas quand mes parents se disputent. Ça me fait mal. Voilà. C'est tout. A toi Emma.

J'avais sorti tous ces mots là pour la première fois. J'avais osé dire ce que je ressentais et cela me fit du bien. Enfin, j'étais libérée d'un grand poids.

- Moi, c'est Emma. Je ne sais pas trop quoi dire à vrai dire. Je suis assez timide, j'ai de bonnes notes à l'école, et j'aimerais être danseuse plus tard. J'adore la danse classique. J'en fais depuis toute petite. Ma mère était prof de danse...Avant qu'elle se blesse...Mais je l'admire tant quand même. Sinon, je n'aime pas mon père. Il a trompé ma mère il y a un an. Ça me rend si triste de savoir que ma mère aura perdu sa passion et son amour. Il ne lui reste que moi...Voilà...à toi Lola

- Et bien je suis Lola. Je suis très sociable en général. Je déteste mon prénom. Il n'est pas original. Je n'aime pas l'école. Ça ne sert à rien. Je viens que pour mes amies...qui ne sont même plus...là. Lola marqua une pause. Plus tard, j'aimerais faire éleveuse canine. J'adore les chiens. J'en ai trois : Charly, Pitbull et Oscar. C'est tout ce que j'ai à dire je crois. C'est à toi Ismaël.

- Je suis Ismaël, ou Isma, comme vous voulez. J'aime...pas grand-chose. Si, les lasagnes. Je fais école à la maison. Car on ne m'aime pas. Alors l'école, ce n'est pas fait pour moi. Et puis personne s'est rendu compte que je mettais casser de l'école en sixième. Tout le monde s'en fou. Je n'aime pas qu'on décide ce que je dois faire. C'est moi qui dois décider de ma propre vie tant que je suis encore en vie. Car la vie est courte...Enfin bon. Désolé de vous avoir plombé le moral. A toi Rayane.

- Et bien mes projets, c'est survivre. Voilà. Dit Rayane

- C'est tout ? Qu'est-ce que tu aimes ? Demanda Joshua, prit de passion pour son jeu.

- Heu, et bien, mon frère, Aymen. Il a neuf ans. C'est le plus gentil garçon de la Terre. Je crois que je n'ai rien à dire de plus. Et puis, on s'en fou.

Tout le monde resta silencieux méditant sur toutes les paroles qu'on venait d'entendre.

Ce jeu nous avait permis à tous de se connaitre, et bien plus encore. On connaissait les faiblesses et les bonheurs de chacun. On était soulagé d'avoir pu parler, sans se cacher. Sauf Rayane. Lui, c'était encore un mystère.

Encore hier, j'aurais été incapable de croire qu'il aurait été la personne qui parlerais le moins.

Un craquement sonore suivit d'un déchirement nous fit sortir de nos réflexions. J'ai à peine eu le temps de tourner la tête avant de me rendre compte que l'arbre qui nous servait d'ombre tomba droit sur nous.

Par reflexe, je me jetai le plus loin possible en faisant un bond d'un mètre. Je n'eus pas le temps de regarder autour de moi que l'arbre était déjà étalé sur le sol. Une branche du grand pain était passée à quelques centimètres de mon visage, laissant une grande griffure sanglante qui me piquait.

Je regardai autour de moi. A mon soulagement, Liz qui était placée au bon endroit (à quelques centimètres du tronc de l'arbre tombé) n'avait pas eu à se déplacer.

Rayane, Ismaël, Lia et Hugo étaient déjà debout.

J'étais soulagée de ne voir aucun corps inerte.

Mais c'était trop beau pour être vrai : j'entendis alors des gémissements. Je contournais le tronc et trouva Emma, le bras écrasé par le grand cèdre.

- Venez l'aider ! sanglota Lola qui soutenait la tête d'Emma.

Joshua, intacte, un mètre plus loin était frappé d'horreur à la vue du sang.

- Com...comment on va faire ?? demanda Hugo.

En effet, je ne voyais pas trop de solutions. L'arbre était beaucoup trop gros et lourd pour qu'on arrive à le soulever.

J'étais pétrifiée, je n'avais aucune idée de que faire, comment aider et ou me placer.

- Bon, vite il ne faut surtout pas perdre de temps, dit Ismaël. Liz, Hugo, Lia Et Violance vous aller de l'autre côté de l'arbre. Joshua, Lola, Rayane et moi de ce côté.

Mon cerveau se remit en route. On s'exécuta directement.

- A trois, on soulève le tronc : Un, deux, et...trois !

Je poussais de toute mes forces en suivant les indications d'Ismaël. Mais le tronc ne bougea que d'un millimètre, sous les affreuses plaintes d'Emma.

- Bon, tout le monde vient de mon côté et on va essayer de la faire rouler. Un, deux, et trois !

Je réunissais toutes mes dernières forces. A huit, on réussit à pousser le tronc. J'avais vraiment tout donner pour la sauvé, mais ce n'était pas encore gagné.

On se précipita vers Emma.

Elle était là, allongée sur le sol. Son bras, dans une position anormale, saignait abondamment. Je n'osais pas m'approcher, de peur d'encombrer, de faire quelque chose de mal. Mais aussi, car j'étais bien trop inquiète de regarder Emma souffrir. Je préférais masquer la réalité. Lia prit délicatement le bras d'Emma et le remis mit droit sous une plainte déchirante.

- Apportez-moi de l'eau. Demanda Lia.

Je m'exécutai. Lia arracha toute la bande du bas de son t-shirt et mit de l'eau dessus. Elle essuya la plaie, grande ouverte, puis donna à boire à Emma. Lola Avait fait un coussin à son amie, et lui faisait du vent avec un carton de biscuit.

Et moi, je regardais la scène, spectatrice.

Lia enroula la bande de tissu autour de la plaie du blessé.

Lia se releva. Son visage était complètement fermé, et sombre. Elle prit une inspiration et s'écria :

- Putain mais Rayane ! Tu en a d'autres des idées comme celle-ci ??!! Tu veux notre mort ou quoi ? Emma, tout comme nous tous d'ailleurs aurait pu mourir ! Tu t'en rends compte !! Je ne sais même pas pourquoi on t'écoute enfaite !!

Silencieux, Rayane ne dit rien. Encore une fois, il devait se sentir coupable alors qu'il n'avait rien fait, c'est moi qui les avais entrainés dans la forêt ! Je comprenais enfin la culpabilité de Rayane. Même si finalement, c'était loin d'être quand même ma faute.

- Je, Lia...Ce n'est pas Rayane. C'est moi qui ai décidé d'aller ici. Et puis ce n'est pas notre faute, on ne pouvait pas savoir ! Avouais-je.

Lia ne répondit pas tout de suite. Elle me regarda un moment comme si j'avais parlé une autre langue.

- Ho...désolée. Je me suis emporté, désolé Rayane...Evidemment que ce n'est pas votre faute...s'excusa Lia, honteuse.

Tous les regards étaient à présent sur moi.

Ils attendaient une réponse de ma part, quelque chose, même une petite explication que je n'avais pas.

- Je n'ai pas attendue que Rayane dise quoi que ce soit et j'ai décidé à sa place... essayais-je de me justifier.

- Non, la vérité c'est que j'ai demandé à Violance de choisir à ma place car j'étais incapable de trouver un abri. Ce n'est pas de sa faute ! me défendit Rayane

- Non, c'est moi qui... Ais-je à peine eu le temps de me justifier.

- C'est bon, on ne va pas y passer trois heures non plus. On s'en va, la température à redescendue, on va marcher jusqu'à 23h pour profiter de la fraicheur vers Paris. Décida Ismaël.

Et pour la première fois, personne n'attendit l'approbation de Rayane pour se mettre en route.

D'un coup d'œil discret, je remerciai Rayane de m'avoir défendu, et il me répondu d'un triste sourire.

Nous étions tous à cran, ce qui expliquait la réaction de Lia, mais pourtant, j'avais l'impression qu'à cause de ça, elle ne m'aimait plus...

On porta Emma au cadi. Liz pouvait marcher, même si elle boitait légèrement. Joshua tint compagnie à Emma dans le cadi.

C'est Lola et Hugo qui poussèrent le cadis cette fois-là.

Je marchais avec Liz, le cœur encore battant de ce qu'il c'était passé.

- Violance, je ne veux pas continuer à marcher indéfiniment. Ça se trouve, nous sommes les derniers survivants sur Terre. M'avoua Liz après quelques minutes de marches silencieuse.

- Non, ne t'inquiète pas, on va trouver de l'aide. Tu y arriveras, je te le promets.

J'essayais de la rassurer, mais au fond, je savais aussi qu'u jour ou l'autre, je craquerais. Et que ce ne tarderait pas.

J'avais peur. Je pense que je cachais ma trouille derrière mes paroles, mais je le savais. On ne faisait que gagner du temps au lieu de se laisser mourir, mais la fin était proche, on allait mourir. Et j'avais affreusement peur de la mort.

Mais d'un autre côté, je me disais que ça ne servait plus à rien de vivre. On n'avait plus de parents, et je le savais au fond de moi : ils étaient morts. Rien ne les ramènerait.

De plus, Mathis était aussi décédé. On mourrait un à un, et notre corps resterait sous le soleil à bruler.

Alors à quoi bon continuer ? Il n'y avait plus rien. Tout avait été propulser et dévaster en une seule seconde. Celle qui avait tout changé.

Mais on continuait à se soutenir. Ça nous faisait du bien, au fond.

J'aurais aimé que ma grand-mère soit là pour me rassurer, me dire que tout allait bien. Même si c'était faux, j'avais besoin qu'on me dise que tout allait bien, juste pour faire semblant.

La nuit commençait à tomber, mais la température, elle, était encore haute.

Je cherchai en vain une étoile dans le ciel, mais le ciel ne brillait pas. Non pas parce qu'il y avait des nuages, mais parce que la pollution cachait tous nos espoirs.

On n'en pouvait plus. On s'arrêta dans une prairie de hautes herbes grillées par l'été.

On sortit des provisions. Nous n'avions aucune idée de l'heure, mais nous avions largement dépasser l'heure du repas du soir.

On mangea en silence ce soir-là, je crois que personne n'était capable de briser ce lourd silence qui voulait tout dire.

Je m'allongeai à côté de Liz et lui pris la main. Elle était brulante.

Le silence total de la nuit était par moment brisé par les gémissements d'Emma qui souffrait.

Nous avions comme seule source de lumière la faible lune, presque pleine.

Bientôt, toutes les respirations se furent régulière, mais moi, je ne parvenais pas à fermer les yeux.

Une voix brisa alors le silence.

- Je suis content que tu sois avec nous dans les survivants. Me confia la voix de Rayane, tout bas.

- Heu, a bon ? On n'a pourtant jamais été amis. Dis-je gênée d'un tel compliment.

Je ne savais pas quoi dire.

- Mais toi tu as quelque chose que les autres n'ont pas. Le courage. Si je n'ai pas voulu aller voir ma maison en ruine, c'était de peur de me retrouver face au cadavre de mon frère. Toi, tu n'as pas hésité une seconde.

Moi, courageuse ? C'était tout le contraire de ce que j'étais. Mais je restai muette.

- Tout va s'arranger. Articulais-je.

Rayane ne dit plus rien. Comme s'il s'était subitement endormi.

Ce jour-là, j'avais découvert un nouveau Rayane, un Rayane dont je n'aurais même pas encore soupçonné l'existence quelques heures plus tôt.

Enfin, éclairée par la faible lumière de la lune presque pleine, je m'endormis enfin. 

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