. Journée 1

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Eté 2038

Journée 1 :

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Juin 2028. Dernier jour de cours. Dernier jour avant la liberté. Avant que ces quatre années de collège soient enfin derrière nous.

En cette forte chaleur, tous les élèves du collège Curie mourraient de soif, notre professeure de mathématiques nous interdisait catégoriquement d'aller boire.

Liz et moi, tout au fond de la salle, étions étalées sur la table, essayant désespérément de capter le peu d'air que laissait passer la fenêtre ouverte.

Mais évidemment, l'air n'était pas plus frais qu'à l'intérieur.

Je n'avais jamais su supporter la chaleur, depuis mes plus lointains souvenirs. Ma gorge sèche ne demandait qu'à boire. Je re tentais ma chance auprès de la professeure.

- Madame c'est plus possible là, il faut que j'aille boire, je crois que je vais m'évanouir ! essayais-je de crier malgré la chaleur étouffante.

- Hors de question, moi aussi, j'ai chaud, pourtant, je continue mon cours ! rétorqua la prof.

Liz et moi se lançâmes un regard complice : celui qui dit que nous n'écouterions pas la prof.

Je comptais sur mes doigts jusqu'à trois, et toutes les deux, nous nous levâmes et coururent vers la sortit de la classe.

Nous courions en riant à cause de la tête de la prof folle de rage qui essayait de crier "Jeunes filles, revenez tout de suite !!"

Tous les élèves de notre classe se levèrent à leur tour pour nous suivre, sous le regard désemparé de la prof.

Aux toilettes, toutes les filles de notre classe faisaient la queue pour les deux seuls lavabos qu'il y avait, Liz et moi en tête.

Reprenant mes esprits, enfin hydratée, je n'avais pas du tout envie de revenir en classe, j'espérais juste que cette vieille folle de prof de math mourrait dans les plus brefs délais.

C'est là que je sentis le sol trembler, un cri, une charge lourde tombant sur ma tête, et ma vue se troubla. Je me sentis tomber sur le sol dur, puis plus rien. C'était le début de la fin.

1 semaine plus tôt.

J'étais en train de regarder la télé avec mes parents, mangeant les restes de la veille.

"Alerte infos : Ce matin à 10h05, la ville de Aix-en-Provence à a moitié sauté, tout est en ruine. La police est sur les lieux et ne trouve aucune trace. D'après les policiers, les terroristes seraient partis il y a bien longtemps, ou morts sous les débris. L'attentat a commis environ dix-mille morts. Les pompiers essayent d'en sauver un maximum.

L'attentat s'est avéré être le plus meurtrier et dévastateur depuis des années. "Pour pouvoir reconstruire, il nous faudrait une trentaine d'années" annonça le président"

Maman lança un regard inquiet à papa, qui répondit :

"Ne vous inquiétez pas, on habite là ou on habite, rien ne nous arrivera !"

***

Je me réveillais doucement avec un mal de crane horrible. La lumière du jour m'aveuglait. Assise, je regardais autour de moi. Le collège était en débris, la vue du rouge sur le sol me faisait mal à la tête.

Qu'est-ce qu'il c'était passé ?? Mon cœur fit un bond quand je découvris, gisant sur le sol, le corps de mes camarades.

L'envie de vomir me monta d'un coup. Je vomissais sur le sang tout mon dégout. Des corps entassés par terre, du sang, des débris... La panique commença seulement à monter maintenant. Mon cœur battait à mille à l'heure et ma respiration commençait à s'accélérer.

Je tournais ma tête et vu, allongé sur le sol, à quelques mètres de moi un enfant plus jeune que moi, encore vivant. Mais je n'eus pas la force de l'aider.

Je sentis alors une main me prendre par le bras et m'asseoir. "Tiens, bois".

L'eau me fit du bien. Je tournais la tête pour voir qui m'aidait, et découvrit, Rayane, un garçon de ma classe. Ses boucles brunes frôlaient mon visage tandis qu'il m'aidait à me relever. Mais le visage des cadavres que j'avais vu restaient gravés dans ma mémoire, figé.

- Que s'est-il passé ?!! essayais-je d'articuler après avoir retrouvé l'usage de la parole.

- Je ne sais pas. Viens, rejoignons les autres.

Mi consciente, appuyée sur l'épaule de Rayane, on se dirigea vers "les autres".

Je n'avais aucune idée de combien on pouvait être. Cinq ? Une trentaine ?

- Bon, dit Rayane, nous ne sommes pour l'instant plus que sept.

Sept survivants. Seulement ?

Des milliards de questions me traversaient la tête, et je les oubliais instantanément tellement ma tête me faisait mal.

Adossée à un mur qui n'était pas tomber en ruine, je pris conscience d'eux ceux qui avaient survécus. Je les connaissais tous. Il y avait Rayane, Emma, Mathis, Lola, Hugo et une fille qui s'appelait Lia. Ils étaient tous en troisième, et je les avais tous eu une année ou une autre dans ma classe. Ils n'avaient pas l'air blessés, mais je n'arrivais à peine à ouvrir les yeux pour observer ce qu'il se passait autour de moi.

Je remarquai que Liz n'était pas là. Je commençai à pleurer, ne pouvant pas me retenir plus longtemps. Ce sentiment que je n'avais pas éprouvé depuis longtemps. Le désespoir.

- Mais qu'est-ce qu'il est arrivé merde ?! s'écria Lola à moitié pleurant.

- Vous avez bien vus ce qu'il y avait aux infos, Chicago qui a explosé là... C'est peut-être ça qui nous est arrivé... Répondit Mathis entre deux sanglots.

Le père de Mathis était le maire de la ville depuis trois ans. Je songeai qu'il savait peut-être plus de choses que nous sur cette explosion.

- Je ne pense pas, à moins que ton con de père sache quelque chose de plus que nous, et nous l'ait pas dit ! s'écria Rayane, rejetant sa rage sur Mathis.

- N'insulte pas mon père ! La seule chose que je sais c'est qu'il était assez inquiet ces derniers temps !!! Maintenant ferme là ! Répondit Mathis.

- Arrêtez de vous disputer, ça n'arrangera rien, S'écria Lia, quand à toi, arrête de chialer ! Reprit elle en s'adressant à moi.

Lia, je ne l'avais jamais vue pleurer. Une fois, son père avait débarqué au collège et lui avait mis une grosse gifle. Aucune trace de colère, de larme ou de tristesse n'était apparue sur son visage abimé par des coups.

Elle n'avait jamais montré une seule trace de faiblesse depuis la primaire, ou elle était déjà dans ma classe.

Et elle disait toujours ce qu'elle pensait, sans tact. Sa fine et longue tresse tombait en cascade sur son dos, et ses yeux marrons clair ne montraient pas un signe de faiblesse. Elle était impressionnante.

- Bon, ce n'est pas tout mais on va continuer à vérifier s'il reste des survivants. Vous n'en avez pas vus ? Demanda Rayane, plus pour détendre l'atmosphère qu'autre chose

Je me souvins alors de l'enfant que j'avais vu allongé peu après mon réveil. Je me levai en rassemblant mes dernières forces et me dirigeais vers le sixième traumatisé, qui ne bougeait plus.

Rayane qui me suivait, prit le garçon et le posa à l'ombre. Il lui donna les dernières gouttes d'eau qu'il avait dans sa gourde.

- Ça va mieux ? Demanda Rayane au jeune blessé.

A vrai dire, je ne pensais pas du tout Rayane comme ça ; je n'avais jamais imaginé qu'il puisse s'occuper aussi bien des gens, et qu'il soit aussi attentif... ça me surprenait.

Il avait toujours été le genre de gars qui, quand la sonnerie des fins des cours retentissait, était toujours le premier dehors...

L'enfant acquiesça d'un signe de tête, et regarda autour de lui l'air désemparé. Il y avait de quoi.

- Par ici ! Il reste quelqu'un ! Euh enfaite je ne suis pas sûre qu'elle soit vivante... S'écria Lia, à l'autre bout de ce qu'il restait de la cour de récréation.

Rayane porta le jeune garçon vers les autres survivants et alla directement vers l'endroit qu'indiquait Lia.

Le suivant d'un pas mal assuré, mon cœur s'arrêta quand je vis le corps. Ma tête tournait, mais ça ne m'empêchait pas de voir, sanglant, le visage de Liz, ses cheveux blonds collés dans le sang émanant de son front.

Pressant le pas, je vins m'agenouiller à côté d'elle priant pour qu'elle soit vivante.

- Violance...

Elle avait prononcé mon nom.

-Liz ! Liz tu m'entends ?!

Une larme coulait de ma joue, qui tomba sur Liz, doucement.

Je la pris dans mes bras, comme si c'était la dernière fois, et soudainement, sur nos visages à tous, un sourire.

Nous la ramenâmes avec tout le monde, bien qu'elle fût mal en point.

Après avoir cherché pendant quelques minutes d'autres potentiels survivants, on dût bien se rendre à l'évidence. Il n'y avait personne d'autre.

Assis tous les neuf dans la chaleur, Rayane prit la parole :

- Bon, il va falloir faire quelque chose, on ne va pas rester ici quand même !

Je regardai autour de moi : il avait raison, mieux valait partir, car un mur restant menaçait de s'effondrer à chaque secondes.

A présent, j'avais bien repris mes esprits, et je regardai pour la première fois attentivement autour de moi : tout était en ruine sur tout mon champ de vision, même au plus loin...Rien ne pouvait laisser penser que quelque part, sur Terre, quelque chose était encore en place.

Je pensai à mes parents et je priais pour qu'il ne soit pas touchés par l'explosion, j'avais quelques chances car on habitait assez loin de la ville.

- On va voter, qui veut partir, qui veut rester ici ?

Sans le dire, nous avions compris que Rayane était le chef des "survivants".

Sur les neuf que nous étions, trois bras se levèrent pour rester ici : le fils du maire, le sixième, et Lola.

- Mais enfin, vous êtes cons ?! De toute façon Liz et le sixième sont en trop mauvaise état pour marcher, et on a qu'à attendre les secours ici ! s'écria Mathis

- Les urgences ?? Les urgences ne vont pas arriver d'ici des heures et si on reste ici au soleil et sous ce mur qui peux tomber une seconde à l'autre, on ne va pas vivre longtemps !! Et puis de toute façon, on a voté, et la majorité demande à partir ! Répondis Rayane.

Nous n'attendîmes pas plus longtemps. Dans un silence complet, on se leva tous un à un, s'appuyant les uns contre les autres, boitant.

Liz s'appuyait fort contre mon épaule, et je menaçais de m'écrouler à tout moment.

Je me rendis compte de la chance qu'on avait. Si on n'avait pas été boire, nous n'aurions pas été à l'endroit le plus protégé pour l'explosion, les toilettes.

On commença à marcher tremblant sur les débris, et il ne me fallut pas beaucoup de pas avant que, frappée d'horreur, j'aperçus horrifiée notre professeure de mathématiques, écrasée sous une pierre. Seule sa tête et un de ses bras, chargé de bracelets dépassait des ruines. J'avais espéré qu'elle meure quelques minutes plutôt, et maintenant, j'aurais donné n'importe quoi pour qu'un adulte vienne nous rassurer et nous aider.

Je regardai notre triste équipe. Survivant, perdu, blesser, sans aide, ni eau. Nous nous connaissions à peine, et nous ne nous entendions pas forcément. Je n'avais aucune idée de ce qu'il allait se passer ensuite, mais j'étais sûre que nous n'allions pas nous en sortir facilement.

- Violance ? Tu penses que notre famille va bien ? demanda faiblement Liz accrochée à mon épaule.

- J...j'en suis certaine. Dis-je en détournant mon regard, pour ne pas trahir mon pessimisme.

La famille de Liz habitait en centre-ville. Ce n'était pas très loin d'ici. Il aurait fallu un miracle pour que ce ne soit pas écrouler.

Rayane marchait à côté de nous, totalement silencieux.

- Alors, c'est quoi le programme maintenant ? On va où ? lui demandais-je.

- On marche. On va essayer d'aller dans les villes voisines pour voir ce qu'il se passe, en suivant la rivière. Si sur notre chemin on croise des survivants, on les emmène avec nous.

- Hors de question ! Je dois d'abord retrouver mes parents, et les familles de tout le monde ! Si on commence à longer la rivière maintenant, on ne pourra pas vérifier si nos parents sont...là.

- Ça ne sert à rien, ils sont tous mort.

Ces paroles me firent comme un coup de poing dans le ventre. C'était impossible. Inimaginable. Non, Rayane disait n'importe quoi.

- N'importe quoi !! Tu mens ! essayais-je de me persuader.

- Ok, et bien vas-y. Vas voir tes parents. Moi je continue avec les autres. Répliqua Rayane, les yeux rivés devant lui.

- Toute seule ??

- Et bien oui ! Nous on continue.

- Ecoute Rayane, je vous écoute depuis tout à l'heure, coupa Emma, et je pense qu'il vaudrait mieux qu'on aille tous chercher nos parents.

- Hors de question, c'est une perte de temps ! Ils sont tous morts ! Vous comprenez ça ! S'écria Rayane en élevant d'un coup la voix.

- Eh bien Rayane, c'est nous qui allons te laisser seul alors. Nous on va chercher nos familles, hors de question que l'on parte sans eux ! Répliqua Emma.

- Ok, vous avez gagné, je viens avec vous, mais vous viendrez pas pleurer quand vous les verrez écrasés sous un mur ! On va commencer par la personne qui habite le plus près d'ici. C'est bien toi Liz ?

-Heu oui... J'habite à cinq minutes d'ici. Suivez-moi.

J'étais soulagés qu'on pense comme moi. Comment c'était possible que Rayane soit pessimiste à ce point ? J'avais beau ne pas croire totalement à un miracle, je savais qu'au moins un parent ne serait pas blessé.

On marcha au milieu des débris, retrouvant notre chemin comme on le pouvait malgré le changement total de décor.

Un silence absolu régnait que personne n'osait rompre. Tout le monde craignait de voir un corps surgir de nulle part, alors personne de regardait les débris, on marchait la tête haute.

J'aperçu enfin la maison de Liz, ou du moins ce qu'il en restait. J'y avait passé tellement de nuit, tellement de repas. On y avait tellement ris, pleurer et parler. Je n'arrivais pas à croire qu'elle n'était plus là.

Il ne restait qu'un amas de briques rouges, des meubles écrasés et le grand lustre qui autrefois ornait le salon. Liz se mit à pleurer.

- Ne t'inquiète pas, ils sont peut-être juste blessés ! On va les appeler ! Ne pleure pas ! Essayais-je de la rassurer.

Mais je ne pensais rien de ce que je disais. Et puis comment demander à quelqu'un de ne pas s'inquiéter alors que sa maison est en ruine avec potentiellement ses parents dessous.

- Fabrice ! Laurie ! Hurlais-je les prénoms des parents de Liz.

- Vous voyez bien ! Ils ne répondent pas ! dit Rayane.

Je le fis taire d'un regard noir. Nous avions tout sauf besoin de son pessimisme et sa méchanceté.

C'est Hugo qui commença en premier à soulever des débris et entrer dans la ruine. Tout le monde le suivit.

C'est là que je vis Mistigri, le chat de Liz, écrasé, mort. Son doux pelage banc était maintenant rouge et marron. Je fus prise de nausée.

Je gardai pour moi ce que j'avais vu. Liz n'avait pas besoin de savoir. Elle n'avait pas besoin de voir.

Après une demi-heure de recherche sous le soleil, on s'arrêta.

La sueur me collait le tee shirt au dos et me collait les cheveux au front.

- C'est bon ? Vous voyez bien qu'ils ne sont pas là. Dit Rayane.

Il avait raison. A vrai dire, ça faisait un moment que je n'y croyais plus. Soit ils n'étaient pas ici au moment du drame, ou ils sont écrasés sous des trop grand débris pour que nous puissions les soulever.

- On doit aller à la prochaine maison ou vous avez compris que ça ne sert à rien ! On use toute nos forces, il fait une chaleur inquiétante et nous n'avons même pas d'eau ! Il faut trouver de l'eau ! s'excita Rayane.

Je lui en voulais de ne pas nous soutenir. De ne pas nous aider. On ne pouvait pas abandonner aussi facilement.

- On continue, on cherche des survivants, notre famille ! cria Mathis.

Liz avait perdu la capacité de parler, elle était complètement désorientée. Mais tout le monde était d'accord (hormis Rayane) : on ne devait pas lâcher.

On alla ensuite chez Mathis ; pareil, aucun corps, que ce soit vivant ou mort.

Exactement pareil pour Emma.

Quant à Lola et Hugo, nous sommes directement aller au lieu de travail de leurs parents, ou nous trouvâmes seulement des corps d'inconnu...

Il ne restait plus qu'à aller voir chez moi et Lia.

Rayane était catégorique : il ne voulait pas aller voir chez lui. Je me demandais s'il n'avait juste pas peur de se retrouver face aux cadavres de ses parents.

Lia habitait encore loin d'ici, alors, j'étais la première de nous deux à aller voir ma maison.

Enfin, mes maisons. Mes parents étaient séparés, mais habitait encore dans la même rue. C'était si pratique.

Mon cœur battait à mille à l'heure, je suffoquais. On avait beau s'éloigner du centre-ville, le décor ne s'améliorait pas. Et ma maison n'avait pas été épargnée comme je l'espérais...

Je croisais les doigts pour qu'on retrouve mes parents seulement blessés, et pas gravement. Mais après trente minutes de recherche, il fallait que je vois la vérité en face.

C'est si facile ne pas y croire, comparer à accepter l'horrible drame. Il sont mort, ils sont morts, ils sont morts...Non. Ils n'étaient pas morts. Et je les retrouverais. Je me fis secrètement cette promesse. Jamais la mort se mettrais en travers de notre famille.

Nous nous dirigions vers la maison de Lia. Notre dernier espoir. Même si je n'en avais déjà plus...

La maison de Lia était sur le chemin pour se rendre à la ville suivante. Là où il y avait une rivière, et peut-être, osais-je espérer, que la ville n'avait pas exploser ou peut-être il y avait-il de l'aide.

Cela faisait dix minutes que l'on marchait quand on aperçut une silhouette au loin.

La silhouette se rapprocha de nous en courant.

Enfin quelqu'un. Enfin un espoir !

C'était un garçon de notre âge, à peu près, complètement paniqué qui se planta devant nous.

- Qu'est-ce qu'il est arrivé ?! Vous venez d'où ? Nous cria il presque dessus.

- Calme toi ! On vient du collège Curie. Tout a explosé. Tu es seul ? répondit Rayane.

- Oui je suis seule. J'étais aller me promener dans un champ quand j'ai entendu un énorme bruit. J'ai vu toutes les maisons au loin s'écraser. Je me suis évanouie après. Quand je suis retourné chez moi, j'ai cherché mes parents sous les débris. Ils ne sont pas là. Ça fait deux heures que je cherche des corps. Mais je n'ai pas trouvé ceux de mes parents...C'est trop bizarre.

- Nous aussi, nous n'avons trouver aucun corps de nos parents...

- Je suppose qu'on ne va pas chercher à trouver mes parents chez moi ? dit Lia. Ce ne serait qu'une perte de temps...

Je pense que Lia avait perdu tout espoir elle aussi. Ou peut-être ne tenait elle pas à trouver ses parents qu'elle n'aimait pas beaucoup.

- On va aller au village voisin, chercher de l'aide. Déclara Rayane.

- Je pense que le village d'à côté n'existe plus non plus... dis-je.

- C'est vrai. Du plus loin qu'on peut voir, tout est en ruine. Soupira Emma.

Tout le monde se remit en marche sous le soleil brulant, les doigts croisés pour qu'on s'en sorte.

Le nouveau venu vint marcher à côté de Liz et moi.

- Tu t'appelles comment ? Lui demandais-je.

- Ismaël. Et vous ?

- Violance. Et elle, c'est Liz. Dis-je à sa place.

- Violance ? C'est drôle comme prénom.

- Tu verras, tu t'y habitueras vite.

- Et sinon, c'est qui celui-là ? Celui qui se prend pour un chef ? demanda Ismaël en pointant Rayane du menton

- C'est Rayane. Un garçon de ma classe. Enfin maintenant ce n'est plus trop une classe. Mais tu verras, il est autoritaire, mais c'est parce qu'il veut...nous aider. Répondis-je.

Ismaël resta silencieux.

- Pourquoi vous voulez un chef ?

- Ecoute, notre premier problème à tous c'est de s'en sortir. Rayane nous aide juste. Et ce n'est pas vraiment notre chef. Si tu n'es pas de cet avis, tu peux aller chercher des gens avec le même que toi.

- Non, c'est bon.

Je ne sais pas pourquoi je m'étais emportée pour protéger Rayane. Pourtant, il n'avait pas été très sympa...

On arriva à la ville voisine, après une heure de marche. Avec tout ça, il devait être vers 18 heures. Tout était également dévaster, comme on s'en doutait. On savait qu'il ne servirait à rien de chercher le moindre signe de vie. On perdrait de l'énergie pour ne trouver personne.

- On va directement à la rivière pour se rafraîchir et boire. De toute façon, ce n'est pas ici qu'on trouvera de l'aide. Dit Rayane. On dormira ici cette nuit. Nous sommes trop fatigués. Demain, la police et les pompiers nous retrouverons ; j'en suis certain.

- Sauf si c'est la Terre entière qui est partie en ruine... marmonna Mathis.

Personne n'y répondit car personne ne voulait y croire.

La rivière était presque asséchée. Des arbres étaient tombés dedans, des morceaux de ruine y était éparpillés...et quelques corps...

On trouva un petit coin d'herbe sèche épargné de la catastrophe. On s'y installa, épuisés.

- On fait comment pour boire ? L'eau n'est surement pas potable ? Demandais-je.

- C'est la boire ou mourir. Comme vous voulez. En tout cas je vais me baigner. Dit Rayane.

Se baigner ? Même si en cet instant je baignais dans ma sueur j'aurais tout donner pour me rafraichir, l'eau me dégoutait. Même si cette partie de la rivière n'était pas remplie de cadavres, me retrouver face à un seul m'aurait donné envie de vomir.

- Violance, tu viens te baigner ? Je ferais tout pour redescendre ma fièvre. Me dit Liz.

Je ne pouvais pas lui dire non. Je ne pouvais pas la laisser comme ça, sans faire redescendre sa fièvre, elle était trop mal. J'aida Liz à se relever, et on enleva notre jean, et on s'avança doucement vers l'eau. Je ne la regardais pas, j'essayais de me concentrer sur le visage de Liz pour me forcer à avancer vers la rivière. Je posai enfin mon premier pied dans l'eau, et je n'hésitai plus une seconde. J'eu l'impression que tous mes muscles se détendaient après ces dernières heures de galère.

L'eau n'était pas froide. Elle était tiède. Je me laissai glisser dedans, m'engouffrant sans réfléchir avec Liz. Je sentais tout le sang séché se décoller de ma peau, la laissant se détendre peu à peu.

Tout le monde nous rejoignit, et pour la première fois de la journée, on respira un peu.

On resta dans l'eau plus d'un quart d'heure, pataugeant et rigolant.

On aurait presque pu croire à une journée normale. Tout allait pour le mieux.

Mais c'est Emma qui nous ramena à la réalité.

Ce n'étaient plus des gouttes d'eau qui coulaient sur son visage, mais des larmes. Elle pleurait, à moitié nue dans cette eau sale, remplie de sang et de poussière.

- Emma, qu'est-ce qu'il ne va pas ?

- Ils me manquent trop...

A ces mots, elle éclata en sanglots. On savait tous qu'elle parlait de sa famille.

On n'avait plus envie de rire, de sourire. On était retourné à la réalité plus vite qu'on en était parti.

Ismaël sortit de l'eau, et s'assit sur la berge, bientôt, tout le monde l'imita.

- Et maintenant, qu'est-ce qu'il va se passer ? demanda Ismaël.

- On essaye de survivre. Répondis-je, Demain, comme Rayane l'a dit, les secours viendront nous chercher.

- Et s'ils ne viennent pas, on marche. Jusqu'à trouver de l'aide. Répondit Rayane

- Je ne veux plus marcher. Sanglota le plus petit du groupe.

- Il faut dans tous les cas trouver à manger pour ce soir. Je crois qu'il y avait un inter-marcher dans la ville. On a qu'à aller voir là- bas, il y aura bien des produits intacts de l'explosion. Dit Hugo, Bon, on a qu'à faire deux équipes ; une qui reste ici, et l'autre qui va chercher à manger. Qui vient avec moi aller chercher de la nourriture ?

Personne ne leva la main. Personne n'avait la motivation de bouger.

Il fallait que j'y aille. Il fallait que j'aide.

Sans motivation, je levai la main.

- Merci Violance. Quelqu'un d'autre ? Au moins deux autre ! dit Hugo

Ismaël et Lia se portaient volontaire à leurs tours.

- On essaye d'être là dans moins d'une heure. Promis Hugo.

Je me rhabillai rapidement par-dessus mes sous-vêtements qui avait déjà eu le temps de sécher à cause de la chaleur, brulante même le soir.

Nous étions partis, tous les quatre vers le magasin, priant pour qu'il y ait quelque chose à manger.

- Vous pensez qu'on va s'en sortir ? Qu'on va retrouver nos familles ? demandais-je à mes camarades.

Personne ne répondit. Mais le silence me suffit à comprendre ce que pensait les autres.

On arriva devant un tas de ruine immense faites de grande taules grises.

- C'est ici.

Sur le sol, des millions de produits divers jonchaient dur le sol.

- Des glaces, regardez ! se réjouit Lia

- Toutes fondues oui. Répliqua Hugo.

On avança dans les débris.

- Regarder, un caddy en bonne état ! On a qu'à le prendre pour la nourriture, et on pourra mettre les blessés dedans, ce sera mieux que de les porter!

On remit le caddy debout.

On continua de marcher. On tomba sur une grande masse de conserves, c'est exactement ce qu'il nous fallait. Certaines étaient éventrées, mais la plupart était en bon état.

J'espérais juste qu'ils n'avaient pas trop pris la chaleur.

On en mit une cinquantaine dans le caddy.

- Berck, je n'aime pas les conserves, Se plaint Lia.

- Et bien je pense que tu apprécieras plus ces paquets de gâteau, répondis-je en ayant trouvé ce qui restait du rayon.

Bientôt, le caddy fu remplis de conserve, gâteaux, bouteilles d'eau et autres boissons et même quelques vêtements.

Le soleil commençait à se cacher quand on repartit, le cadi plein de provisions et victuailles.

- Bravo, c'est génial tout ce que vous avez ramené ! nous félicita Rayane.

Tout le monde était content, heureux de pouvoir se mettre quelque chose dans le ventre ce soir.

Emma alluma du feu, comme lui avait appris sa grand-mère et Mathis avait trouver une vieille gamelle ou je versai deux conserves de petit pois-carottes.

La bonne odeur nous fit gargouiller le ventre. Nous n'avions pas mangé ce midi-là, et nous attendions juste de pouvoir enfin se mettre quelque chose sous la dent, même si pas grand monde n'aimait ça. Tous en cercle, Liz et Rayane à mes côté, j'étais bien. Enfin, bien dans le contexte, c'était un bien grand mot.

On se tournait la gamelle, on mangeait comme on pouvait.

- Merci beaucoup de nous avoir apporter ce repas, me dit Rayane

- C'est tout à fait normal. Et puis je n'étais pas seule !

Rayane se remit à manger, pendant que je continuais à le regarder discrètement.

La nuit était totalement tombée à présent. On s'allongea les uns après les autres autour des dernières braises de feux. Je m'endormis ma main de celle de Liz, qui aurait pu perdre la vie aujourd'hui. 

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