La Fille et la Bête
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Il serait étrange de mettre un réel TW à cette histoire, mais sachez seulement qu'elle est assez sombre et symbolique. Bonne lecture !
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Il était une fois...
Une petite fille.
Mais cette petite fille était loin, bien loin, d'être comme les autres petites filles de son âge ; non, elle avait un pouvoir qui la différenciait de toutes les autres petites filles : celui du rêve.
Chaque jour, la petite fille s'envolait, dans ses rêves mêlant dragons, sorcières, mages, fées. Elle s'évadait de la prison de pierre dans laquelle on l'avait enfermée.
Cette petite fille avait le sourire au bords des lèvres, cette petite fille, même si elle ne pouvait jamais voir la lumière du jour, avait la clé du bonheur entre ses mains.
Chaque jour, elle se réveillait après un sommeil profond, pour rêver plus fort.
Chaque jour, elle souriait un peu plus, chaque jour, ses rêves s'amplifiaient.
Mais...
Vint un jour, un fastidieux jour, où une voix vint fissurer la coquille jusque-là inébranlable de bonheur de la fillette.
"Eh, petite, si jamais ne tu essayais de sortir ? Dehors, il y a tout. Tu ne vis qu'un rêve, viens !'
Alors la petite fille, intriguée, partit à la recherche de l'origine de la voix.
Un serpent.
Un magnifique serpent aux écailles colorées, un serpent minuscule, qui aurait pu tenir dans le creux de sa main.
Alors la petite fille sourit, d'un sourire qui relia ses deux oreilles, avant de suivre le serpent.
Sa conscience lui souffla de rester dans sa prison de pierre, mais elle poursuivit, car elle était également dotée de ce fameux sens qu'est la curiosité mortelle.
Personne ne la retint de partir ; la petite fille était seule, dans son donjon.
La petite fille conjura au serpent de lui montrer ses congénères humains.
Le serpent à la langue de vipère lui montra alors tout de la monstruosité de cette espèce : la guerre, la misère, les cauchemars...
Puis il ramena la petite fille dans sa prison, et ne revint plus jamais la voir.
La petite fille resta coincée dans sa caverne bien des années, seule, dans le noir, sans parvenir à sortir.
Elle resta des années, à réfléchir, sur ses camarades humains, qui causaient la tristesse, les larmes, le mal être.
Elle ne rêvait plus ; la nuit, son sommeil n'était plus profond, mais agité par ses réflexions nocturnes.
Il lui fallut quelques temps encore avant qu'elle n'arrive.
La Bête.
La Bête, qui arriva tout d'abord quand elle fermait l'œil, mais qui vint ensuite la hanter chaque jour plus longtemps.
Des yeux rouges, une carrure noire.
Cette Bête, l'arrêt du rêve, le début du cauchemar, la marques des sombres pensées...
Cette Bête lui insufflait bien des mauvaises pensées.
La petite fille, prisonnière, était forcée de les subir.
La Bête la forçait à se mordre, jusqu'à ce que le sang dégouline, jusqu'à ce que la petite fille en tremble de douleur, pour assouvir sa soif de sang.
La Bête forçait la petite fille à se réveiller en sursaut chaque nuit, en pleurs, hurlant à mort.
La Bête transforma la petite fille en adulte pleine de doutes, qui avait tout oublié de ce monde de rêves que s'était créé la petite fille.
Mais la petite fille se battait - toujours moins fort.
Elle se débattait contre cette créature, tentait de rêver, rêver plus fort, toujours.
Mais c'était impossible.
Alors la petite fille se replia.
Forgea une ultime carapace autour d'elle même.
Se terra au plus profond d'elle, se perdit dans les confins de sa personnalité devenue torturée.
La Bête n'eut qu'à la transpercer d'un coup de ses horribles pinces.
Comme tant d'autres petites filles avant elle.
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