1⋆ken
3 septembre 2015
* * ⋆ .
Ken
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"C'est toi ? Nekfeu ?"
Je souffle, quelle idée de sortir un jeudi soir en espérant ne pas être repéré. Je pivote sur ma chaise et tombe nez à nez avec une jolie métisse pulpeuse.
"Ouais, c'est moi."
En temps normal je me serai contenté d'être froid, mais elle est vraiment belle et je ne résiste pas vraiment à son charme.
"Et toi tu es ?
-Aya. Je t'offre un verre ?
-Nan je bois pas merci."
Elle s'assoit sur le tabouret à côté de moi et commande une boisson au barman. Elle a l'air décidée à rester, je ferme donc mon petit carnet et l'observe en détail. Elle est jolie, les yeux verts, la peau couleur café au lait, les cheveux ondulés et à peine maquillée. Elle porte une robe en satin verte claire qui épouse parfaitement les courbes de son corps.
Elle remercie le bar man et pivote vers moi.
"-Tu viens ? On va prendre l'air."
Je la suis, intrigué. Elle marche jusqu'à la porte de petit bar dans lequel nous nous trouvions et m'ouvre la porte, je m'avance devant elle et au moment où je la dépasse, elle colle ses lèvres aux miennes.
Elle est rapide, j'esquisse un sourire avant de lui rendre son baiser.
On dirait bien que je ne vais pas passer la nuit seul. Après quelques secondes elle décolle ses lèvres des miennes et marche d'un pas décidé jusqu'au parking. Elle prend place dans sa voiture et m'invite à m'assoir côté passager.
Elle finit son verre et attrape une bouteille dans sa portière.
"-T'en veux toujours pas ? demande t'elle en buvant au goulot directement.
-Donne moi la bouteille."
Elle rigole et s'exécute, je prends de longues gorgées. Ça m'avait manqué, cette sensation d'ivresse et que plus rien n'a d'importance. Je me sens loin de tous les problèmes de ces derniers mois.
Nous restons ainsi, assis dans sa voiture à nous bourrer la gueule durant plusieurs dizaines de minutes. Je pense à ma soeur, mes parents, mon album, mes frères, les problèmes de label et j'ai tellement tellement envie de tout abandonner et de retrouver ma vie d'avant. Lorsque je sens que mes pensées commencent à prendre des tournants de plus en plus sombre, je tourne mon visage vers la belle métisse et dépose ma main sur sa cuisse.
"-Pas ici, dit-elle, on va aller chez moi.
-T'es sure que c'est une bonne idée que tu conduises ?
-T'en fais pas."
Je hoche la tête, pas très convaincu, et elle démarre sa voiture. Elle conduit en silence et je pose ma tête contre la vitre pour observer les rues qui défilent.
Après plusieurs minutes, nous arrivons dans le 7ème arrondissement et la voiture commence à ralentir.
"-Me dis pas que tu vis la ?
-Si, en collocation, alors évite de faire du bruit." Dit-elle.
Je suis ébahis devant la beauté de la rue et des appartements qui la bordent, elle arrête la voiture sur une place de parking sur laquelle est écrit "place réservée à Mesdames Aya Kondjo et Neyla Abdelli". La grande classe.
Aya se parque et nous sortons tous les deux. Elle s'approche de moi et m'embrasse subitement, puis elle s'avance vers le numéro 9 et ouvre la porte. L'appartement et magnifique et lumineux, l'entrée est décorée dans les tons beiges et un couloir pleins de photos de deux jeunes femmes, sans doute Aya et Neyla, s'enfonce jusqu'à ce que je devine être la salle à manger.
Aya me prend la main et me fait avancer dans le couloir. Nous arrivons dans la salle à manger, et je remarque qu'une lumière est allumée. Aya soupire et s'exclame:
"-Neyla ? Qu'est ce que tu fais encore debout ?"
Une jeune femme brune et tout aussi, si ce n'est plus, belle que Aya se lève d'une chaise présente autour de la table et me scrute d'un air interrogateur.
"-Je bosse, dit-elle en désignant son ordinateur allumé, et je mange des pâtes au thon. Vous en voulez ?
-On est pas là pour manger des pâtes au thon chérie, jte présente Ken"
Elle a utilisé mon prénom et je lui en suis reconnaissante, inutile que la belle brune sache dès le départ que je suis rappeur.
"-Aya, tu m'avais promis que c'était la dernière fois, je veux plus faire partie de cette connerie
-Mais il le saura pas ! dis Aya d'une voix d'enfant, jte promets, je suis discrète."
Ne comprenant rien à leur discussion, je laisse mes yeux vagabonder sur le corps de Neyla. Elle porte un jogging Nike noir et un T-shirt Disney. Ses cheveux bruns très foncés sont ramassés en un chignon mal fait et elle a la peau bronzée. Je ne peux pas m'empêcher de la trouver sublime. Je scrute ensuite la pièce dans laquelle nous sommes : Une table en verre trône au milieu, les murs et les chaises sont beiges et la décoration est magnifique bien que minimaliste.
"-Tu vas pas lâcher l'affaire hein ? rigole Aya
-Aya, t'es bourrée.
-C'est vrai, t'as raison, comme toujours.
-Jte laisserai pas refaire cette connerie pour que demain tu me réveilles en larmes et en criant que t'es la pire des petites copines. Toi et Mathis, allez affronter votre problème une fois pour toute demain. En attendant, tu vas prendre une douche et venir manger des pâtes. Et ton ami va rentrer chez lui."
Mon regard se pose sur Aya, elle se tourne vers moi et s'excuse platement. Je n'ai aucun problème avec le fait de rentrer chez moi sans avoir conclus, surtout que à ce que j'ai entendu, la belle Aya partage déjà sa vie avec un certain Mathis. Le souci est que j'habite à l'opposé de la ville et que je n'ai que mes pieds pour me ramener chez moi.
"-Les filles, j'ai un souci, je rentre comment moi ?"
Neyla hausse un sourcil
"-Appelle un Uber, dit-elle d'une voix froide
-Mais nan ! C'est ma faute si il est là, je vais lui mettre un matelas dans le salon et il va passer la nuit ici, je te ramènerai chez toi demain, Ken."
Je la remercie et Neyla disparait dans la cuisine. Aya s'en va elle aussi, surement prendre une douche comme le lui a ordonné son amie.
Je lâche un long soupir, ma journée a pris une tournure à laquelle je ne m'attendais pas du tout.
"-Tu vas pas pouvoir dormir dans le salon, Aya a oublié qu'on a prêté notre matelas supplémentaire à sa mère la semaine dernière, du coup on va devoir ouvrir le clic-clac qui est dans ma chambre et tu vas dormir là bas."
Je souris à l'idée de dormir dans la même chambre que la jolie brunette qui se tient face à moi. Elle doit avoir remarqué mon sourire car elle s'écrie :
"-Te fais pas d'idée, espèce d'idiot, tu vas juste dormir"
Je rigole et elle dépose deux assiettes de pâtes au thon sur la table.
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