Il avait remit son tee-shirt et était allé s'installer au pied du mat, de là où il était il ne voyait pas les autres. Il entendait la voix amoureuse de Sanji, qui avait tout d'un coup l'air beaucoup plus joyeux. Il avait envie de le provoquer, de faire chier Nami pour qu'ils puissent se battre, comme avant, comme si rien ne s'était passé. Zorro regrettait Sanji.

Quand on est jeune on ne pense qu'à baiser, mais quand ça arrive on regrette tellement qu'on voudrait mourir.

Il se sentait con, con de ressentir autant d'amour pour un homme qui n'avait d'yeux que pour les femmes. Qui les adulait profondément, il se souciait d'elle comme la prunelle de ses yeux, voire plus.

Qu'est-ce que t'as bien pu faire à mon coeur.

Depuis quand est-ce que Zorro était devenu sentimental, depuis toujours à vrai dire, petit, il rêvait d'une histoire d'amour avec cette fille, il rêvait de la dépasser, et de vivre heureux avec elle, son premier amour, qui a prit fin rapidement.

Zorro il rêve juste que Sanji pose un regard amoureux et désireux sur son corps, encore une fois. Juste une fois de plus. Les regards anxieux ont fait leur temps, il en fait des cauchemars de ces regards. Ils étaient comme une sale impression de déjà vu.

Il n'en pleurait pas, il n'a jamais lâché une larme pour un amant, et il n'en a lâché aucune pour Sanji, car personne ne les mérite. Il se dit ça pour s'empêcher de pleurer, qu'est-ce qu'il en a foutre que ce soit mauvais pour lui ? Ça ne lui faisait que mal au coeur, ça lui fait couler le nez et ça le dégoûte.

Mais Zorro il a surtout très mal dans sa poitrine. Il ne peut pas s'en empêcher, d'avoir mal. Il prétend ne pas savoir pourquoi, mais il le sait pertinemment.

Il n'a même plus envie d'embêter le cuistot, il veut juste rester seul, s'entraîner jusqu'à en mourir, ou juste, ne rien faire. Ça l'aide que personne ne fasse réellement attention à lui, ça l'aurait arrangé d'être tombé amoureux de Luffy, ça aurait plus simple, il ne se prend pas la tête à se demander si il aime les hommes, ou les femmes, ou ni l'un ni l'autre. Luffy il prend ce qu'on lui donne sans réfléchir.

Mais Sanji n'est pas comme ça, il s'inquiète constamment du regard des autres sur lui, il pense aux femmes comme Luffy pense à manger, il les aime du plus profond de son coeur. Et Zorro n'est qu'un homme.

— « Je ne suis qu'un homme. Un simple homme. »

— « Et c'est comme ça, pas autrement. »

Sanji venait de surgir à côté de lui, une cigarette collée à la bouche.

— « C'est comme ça, on est que des hommes. »

— « T'assoies pas à côté de moi, cuistot de merde. »

— « ... Laisse moi te faire espérer. »

Je ne te laisserai pas me détruire, c'est ce que Zorro a pensé quand Sanji lui a dit ça. Mais il y avait cette envie irrépressible de poser ses lèvres sur les siennes.

— « Je ne peux pas faire ça.»

— « Laisse moi une semaine pour te séduire. »

— « C'est à moi de te séduire, je t'aime déjà. »

Il tourna sa tête vers le blond qui n'en revenait pas. Il s'étouffa avec la fumée de sa cigarette et se releva. Il toussa longuement et quand sa toux se fut arrêtée, il jeta sa cigarette et tendit une main au vert. Celui-ci l'attrapa sans rechigner, et quand il fut relevé, il n'était qu'à quelques centimètre du visage de Sanji. Et cette fois, il ne résista pas à la tentation qui lui brûlait les lèvres. Et les posa, sur celle du blond. Ses mains encerclèrent le visage rougit de Sanji. Ses lèvres étaient douces et fines, comme la dernière fois. Sa langue était rappeuse, humide et sèche en même temps. Les longs doigts du cuisiner attrapèrent le menton du bretteur et le coinça entre son pouce et son index. Sa main droite prit place sur la hanche recouverte d'une étrange parure. Il avait beau dire que ce n'était pas un expert des relations entre hommes, ses doigts savaient où appuyer.

— « Lâche moi... que je respire. » essaya d'articuler Zorro entre deux coup de langue.

Sanji se décolla de lui et attendit qu'il respire pour attaquer ses lèvres. Il fit reculer Zorro jusqu'au mat où il plaça sa jambe pile dans l'espace que le sabreur leur réservait. Ses fines lèvres étaient rapides, elles descendaient le long de la mâchoire bronzée, puis sur le cou, il l'embrassait avec une passion que Zorro découvrait.

Et même si il lui faisait un bien fou, aucun son ne sortait de sa bouche, il ne se retenait pas, ça ne venait juste pas. C'était fait avec une telle douceur que aucun des deux n'étaient excités. Ils étaient silencieux, ne laissant rien paraître, pas une rougeur, pas de soupir gras. Seulement les larmes de Sanji sur le cou de Zorro, et la peine de Zorro sur les lèvres de Sanji.