𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟑𝟐
— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝐁𝐞𝐥𝐠𝐢𝐮𝐦 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈𝐕
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐋𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐥𝐚𝐢𝐫𝐬 (𝐛𝐥𝐞𝐮𝐬, 𝐯𝐞𝐫𝐭𝐬 𝐨𝐮 𝐠𝐫𝐢𝐬) 𝐨𝐧𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐭𝐨𝐥𝐞́𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐞́𝐥𝐞𝐯𝐞́𝐞 𝐚̀ 𝐥'𝐚𝐥𝐜𝐨𝐨𝐥.
𝟑𝟎 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐒𝐩𝐚-𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐨𝐫𝐜𝐡𝐚𝐦𝐩𝐬
𝐖𝐚𝐥𝐥𝐨𝐧𝐢𝐞 – 𝐁𝐞𝐥𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞
Carlos Sainz est incroyablement canon.
L'avez-vous déjà regardé dans les yeux ?
Non, évidemment, c'est normal, vous étiez trop occupé à regarder ses pectoraux.
Pas la peine de vous mentir à vous-même ou de dire que vous aviez quelque chose dans l'œil, je le sais, il le sait, même vous, vous le savez.
Le pilote Espagnol a, bien sûr, conscience de son charme piquant, après tout, il croise son reflet tous les matins dans le miroir, il voit les édits de lui sur Tiktok et sans faire d'effort, les femmes autour de lui s'évanouissent.
Sa beauté est un cadeau de Dieu et son rôle en tant qu'homme est de s'assurer que le monde puisse en profiter.
Comme le dirait un célèbre groupe de poètes de 2012 :
« J'dédicace ce morceau au Bo Goss que je suis
J'ai trop d'sex appeal, quand j'me regarde parfois, je jouis
Sur mon Facebook 52 000 photos de moi bouche en cœur, le regard droit
J'finis même par plaire aux gars
Tellement chaud qu'au supermaché, les portes automatiques s'ouvrent
J'suis une bête d'œuvre d'art, j'devrais avoir ma place au Louvre
Toutes les voitures me klaxonnent, même en meuf, j'suis sûre qu'j'suis bonne
Y a peut-être un truc qui déconne, mais franchement, j'ai pas trouvé »
C'est pour ça que, comme à son habitude, il arpente le paddock d'un pas lent, sans se presser, donnant le temps aux fans de l'approcher pour un autographe et aux photographes son meilleur profil pour leurs clichés.
Ce matin, cependant, les choses sont un peu différentes de leur habitude. En effet, partout où le charmant Espagnol laisse traîner ses oreilles, lui parvient une rumeur, d'abord sous forme de chuchotis, puis de plus en plus fort jusqu'à devenir une clameur immanquable.
Il semblerait que la coqueluche du paddock, la mascotte de la saison 2023, le fournisseur de mêmes officiel (non pas George), le pire cauchemar de Toto Wolff ait encore fait des siennes en arrivant au bras de Lando, mais également, et c'est là que les choses se compliquent, au bras d'Oscar.
Loin d'éclaircir les rumeurs à son sujet, la Charlie nationale a donc trouvé le moyen de rebondir sur quelque chose d'encore plus énorme, moralité, comptez sur elle pour mettre les pieds dans le plat, à chaque fois.
Alors, en bon ami/ancien coéquipier/modèle/deuxième moitié du Carlando, Carlos a donc décidé d'aller chercher la vérité directement à la source et c'est pour ça qui se dirige lentement et gracieusement, mais sûrement, vers l'entrée de l'hospitalité McLaren pour mener son enquête.
Inconsciemment, il passe une main dans ses cheveux et se mord la lèvre, en pleine réflexion, ignorant volontairement les gloussements de fangirls des photographes qui se font une joie de le photographier sous son meilleur angle.
Heureusement pour lui, on le laisse entrer sans poser de question dans le bâtiment et il entreprend directement de scanner la foule des salariés McLaren à la recherche d'une figure connue à qui tirer les verres du nez.
Coup de chance, il ne met pas longtemps à identifier la victime idéale et un petit sourire amusé fleurit sur les lèvres de l'Espagnol alors qu'il lui fonce littéralement dessus.
- Ne serait-ce pas mon Anglaise préférée ? Il souffle d'un ton charmeur.
Face à lui, Carlos remarque immédiatement les épaules de la jeune femme qui se tendent avant qu'elle ne pousse un lourd soupir agacé et ne se retourne pour lui jeter un regard blasé.
- Sainz, elle grince des dents.
- Sainz ? Il s'offusque. Tu es si cruelle avec moi Popp's, mon cœur souffre.
Elle lève les yeux au ciel, mais Carlos sait parfaitement qu'elle est contente de le voir, au moins un petit peu, tout au fond d'elle, il connaît bien la bête après tout.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Elle dévisage vaguement son polo Ferrari et il fait exprès de bomber le torse.
- Tu sais parfaitement pourquoi je suis là, il fait bouger ses sourcils.
La blonde grince des dents avant de se détourner, lui tournant clairement le dos.
- Tu peux rentrer chez toi alors, personne ne te dira rien ici.
De plus en plus amusé, Carlos lui emboîte le pas dans les couloirs de l'hospitalité, se fichant totalement des regards surpris et interrogateurs qu'il rencontre. Avec la force de l'habitude, il passe un bras autour des épaules de la chargée de communication de Lando, faisant peser son poids sur elle sans toutefois totalement l'écraser.
- Aller Poppy, sois cool, il insiste. En l'honneur du bon vieux temps.
- Il commence à dater le bon vieux temps, je crois que tu as suffisamment joué cette carte, elle contredit.
- Allez Poppy, pour moi, il resserre son étreinte sur elle, appuyant la tête de l'Anglaise contre son torse.
- J'ai dit non, elle secoue la tête. Et arrête de venir m'emmerder à chaque fois que tu veux connaître un potin, je te rappelle que l'on ne travaille plus ensemble.
Tout en parlant, elle tente de lui mettre un coup-de-poing dans le ventre, mais Carlos n'a rien perdu des réflexes qu'il a acquis en travaillant deux ans avec elle. Après tout, Poppy était sa chargée de communication avant d'être celle de Lando, il la connaît par cœur.
C'est parce qu'il la connaît si bien, qu'il s'écarte hors de portée de ses attaques et lève les bras en l'air, en signe de paix en totale opposition avec son rictus malicieux.
- Mais Popp's, tu sais bien que je me fais un devoir de te rappeler de temps en temps ce que ça fait de m'avoir pour toi toute seule.
- Je m'en passerai bien, elle grimace.
- Ce n'est pas ce que tu disais à Silverstone, il pique.
La blonde s'arrête, piquée au vif et cette fois-ci, Carlos sait que le tour est joué. Stratégiquement, il s'assure qu'ils sont seuls dans le couloir.
- Oh, elle croise les bras sur sa poitrine avec un air mauvais. Tu veux parler du soir où tu as brillamment fait diversion pendant que Lando, Charles et Max allaient rejoindre Charlie ?
Le pilote de la Scuderia grimace.
Oups.
- Tu vois, c'est parce que tu es toujours au courant de tout que je viens de voir en premier, il ricane.
- Ne change pas de sujet.
- Et toi ne fais pas comme si tu n'avais pas aimé cette soirée.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.
Ils s'affrontent tous les deux du regard pendant une longue minute, refusant d'être le premier à baisser les yeux.
C'est pour ça que Carlos apprécie autant la petite Anglaise, elle est l'une des rares à savoir lui tenir tête et à ne pas se laisser avoir par ses yeux de biche et son charme fou.
Décidant qu'il n'est pas venu pour se livrer à un combat de MMA avec Poppy, combat qu'il a de grandes chances de perdre, Carlos brise le duel par un clin d'œil qui fait à peine ciller la chargée de communication.
Comprenant qu'il ne va rien lâcher, Poppy pousse un soupir agacé et reprend sa route sans plus prêter aucune attention à l'ennuyeux Espagnol qui lui colle aux basques.
- Poppy ! Insiste Carlos. McLaren a forcément préparé un communiqué sur le sujet.
- McLaren n'a pas son mot à dire sur la vie amoureuse de Lando.
- Peut-être, il lève les yeux au ciel. Mais tout le monde sait que Charlie est un cas particulier.
- Aucun commentaire, râle la jeune femme.
- Tu peux au moins me dire s'ils sont ensemble, il négocie. Je sais que c'est toi qui les as conduits au circuit ce matin, c'est officiel ou pas ?
Poppy tente de le contourner, mais Carlos ne se laisse pas faire, faisant barrière de son corps.
- Allez Popp's, juste une petite confirmation, il pousse. Je te donne ce que tu veux en échange.
La blonde lui lance un drôle de regard avant de secouer la tête et de se pincer l'arrêt du nez avec agacement.
- Pourquoi tu ne leur demandes pas directement ?
- Et prendre le risque de les surprendre en plein coïte ? J'ai donné merci !
Carlos ne précise pas qu'il est également beaucoup plus amusant d'embêter la jeune femme qui lui fait face puisque de toute façon, il a déjà l'information qu'il est venu chercher.
C'est son petit doigt qui lui a dit.
Ça et une notification sur son téléphone aussi.
Mais qui est-il pour laisser filer une si belle occasion d'emmerder Poppy Williams, la furie du paddock ?
- Voilà ce que je te propose, un mot de toi, ma gazelle, il charme. Une toute petite confirmation contre un dîner en tête-à-tête avec le plus beau pilote de la grille.
Poppy plisse les yeux.
- Tu m'offres un dîner avec Charles Leclerc ?
Carlos pose une main sur son torse.
- Aie, il chouine. Tu me brises le cœur.
- Tu me tends une perche, je ne fais que la saisir, elle ricane.
L'Espagnol prend une mine outrée qui fait doucement rire Poppy.
- Je sais parfaitement que je suis le plus beau à tes yeux, il boude.
Poppy lève les yeux au ciel.
- Alors pourquoi tu poses la question ?
Poppy profite de la moue choquée de Carlos pour le contourner furtivement et reprendre son chemin, rapidement rattrapé par le pilote qui ne se laisse décidément pas abattre.
- Tu ne vas vraiment rien me dire ? Il demande.
- Non.
- Tu es cruelle Popp's, tu le sais ?
- C'est ce qui fait mon charme.
Carlos ne répond pas, elle dit la vérité après tout.
- Tu peux au moins me dire s'il y a quelque chose avec Oscar ? Il demande en désespoir de cause.
- Oscar est en couple avec Lily.
- Ce n'est pas le genre de chose qui arrête Charlie.
- Un point pour toi.
L'Anglaise laisse échapper un petit sourire qui fait gonfler d'orgueil la poitrine du pilote.
- Alors, il insiste doucement, tout proche du but. Comment est-ce que Piastri s'est retrouvé entre ces deux-la ?
- Eh bien, Poppy hausse les épaules. Je dirais que, comme souvent, il est victime des lubies de Charlie et que Lando s'amuse trop pour l'empêcher d'essayer d'adopter le pauvre garçon.
Tout en parlant, ils tournent dans un nouveau couloir, juste à temps pour voir Oscar, téléphone plaqué contre l'oreille, disparaître à l'angle opposé.
- Elle a dû finir par le relâcher, note l'Espagnol, amusé.
L'Anglaise hausse les épaules.
- Il finira par y retourner de toute façon, le syndrome de Stockholm est trop fort et ce gosse aime avoir mal.
Surpris, Carlos glisse un œil à la jeune femme qui n'a pas quitté l'endroit où Oscar a disparu des yeux, mais il n'ajoute rien. Il est normal que Poppy connaisse bien ses pilotes, elle était pareille avec lui, avant.
- Pas trop déçue d'avoir manqué l'occasion de passer une incroyable soirée à mes côtés ? Il préfère taquiner à la place.
- Comme s'il y avait la moindre chance pour que j'accepte de m'imposer ça, elle grimace.
- Tu peux mentir autant que tu veux, mais je sais que tu iras pleurer dans ton lit comme une misérable petite chose.
- Hm, je pensais plutôt aller me réconforter dans le lit de ta copine, puisque tu ne sembles pas y passer beaucoup de temps.
Surpris, mais pas choqué par le répondant de la petite blonde, Carlos ouvre la bouche, près à rétorquer quelque chose à propos de passer un peu de temps dans un lit, mais il est coupé par un couinement de hamster que l'on étrangle derrière eux.
Soucieux que quelqu'un puisse se méprendre sur leur petit jeu, l'Espagnol et la chargée de communication se retournent, prêts à tout pour défendre leur honneur.
Et, hum, comment décrire ce qu'ils trouvent ?
Disons plutôt, qu'il n'existe pas un mot, dans toutes les langues que Carlos parle, qui permet d'expliquer l'impossibilité mathématique qui se présente à lui.
Charlie de Normandie, debout au milieu du couloir, la bouche pleine de ce qui semble être des Granola, pieds nus, vêtue de la combinaison de pilote de Lando, le casque à moitié enfoncé sur la tête, les dévisageant avec de grands yeux écarquillés.
Une situation parfaitement normale.
~ L'entracte de ce chapitre commence ici, pendant que nous traversons cette partie un peu moins intéressante (mais toujours très drôle, vous me connaissez) du chapitre, l'auteur vous invite à vous servir une boisson, faire un tour au WC ou visionner encore une fois la victoire de Lando Norris à Miami. ~
À vrai dire, comme souvent, dans cette histoire, Charlie n'a pas exactement pensé avant d'agir.
Après avoir passé la matinée avec Lando et Oscar ou enfermé dans la Driver Room de l'Anglais pour rattraper quelques heures de sommeil, elle doit bien avouer qu'elle se fait un peu chier.
Pas qu'on lui a explicitement interdit de sortir de l'écurie, disons plutôt qu'un enchaînement d'indices plus ou moins clairs ont fini de la dissuader de mettre les pieds dehors.
D'abord, le nombre absolument astronomique de ses abonnés sur les réseaux sociaux d'Instagram à Twitter en passant par Vinted et Linkedin. A tel point qu'elle a préféré mettre ses notifications en sourdine le temps que les choses se calment un peu.
Ensuite, qu'un stagiaire de l'équipe marketing ait essayé, plus ou moins discrètement, de l'enfermer dans la Driver Room de Lando pendant qu'elle faisait la sieste aurait dû l'alerter. Heureusement que Charlie a regardé tous les épisodes de MacGyver, grâce à cette connaissance et à une vidéo YouTube nommée « How to emergency exit a room with a broken door handle. Tool & Macgyver style methods » aucune porte ne lui résiste bien longtemps.
Après ça, le fait qu'un monsieur sérieux et vraiment pas blagueur vienne lui faire signer un accord de confidentialité « spécialement écrit pour les cas particuliers comme elle qui leur rajoute des heures supplémentaires à lui et ses collègues alors qu'il aimerait bien pour une fois rentrer chez lui pour profiter de ses enfants et tenter de recoller les choses avec sa femme même s'il la soupçonne de coucher avec le facteur ou avec le voisin ou les deux », c'est lui qui l'a dît et Charlie n'y peut rien si les gens aiment lui dire des choses sur eux, l'empêchant de parler de ce qu'elle voit dans chacune des écurie de la grille à qui que ce soit sous peine de passer le reste de la saison punie dans un coin aurait certainement dû lui mettre la puce à l'oreille également.
Enfin, cerise sur le pompon, le fait que Nicole Piastri poste un tweet disant qu'elle aurait bien aimé rencontrer les deux nouveaux amoureux de son fils avant qu'ils ne se révèlent au grand jour et qu'elle espère être au moins invitée au mariage lui a sérieusement coupé la chique.
C'est d'ailleurs pour cette raison que l'Australien a quitté la Driver Room de Lando quelques minutes auparavant, pour appeler sa maman et lui expliquer qu'il n'est pas soudainement devenu bisexuel et encore moins polyamoureux en trouple, iconique même si pas franchement crédible, avec Charlie et Lando.
Toujours est-il que dans le lapse de temps entre la fuite stratégique d'Oscar et l'instant présent, Charlie est parvenu à réaliser l'exploit tactique de convaincre Lando de la laisser essayer sa combinaison de pilote, une autre des choses sur ça to do list des 100 choses à faire avant de mourir, ce qui n'a pas été aussi compliqué qu'elle ne l'aurait imaginé puisqu'il ne lui a suffi que d'un argument très persuasif :
Si elle met la combinaison, elle doit aussi la retirer après et Charlie ne serait pas contre un petit peu d'aide pour accomplir cette mission.
Mais, comme bien souvent dans cette histoire quand les choses pourraient être faciles, elles deviennent étrangement compliquées et comiques, une fois que la Normande a eu terminé d'enfiler la combinaison, chose qui s'est avérée relativement plus ardue que prévu, elle a soudainement eu un petit creux.
C'est que ça demande un certain effort physique en plus de tenir particulièrement chaud ces petites choses-là.
Et donc, après avoir terminé d'engloutir le dernier paquet de Granola, Charlie s'est souvenue qu'Oscar était parti avec le reste de la boîte un peu plus tôt.
~ Fin de l'entracte, retour au temps présent, le chapitre s'apprête à reprendre, nous vous remercions de votre compréhension et vous souhaitons une bonne continuation dans Eldorado. Cordialement, Mordicus. ~
La voilà donc à présent, face à face avec Carlos -sexy- Sainz et Poppy -terrifiante- Williams sans que personne n'ose rien dire.
Les sourcils de la Normande se plissent fortement tandis qu'elle observe suspicieusement le pilote Espagnol et la chargée de communication côté à côté, à la limite de se tenir dans l'espace vital de l'autre, sans qu'ils ne fassent le moindre geste pour s'écarter.
Hm.
Il y a comme une drôle d'odeur dans l'air.
Son flair d'auteur de fanfiction ne la trompe jamais et il y a ici un petit parfum de spin-off pas piqué des hannetons.
Elle doit garder ça dans un coin de la tête pour plus tard.
- Salut ? Elle tente avec un sourire en coin.
Toujours aucune réaction de l'autre côté, peut-être qu'ils ne l'ont pas vu ?
Ou alors peut-être qu'elle a interrompu quelque chose et qu'ils essaient gentiment de lui faire comprendre qu'il faut qu'elle s'en aille pour qu'ils puissent continuer tranquillement ce qu'ils sont en train de faire dans le couloir ?
Message reçu cinq sur cinq mon capitaine, moussaillon Charlie à la rescousse.
- Oh, je crois que j'entends Lando qui m'appelle, pas vous ? Elle fait semblant de tendre l'oreille. Je crois bien qu'il me demande d'aller voir ailleurs si j'y suis et c'est exactement ce que je vais...
Tout en parlant, elle opère un lent demi-tour contrôlé dans l'idée de s'éclipser le plus naturellement du monde, mais c'est sans compter sur sa bonne étoile qui n'a d'étoile que le nom puisqu'il semble que ce soit le moment exact que tous choisissent pour se réveiller.
- Rimbaud ! Où est-ce que tu crois aller ?!
- Charlie ! Est-ce que Lando est un bon coup au lit ?
- Charlie, il faut vraiment que tu me rendes ma combinaison maintenant.
Tout d'un coup, il y a trop de choses à regarder.
Entre Poppy qui éjecte littéralement Carlos de son chemin pour la rejoindre, Carlos qui, loin de se laisser abattre, sort son téléphone pour immortaliser l'instant et Lando qui sort de la Driver Room uniquement vêtu d'un caleçon pour récupérer sa combinaison, son cerveau ne lui offre qu'une seule solution :
La fuite.
Fuite – nom féminin : Action de fuir, chercher à se dérober, à se soustraire à quelque chose de pénible, de dangereux. Exemple : On lui reproche sa fuite devant ses responsabilités. Synonymes : dérobade - esquive - débandade - échappée.
Bon, dans la réalité des faits, Charlie à héroïquement couru sur environ 50m avant de bêtement trébucher sur elle-même dans l'entrée du garage, s'étaler de tout son long devant tous les mécaniciens McLaren et le caméraman de Canal+ qui était là tout à fait par hasard et cogner son plâtre contre un meuble innocent en résultant une crise de larmes tout sauf digne de la wag numéro 1 du paddock.
Une heure et demie et un bisou magique de Lando plus tard, Charlie est assis à sa place dans le carré VIP, en train de regarder la course, les bras croisés sur sa poitrine et visiblement en train de bouder.
À ses côtés, Poppy lui jette un regard ennuyé tout en gardant un œil sur les admins des différents réseaux sociaux de l'écurie qui rôde dans le garage à la recherche de contenu à publier sur les comptes pour faire oublier les deux places que Lando vient de perdre.
Après un nouveau soupir contrarié de la blonde, Poppy lève les yeux au ciel.
- Quoi ?
- Rien, souffle la plus jeune.
- Zola, je te jure que si tu soupires encore une fois, je te mets au coin.
- Je suis déjà humiliée de toute façon, tu ne peux pas me faire plus mal.
- Tu t'es mise dans cette situation toute seule, je te rappelle, signale l'autre. Personne ne t'a dit de courir là où les adultes travaillent.
La Normande roule des yeux.
- Peut-être, elle concède. Mais tu n'étais pas obligée d'en faire un réel et de le publier sur les réseaux sociaux officiels de McLaren !
C'est au tour de Poppy de hausser les épaules avec un petit sourire narquois.
- Bien sûr que si, elle ricane. Tu es déjà devenue notre publication la plus likée de la saison, à deux doigts de détrôner la pose de Russell du générique de la FIA.
- Génial, marmonne Charlie.
- Vois le bon côté des choses, Poppy passe un bras autour de ses épaules. Nous cherchions un moyen de faire oublier aux gens le trouple Charlie/Lando/Oscar et tu nous as fourni une distraction sur un plateau d'argent.
- À mes dépens, elle chouine.
- Proust, soupire l'Anglaise. Toute cette histoire se déroule à tes dépens. Ce n'est pas une boulette de plus ou de moins qui va changer les choses, tu es un même, accepte-le.
Vexée qu'encore une fois le monde se moque d'elle, Charlie grince des dents et se reconcentre sur la course qui ne tarde pas à prendre fin avec un Lando P7, un résultat qui, elle le sait, décevra son pilote qu'elle attend patiemment dans sa Driver Room le temps qu'il en finisse avec ses obligations.
En l'attendant, elle entreprend de ranger leurs affaires éparpillées aux quatre coins de la petite pièce, lui laissant une tenue de rechange à enfiler quand il reviendra.
Lorsque Lando pointe le bout de son nez, quelques minutes plus tard, la mine fatiguée après s'être, une fois de plus, rabaissé devant les journalistes, Charlie ne peut que lui ouvrir les bras et l'accueillir contre elle malgré la sueur dont il est couvert.
- Comment tu te sens ? Elle souffle.
- J'ai besoin de vacances, il marmonne dans son cou.
Un petit rire échappe à la blonde qui passe doucement ses doigts dans ses boucles brunes aplaties.
- Heureusement que la pause estivale commence alors, tu vas pouvoir te reposer un peu.
- Je vais surtout pouvoir passer tout mon temps avec toi, Lando dépose un baiser dans son cou. C'est ça mon vrai cadeau.
Charlie aussi les sourcils, amusée, quand il passe les mains sous son t-shirt pour caresser la peau de son ventre.
Il est doué.
- Ah bon ? Elle s'amuse. Mais qui t'a dit que moi, j'avais envie de passer du temps avec toi ?
Amusé également, l'Anglais s'écarte légèrement, juste assez pour qu'ils puissent se regarder dans les yeux avant de répondre, un rictus faussement arrogant aux lèvres.
- Dois-je te rappeler que tu es la copine de Lando Norris maintenant ? Je t'ai revendiqué, femme, alors tu n'es plus censée pouvoir vivre sans moi, même respirer doit-être difficile puisque je suis ton oxygène. Ton rôle est de me suivre autour du globe en profitant de mon argent et de mon corps d'Apollon tout en rendant jalouses des centaines de milliers d'autres femmes qui te maudiront en disant que tu n'es pas assez bien pour moi.
Un rire échappe à la Normande tandis qu'elle enroule ses bras autour du cou du pilote, en profitant pour apprécier la puissance des muscles qui roulent sous ses doigts alors qu'il enroule ses bras autour de sa taille pour la rapprocher de lui.
- Tu sembles avoir beaucoup réfléchi à la question, elle s'amuse.
- Eh bien, la moitié des questions de mes interviews d'après-course concernaient l'intrigante et terriblement sexy blonde qui se balade à mon bras depuis quelque temps alors disons que je ne suis pas étranger au sujet.
La Normande fait semblant de peser le pour et le contre une seconde avant de reprendre.
- Tu m'as tout l'air d'avoir les choses bien en mains, elle hausse les sourcils quand les mains du pilote glissent sur ses fesses. Je pourrais peut-être me laisser convaincre de passer quelques jours de plus avec toi, mais seulement parce que tu aurais l'air perdu sans moi.
- Ouf, il soupire de soulagement. Heureusement que tu es une femme pleine de compassion alors, parce que je ne sais pas ce que j'aurais dit à Martin si tu avais refusé de m'accompagner.
Hein ?
La blonde s'écarte lentement du garçon qui semble de nouveau s'amuser comme un petit fou.
- Hein ?
- Bah ouais, depuis le temps qu'il entend parler de toi sans pouvoir te rencontrer.
Alors, si Charlie a bien fait ses devoirs de fangirl, il y a assez peu de Martin dans la vie de Lando.
L'idée qu'ils puissent être en train de penser au même Martin lui donne soudainement un frisson de panique incontrôlable et elle a l'impression d'être tombée dans un terrible piège, surtout quand le sourire de Lando s'agrandit encore alors que son visage à elle perd toutes ses couleurs.
- Lando, elle souffle d'une petite voix. Qu'est-ce que tu as fait ?
- Moi ? Mais rien du tout, Charlie chérie, c'est Max qui a eu l'idée.
Bordel, elle pince les lèvres.
Dans quoi est-ce que cet idiot de Néerlandais de mes deux l'a encore foutue.
- Je vais le tuer.
Si un jour, on avait dit à Charlie qu'en l'espace de quelques heures à peine, elle passerait d'un circuit de Formule 1 dans le fin fond de la Belgique aux meilleures places du festival Tomorrowland et le tout, au bras du garçon dont elle est amoureuse et qui se trouve également être l'un de ses pilotes préférés et bien, sans doute qu'elle vous aurait accusée d'avoir fumé la moquette avec un peu trop d'entrain.
Mais les choses sont ce qu'elles sont et elle se tient à quelques mètres à peine de Martin Garrix, lui-même debout sur la scène du dernier soir du festival Tomorrowland, assise entre Max Verstappen, triple champion du monde qui vient de lui servir un Gin Topic qu'il a lui-même préparé et Lando Norris, son petit ami qui lui tient la main et ne la lâche pas une seconde malgré la folie de ce moment.
Et alors que cet instant ne pourrait pas sembler plus incroyable et impossible à la fois, Martin Garrix choisit ce moment parmi l'éternité pour rendre hommage à son défunt ami Avicii et lance dans l'air les premières notes de la chanson « The Nights » déclenchant la liesse dans la foule à leurs pieds et tirant des larmes d'émotion à la jeune femme.
De tous les moments, il fallait que ça soit celui-ci.
Finalement, il y a peut-être vraiment une bonne étoile au-dessus de Charlie.
Le nez tourné vers le ciel, les yeux clos et le sourire aux lèvres pour graver cet instant dans sa mémoire, elle ne remarque pas immédiatement le regard inquiet que Lando porte sur ses larmes.
- Pourquoi est-ce que tu pleures ? Il crie par-dessus la musique, posant une main sur sa joue.
Un sourire encore plus grand étire les lèvres de Charlie alors qu'elle rouvre les yeux et croise ceux de l'homme de sa vie.
- Parce que je suis heureuse, elle lui sourit. Vraiment très heureuse.
Il lui sourit en retour, rassuré, et clos l'espace entre leurs lèvres, lui offrant un baiser de cinéma sous une pluie de confettis et les hurlements de Max en arrière-plan.
Charlie est sans aucun doute en train de vivre la meilleure année de sa vie.
Mais l'auteur vous souffle que l'été sera encore meilleur.
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Eh bah ! J'ai bien cru qu'il ne verrait jamais le jour celui-là !
Drôle de chapitre je dois dire, qui clôture la première partie de l'histoire et lance le début de la pause estivale pour nos tourtereaux. Disons que j'ai tenté des choses, que les personnages secondaires font (comme d'habitude) un peu trop leur loi et que le tout arrive plus ou moins à former un chapitre pas trop naze :')
Quelques petites informations ici et là, Poppy travaillait pour Carlos avant d'entrer au service de Lando et notre Espagnol aime particulièrement la taquiner à ce sujet, qu'a-t-il bien pu arriver à Silverstone selon vous ? ;)
Charlie et Lando ont un mois devant eux pour renforcer leur couple et revenir sur les paddocks à la rentrée plus iconiques que jamais, que vont-ils bien pouvoir faire de tout ce temps passer ensemble et surtout, combien de temps vont-ils mettre avant de commencer à se battre haha ?
Dans le prochain chapitre, les origines de Charlie se rappellent à elle, rendez-vous gueule de bois et planification de voyage !
Bye les copains ♡
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